Les forces spéciales de l'armée de terre continuent de maintenir une capacité d

Les forces spéciales de l'armée de terre continuent de maintenir une capacité d'intervention nautique au sein de leurs effectifs. Comme leurs homologues du commando Hubert, les palmeurs et les plongeurs offensifs de la BFST sont entraînés pour mener à bien des actions aquatiques ou terrestres avec le même professionnalisme. RAIDS a pu s'immerger quelques jours avec les équipes du 1 e r RPIMa et du 13 e RDP afin de partager le quotidien de ces paras hors normes. Texte : Alexandre ALATI A quelques encablures du site d'entraîne- ment de Caylus, un stick du 1 e r régiment de pa- rachutistes d'infanterie de marine (1 e r RPIMa) progresse à travers une épaisse forêt. L'équipe est composée d'une dizaine d'opérateurs spécialisés dans les actions nautiques. Les hommes se déplacent rapidement, en étant at- tentifs à tous les détails qui pourraient indiquer la présence d'éléments de l'OPFOR (Opposing Force). Une action d'investigation menée la veille par quelques paras du 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP) a permis de reconnaître une grotte à proximité de la zone d'entraînement. Le lieu est parfaitement adapté poureffectuer un changement de milieu. Arrivé àproximitéde la cache, Brandon, chef de stick, ordonne d'un simple geste le déploiement d'un cordon de protection. Le site est alors investi par trois SAS armés de SIG 551. Quelques secondes suffisent aux hommes du 1 e r RPIMa pour s'organiser. Les gestes sont précis et toute la phase de changement de milieu s'enchaîne sans le moindre bruit. Les binômes transitent à tour de rôle par la grotte pour s'équiper sous la protection de leurs camarades. Le matériel de plongée est déballé des sacs étanches et les commandos abandonnent leur treillis guérilla pour pas- ser leur combinaison d'homme-grenouille. Chaque opérateur revêt également un gilet tactique porte-chargeurs, sous son recy- cleur. Les plongeurs offensifs (PO) disposent ainsi d'une capacité de réapprovisionnement rapide en munitions en cas d'altercation avec l'ennemi. Les sacs étanches qui permettent de transporter le matériel, les explosifs et les vivres sont ensuite reconditionnés pour la mis- sion. Une des difficultés pour les plongeurs est d'estimer leur flottabilité avant d'entrer dans l'eau. A un ou deux kilos près, ils peuvent affi- cher une flottabilité positive et perdre un temps précieux pour lester leurs bardages. Les paras restent donc attentifs au conditionnement de leur matériel et à l'expulsion de l'air résiduel à l'intérieur de leurs sacs. Une fois équipés, les SAS procèdent à tour de rôle à la vérification de leur appareil respiratoire, avant de rejoindre la berge. — Divejet; 4 1 4 : le p r o p u l s e u r d e s p l o n g e u r s o f f e n s i f s d u 1 e r R P I M a Depuis plusieurs mois maintenant, le 1 e r RPIMa a acquis une série de propulseurs de nouvelle génération de type Divejet 414, pour les plongeurs offensifs de la T e compagnie. Ces engins sont principalement utilisés lorsqu'il est nécessaire de projeter un stick SAS à plusieurs kilo- mètres de distance ou lorsque les plongeurs sont contraints de remonter un cours d'eau. Son design en forme de torpille affiche de bonnes qualités hydrodyna- miques et des dimensions raisonnables (1,3 x 0,481 x 0,379 m). D'une masse de 64 kg, le Divejet 414 peut être mis en œuvre pardeux plongeurs sans aide extérieure, ce qui est particulièrement avantageux en opéra- tion. Toutes les commandes de gouvernes électriques sont actionnées par le para qui dispose de poignées de maintien de part et d'autre de l'engin. Le propulseur est très réactif et permet d'évoluer dans des sites confinés, jusqu'à une profondeur supérieure à 50 m (les PO de la BFST opèrent principalement à moins de 10 m de profondeur, contrairement aux commandos Marine qui peuvent plonger au-delà de 50 m). La propulsion de l'engin est assurée par un moteur couple performant, per- mettant de naviguer sur plusieurs kilomètres pendant quelques heures. Le Divejet 414 n'est pas équipé de moyens de navigation ou de carto- graphies complexes. Le propulseur dispose uniquement d'un compas électronique, d'un profondimètre, d'une sonde de température et d'une jauge de charge des batteries Li-ion. Ces données d'informations, bien que sommaires, sont amplement suffisantes pour des paras qui ont pour habitude de faire des points de repérage visuels durant leur progression. Les phases de transition restent particulière- ment critiques pour les plongeurs de la brigade des forces spéciales Terre (BFST). Sans gilets balistiques et équipés de leur recycleur, ils voient leur protection et leur mobilité réduites de façon significative. Une fois dans l'eau, la progression vers l'objectif se fait en équipe ou en binôme, en fonction de la stratégie adoptée. Dans la plupart des cas, les paras évoluent dans des eaux saumâtres peu profondes, avec une visibilité réduite à quelques dizaines de centimètres. Les plongeurs offensifs SAS Dès que le planning des uns et des autres le permet, le stick bayonnais de plongeurs offensifs se recompose afin de permettre aux paras de répéter leurs gammes entre deux déploiements opérationnels. Les automa- Page précédente en bas. Contrairement aux commandos Marine qui auraient porté leur choix sur le STIDD DPD (Diver Propulsion Device), le 1" RPIMa a commandé plusieurs propulseurs Divejet 414 pour ses plongeurs offensifs. Ces deux propulseurs ont des caractéristiques différentes: l'un est plus adapté à la navigation en profondeur sur de longues distances; l'autre dispose d'une meilleure réactivité et convient parfaitement aux opérations entre 0 et 7 m. (Photo ROTINOR) Ci-contre. Une équipe de recherche du 2" escadron effectue un « drop » depuis un Caracal du 4e RHFS. Une fois dans l'eau, les plongeurs peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour rejoindre un objectif en toute discrétion. Les hommes de la BFST testent régulièrement la mise en œuvre de nouveaux matériels nautiques avec l'appui du 4? RHFS ou du « Poitou ». tismes, les techniques de progression et les changements de milieu sont ainsi répétés afin de garantir une parfaite cohésion de groupe. Les sticks du 1 e r RPIMa sont, pour la plupart, formés autour d'un contingent de 10 à 12 SAS, dont la moyenne d'âge varie entre 23 et 40 ans. On retrouve ainsi au sein des effectifs de la compagnie de jeunes SAS qui côtoient des commandos plus expérimentés qui ont pas mal bourlingué. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les PO du régiment n'opèrent pas forcément ensemble lorsqu'ils sont déployés en opex. Le 2 escadron du 13e RDP regroupe l'ensemble - des plongeurs « oxy » du régimentfLes paras :s» de Souge sont spécialisés dans les incursions nautiques. Le 2' escadron compter également aiP^" sein de son effectif des « raiders kayakistes"'»" ainsi** que des palmeurs. (Photo 13- RDP) Ci-dessous. La capacité nautique et subaquatique du stick « plongeurs opérationnels » n est pas une fin en «~ soi, au 1" RPIMa, mais bien un moyen d'incursion i à part entière. Le 1" RPIMa comme le 13" RDP M disposent d'un vivier de profils polyvalents au sein de leurs effectifs. (Photo Alexandre ALATI). Le stick est en effet projeté avec tout son effectif uniquement si l'opération nécessite une infiltration ou une action offensive aquatique. Cela permet de préserver un noyau dur de nageurs en cas d'alerte ou de sérieux coups durs sur le terrain. Le déploiement de PO en zone désertique ou en montagne n'est donc pas exceptionnel. « Avant d'être des plongeurs offensifs, nous sommes avant tout des SAS, rappelle un sous-officier de la 1 r e compagnie. Il est donc tout à fait normal que la BFST et le COS nous emploient au même titre que les chuteurs opérationnels ou des équipes Invex. Nous nous entraînons donc au quotidien avec les autres sticks du régiment afin de maintenir une bonne cohésion de groupe en opération. Hier, notre stick assurait la protection périphérique d'une équipe Invex lors d'un entraînement. Demain, nous pourrions intervenir en haute montagne ou en zone désertique avec la 2? ou la 3 e compagnie. La polyvalence reste donc un atout essentiel pour chacun d'entre nous. » La formation des PO bayonnais Le 1 e r RPIMa entretient une capacité d'interven- tion fluvio-maritime depuis les années 80. Cette capacité, tout d'abord limitée au franchissement et au débarquement de troupes, s'est progres- sivement élargie avec l'ajout de compétences comme le travail sous oxygène avec intervention offensive. Le régiment est rattaché à la BFST et opère sous l'autorité du COS. La Ve compagnie regroupe aujourd'hui l'ensemble des plongeurs offensifs. Ces derniers sont rompus aux tech- niques de combat. Les zones d'action des PO et des nageurs de la marine sont cependant bien délimitées. Les commandos Marine interviennent principalement en mer ou en façade maritime. Les SAS du 1 e r RPIMa, quant à eux, ont pour terrains de prédilection les fleuves, les lagunes, les rivières et les lacs. Mis à part la formation de base dispensée à Saint-Mandrier et le matériel de plongée utilisé, l'entraînement, les techniques de progression, d'intervention et de sabotage restent aujourd'hui propres aux deux armées. La capacité uploads/Management/les-plongeurs-offensifs-des-1rpima-13rdp-les-societes-francaises-de-securite-1-raids-n0313-2012-jun.pdf

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  • Publié le Fev 04, 2022
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