LA PENSÉE DE L'ASIE ET L'ASTHOBIOLOGIE i) 1 il 1 \ r \ : '· '. ' ' OUVRAGES DU
LA PENSÉE DE L'ASIE ET L'ASTHOBIOLOGIE i) 1 il 1 \ r \ : '· '. ' ' OUVRAGES DU Mfl:ME AUTEUR ÉvoLuTIONNISME ET P1.AtoNlSME, Mélanges d'Histoire de la Philo- sophie et d'Histoire des Sciences, 1908. UN HoMANTISME UTILITAIRE, Étude sur le mouvement pragmatiste, 3 volumes: Tome I. LR PRAGMATISME cnEz NrnTzscnn BT cnEz PoINCARÉ, 1911. Tome li. LB PRAGMATISME cuBz BERGSON, 1913. Tome Ill. LE PRAGMATISIIIE RELIGIEUX CHEZ \V1LLIAM JAMES ET CIIEZ LES CATHOLIQUES MODERNISTES, 1922. Pobrns nnTÉs ou TRADUITS DB Sm,LLEr, 1926. LA SAGESSR DB SnAKESPEAIIE ET DE GœTuE, 1930. SCIENCE ET PHILOSOPHIE CHEZ GœTHE, 1932. A LA MÊME LIBRAIRIE OUVRAGES DE M. ANDRÉ BERTHELOT L'AFRIQUE SAHARIENNE ET souDANAisE, Ce qu'en ont connu les Anciens. L'ASIE ANCIENNE CENTRALE ET SUD-ORIENTALE, D'APRÈS PTOLÉMÉE, OUVRAGES DE M. DANIEL BERTHELOT, membre de l'Institut. LA PHYSIQUE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES THÉORIES o'EINSTl!IN. LA SclHNCE ET LA VIE .llODERNil. 1 1 1 t BIBLIOTHÈQUE SCIENTIFIQUE RENÉ BERTHELOT MEMBRE ASSOCIÉ DE L'ACADÉMIE DE BELGIQUE LA PENSÉE DE L'ASIE ET L' AS'l 1llOBIOLOGJ E LES ORIGINES DES SCIENCES ET DES RELIGIONS , ' , ' , SUPERIEURES, L ASTROLOGIE CHALDEENNE, L ETAT CHINOIS ET LES MORALISTES CHINOIS, LES PHILO- SOPHIES INDIENNES, LA PENSÉE BOUDDHIQUE, LE MONOTHÉISME ISLAMIQUE ET JUDAÏQUE, LA FOR- MATION DU CHRISTIANISME, DANS LEURS RAPPORTS , AVEC L ASTROBIOLOGIE. PAVOT, PARIS 106, Boulevard St-Germain 1938 Tous droits réservés ---- ---- ---·--- ~----- ! /, l \ . i ·' Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyright, i 938, by Payot, Paris. - AVANT-PROPOS Nous en sommes encore Au premier rayon blanc qui précède l'aurore Et dessine la terre au bord de l'horizon. VIGNY, Quand, après avoir visité, à Pékin, le Temple de l'Agriculture, on se rend au lieu où l'Autel du Ciel élève encore vers les cons- tellations ses trois terrasses concentriques et circulaires de marbre blanc, là où les Chinois d'autrefois plaçaient le centre du monde; et quand on songe que du sommet de la terrasse la plus haute, seul en présence de l'espace que mesure le mouvement ordonné des étoiles, !'Empereur Fils du Ciel venait, au début de chaque année, à l'heure où commençait le jour et à l'époque où recom- mençait le temps, rendre compte au Ciel de son mandat, la réflexion se porte sur le système d'idées que la marche des astres et la croissance des plantes ont inspiré à l'esprit des hommes et par lesquelles ils ont rattaché la vie de l'humanité et les lois qui la règlent à la vie de la nature et aux lois de l'univers; système d'idées qui a régné pendant tant de siècles sur une si grande partie de l'Asie et d'où la pensée même de l'Europe a pris son élan. Ce qui le caractérise, c'est qu'en lui la force vitale et la loi mathématique sont intimement unies et que l'esprit explique par cette union les événements terrestres comme les phénomènes célestes. Entre la représentation du monde, d'ailleurs variable et com- plexe, que se font les peuples sauvages (néolithiques, africains, océaniens) et celle de la science moderne et de l'Occident euro- péen, une conception intermédiaire, en effet, a longtemps dominé en Asie et dans la Méditerranée orientale. C'est ce qu'on peut appeler l' astrobiologie. Dans l'astrobiologie, il y a une pénétration réciproque de l'idée 1 1 1 1 l 1 1 · 1- . _____ ;- ; 1 8 AVANT-PROPOS de loi astronomique et celle de la vie végétale ou animale. D'un côté, tout serait vivant, même le ciel et les astres; de l'autre, tout serait soumis à des lois numériques, lois périodiques qui seraient à la fois des lois de nécessité et des lois d'harmonie et de sl-abilité (comme celles qui gouvernent les mouvements périodiques de la voûte céleste, l'alternance régulière des saisons, la reproduction annuelle des plantes). Cette conception semble s'être d'abord formulée en Chaldée et nous la rencontrons ensuite en Chine et en Grèce, où elle est sans doute d'origine chaldéenne et où elle s'est développée en des sens divergents, Car, en Chine, elle a contribué à fournir son armature intellectuelle à l'organisation de l'Empire, et, en Grèce, elle a servi de point de départ à la science arithmo-géométrique de l'école pythagoricienne et à la science médicale de l'école hippocratique : c'est-à-dire à la science même, dans les deux formes contrastées et complémentaires que lui a données l'esprit hellénique et autour desquelles s'est organisée la philosophie de !'Hellade. LA PENSÉE DE L'ASIE ET L'ASTHOBIOLOOIE CHAPITRE PREMIER L'ASTROBIOLOGIE ET L'ASTROLOGIE CHALDÉENNE L'astrologie (1) est l'aspect qu'a pris en Chaldée l'idée astro- biologique et c'est la Chaldée qui est la patrie originaire des astrologues. Les textes principaux qui nous font connaître les observations et les théories des astrologues, chaldéens, chaldéo- assyriens, chaldéo-iraniens, babyloniens d'après Alexandre, s'échelonnent depuis le vme jusqu'au ne siècle avant l'ère chrétienne, depuis Sargon II jusqu'à la fin de la domination séleucide. Il faut citer tout spécialement les textes trouvés parmi les 22.000 tablettes de brique cuite qui proviennent de la biblio- thèque d' Assourbanipal, à Ninive ; Assourbanipal est mort en 626 A. C., mais ces tablettes, qui constituent une sorte d'ency- clopédie, reproduisent en grande partie des documents beaucoup plus anciens et dont certains datent de la première moitié du troisième millénaire A. C. Elles sont conservées au British :Museum et ne sont pas encore entièrement publiées. Les 50.000 tablettes trouvées plus tard dans la bibliothèque du temple de Nippour, au S.-E. de Babylone, à mi-chemin d'Erekh, et qui contiennent (1) Sur l'astrologie, cf. notamment: CUMONT, Catalo!1113 codicum Astrolo- gorum grœcorum, depuis 1898. BoucHÉ-LEcLERCQ, L' Astrologie grecque, 1899. F. BoLL, Spluera, Leipzig, 1903. VtROLLEAUD, L'Astrologie chaldéenne, depuis 1905 (collection de textes publiée dans Babyloniaca) ; et Les Origines de l' Astrologie, dans Babyloniaca, 1914. KuoLER, Sternkurule urul Sterndienst in Babel, 1907, 1909-1910, 1913. F. TuuREAU-DANGIN, Tablettes d'Uruk (dans Textes cunéiformes du Louvre, VI, 1922, et dans Revue d'Assyriologie, en 1913, en 1919 et en 1929 : ce sont des textes et des études traitant notamment des distances entre les étoiles fixes) ; Mesures de temps et mesures angulaires dans l'astronomie babylonienne (dans Revue d' Assyriologie, 1931). On peut signaler également dans REY, La Science orientale avant les Grecs, 1930, le chapitre II du llvre II, pp. 148 à 186 ; et S. SCHIFFBR, Les origines de l'astronomie (conférences résumées dans Thalès, 1936, pp. 142 à 157). - Les tablettes astronomiques et astrologiques trouvées en Asie Mineure à Boghaz-Keui, dans l'ancienne capitale des Hittites, et qui prouvent l'influence intellectuelle exercée dès le second millénaire A. C. par les Chal- déens sur les Hittites, ont été étudiées par WEIDNER, Textes astrologiques de Boghaz-KiJi, 1923 ; et par J. FRIEDRICH, Aus hettitischen Schrijten, 1925. f 1 , 10 L'ASTROBIOLOGIE ET L'ASTROLOGIE CHALDÉENNE des documents échelonnés entre 3000 et 450 A. C., fournissent aussi des textes astronomiques, mais leur publication est loin d'être terminée. D'une importance exceptionnelle sont la tablette de l'an VII du règne de Cambyse (523 A. C.) et les renseignements de seconde main que nous possédons sur l'ouvrage de Bérose, le prêtre babylonien du 116 siècle A. C., qui écrivit sous Antiochus Soter l'histoire de Babylone. D'après Simplicius, le neveu d'Aris- tote, Callisthène, qui accompagnait Alexandre, aurait envoyé à son oncle, après la prise de Babylone par le conquérant macédo- nien (331 A. C.), une liste d'observations d'éclipses faites depuis 1.903 années consécutives. Et on possède un ouvrage d'astrologie qui date de l'époque de Sargon d'Agadé (2750 environ A. C.) et qui renferme un recueil d'événements prévus d'après des éclipses de soleil; ce qui établit l'existence dès cette époque d'observations méthodiques portant sur les éclipses solaires. Les tablettes du temps d'Assourbanipal prouvent d'ailleurs que, deux mille ans plus tard, au vue siècle A. C., des prévisions d'éclipses étaient parfois inexactes. Et les textes de Diodore de Sicile (contemporain d'Auguste) attestent aussi que les Chaldéens, bien qu'ils fussent arrivés à une grande sftreté dans la prévision des éclipses lunaires, se seraient rendu compte de l'imperfection où leur science est toujours demeurée pour la prédiction des éclipses de soleil. Dans l'astrologie chaldéenne, trois groupes d'idées sont com- binés et enchevêtrés, que l'on ne peut distinguer que par analyse: une astronomie déjà scientifique, une religion bio-astrale et la divination astrologique proprement dite. § 1. - L'ASTRONOMIE SCIENTIFIQUE. En premier lieu, les positions relatives apparentes et les mou- vements apparents des astres sont observés et les espaces mesurés grâce au gnomon, instrument d'invention chaldéenne ; la mesure des durées se fait au moyen de la clepsydre (1). C'est aussi des Babyloniens que les Grecs tenaient, d'après Hérodote (II, 109), outre le gnomon ou cadran solaire plan, le polos ou cadran solaire (1) Un texte publié par F. THUREAU·DANGIN dans la Revue d' Assyriologie, XXIX (1932), p. 133, prouve qu'elle était connue des Babyloniens. J.'ASTROBIOLOGIE ET L 1ASTROLOGIE CHALDÉENNE: 11 hémisphérique (1). Ces observations déjà quantitatives sont accu- mulées au moyen de l'écriture (écriture idéographique inventée dans la même période que la métallurgie} et elles sont reliées par de véritables lois mathématiques (c'est-à-dire par des rapports numériques uploads/Philosophie/ berthelot-rene-la-pense-e-de-l-x27-asie-et-l-x27-astrobiologie-1938.pdf
Documents similaires
-
15
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 07, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 17.8129MB