Méthodologie du résumé : I. Les principes du résumé 1) Le traitement du texte s
Méthodologie du résumé : I. Les principes du résumé 1) Le traitement du texte source a) Respect du système énonciatif Il faut respecter le système énonciatif, le résumé ne doit pas transformer le système d’énonciation du texte, c’est-à-dire la relation établie entre l’émetteur et son destinataire, il faut donc prendre en charge le discours de l’auteur, au besoin dire « je » si l’auteur dit « je ». On exclura les formules telles que « l’auteur dit que », « selon X », «dans ce texte on trouve, tout d’abord», « dans la seconde partie du texte », etc., qui témoignent d’une distance par rapport au texte-source, ainsi que la mise entre guillemets d’une expression du texte (citation), a fortiori la citation d’un passage entier. Le résumé n’est ni une paraphrase, ni un commentaire de texte. b) Respect de l'ordre et du sens du texte Il faut respecter l'ordre et le sens du texte. La contraction doit impérativement respecter l’ordre du texte, ne pas perturber le déroulement de l’exposé. Le sens du texte doit être restitué aussi fidèlement que possible ; gare aux déformations, aux interprétations qui faussent la pensée de l’auteur, quand elles ne la trahissent pas complètement. Le contresens est rédhibitoire. Deux idées proches seront regroupées pour éviter une redite. Le souci de rendre les grands mouvements de l’énoncé ainsi que les grandes articulations du raisonnement doit primer. Attention aux volumes et aux proportions du texte : tel passage ne doit pas être plus ou moins développé qu’il n’est dans le texte original, cela fausserait l’équilibre du raisonnement. Evitez tout ajout d’idée, de commentaire ou d’exemple, voire d’image ou de métaphore. c) Elimination des détails Il ne faut pas retenir les éléments qui illustrent l’argumentation, qui lui donnent du poids sans en modifier la teneur : les chiffres, les statistiques, mais aussi les exemples purement illustratifs, les noms propres, les titres de livres, voire les citations qui émaillent l’exposé. Ces détails ne constituent pas l’essentiel, sur lequel seul doivent se concentrer vos efforts. 2) La réécriture du texte source : la reformulation Pour réduire, il est impossible de conserver la formulation mot à mot du texte. Et il ne suffit pas même de conserver les phrases-clefs, les expressions les plus significatives et de les mettre bout à bout. Le résumé n’est pas un montage de citations, de morceaux choisis, mais la reformulation, la réécriture concise et homogène d’une pensée que l’on s’approprie. II. La compréhension du texte 1) La thèse de l'auteur Les textes à résumer démontrent une opinion, une idée. Le plus urgent est donc de dégager le point de vue que l’auteur défend, c’est-à-dire sa thèse. Elle ne fait pas toujours l’objet d’une formulation explicite, et n’apparait pas forcément au début du texte. Il importe donc de la chercher, en se demandant à quelle question répond l’auteur, quel point de vue il soutient, quelle idée il réfute (thèse adverse) et/ou de la reformuler mentalement, préalablement avant tout travail de découpage ou de rédaction. La thèse n’est pas simplement le thème du texte. → Le thème, c’est ce dont parle le texte, le sujet qui y est traité → La thèse est l’opinion, le point de vue soutenu à propos de ce thème, sur ce sujet. La thèse répond à une question implicite (ou explicite), à un problème posé sur le thème évoqué par l’auteur, c’est une question problématique. Attention, toute question n’est pas problématique. Un couple antithétique peut exister entre la thèse défendue et la thèse adverse. 2) L'argumentation La thèse est défendue à l’aide d’arguments : ils sont autant de raisons d’adhérer à la thèse et lui sont subordonnés. Le danger est de confondre la thèse (finalité) et l’argument (moyen). a) Les arguments Les arguments peuvent être étayés par des exemples. Arguments et exemples sont des preuves, les uns fondés sur le raisonnement, les autres sur l’expérience. Pour réfuter une thèse, on utilise des contre-arguments/des contre-exemples. L’argument justifiant la thèse, il répond à la question « pourquoi » et peut être introduit par « en effet », « parce que ». b) Les exemples Les exemples, autre catégorie de preuves sont issus du réel. Ils permettent de comprendre une notion théorique à partir d’une situation pratique. Il ne faudra pas les retenir dans le résumé, sauf s’ils sont essentiels à la démonstration. III. La progression argumentative : les schémas argumentatifs La connaissance des types de plans peut être utile pour repérer la progression logique et construire le schéma argumentatif. On les regroupe en trois grandes catégories : → Plans par opposition → Plans logiques → Plans thématiques 1) Les plans par opposition L’opposition peut être d’ordre pratique, venir de l’observation, de la réalité des choses : → Avantages et inconvénients → Ressemblances et différences → Autrefois et aujourd’hui Cette opposition simple donne lieu à des plans binaires. Quand l’opposition est d’ordre idéologique, fondée sur l’ interprétation des choses on a un plan mythe/réalité : une impression apparemment juste est développée dans un premier temps, puis contestée ou révisée dans un second temps. Quand l’opposition implique une polémique, et reproduit un débat, arbitré par l’auteur du texte, on a alors des plans du type : • Plan concessif : la thèse adverse, complaisamment exposée dans la première partie (l’auteur semble y adhérer) est démentie dans la seconde : I. Exposé de la thèse adverse II. Réfutation, critique de la thèse adverse III. Enoncé de la thèse propre à l’auteur. • Plan dialectique : l’opposition repose sur la présentation de deux points de vue antinomiques et tous deux critiquables qu’il convient de concilier afin de dépasser l’opposition au moyen d’une autre opinion, plus forte que les deux autres : I. Thèse II. Antithèse III. Synthèse Seule la dernière partie contient l’opinion validée par l’auteur. 2) Les plans logiques Les plans analytiques ou journalistiques servent à étudier un phénomène de manière objective et cherchent à l’expliquer : I. description de la situation, exposé des faits II. causes, origines du phénomène III. conséquences, évolution IV. solutions, remèdes L’ordre des parties est très important : les parties 1 et 2 ne peuvent pas être inversées (ou bien ce n’est plus une analyse !) ; mais on pourra trouver les conséquences avant les causes (3, 2), ou se passer des remèdes (4). Les plans techniques se construisent en 4 parties : I. quoi II. pourquoi III. comment IV. problème ? 3) Les plans thématiques Les plans linéaires procèdent non par rupture, ni par déduction logique, mais par addition, accumulation d’aspects, de points de vue successifs sur le même sujet. Ils permettent d’inventorier et de ranger les arguments et exemples en les distinguant par catégorie : aspect moral, social, historique, juridique, etc. Ils suivent souvent une progression ascendante, du moins important au plus important. 4) Les plans d'aide à la décision Ces plans concernent le professionnel soucieux de faire accepter un nouveau produit, une idée nouvelle à son destinataire. SRPI = Situation, problème, résolution de principe, information Remarque : ce plan dynamique peut être repris dans la lettre de motivation (1. évocation, connaissance de l’entreprise 2. besoin de l’entreprise ou du rédacteur 3. convergence d’intérêts 4. Disponibilité, rendez-vous…) SOSRA : situation, observation, sentiments, réflexion, action. IV. La progression logique La thèse soutenue, l’idée développée dans le texte argumentatif, répondent implicitement à un problème. Il faut donc dégager une problématique : trouver la question qui met le plus clairement possible en relation les notions qui orientent la réflexion de l’auteur. Il faut aussi établir une juste relation entre des notions traitées. Il faut poser une problématique : adapter la question à la démarche logique d’un auteur. Pour les textes de type polémique ou qui font débat, on aura une question fermée ou alternative. Pour les textes des types journalistiques ou d'analyse on aura des questions du type : Quelles sont les causes de la diversité des codes vestimentaires ? Pour les textes de type énumératif ou inventaire, aura une question du type : Comment se manifeste l’emprise des outils technologiques sur l’homme d’aujourd’hui ? Il faut éviter les questionnements trop vagues, de plus toute interrogation directe est convertible en interrogation indirecte, au sein d’une proposition subordonnée introduite par : → Se demander si, pourquoi, chercher les raisons, les conséquences… Attention l’interrogation indirecte se fait sans inversion de l’ordre sujet-verbe : « La France est-elle en crise ? », mais « l’auteur se demande si la France est en crise ». 1) Les liens logiques Les enchainements logiques majeurs sont des liaisons entre les énoncés qui se suivent (A suivi de B). La cause : l’énoncé B explique l’énoncé A La conséquence : l’énoncé B résulte de l’énoncé A L’opposition : l’énoncé B contredit l’énoncé A 2) Les modes de liaison logique Les relations s’établissent au niveau du texte et marquent les étapes du plan : passage à la ligne, connecteurs adverbiaux au début des paragraphes. Les relations s’établissent au sein du paragraphe et marquent la progression interne du raisonnement : connecteurs adverbiaux, lexicaux. Les relations s’établissent au niveau de la phrase (début de uploads/Philosophie/ cours-complet-expression-fr.pdf
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- Publié le Nov 25, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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