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1 A la recherche de la Vérité A. GARCIA (Les Amis de la Vérité) Introduction :

1 A la recherche de la Vérité A. GARCIA (Les Amis de la Vérité) Introduction : Il y a quelques mois de cela, je vous présentais mon premier travail qui portait sur les grenades. A l'issue de la tenue un F de l'At me demanda avec malice, mais aussi beaucoup de fraternité j'en suis certain, si j'avais réfléchi au sujet de la planche suivante. Sans doute voulait-il m'encourager à me remettre au travail sans tarder et il avait raison. Sans doute aussi fut-il surpris de ma réponse lorsque je lui annonçais que le thème en était arrêté et que j'envisageais de travailler sur la « vérité ». Cette détermination dans le choix du sujet n'est évidemment pas le fruit du hasard. A vrai dire cette question me préoccupe depuis de nombreuses années. Peut-être vous souvenez vous qu'un paragraphe de cette planche précédente s'intitulait « Du symbolisme de la grenade à la recherche de la vérité ». Ce travail m'avait permis d'identifier de nombreuses contradictions d'idées, faits ou interprétations dans le symbolisme de la grenade. A n'en pas douter, il y avait là une confirmation de mes convictions philosophiques quant à l'existence d'une vérité qui ne serait pas unique, immuable et incontestable, mais plurielle, à composantes contradictoires et pourtant complémentaires. Une vérité à l'équilibre instable, évoluant avec le temps. Vous comprendrez donc pourquoi par exemple, je supporte mal le déferlement quotidien de vérités délivrées, pour ne pas dire assénées par les leaders d'opinions que sont notamment les médias, les partis politiques ou courants religieux de quelques bords ou confessions qu'ils soient. Où se trouve la vérité dans ce foisonnement d'images, discours, chiffres ou graphiques ? Voilà en tout cas un des aspects particuliers, mais non des moindres d'une réflexion sur la vérité. De façon plus anecdotique, deux éléments touchant à notre Loge en particulier et à la F M en général, ont aiguisé mon envie de travailler sur le sujet. Ainsi, lorsque je découvris le nom de notre Loge, je fus réellement choqué par ce que je considérais alors comme une marque de suffisance et d'orgueil. Explications : alors que je me débattais péniblement dans le monde profane à la recherche de la moindre petite parcelle de vérité, ne voilà-t-il pas qu'un groupe d'hommes, fussent-ils F M, avaient la prétention d'en être suffisamment proches pour s'en déclarer les amis ? Le temps a passé depuis et quelques clés et petites lumières m'ont été données. En entrant en Maç au sein d'une Loge appelée « Les Amis de la Vérité », j'ai vu un signe supplémentaire, un encouragement de plus à travailler sur l'idée de vérité. - A la recherche de la Vérité - 2 Enfin lorsqu'App dans l'At à l'ouverture des travaux, je rappelais l'art. 1° de notre Constitution, je me trouvais conforté dans mon ambition, puisque la F M situe la recherche de la vérité au premier rang de ses objectifs. En somme, à travers cette planche, il s'agit de clarifier ma réflexion sur certaines questions que je considère comme essentielles et notamment : - Qu'est-ce que la vérité ? - Qu'est-ce qui est vrai ? - Que signifie rechercher la vérité ? - Où la chercher ? - Par quels moyens, par quelles voies ? ....... Je pressentais que ce travail serait difficile, ingrat et laborieux. La lenteur de l'accouchement me l'a douloureusement confirmé. Un mot sur la méthode tout de même. Bien sûr de nombreuses lectures ont été nécessaires à l'élaboration de ce travail. Il n'empêche que la logique de mon raisonnement s'est forcément nourrie d'empirisme et d'a priori. En ce sens, elle est donc évidemment contestable. De même je me suis souvent demandé si je n'avais pas trop ouvert le compas, si ce projet était à ma mesure. Soyez certains en revanche que ce travail a été mené avec détermination, humilité et totale sincérité. Recevez le en tout cas comme le témoignage d'un don fraternel. Ce préambule établi, j'aborderai et approfondirai maintenant le cœur du sujet en deux chapitres intitulés « Ombres et Lumières » ou : - les illusions de la vérité, - les lumières de la vérité. Les illusions de la vérité Du latin Veritas issue de Verus, signifiant « vrai » le LAROUSSE définit la vérité comme « l'adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense, considérée comme l'idéal de la connaissance ». Partant de cette définition, essayons concrètement mes FF, de la plaquer sur une situation donnée, simple, actuelle et d'en tirer tous les enseignements possibles. Ce soir, je peux affirmer que notre F WEST (au hasard !) est présent. Si le tracé de cette tenue nous rapportait prochainement qu'il était absent on pourra dire que notre F Sec, à l'évidence homme sain de corps et d'esprit, s'est tout simplement trompé dans l'évaluation de la réalité. On pourrait rapprocher cette situation très improbable (quoique !) d'une analyse cartésienne très simplifiée, je vous l'accorde où, par essence, la réalité étant la vérité, seul le jugement est source d'erreur. - A la recherche de la Vérité - 3 Par conséquent, et en toute logique, je peux déduire qu'un jugement " correct " me donnera en toutes circonstances accès à la vérité. Et bien voilà mon travail est terminé. Je sais comment accéder à la vérité ! Il suffit que je fasse appel à mes sens (en l'espèce la vue et l’ouïe) pour arriver à une conclusion vraie (notre F WEST est présent) et affirmer la vérité correspondante. Un autre exemple maintenant. Le Plateau de l'Or est noir, lisse et solide. Je regarde, je touche, j'évalue. Tout cela est vrai et pourtant........ mon jugement est incorrect. Le Plateau de l'Or est noir parce que je le vois noir. Toutefois, si l'homme avait été doté par la nature d'un système de vision infrarouge par exemple, nous ne verrions pas le plateau tel qu'il apparaît actuellement. Le Plateau de l'Or est lisse parce qu'au toucher je le sens comme tel. Et pourtant, si nous l'observions à l'aide d'un microscope électronique suffisamment puissant, sa surface nous apparaîtrait chaotique, parsemée de cimes et de vallées constitués de milliards de milliards d'atomes et de particules en perpétuel mouvement. Le Plateau de l'Or est solide, mais si un tremblement de terre ou la chute d'une météorite faisaient s'écrouler le plafond de notre Temple, ledit plateau serait broyé et sa solidité précédemment affirmée n'y changerait strictement rien. Un pas en avant, un autre en arrière. Dans ma recherche de vérité, du jugement vrai, le recours aux seuls sens est insuffisant. Il est donc nécessaire de faire appel à d'autres moyens, d'autres voies. Un temps de réflexion et il me semble évident que la solution se trouve dans la Science. En effet, la Science ne peut pas se tromper ! Nous envoyons des hommes dans l'espace, nous aurons bientôt une connaissance exhaustive du patrimoine génétique humain, nous construisons des ordinateurs capables de travailler à des vitesses inimaginables et sur des champs tellement vastes, qu'aucun homme ne pourrait les appréhender intégralement. Oui, la Science doit être vérité ! Et bien justement, parlons-en des ordinateurs ! Savez-vous mes FF, que les plus puissants des ordinateurs calculent tous faux ! Oui, leurs extraordinaires facultés de calcul sont fondamentalement obérées par leur incapacité à intégrer par exemple la dimension infinie des nombres  ou . Pour des raisons purement techniques, tous les ordinateurs arrondissent les nombres décimaux. Les résultats affichés sont donc inexacts et en conséquence, ils ne peuvent prétendre représenter la vérité. Autre exemple, le mètre étalon. Au delà de l'objet mythique " en platine iridium déposé au musée de Sèvres ", je n'oublie pas qu'il est aussi une construction purement intellectuelle dont l'utilité certes ne peut être contestée. Il n'empêche, " le mètre " reste un outil qui n'a de réalité que pour ce qu'il apporte. En conclusion, la Science nous donne des modèles dont nous avons fondamen- talement besoin pour comprendre, imaginer, projeter. Mais la Science n'est pas la vérité ! Ce que corrobore d'ailleurs au 19°S. le physiologiste C. BERNARD, membre - A la recherche de la Vérité - 4 de l'Académie des Sciences qui affirmait à propos de la recherche que « le grand principe expérimental est (donc) le doute ». Et bien tout cela ne fait pas mon affaire. Ma recherche de la vérité piétine. Je réfléchissais au meilleur moyen de sortir de cette impasse et c'est en relisant Gabriel SEAILLES (Congrès de la Fédération Internationale de la Libre Pensée -1904) que je pensais trouver mon salut. « La Science n'est pas une théorie de l'absolu. Notre seule foi est celle de la raison portée au delà des bornes assignées à la Science positive ». La raison bien sûr, voilà la réponse à mes questions ! D'ailleurs lorsque nous sommes à l'ordre, la main sur la gorge, n'est-ce pas le signe d'une maîtrise de nos sentiments, de nos passions, afin de laisser place à la raison, seule guide de nos paroles et de nos actes ? Allons, la solution est toute proche ! La raison doit dominer tout et toute chose. uploads/Philosophie/a-la-recherche-de-la-verite.pdf