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« ....J t.J:J Cl ~ t.J:J 0::: - o E- r./) - ::c ::: o - co f· !F~~ ~--;: ~ -~ ~' ~ ;,;;p -:: ~ ";<!i t 0, "'~ p~ '~o~ ~ ... jifj ~ ~ --------------------------------------~~, z - ~ > DU MC;ME AumUR L'idéalisme de Fichte, Paris, Presses Universitaires de France, 1968. La pensée politique de He[5el, Paris, Presses Universitaires de France, 1969. HEGEL: Encyclopédie des sciences philosophiques, Présentation, traduction et notes: I. La science de la logique, Paris, Vrin 1970. III. Philosophie de l'esprit, Paris, Vrin 1988. Hegel à Francfort Olt: Judaïsme, Christianisme, Hégé- lianisme, Paris, Vrin, 1970. HEGEL: Des manic'rcs de traiter scientifiquement du droit naturel, traduction et notes, Paris, Vrin, 1972. HEGEL: Textes pédagogiques, Présentation et traduction, Paris, Vrin, 1978. Le droit naturel de He[5el. Commentaire, Paris, Vrin 1986. Philosophie et droits de l' homme, Paris, Presses Univer- sitaires de France, 1990. ";: \ - . <"'îf 0 ,r BIBLIOTHÈQUE D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE (Nouvelle Série) Fondateur: Henri GOUIIIER - Directeur: Jean-François COURTINE ÉTERNITÉ ET HISTORICITÉ DE L'ESPRIT SELON HEGEL par Bernard BOURGEOIS Professeur à l'Université de Paris 1 Sorbonne PARIS LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN 6, Place de la Sorbonne, Ve 1991 Jd{~J A ~'- ., ~" .' En souvenir de Jean-Jacques ... La loi du 11 mars 1957 n·autorisant. aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une pan, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste el non destinées à une utilisation collective» et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits ou ayants cause, est illicite» (Alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal. © Librairie Philosophique J. VRIN, 1991 Printed in France ISBN 2-7116-1046-2 l AVANT-PROPOS Les études proposées dans ce recueil développent cinq conférences que nous avons eu l'honneur et le plaisir de présenter d'abord, au cours du printemps 1989, devant 1'« Institut italien des études philosophiques» de Naples. - Nous exprimons notre gratitude à la Direction de cet accueillant Institut, tout comme à la Librairie philosophique Vrin, qui a bien voulu réaliser une édition française de ce texte. , INTRODUCTION ESPRIT OBJECTIF ET ESPRIT ABSOLU DANS LA PHILOSOPHIE DE HEGEL Assurément, la philosophie de l'esprit de Hegel présente une articulation ternaire: elle explore successivement l'esprit subjectif, l'esprit objectif et l'esprit absolu. Mais, si l'essence de l'esprit est de se manifester, et de se manifester comme esprit, le domaine de cette philosophie est bien marqué par la dichotomie essentielle qui oppose, d'une part, l'esprit subjectif, c'est -à-dire l'esprit qui n'est pas encore devenu ob-jet à lui-même comme esprit, et, d'autre part, l'ensemble de l'esprit objectif et de l'esprit absolu. Dans le système hégélien, l'esprit objectif et l'esprit absolu se différencient en effet originellement de l'esprit subjectif, manifestation première, immédiate, par conséquent encore naturelle, de l'absolu, en tant, précisément, que, ayant surmonté la réalisation fragmentée, aliénée en ses divers moments constitutifs, de l'esprit -lequel est en soi identique à lui-même, libre -, ils l'exposent ou objectivent tel qu'il est; dans l'esprit alors justement nommé «objectif», tout comme dans l'esprit absolu, qui le présuppose immédiatement, l'es- prit, tel qu'en lui-même, est bien devenu ob-jet à lui-même. Or, dans le champ de la philosophie de l'esprit, l'intérêt prioritaire de Hegel vise l'activité concrète, réelle, percep- tible, de l'esprit déjà constitué comme tel, et non pas la constitution supposée, idéale, abstraite, de l'esprit, à partir l 10 INlRODUCTION de l'interaction possible de ses moments, donc de l'esprit qui n'est pas encore pour lui-même, ob-jet à lui-même, en son unité spirituelle, de, l'esprit ainsi seulement subjectif, qui intéresse au premier chef l'idéalisme subjectif kantien- fichtéen et sa reprise première partielle par Schelling. - Evoquons deux preuves de cet intérêt prioritaire de Hegel pour le contenu de l'esprit objectif et de l'esprit absolu. La première est fournie par l'abondance des développements consacrés, dans le Système lui même, en des ouvrages particuliers ou des «Leçons» spéciales, soit à la philosophie du droit et à la philosophie de l'histoire - c'est-à-dire à la th~J.i~,,"1ËXe.~pritg~jectif -, soit à la philosophie de l'art et de la religion ainsi qu'à l'histoire de la philosophie - c'est-à- dire à la théQ"ri~de resprit absolu; alors qu'on ne peut que constater la relative parcimonie des explications concernant l'esprit subjectif. Il faut rappeler, en second lieu, l'attention privilégiée portée d'emblée, au cours de la formation du Système, au contenu théologico-politique de l'esprit (les recherches du jeune Hegel, à Tübingen, Berne et Francfort, portent sur l'opposition de la belle cité antique et de la laideur politique du présent germanique, sur le conflit du judaïsme et du christianisme, etc.), et ce au détriment de la genèse formelle, transcendantale, du Moi. Mais ce qui mobilise essentiellement la réflexion de Hegel, déjà dans les écrits théologico-politiques de jeunesse, c'est précisément le rapport des manifestations politiques de l'esprit - c'est-à-dire de ce en quoi le Système fera s'accom- plir l'esprit dit objectif -, et de ses manifestations religieuses - c'est-à-dire de ce en quoi le Système fera se concentrer l'esprit dit absolu. - Tout rapport impliquant une différence, fixons rapidement la distinction de l'esprit objectif et de l'esprit absolu au sein de l'esprit objectivé comme tel. L'esprit objectif est l'esprit s'objectivant comme esprit immédiatement, donc naturellement ou comme nature, par conséquent dans la différence oufinitude - humaine - d'une «seconde nature» ou de la nécessité mondaine de la liberté - c'est là le domaine du droit, au sens large, hégélien, du ESPRIT OBJECTIF ET ESPRIT ABSOLU 11 terme. Par contre, l'esprit absolu est l'esprit s'absolvant, se délivrant, de tout (simple) rapport à son Autre objectif, et ce dans une objectivation de lui-même comme sujet concrè- tement identique à soi dans un tel Autre, ou comme l'identité, ainsi absolue, infinie - divine -, de son identité essentielle - divine - et de sa manifestation différenciée - humaine-mondaine. Or, en vérité, ce qui a d'abord fait problème pour le jeune Hegel, ce n'est pas le rapport lui-même de l'«esprit objectif» et de 1'« esprit absolu», en son accomplissement paradigmatique offert par la belle totalité grecque: Athènes et Athéna ne font qu'un, en ce sens que 1'« esprit absolu» n'est rien d'autre que l'absolutisation de soi immédiate de 1'« esprit objectif». Le problème qui hante originellement Hegel, c'est bien plutôt la contradiction, douloureusement ressentie, entre cette vérité antique de l'identité de la politique et de la religion, et l'histoire moderne de leur scission multiforme, - une scission qui se redouble à l'inté- rieur de chacune d'elles, alors perverties en un esclavage soit «hiérarchique» (religieux), soit «despotique» (politique). - Cependant, la maturation du Système - sur laquelle, ici, nous ne nous attarderons pas plus, d'ailleurs, que sur sa base juvénile - a consisté à intégrer l'histoire à la vérité, le négatif au positif, la finitude à l'infinité, ou encore l'objectivité à l'absoluité. Et une telle intégration a signifié le renversement de l'interprétation, par Hegel, du lien primitivement affirmé entre la vie éthico-politique et la religion. Originellement, ce lien privilégiait, en son caractère non problématique, l'immédiateté, et dans sa forme, et dans son contenu: l'esprit divin (Athéna) était saisi comme ce en quoi s'exprimait positivement - pour s'y consacrer directement - l'unité objective, native, de l'esprit humain (Athènes). Mais, dans le Système constitué, qui rationalise la conversion chrétienne de la relation païenne de la religion et de la politique, le véritable immédiat est la médiation absolue: l'être revient à l'esprit accomplissant son activité ou négativité comme esprit absolu, dont le rapport à l'esprit objectif se dialectise "' 1 12 INTRODUCTION dans la complexité très médiatisée d'une fondation - ou, mieux, d'une création - de l'esprit objectif par l'esprit absolu, dans laquelle, par delà toute unilatéralité réductrice, les deux moments de l'agir absolu -le moment absolu, divin, et le moment humain, réel en tant qu'objectif - sont mobi- lisés en l'immanence concrète de leur unité hiérarchisée. C'est cette immanence hiérarchisée que nous analyserons dans le passage de l'esprit objectif à l'esprit absolu, tel qu'il est présenté dans les œuvres de la maturité hégélienne, à savoir dans l'introduction elle-même scientifique-systéma- tique au Système qu'est la Phénoménologie de l'esprit, et dans l'auto-exposition du Système que constitue l'Encyclo- pédie des sciences philosophiques. Tel sera le thème du Chapitre premier. Mais le lieu où se réalise en sa dialecticité le rapport de l'esprit objectif et de l'esprit absolu est constitué par l' histoire universelle, laquelle achève - aussi au sens négatif de ce terme - l'esprit objectif se posant alors à travers sa médiation par son Autre, l'esprit absolu. Le rapport de l'esprit objectif et de l'esprit absolu se concrétise ainsi comme le rapport du devenir historique où s'accomplit la vie politique - et, par elle, l'esprit objectif tout entier, qu'elle fait être véritablement en l'unifiant - et de la vérité éternelle affirmée par l'esprit absolu. C'est uploads/Philosophie/ bourgeois-b-eternite-et-historicite-de-l-x27-esprit-selon-hegel.pdf