SOMMAIRE • Avant-propos........................................................
SOMMAIRE • Avant-propos................................................................. 3 • 1. Repères biographiques et historiques ... ..... 4 LES DÉBUTS... ..... ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....... . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4 LA DÉCOUVERTE DE L'INTENTIONALlTÉ.. ........... . . .... .. . . . . . 4 LE TÉMOIN VIGILANT DE SON TEMPS .. . . ......... . . . . . . . . . . ...... 6 • 2. La phénoménologie, une méthode en prise sur l'existence ............................................................. . 8 HUSSERL, PENSEUR DE LA CRISE .......................... . . . .... . . 8 La {( crise des sciences européennes » ..... ... ..... .... .... .... ...... 8 La crise de la philosophie ... . ..... . ............. ..... . ................ .... . . . 13 Une crise du sens ? ........ .................. ................ ................ ... 15 {( LA PHILOSOPHIE COM M E SCIENCE RIGOUREUSE »... 16 L'idée originelle de la philosophie . . ... . . . . . . . . . . . .... .. . . ... ....... . . . . . L'attitude du philosophe: ne rien présupposer ... .... ..... . . . . . . . {( Le principe des principes » : l'intuition originaire - 16 18 La réduction éidétique.......... ............... ......... . . . . ... . . . . . . ...... . .... 20 LA RÉDUCTION, OPÉRATION MÉTHODIQUE DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE ... ....... ................ . . ... ......... ..... . . 23 L'épochè .............................................................................. . La réduction transcendantale et la constitution ......... . . . . .... . La réduction au {( monde de la vie » (Lebenswelt) ............ . RÉSUMÉ DES ÉTAPES MÉTHODOLOGIQUES 23 25 27 DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE.. ............ . . ... . . . . . . ... . . . . . . . . ............ 29 • 3. Commentaire............................................................ 31 SCIENCES DE LA NATURE ET SCIENCES DE L'ESPRIT... 31 L'ESPRIT DE L'EUROPE ..................................... . ........ ...... . . 36 UNE CONCEPTION TÉLÉOLOGIQUE DE L'HiSTOIRE ....... 39 L'HUMANITÉ ET LA COMMUNAUTÉ DES PHILOSOPHES 43 RAISON ET RATIONALISME .......... ...... . . . ..... .... . ... . . . ............ 47 • La Crise de l'humanité européenne et la philosophie. . .... . .... ..... .... .......... ..... ...... .... .... .... ..... 50 LEXiQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 © HAllER PARIS. MARS 1992 ISSN 0981-1170 ISBN 2·2HHI1610·9 Toule représentation. traduction, adaptation ou reproduction. même partielle. par tous procédés, en tous pays, faite sans autorisation prêa!able est i licite et exposeraS le contrevenant à des poursuites judicia res. Réf. : loi du 11 mars 1957, alinéas 2 et 3 de l'arlic/e 41 • Une représentation ou reproduction sans autorisation de l'êditeur ou du Centre Français d'Exploitation du droit de Copie (3, rue Haute feui le, 750 Paris) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les artICles 425 et suivants du Code Pénal. 2 Avant-propos Introduire à la lecture d'un texte de Husserl, bien qu'il s'agisse ici avec la Crise de l'humanité européenne et la phi losophie d'une conférence prononcée devant un auditoire assez ouvert, pose de très nombreux problèmes. En effet, la phénoménologie dont Husserl est le fondateur se présente comme une discipline de pensée apparemment peu susceptible d'être vulgarisée. Se donnant comme une expérience et une méditation qui trouve son lieu d'ancrage philosophique dans les Méditations Métaphysiques de Descartes, la phénoménologie est un che minement que chaque lecteur est invité à suivre, et à plus forte raison, à répéter pour lui-même. « Quiconque veut vrai ment devenir philosophe devra "une fois en sa vie" se replier sur lui-même )), affirme Husserl dans les Méditations Carté siennes' . La phénoménologie requiert en effet un effort de réflexion sur soi-même. C'est ce qui fait d'elle une philoso phie dont le point de départ est la subjectivité. On ne saurait pour autant la confondre avec un quelconque subjectivisme qui ramène tout ce qui est à l'être du sujet ou de la pensée. Inversement et parallèlement, l'objectivisme ne valorise que la réalité de l'objet en faisant fi des données subjectives qui me permettent d'y accéder. Ces deux attitudes sont carac térisées par la négation de leur opposé: préjugeant ainsi d'une opposition entre sujet et objet, elles sont à ce titre naï vement dualistes. L'attitude phénoménologique, au contraire de ces dernières, dénonce l'opposition du sujet et de l'objet qui les sous-tend comme un préjugé et veut ainsi dépasser cette opposition, cherchant dans l'expérience l'unité d'un sens antérieur à tout dualisme stérile. 1. Méditations Cartésiennes, Paris, Colin, 1931, trad. fr. E. Lévinas et G. Pfeiffer, Éd. Vrin, 1947, § 1, p. 2 (abrégé MC dans la suite du texte et des notes). 3 Repères biographiques et historiques Edmund Husserl (1859-1938) naît à Prosznitz en Moravie d'une famille juive libérale, et s'engage dans des études scientifiques à Berlin, puis à Vienne. LES DÉBUTS Mathématicien de formation, Husserl soutient en 1883 un doctorat sur le concept de nombre. Son premier ouvrage qui date de 1891 s'intitule éloquemment La Philosophie de l'arithmétique. Son intérêt va dès lors principalement à des questions touchant à la logique : il publie ainsi en 1900-1901 les Recherches logiques. Malgré cette formation logico-mathématique, Husserl étu die dès 1882 le Nouveau Testament sous l'influence du tchèque Masaryk. En 1884, il se procure la Phénoménologie de l'esprit de Hegel ; durant l'hiver 1884-1885, il suit les cours du célèbre psychologue de l'époque, Franz Brentano, sur la philosophie pratique et l'empirisme de David Hume. Le 26 avril 1886 enfin, toujours sous l'influence de Masaryk, Husserl se convertit au protestantisme. LA DÉCOUVERTE DE L'INTENTIONALlTÉ* Dès ces années-là, il semble que l'intérêt de Husserl s'oriente de plus en plus vers la philosophie, et en l'occur rence vers la psychologie. C'est pourquoi on est peu surpris de trouver sous sa plume dans le deuxième tome des Recher ches logiques, après un premier tome consacré notamment * Nous reprenons ici l'orthographe du terme allemand Intentio nalitiit. 4 à l'objectivité des formes logiques, des considérations qui redonnent à la subjectivité son rôle et sa place. C'est ici que se fait sentir l'influence de Brentano dont la remarque-clé jouera un si grand rôle pour l'élaboration philosophique de Husserl: la conscience est toujours conscience de quelque chose, c'est-à-dire est toujours conscience intentionnelle. Avec cette découverte, l'entrée de Husserl en philosophie est consommée. « Le mot intentionalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la conscience d'être conscience de quelque chose (. .. ) 2. » Par cette prise de conscience, Husserl s'achemine vers la formulation d'une phi losophie nouvelle. L'intentionalité est cette opération qui porte la conscience vers son objet, lequel, dès lors, advient littéralement comme sens pour elle. La visée intentionnelle de la conscience est ce qui annule l'idée même d'une oppo sition du sujet et de l'objet, où ces deux pôles seraient exté rieurs l'un à l'autre et existeraient comme indépendamment l'un de l'autre. La conscience est conscience de quelque chose. Cela signi fie: la conscience est Quverte sur autre chose qu'elle-même et devient elle-même en se pénétrant de cet autre. Simulta nément, cette chose qui est visée (perçue) par la conscience n'acquiert une existence que sous le regard de celle-ci : l'intentionalité est cet échange interactif continuel de la cons cience et du monde, par quoi ce dernier prend sens pour la conscience, et la conscience pour le monde. Je regarde les branches d'un arbre par la fenêtre. Certes, même si je ne regardais pas ces branches, elles continue raient bien pourtant, par exemple, à ployer sous les fruits: il y a donc une objectivité des branches, qui sont bel et bien indépendamment de moi et de mon regard. Cependant, tant que je ne porte pas mon regard sur elles, les branches n'exis tent pas pour moi, elles ne sont qu'en elles-mêmes. Ainsi, pour le phénoménolqgue, le niveau d'être de l'objet « bran che » en tant que réalité en soi, purement objective, c'est-à dire sans aucune intervention d'un sujet, n'est que la dimen sion première et la plus pauvre de la branche. Dès que cette dernière est appréhendée par un sujet, elle apparaît sous mon regard et acquiert un niveau d'être plus complexe. Ce n'est 2. Op. cit., § 14, p. 28. cependant que lorsque la branche m'apparaît certes, mais telle qu'elle est en elle-même, c'est-à-dire quand les deux premiers niveaux d'être, objectif et subjectif sont conjoints, uploads/Philosophie/ depraz-natalie-husserl-la-crise-de-l-x27-humanite-europeene-pdf.pdf
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- Publié le Aoû 03, 2021
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