La Chair Renaud Barbaras 2009 2010 SOMMAIRE Introduction La chair comme notio

La Chair Renaud Barbaras 2009 2010 SOMMAIRE Introduction La chair comme notion non philosophique …………………………….. p 3. La chair dans le christianisme La chair comme concept phénoménologique chez Husserl ……………...p 6. Théorie Husserlienne de la perception Dans « les Recherches phénoménologiques pour la constitution » dans les ID 2§ 36 à 42. 1ère détermination : sur le simple plan de la perception Quelle est ma situation ? L’ici et le là bas 2ème détermination : sur le plan du mode de donation. L’expérience de la main touchée. La sensibilité n’est pas une propriété qui s’ajoute. . Le propre d’une impression tactile est qu’elle ne se donne pas par esquise, elle est d’une certaine façon transparente à elle-même. L’exemple du choc ressenti : dépendance et indépendance de la chair et du corps La supériorité du toucher sur la vue I/ L ’unité de la chair vivante et l’ontologie de la mort : A/ Aristote : …………………………………………………………………….. p 24. 1- La théorie des catégories 2- La substance 3- Qu’est ce que la vie ? 4- Définition aristotélicienne de l’âme. 1 B/ L’ontologie de la mort (Hans Jonas) et le cartésianisme …………………....p 39. Hans Jonas : spiritualisation de la vie et désertificaiton de la vie dans le monde : Le dualisme cartésien comme cristallisation de l’ontologie de la mort II/ Vers une philosophie de la chair : A/ Maine de Biran ...…………………………………………………………..…p 48. La décomposition de la pensée L’effort comme fait primitif Les conséquences sur le dualisme corps chair B/ Goldstein ……………………………………………………………………..p 61. L’identité non substantielle de l’organisme : constitution du soi par le milieu et du milieu par le soi L’essence singulière : état d’excitation moyen L’essence singulière ou a priori biologique est historique La vie n’est pas conservation Psychisme/ matérialisme = deux modes d’une seule vie 3 ordres de phénomènes de la vie Genèse vitale des catégories métaphysiques C/ Merleau-Ponty ………………………………………………………..………p 73. 11 L’analyse de la structure du comportement …………………………….p 76. 11 La phénoménologie de la perception …………………………………...p 80. 11 Le Visible et l’invisible : problèmes …………………………………… p 94. 11 Commentaire de texte Visible et invisible …………………………….. p 99. D/ Hans Jonas et le phénomène de la vie ……………………………………p 103. 2 E/ Jan Patocka ………………………………………………………………….p 107. Introduction 1° La chair comme notion non philosophique : Il ne s’agit pas d’un concept philo topique, ni d’une problématique classique. L’usage français distingue 3 termes : - corps en tant que pur fragment de matière (cadavre), - viande (en anglais, flesh veut dire chair et viande). La viande est un dérivé de la chair, c’est la partie du corps qui n’est pas d’ordre minéral (os), proprement vivante (où la vie –motricité, sensibilité- s’atteste), la viande c’est ce qu'il reste d’une chair vivante. - Et un autre sens à déterminer. La chair ce n’est pas le corps, mais un certain corps. Usage courant dans des expressions : - Etre atteint dans ma chair. Le mot ici conjoint deux déterminations apparemment contradictoires, un maximum d’intimité et une extériorité, je dis l’excès de l’intimité par l’extimité (Lacan). A propos d’une blessure psychique : j’ai été atteint dans ma chair, (et pas dans mon corps comme la blessure physique). Il faut en conclure que contrairement aux apparences, mon corps loin de demeurer extérieur à la 3 subjectivité serait au cœur de la subjectivité, ou plutôt que la subjectivité est au cœur du corps (pour dire qu’elle est atteinte je vais dire qu’il est atteint). Le plus intime s’atteste dans l’extériorité. Le mot cœur en français a un sens apparenté au terme chair, il dit à la fois le centre, l’intérieur : au cœur de et en même il dit l’extériorité puisque c’est un organe. - La chair de ma chair. Une manière de dire que les enfants sont ce qu’il y a de plus précieux. Le cœur de ma chair, le premier mot dit l’intimité, cette centralité est rapporté à une extériorité ma chair. Ce qui m’est le plus précieux je peux le dire en terme d’extériorité. Comment surmonter l’apparente contradiction terminologique ?  VIE La chair renvoie à la vie, au vital : ce sans quoi cela ne serait pas. Le cœur du problème c’est ce sans quoi le problème ne serait pas ce qu’il est. Quand on dit avoir été atteint dans sa chair : ma vie en a été affecté tellement j’ai été affecté. La chair de ma chair = c’est plus précieux que ma propre vie. La vie conjoint la pleine extériorité au sens où il n’y a pas de vie sans organisme et la pure intériorité : le propre de la vie c’est de s’éprouver elle-même (elle implique une sensibilité, l’auto affection). La vie nomme bien l’unité originaire d’une intériorité et d’une extériorité. Et c’est pourquoi, on peut utiliser le terme de chair pour désigner ce qui est le plus précieux. La chair c’est la vie nommée, la vie éprouvée ? L’allemand distingue 3 termes, Fleich, Körper, Leib (chair, corps de chair, corps propre) qui dérive de leben : vivre. En français le verbe vivre a deux sens très différents : - être en vie (être vivant : leben), - er-leben, Erlebnis (VECU), j’ai vécu ça très mal (ici pas juste la vie de l’être vivant), c’est faire l’épreuve de, faire l’expérience de. => T ransitivement je vis quelque chose, je fais l’expérience de quelque chose, et intransitivement je suis en vie. La chair renvoie bien au vivre selon son ambiguité fondamental, en ces deux sens. La chair c’est le lieu du vivre. C’est le corps en tant que vécu dans l’immanence. C’est le corps qui souffre. Le corps en 4 radiographie est le corps d’un autre (ce n’est pas le même, pas de commensurabilité entre le cerveau que je peux voir sur l’irm et le mien, celui qui me permet de sentir). Cela dont j’ai conscience en tant que cette conscience advient dans une extériorité, en tant qu’elle implique une conscience de localisation. Quand je fais des mathématiques, ce n’est pas du charnel (la pensée mathématique n’est nulle part), toute conscience n’est pas charnelle. Au contraire quand je souffre je peux le localiser. Notion mixte, corps senti, conscience localisée. Je mélange deux lexiques apparemment irréductibles. Prendre au sérieux ce concept de chair, (cela vise quelque chose, ce n’est pas un mot), on est conduit à interroger l’apparente évidence des catégories métaphysique avec lesquelles nous décrivons cette chair : une vie organique qui SE vit. Ce qui est en jeu c’est la pertinence d’une distinction entre l’extériorité et l’intériorité, entre l’in extensif et l’extensif. Cela implique une réforme de la pensée. La chair dans le christianisme : Où trouve t on ce concept de chair ? On le trouve dans la pensée chrétienne et dans la phénoménologie husserlienne et post husserlienne. (Avec une convergence entre les deux). Phillipe Corbier dans le Dico du corps : le corps est le concept d’un objet, la chair désigne une condition (une situation). L’idée d’incarnation est au cœur du christianisme, or l’incarnation cela ne veut pas dire le fait pour une âme (un non corporel) de posséder ou d’habiter un corps (avoir un corps). Cela veut dire au contraire pour un être qui n’est pas de chair (Dieu) le fait de prendre chair , d’accéder à la condition humaine. L ’opposition pertinente est entre le divin et le charnel et non pas entre l’âme et le corps. Distinction de Saint Paul, corps : soma, et la chair : sarkos et pour lui le corps désigne une dimension de la chair, le corps est une abstraction opérée sur la chair (ce n’est pas la distinction corps âme qui est première et qui donne en mélange la chair) et donc le corps est incapable de pêcher, c’est la chair qui pêche. La chair c’est le sujet vivant lui-même dont le corps est une dimension. Le corps est quelque chose, la chair est quelqu’un (de vivant, de sentant). La chair renvoie à l’homme comme totalité unitaire et indivisible, et non pas comme un composé. C’est par abstraction que l’on sépare le corps de la chair. Saint Paul Epitre aux Romains 7-18, « en moi, je veux dire dans la chair ». L’usage chrétien de la chair converge largement avec notre première description : l’unité de l’être vivant, c’est moi. 5 Cette opposition entre la chair et l’esprit n’est pas une opposition substantielle, c’est une opposition entre deux modes d’être ou deux lois. On peut exister suivant deux lois, - on peut exister selon sa propre loi, la chair peut se soumettre à sa propre loi : l’ordre pêché (dire que le christ s’est fait chair c’est qu’il s’est fait pêché). - L’autre loi : celle de l’esprit qui est amour. C’est en se perdant pour soi que la chair s’accomplit, que la chair devient esprit. C’est en se livrant à elle-même qu’elle se perd (la perdition). CHIASME du christianisme. L’expression étrange de péché de chair est doublement fausse. Il n’y a pas d’autre péché que de la chair, c’est tautologique. Il y a une pluralité de péché de chair, pas uploads/Philosophie/ cours-sur-la-chair-barbaras.pdf

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