Dossier Pédagogique Philéas & Aut obule n° 33 22 Fiche 5 La liberté, c'est faci
Dossier Pédagogique Philéas & Aut obule n° 33 22 Fiche 5 La liberté, c'est facile ? pp. 8-9 : La révolte des coloriés – pp. 18-19 : Mic-mac Atelier philo Enjeux philo Combien d’enfants n’ont-ils pas rêvé de trouver une machine qui ferait leurs devoirs à leur place ? Car, délicieux paradoxe, la liberté relève autant de ce désir pour l’enfant de faire ce qu’il veut et, en même temps, de ne pas avoir à faire ce qu’il ne veut pas, comme ses devoirs, se laver les dents ou aller au lit quand on le lui dit. Ce fantasme d’être soulagé des contraintes de la vie de tous les jours, tout en goûtant seulement à ses fruits délicieux, s’inscrit au cœur même de la philosophie de la liberté. Car si tout n’était que bonheur et plénitude dans une liberté absolue, cela ferait longtemps que cela se saurait ! En effet, au-delà du fait que, comme le dit l’adage, « choisir, c’est renoncer », apprendre la liberté, c’est aller au-devant d’une notion dont la puissance et la beauté s’apparentent à un couteau à double tranchant. Le premier tranchant est celui du plaisir, de la sensation grisante de vivre sans limite et sans contrainte, et de l’impression d’infini qui s’ouvre à nous. Le second tran- chant est celui de la responsabilité, de la sensation parfois pesante de devoir gérer les conséquences de nos choix et, chez les enfants, de cette difficulté (pour ne pas dire plus chez certains !) de souvent devoir « trancher » – si l’on ose dire ! – entre deux options qu’ils voudraient tellement pouvoir choisir ensemble ! Penser la liberté, c’est dès lors leur donner l’occasion d’en découvrir les différentes facettes, pour pouvoir se les approprier – et les vivre – au mieux. Questions philo Est-on libre quand on est enfant ? Est-on libre quand on est adulte ? Est-on plus libre enfant qu’adulte ou bien est-ce le contraire ? Quels sont les bons côtés de la liberté ? Quels sont les mauvais côtés de la liberté ? Peut-on vivre sans liberté ? Y a-t-il des limites à la liberté ? Peut-on nous obliger à être libres ? Est-on toujours plus heureux en étant plus libre ? La liberté peut-elle être ennuyeuse ? La liberté peut-elle être dangereuse ? La liberté peut-elle être effrayante ? La liberté peut-elle être une illusion ? Autrement dit, peut-on avoir l’impression d’être libre alors qu’en réalité, on ne l’est pas ? Comment savoir ce qu’est la liberté ? Comprendre ce qu’est la liberté permet-il d’être plus libre ? Dossier Pédagogique Philéas & Aut obule n° 33 23 Fiche 5 La liberté, c'est facile ? pp. 8-9 : La révolte des coloriés – pp. 18-19 : Mic-mac Leçon de français Écrire des « textes libres » Préparation La démarche originale du « texte libre » est emblématique de la « pédagogie Freinet ». * La démarche que nous proposons ici peut s’appliquer dans tout contexte scolaire. Elle demande cependant une organisation du temps de travail de la classe : – Que plusieurs plages de l’horaire hebdomadaire puissent être consacrées à l’écri- ture de textes libres (ou à une autre activité, par exemple la lecture). – Qu’une sorte de « contrat de travail », par lequel les élèves sont prévenus des tâches à devoir réaliser sur la semaine, mentionne l’écriture d’un texte libre. Cette antici- pation des tâches permet à chaque élève de décider (avec l’aide de l’enseignant) ce qu’il va réaliser soit dans les plages horaires prévues en classe, soit à la maison, pour arriver à remplir son contrat. Pour une application de la « philosophie » du texte libre, il est bon d’aller jusqu’à la finalité de l’écriture : on écrit bien sûr pour apprendre à écrire, mais aussi dans un but ! Pour Freinet, c’est la réalisation d’un journal scolaire, mais ce peut être aussi un but lié au projet en cours en classe. Déroulement 1. Lecture de Mimo (page 24) Questionnement des élèves par l’enseignant à propos de la liberté d’écriture : « Lorsque je vous demande d’écrire un texte, êtes-vous libres d’écrire ce que vous voulez ? Comme vous voulez ? » « Préférez-vous avoir un sujet imposé ? Préférez- vous être libres de choisir le sujet ? » « Lorsque vous écrivez pour l’école, êtes-vous comme un auteur, un écrivain ? » « Vous arrive-t-il d’écrire seulement pour vous- mêmes ? Quelle est la différence avec le fait d’écrire pour l’école ? » Etc. Amener ainsi la proposition d’écrire des « textes libres » ! 2. Écrire un texte libre Dans un délai préalablement indiqué, dans des plages horaires à cet effet ou à domi- cile, les élèves écrivent un texte tout à fait librement : le sujet comme la manière de l’écrire sont laissés à leur responsabilité. Pour les moments d’écriture en classe, les enfants disposent de référentiels et l’en- seignant lui-même peut se tenir à disposition pour des conseils. Mais il ne contrôle pas, les élèves sont libres et autonomes. Des conditions peuvent aider, comme une installation des bancs, de la musique douce... 3. Présenter son texte à la classe Éventuellement en deux temps : – Une première présentation-test en cercle de parole : tous les élèves qui le sou- haitent (règle de non-obligation) lisent leur texte à tour de rôle. Les lectures sont écoutées sans intervention didactique ou critique (règle de non-jugement), même de la part de l’enseignant. À la fin cependant, au moment de l’intégration cognitive, l’enseignant demande : « Quelqu’un souhaite-t-il dire à un autre ce qu’il a apprécié à l’écoute de son texte ? » Ceux qui le souhaitent peuvent valoriser un aspect d’un texte apprécié subjectivement. ** À partir de cette première lecture orale de leur texte à la classe (et déjà pendant cette lecture : quand ils se rendent compte de maladresses, ils s’y arrêtent et impro- visent des améliorations), les élèves se relisent, s’auto-corrigent, recopient. * Pour en lire plus : Célestin Freinet, Le texte libre, Brochure d'Éducation Nouvelle Populaire, n° 25, janvier 1947 : http:// www.icem-freinet. net/~archives/benp/benp- 25/benp-25.htm ** Pour en savoir davantage sur la méthodologie des cercles de parole : voir fiche pédagogique en annexe du dossier pédagogique n° 4. Dossier Pédagogique Philéas & Aut obule n° 33 24 Fiche Cette révision du texte peut se faire individuellement ou, si des élèves le souhaitent, avec l’aide d’un autre ou même en groupe. L’enseignant ne contrôle toujours pas. – Une deuxième lecture des textes définitifs, pour tous, à soumettre au choix. 4. Choisir un texte Les élèves sont amenés à voter pour un texte. Ils savent que la forme peut être améliorée et que le fond compte autant. La forme peut cependant être un critère prépondérant (si l’élève a opté pour un texte dialogué, un poème, un pastiche... par exemple). L’enseignant va intervenir pour que les choix successifs au long de l’année soient destinés à des textes d’élèves différents. Avec l’expérience, on peut instaurer un choix de plusieurs textes travaillés par équipe. On retiendra alors les 3 à 5 textes alliant le plus grand nombre de voix : chaque équipe se constituera autour d’un de ces 3 à 5 textes différents et se char- gera de la mise en forme de son texte (pour que les groupes ne soient pas trop nombreux, plusieurs groupes peuvent travailler autour du même texte). Comme souvent à l’école, lorsqu’il s’agit de permettre la liberté de choisir, il est difficile mais possible que les élèves exercent cette liberté dans des limites posées par l’enseignant (si possible d’avance). L’essentiel est que les règles soient claires et que les élèves n’aient pas le sentiment que l’enseignant triche ou les manipule. Dans le cas de l’élection d’un texte individuel, l’enseignant peut poser un second critère : qu’il faut une alternance, qu’il faut que, tout au long de l’année, on donne sa chance à chacun d’être choisi. Que c’est une sorte de « discrimination positive » : donner plus de chance à quelqu’un qui n’a pas encore été choisi. Ainsi, on peut soit écarter momentanément du vote les candidats dont le texte a déjà été élu depuis... (fixer un délai), soit justement permettre un choix par équipe : on multiplie alors les pos- sibilités d’être choisi (par exemple, en commençant par l’élection de 2 nouveaux auteurs parmi les 5 à choisir au total). 5. Mettre en forme le (les) textes choisi(s) Le texte choisi est imprimé ou recopié au tableau, une ligne sur deux est laissée libre pour les annotations. La classe y travaille collectivement (avec quelques moments individuels de résolution de problèmes). L’auteur du texte est l’interlocuteur permanent durant ce travail. Il s’agira de respecter ses intentions pour l’aider à y parvenir plus efficacement. On corrigera des erreurs (en orthographe, en concordance des temps...). On pro- posera des améliorations (de lexique, de structure des phrases, de techniques de dialogue, d’équilibre du texte...). Dans un esprit de collaboration avec l’auteur, la discussion doit être positive. Celui-ci peut refuser une amélioration. L’enseignant doit se refuser tout dogmatisme, uploads/Philosophie/ 33-ecrire-des-textes-libres.pdf
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- Publié le Dec 11, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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