Dans la même collection 1. BOUCHILLOUX, Hélène. La question de la liberté chez

Dans la même collection 1. BOUCHILLOUX, Hélène. La question de la liberté chez Descartes. Libre arbitre, liberté et indifférence. 2003. 2. DUFLO, Colas. Diderot philosophe. 2003. 3. GUÉNARD, Florent. Rousseau et le travail de la convenance. 2004. 4. GAILLE-NIKODIMOV, Marie. Conflit civil et liberté. La politique machiavé- lienne entre histoire et médecine. 2004. 5. LAUTH, Reinhard. La conception cartésienne du système de la philosophie. Traduit par Christophe Bouriau. 2004. 6. MARTY, François. L'homme, habitant du monde. À l'horizon de la pensée cri- tique de Kant. 2004. 1. SÉVÉRAC, Pascal. Le devenir actif chez Spinoza. 2005. 8. JANIAUD, Joël. Singularité et responsabilité. Kierkegaard, Simone Weil, Levinas. 2006. 9. BERNARDI, Bruno. La fabrique des concepts : recherches sur l'invention conceptuelle chez Rousseau. 2006. 10. CRIGNON-DE OLIVEIRA, Claire. De la mélancolie à l'enthousiasme : Robert Burton (1577-1640) et Anthony Ashley Cooper, comte de Shaftesbury (1671-1713). 2006. 11. SOREL, Georges. Étude sur Vico et autres textes. Présentés et annotés par Anne-Sophie Menasseyre. 2007. 12. TILLETTE, Xavier. Une introduction à Schelling. 2007. 13. QUIVIGER, Pierre-Yves. Le principe d'immanence. Métaphysique et droit administratif chez Sieyès. Avec des textes inédits de Sieyès. 2008. 14. FLAJOLIET, Alain. La première philosophie de Sartre. 2008. 15. RATEAU, Paul. La question du mal chez Leibniz .fondements et élaboration de la Théodicée. 2008. 16. LAERKE, Mogens. Leibniz lecteur de Spinoza. La genèse d'une opposition complexe. 2008. 17. CASABLANCA, Denis de. Montesquieu. De l'étude des sciences à l'esprit des lois. 2008. Alain FLAJOLŒT LA PREMIERE PHILOSOPHIE DE SARTRE PARIS HONORÉ CHAMPION ÉDITEUR 2008 www.honorechampion.com Diffusion hors France: Éditions Slatkine, Genève www.slatkine.com © 2008. Éditions Champion, Paris. Reproduction et traduction, même partielles, interdites. Tous droits réservés pour tous les pays. ISBN: 978-2-7453-1660-8 Aux Anne-Marie On entre dans un mort comme dans un moulin L'idiot de la famille INTRODUCTION L'ONTOLOGIE PHÉNOMÉNOLOGIQUE SOUS ATTRACTEURS MÉTAPHYSIQUES I Ce travail est né d'un pas en arrière. Travaillant à une analyse systématique de l'ontologie phénoménologique sartrienne telle qu'elle se déploie dans L'être et le néant (en la confrontant, d'une part à la phénoménologie transcendantale husserlienne, d'autre part à 1 '« ontolo­ gie fondamentale » de Sein und Zeit)\ dans le cadre du séminaire de 1 Husserl et Heidegger, donc, et non pas Hegel. Le principaux travaux portant sur cette ontologie ne nous satisfaisaient pas, précisément en ceci qu'ils tentaient de placer le maître ouvrage dans l'horizon d'une pensée déjà dialectique. L'origine de l'interprétation dialectique de L'être et le néant, c'est l'ouvrage classique de K. Hartmann : Grundziige der Ontologie Sartres in ihrem Verhàltnis m Regels Logik. Eine Untersuchung m « L'être et le néant » » (Berlin, De Gruyter, 1963). Prolongent K. Hartmann en le critiquant sur certains points : 1) G. Seel, Sartres Dialektik (Bonn, Bouvier, 1971). 2) M. Lutz-MUller, Sartres Théorie der Négation (Frankfurt/Main, P. Lang ; Bern, H. Lang, 1976). Ce dernier ouvrage est le plus convaincant, dans la mesure où il ne rétro-projette pas artificiellement sur l'ontologie de L'être et le néant une logique dialectique venue de la Critique de la raison dialectique. Il repose cependant sur la thèse contestable que cette ontologie est constituée par le dépasse- ment d'une dialectique de la conscience d'inspiration phénoménologique (le pour-soi comme révélateur d'être), vers une dialectique de la liberté (le pour-soi comme autodétermination et projet d'action). À chaque niveau correspondrait un type spécifique de négation (« phénoménologique » ou « dialectique »). La première négation articulerait la conscience intentionnelle préréflexive instantanée comme négation de l'être et négation de cette négation (au sens de : distanciation). La seconde articulerait le projet temporalisant comme négation de la présence (à) soi vers les possibles, puis des possibles vers un sens de totalité irréalisable (au sens de : dépassement). L'étagement explicite des niveaux existentiaux de L'être et le néant est profondément modifié par cette reconstruction critiquable. J.-P. Fell confronte de 10 INTRODUCTION B. Besnier à l'E.N.S. de Saint-Cloud/Fontenay2, nous finîmes par nous apercevoir qu'une considérable difficulté grevait l'interprétation strictement phénoménologique du maître ouvrage de 1943. On peut admettre que la démarche de L'être et le néant est phénoménologique, non pas il est vrai au sens de la phénoménologie transcendantee husserlienne, que Sartre connaissait bien par les Ideen... /, et dans le cadre de laquelle - avec son maître, mais en même temps contre lui - il avait élaboré à Berlin une nouvelle philosophie transcendantale, fondée sur les concepts de spontanéité non substantielle et de transcen­ dance d'éclatement3. Plutôt au sens où Heidegger à la fin des années manière précise L'être et le néant et la pensée heideggérienne (Heidegger and Sartre. An essay on Being ad Place, New York, Columbia University Press, 1979). Dans notre ouvrage en revanche, Heidegger n'inten ient que dans la reconstitution de la formation de la pensée sartrienne avant 1943. L'essai d'A. Renaut : Sartre, le dernier philosophe (Paris, Grasset, 1993) est très stimulant, précisément dans ses analxses consacrées aux rapports entre Heidegger et la première philosophie sartrienne. Toutefois, le choix de centrer toute cette philosophie, jusqu'aux Cahiers pour une morale, sur la défense d'un « humanisme existentialiste », est très discutable, dans la mesure où tout un pan de la première production littéraire (cf. en particulier La Nausée) est violemment anti­ humaniste. Signalons pour finir que V. de Coorcb>ter a publié : Sartre face à la phénoménologie (Bruxelles, Ousia, 2000). 2 Hommage soit ici rendu à ce séminaire sur l'histoire du mouvement phénoménolo­ gique. Commencé au début des années quatre-vingt, il se prolongea pendant une quinzaine d'années. De ce séminaire sont sortis, pour ce qui concerne Sartre phénoménologue, les travaux de L. Husson, G. Wormser, J.-M. Mouillie, P. Cabestan. Nous lui nous sommes largement redevables de notre propre accès à la problématique phénoménologique. Nous disons ici aussi notre dette à J.-T Desanti, qui, dès le milieu des années soixante dix, faisait à l'École un séminaire sur Expérience et jugement prolongeant son ouvrage classique sur les Méditations cartésiennes, et qui a suivi avec patience notre travail sur Sartre pendant de nombreuses années. À P. Ricœur aussi, qui nous accueillit dans son Centre de recherches phénoménologiques. Sans ses travaux sur la métaphore et le récit de fiction, la première Partie de cet ou\rage n'aurait pu être écrite. 3 Cf. la « Note sur l'intentionnalité » et La transcendance de VEgo. La « Note » a pour titre : « Une idée fondamentale de la phénoménologie de Husserl : l'intentionna­ lité ». Nous discutons de sa date de rédaction infra, p. 535-539. Elle a été publiée en 1939 dans la Nouvelle Revue Française. (Abréviation ultérieure : N.R.F.). Puis reprise dans Situations, I (Paris, Gallimard, rééd. 1984 ; nous utiliserons ultérieurement l'abréviation : Sit. /). Nous admettons qu'elle a été rédigée à Berlin. La transcendance de l'Ego est un article paru dans les Recherches philosophiques (N°6, 1936-1937). Réédition chez Vrin (Paris, 1966) par S. Le Bon. (Nous utiliserons ultérieurement INTRODUCTION 11 vingt fit passer sa pensée d'une « ontologie-fondamentale »4 par le défilé de la phénoménologie - sans donc renier l'idée de réduction, mais en lui faisant subir une complète transformation, puisqu'il ne s'agissait plus désormais de réduire le monde à son pur phénomène constitué dans la vie de VEgo transcendantal absolu, mais de recon­ duire l'étant apparaissant à son être inapparent compris comme condition de son apparaître. La démarche de Sein und Zeit porte au premier chef sur l'étant que nous sommes, dont l'« analytique existentiale » dégage l'être compris comme Dasein ; mais par là même, elle nous fait accéder aussi à l'être de l'étant que nous ne sommes pas (le monde), puisque ce dernier est à la fois ce que projette le Dasein et ce dans quoi le Dasein est toujours-déjà jeté. En ce sens, le but ultime de l'analytique existentiale est, comme le dit Heidegger, de libérer « l'horizon pour l'interprétation du sens de l'être en général »5. Comme on le sait, l'ouvrage effective­ ment publié s'arrête finalement bien avant que ce but ne soit atteint, puisque sa première Section élucide le Dasein comme être-au-monde et souci, et sa seconde Section le même Dasein comme « temporalité » (« Zeitlichkeit »). Restent donc en suspens la question de « l'être- temporal (« Temporalitât ») de l'être6 », ainsi que la tâche d'une « destruction de l'histoire de l'ontologie »7. En quel sens cette démarche de l'ontologie fondamentale peut-elle être encore qualifiée, comme Heidegger l'affirme, de « phénoménologique » ? En ceci qu'elle conserve l'allure d'une réduction de ce qui voile les phéno- l'abréviation : TE). 4 Sein und Zeit (Tubingen, M. Niemeyer, 1972), p. 13 ; trad. fr. E. Martineau : Être et temps (éd. Authentica, 1985), p. 33. La question de la réduction onto-phénoménolo- gique est cruciale pour l'interprétation de Uêtre et le néant. Si Ton refuse d'admettre, comme par exemple J. Beaufret (à la suite de Heidegger), que cet ouvrage repose bien sur une telle réduction, alors il redevient un simple traité de métaphysique. (Nous utiliserons désormais les abréviations suivantes : pour Sein und Zeit : SUZ, et pour Être et temps : ET). Uêtre et le néant (Paris, Gallimard, 1943, rééd. 1976) ; abréviation uploads/Philosophie/ alain-flajoliet-la-premiere-philosophie-de-sartre 2 .pdf

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