L'homme sent autrement qu'il ne sait. Mais l'affectif contient aussi un savoir.
L'homme sent autrement qu'il ne sait. Mais l'affectif contient aussi un savoir. C'est ce savoir que l'auteur tente de découvrir, par l'étude de l'amour, de l'angoisse, du rêve, de la folie, de la poésie. Il examine tous les refus, toutes les confusions qu'en- gendre le désir. Il aborde le problème du symbolisme. Il cherche l'origine des affirmations irrationnelles que suppose la foi. En cela, il est conduit à évoquer Rimbaud, Proust, les surréalistes aussi bien que les chrétiens médiévaux, à mettre en cause les interpré- tations de Freud, de Heidegger, de Lacan aussi bien que celles de Spinoza, de Descartes, de Kant, de Hegel. Il s'oppose à l'opinion des contemporains selon lesquels la science contient seule ce que chacun de nous appelle vérité. A ses yeux, la conscience trouve, vers l'être, d'autres chemins. La philosophie ne saurait les négliger. Encore ne peut-elle s'y engager sans user des lumières d'une rigoureuse critique. IMPRIMERIE A. BONTEMPS, LIMOGES (FRANCE) LA CONSCIENCE AFFECTIVE DU MÊ'.ME AUTEUR Notes sur les principes de la philosophie de Descartes, Chantiers (épuisé). Leçons de philosophie, 2 volumes, Didier. Le désir d'éternité, Presses Universitaires de France. (En italien: Il Pensiero Scientifico, Rome, trad. Giovanni Pavan.) Introduction à la lecture de la Critique de la raison pra- tique (dans l'édition de cet ouvrage), Presses Univer- sitaires de France. La découverte métaphysique de l'homme chez Descartes, Presses Universitaires de France. La nostalgie de l'être, Presses Universitaires de France. Philosophie du surréalisme, Flammarion. (En anglais: AnD Arbor, The University of Michigan Press; en espagnol: Barral Editores, Barcelone). Descartes, Hatier. (En allemand: Frommann, Günther Holzboog, Stuttgart.) L'expérience, Presses Universitaires de France. Solitude de la raison, Le Terrain vague. La critique kantienne de la métaphysique, Presses Univer- sitaires de France. Signification de la philosophie, Hachette. (En portugais: Livraria Eldorado Tijuca Ltda, Rio de Janeiro.) Le cartésianisme de Malebranche, Vrin. Malebranche et le rationalisme chrétien, Seghers. Édition des Œuvres philosophiques de Descartes, 3 volu- mes, Garnier. Édition de textes choisis de l'Éthique de Spinoza, Presses Universitaires de France. Humanisme surréaliste et humanisme existentialiste (Cahiers du Collège philosophique), Arthaud. Structures logiques et structures mentales en histoire de la philosophie (Bulletin de la Société française de philosophie), Armand Colin. Science et métaphysique chez Descartes (Cours), C.D.U. La morale de Kant (Cours), C.D.U. Nature et vérité dans la philosophie de Spinoza (Cours), C.D.U. Servitude et liberté selon Spinoza (Cours), C.D.U. Collaboration aux ouvrages collectifs: Les philosophes célèbres, Mazenod, Encyclopédie française (volume: Philosophie, Religion), Descartes (Cahiers de Royau- mont), Éditions de Minuit, Le Surréalisme (Décades de Cerisy La Salle), Mouton, Encyclopaedia Univer- salis, Histoire de la philosophie (Hachette). A LA RECHERCHE DE LA VERITE Collection publiée sous la direction de M. FmulINAND ALQUm Membre de l'Institut Ferdinand ALQ!IIÉ LA CONSCIENCE AFFECTIVE PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, PLACE DE LA SORBONNE, v· 1979 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de J'Article 41, d'une part, que « les copies ou reproductions strictement réservces à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de J'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de J'Article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code Pénal. © Librairie Philosophique J. VRIN, 1979 Printed in France A Denise Mirum videri possit, quare graves sententiae in scriptis poetarum, magis quam philosophorum. (DBSCARTES.) Le cœur a son ordre, l'esprit a le sien. (PASCAL.) AVANT·PROPOS Se voulant fidèle à la nature propre de la réflexion philosophique, cet ouvrage ne fait appel qu'aux certi- tudes de la conscience. Notre enquête se séparera, autant qu'il sera possible, de toute interrogation mettant en jeu l'étude du corps, et la connaissance objective de l'homme. Qu'on ne s'attende donc pas à trouver ici des considérations psycho-neurologiques sur le rapport de la pensée et du cerveau, ou des ana- lyses concernant le surmoi, le refoulement, le contre- transfert, les complexes d'Œdipe ou de castration. Les mécanismes cérébraux échappent au philosophe. Les notions dont use la psychanalyse ont été forgées, à titre d'hypothèses explicatives, au cours d'études étrangères à la philosophie. Comment déciderais-je de leur valeur, alors que mes ressources se bornent à l'expérience quotidienne et à la réflexion? Je ne puis faire mien ce que j'ai appris du dehors en m'infor- mant du résultat de recherches que je n'ai pas effec- tuées. Cette attitude ne comporte aucun mépris à l'égard des sciences de l'homme. Simplement, elle respecte les limites de chaque domaine. En revanche, j'ai cru pouvoir retenir, des résul- tats des sciences humaines aussi bien que des œuvres des poètes, des descriptions des littérateurs et des théories des moralistes, ce qui rejoint, prolonge, 10 LA CONSCIENCE AFFECTIVE enrichit la méditation qui, depuis des siècles, s'exerce sur l'affectivité selon les critères de l'évidence inté- rieure. L'expérience du plaisir, de l'angoisse, du désir, de l'amour est irremplaçable, et commune à tous. Encore faut-il, pour en découvrir le sens, ne pas subor- donner la conscience affective à la science de l'objet, forme de savoir qu'il est de son essence de refuser. Tel est le principe auquel, depuis des années, je me suis efforcé de rester fidèle, en m'interrogeant sur la source de nos sentiments, en essayant de déter- miner la nature et la valeur de cette sorte de croyance qui semble contredire ce que notre connaissance a de proprement intellectuel, s'opposer à notre effort vers l'objectivité et, en chaque occasion, démentir notre science. L'homme sent autrement qu'il ne sait. J'ai tenté d'expliquer cette dissociation. Et, sur ce point, mes idées, opposées, comme on le verra, à celles de la plupart des philosophes contemporains, n'ont guère varié. Aussi me suis-je permis de reproduire, à la fin de ce livre, quelques écrits anciens, dont le premier date de mes vingt ans. Le lecteur apercevra que, si j'ai changé de style, je n'ai pas modifié ma conception fondamentale du désir et des certitudes irrationnelles. Parmi ces certitudes, j'ai compris celles de l'amour, de l'angoisse, du rêve, de la poésie. Mais, sauf par allusion, je n'ai pas traité des états proprement mystiques. Ils impliquent en effet une expérience (authentique ou prétendue) du surnaturel, qui n'a jamais été la mienne. Sur ce point encore, je ne saurais juger. J'ai donc préféré me taire. L'exposé ne comportera pas de notes. On trou- vera, à la fin du volume, les références des textes cités. INTRODUCTION 1. - La récente constitution de sciences de l'homme amènera les historiens des idées à donner à notre époque une place particulière. Mais on ne saurait prévoir la valeur qui sera reconnue à ces sciences, et les conséquences de leur avènement pour la philosophie. Physique et biologie ont enlevé aux philosophes le droit de spéculer sur la matièreet la vie. Psychologie et sociologie leur interdiront-elles de parler de l'homme? Nous ne le pensons pas. Si, en effet, les décou- vertes des sciences de la nature permettent de consi- dérer comme périmées les conceptions physiciennes du passé, on ne saurait rejeter de semblable façon ce qu'à la seule lumière de leur expérience et de leur réflexion Platon, Descartes, Spinoza, Pascal ont dit de l'homme. La matière n'est pas offerte en son être et demeure extériorité. La science peut donc critiquer cet ensemble d'apparences sensibles que nous pre- nons d'abord pour sa réalité. Mais elle ne saurait persuader que ce que nous nous sentons être soit illusion. L'essence profonde de notre douleur n'est point autre chose que notre douleur même, la vérité de l'amour est inséparable de l'émotion et du ravisse- ment que nous éprouvons quand nous disons aimer. La science ne connaît qu'en objectivant. L'homme 12 LA CONSCIENCE AFFECTIVE INTRODUCTION 13 ne peut se réduire à l'objet d'un savoir dont il demeure le sujet. La science substitue, aux données immédiates, des constructions intellectuelles. Rien ne saurait être substitué aux évidences affectives, nulle construction ne peut leur être préférée, sans que se perde ce qui constitue la réalité de notre expérience, et confère sens et valeur à la vie. En ce domaine, toute hypothèse se révèle comme moins vraie que ce dont elle prétend rendre compte : la conscience est référence dernière. Sur ses données, il reste toujours possible de réfléchir de façon directe. Tel est ici notre projet. II. - De nos jours, cependant, on voit bien des philosophes prendre pour objet de leur réflexion les résultats de l'anthropologie. Au lieu de juger les constructions scientifiques à la lumière de l'évidence immédiate, ils les acceptent à titre d'incontestables découvertes, et font porter leur examen sur les seuls discours des psychologues et des sociologues. L'un ne pense plus qu'en termes de comportement. Chez l'autre, une vision structuraliste remplace la saisie directe des faits. Un troisième, se fiant à la psycha- nalyse, oublie de distinguer en elle ce qui est prouvé et ce qui n'est que supposé : il s'attache seulement uploads/Philosophie/ alquie-f-la-conscience-affective.pdf
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- Publié le Nov 21, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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