Université Mohammed Premier Ecole Nationale des Sciences Appliquées -Al Hoceima
Université Mohammed Premier Ecole Nationale des Sciences Appliquées -Al Hoceima- L’ARGUMENTATION : TYPOLOGIE D’ARGUMENTS Professeur : M. Abdelhak ELYAAGOUBI E. Mail : Abdouelyaagoubi@gmail.com L’ARGUMENTATION : Définition : Argumenter : chercher à convaincre , c’est utiliser des moyens rationnels pour démontrer la vérité ou la fausseté d’un fait. Quand on veut convaincre, on s’adresse à la raison de l’interlocuteur. Alors que, pour persuader, on utilise des moyens indirects, voire irrationnels. La persuasion joue beaucoup sur l’affectif, les sentiments, les émotions On cherche à séduire l’interlocuteur, à le charmer, le flatter, à ridiculiser l’adversaire et ses thèses. Enfin, délibérer, c’est peser le pour et le contre, examiner les différents points de vue et arguments, avant de se décider. L’argumentation est l’ensemble de la démarche par laquelle on veut convaincre ou persuader l’autre. Toute argumentation présente une thèse, opinion ou position que l’on a par rapport à un thème ou problème donné. Un argument est une proposition générale, une idée utilisée pour soutenir la thèse, ou critiquer la thèse adverse, appelée l’antithèse Parce que les arguments restent généraux et abstrais, on doit les illustrer par des exemples, tirés de cas concrets, de faits réels. Les exemples ont deux fonctions : Ils permettent de rendre plus accessibles et plus compréhensibles des idées difficiles Ils jouent le rôle de « preuves », renforcent les idées énoncées (ils deviennent arguments). À quoi sert l’argumentation ? Argumenter, c’est le fait de soutenir, réfuter ou discuter une opinion, une thèse. Convaincre, persuader et délibérer sont trois stratégies argumentatives différentes. Stratégie argumentative But Moyen Sollicitation de l’interlocuteur Convaincre amener une personne à penser profondément la même chose que soi - arguments rationnels : preuves logiques, nombre d’idées limité en vue d’une bonne compréhension - exemples clairs illustrant les arguments : références historiques, littéraires, anecdotes, faits d’actualité… - registre didactique ou polémique composition soignée: plan simple et clair, progressif, emploi de connecteurs logiques, conclusion. le locuteur s’adresse à la raison du destinataire Stratégie argumentati ve But Moyen Sollicitation de l’interlocuteur Persuader entraîner l’adhésion d’un interlocuteur à une thèse figures de rhétorique destinées à émouvoir, à impressionner, apitoyer ou effrayer le lecteur, rythme étudié, effets d’insistance… - prise en compte de la personnalité du destinataire - expression de la sensibilité personnelle de l’auteur - registre pathétique, lyrique, ironique, polémique… le locuteur s’adresse aux sentiments du destinataire, à son imagination Stratégie argumentativ e But Moyen Sollicitation de l’interlocuteur Délibérer effectuer un choix face à une question problématique, un dilemme - peser le pour et le contre et parvenir à une conclusion - faire des hypothèses, marquer des hésitations, des contradictions, se poser des questions… la raison et les sentiments peuvent être sollicités Les mots de liaison Les articulations ou connecteurs logiques jouent un rôle important dans la construction d’une argumentation ; ils articulent les arguments et mettent en relief l’ordre dans lequel ils se suivent. Ils permettent d’organiser les arguments entre eux pour constituer un raisonnement Les stratégies argumentatives Dans une situation d’énonciation donnée, on vise à exposer et à soutenir une thèse, souvent contre une thèse opposée, implicite ou explicite, qu’elle cherche à réfuter ou à discuter. L’argumentation prend alors une fonction polémique. Les différents types d’arguments L’argument est une idée qui permet d’appuyer ou de réfuter une thèse. C’est une bonne combinaison d’arguments qui permet de défendre une thèse. Un argument qui sert à critiquer une thèse est appelé contre-argument. Celui- ci est utilisé dans les réfutations. Il existe plusieurs types d’arguments. Type d’argument Construction Exemples Argument logique Il est issu du raisonnement de l’auteur : il se fonde sur la logique du discours. « Je pense, donc je suis » est un argument logique : c’est le raisonnement très rigoureux de Descartes. Argument d’autorité Il s’impose car il s’appuie sur des références connues de tous, qui apparaissent comme des vérités d’évidence. Sganarelle, dans le Médecin malgré lui (Molière, 1666) invoque l’autorité d’Aristote pour justifier le fait qu’il garde son chapeau Argument de valeur Il se réfère à un système de valeurs (morales, religieuses, sociales…) bien installées. affirment que le choix d’un mari pour leur fille dépend de leur volonté, ils disent ce que pensent généralement les pères de cette époque. Argument d’expérience Il se fonde sur le recours à des faits, à des témoignages : il est directement issu d’exemples, il est concret. L’Agneau rappelle qu’il n’était pas né à l’époque des faits que le loup lui reproche dans la fable de la Fontaine. Argument ad hominem Il est choisi en fonction de la personnalité du destinataire : il est particulièrement adapté à sa sensibilité, à ses goûts, à sa culture, à son vécu. Pour disqualifier l’Émile (1762), qui décrit l’éducation idéale, on a reproché à Rousseau d’avoir abandonné ses enfants. Au lieu de contester ses thèses, on le discrédite. Les principaux types de RAISONNEMENT Le raisonnement Le raisonnement est un enchainement d’idées et des preuves, liées les unes aux autres par des relations logiques pour arriver à une conclusion. Les arguments reposent sur un raisonnement de type : inductif, déductif, analogique ou, dialectique. A- Le raisonnement inductif C’est un raisonnement qui part de l’observation d’un fait ou d’un cas particulier et en tire (en induit) une règle générale. B- Le raisonnement déductif La déduction est le raisonnement qui part d’une affirmation générale tenue pour vraie et tente de l’appliquer à un cas particulier. Ex : si A et B, alors C. 1- Le syllogisme Le syllogisme est un argument qui repose sur l’implication, ce qui signifie que la vérité de la proposition de départ (les prémisses) implique nécessairement la vérité de la conclusion et que, inversement, la justesse de la conclusion découle nécessairement de celle des propositions admises au départ. a. le syllogisme à trois propositions Il commence par des prémisses (la majeure et la mineure) et se termine par la conclusion. EX: Tous les hommes sont mortels.(majeure) Socrate est un homme. (mineure) Donc, Socrate est mortel. (conclusion) b. le syllogisme à deux propositions Est un syllogisme dont on n’a pas exprimé la majeure ( ou proposition générale). Jean travaille beaucoup (mineure) Jean risque l’épuisement. (conclusion) C- Le raisonnement analogique Sous la forme d’une comparaison ou d’une métaphore, l’analogie peut jouer le rôle d’un argument. Elle sert à renforcer un point en rapprochant des réalités qui appartiennent à des domaines distincts pour montrer que ce qui est vrai pour l’une est vrai pour l’autre: Ex: Enlever les armes à feu aux honnêtes gens pour contrôler le crime revient à tuer le chien du berger pour effrayer les loups. (R. Blais, Le Devoir) D- Le raisonnement dialectique (critique) La thèse adverse peut contenir une bonne part de vérité. Aussi, la démarche dialectique qui admet le principe de contradiction, tire-t- elle de la confrontation de deux thèses opposées (la thèse et l’antithèse) une vérité nouvelle (la synthèse) Comment? La thèse ( le pour de la question) L’auteur formule d’abord sa propre thèse qu’il vient étayer à l’aide d’arguments; L’antithèse ( le contre de la question) Puis il expose, le plus souvent objectivement possible, l’essentiel de la thèse adverse et les arguments qui la justifient (l’antithèse). La synthèse (l’évaluation personnelle de la question) La confrontation de la thèse et de l’antithèse permet de conserver ce qu’elles contiennent de vrai. Les principaux types d’arguments Les questions à poser pour analyser une argumentation doivent concerner les types d’arguments et la manière avec laquelle s’y prend l’argumentateur pour étayer (appuyer) sa thèse: S’appuie-t-il sur des faits? Recourt-il à un témoignage? Formule-t-il une hypothèse? I- Faits, narration, description 1- Les faits comme arguments: Un fait c’est ce qui est arrivé, ce qui se produit avec certaines conditions et est admis de tous. Ex: la terre est ronde. La narration et la description comme argument: Ex: décrire des lieux, raconter son séjour dans un pays permet de persuader autrui à se rendre dans ces lieux et à vivre son expérience. Ainsi, de la description et de la narration d’un voyage agréable d’un ami, on dégage une règle « voilà un pays qui permet, à coup sûr, un agréable séjour ». II- Autorité, témoignage, énoncé général 1- l’appel à une autorité: On peut citer les propos d’une autorité reconnue (argument d’autorité) l’argumentateur peut ajouter le poids de sa propre autorité s’il est aimé et respecté. Il invoque alors son titre ou sa compétence dans le domaine en question. 2- Le témoignage comme argument: C’est la déclaration de ce que quelqu’un a vu, entendu ou vécu. Le témoignage est direct « les femmes dans ce pays sont soumises à leur mari. Je le sais pour y a avoir vécu deux ans » ou indirect « Au dire de Jean, un collègue qui a enseigné deux ans au Maroc, les élèves de là-bas sont plus travailleurs et mieux formés que les nôtres » 3- L’énoncé général comme argument Il consiste à appuyer les opinions ou les décisions sur le sens commun, c-à-d sur la manière de juger et d’agir qui est commune à tous les hommes ou à une communauté donnée. Il recourt aux maximes, aux proverbes et uploads/Philosophie/ cours-du-francais-l-argumentation.pdf
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- Publié le Jui 21, 2022
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