- 1 - Dieu cet archétype inconnu. De l'existence ou non de Dieu. Au commencemen
- 1 - Dieu cet archétype inconnu. De l'existence ou non de Dieu. Au commencement … Dieu existe-t-il ou pas ? Question lancinante, maintes et maintes fois posée. Maintes et maintes fois cachée pour ne pas passer pour un "allumé". Cette question , peut pourtant cacher, une souffrance, une longue marche sur les bords du précipice du doute. Tout juste derrière cette question, une autre, existentielle, liée au sens de la vie et de la mort. Quand j'explore le passé avec mes valeurs conceptions d'homme du XXème siècle, je me dis que jadis c'était plus simple: Une explication métaphysique comblait le vide entre ce qui était à ma portée et ce qui ne l'était pas. Face à des expériences génératrices de souffrances ou d'angoisses, je pouvais combler le vide avec des procédés magiques ou religieux, des rites, des prières, des invocations, … , des techniques B comme dit le sociologue E. Dupréel. Ces techniques qui permettaient d'obtenir, d'éviter l'objet de leurs besoins, désirs, aversion. Mais depuis Descartes et son "Discours de la Méthode", Kant et sa "Critique de la Raison pure", l'approche historique et sociale des religions, le rationalisme triomphant a balayé ces éléments rassurants. La religion est un résultat social, les apparitions et révélations des hallucinations, les guérisons miraculeuses des phénomènes psychosomatiques, … . "Le merveilleux fout le camps". La progression du rationalisme et l'adoption de ses méthodes dans le domaine de la religion est une source féconde de remises en question. Cependant ne perdons pas de vue, qu'elles n'investiguent que la où elles sont en mesure de le faire. Un appareil destiné à mesurer la qualité de l'air, perd sa pertinence en milieu aquatique. Comme la religion et le concept de divin dépassent le monde matériel et tangible, certaines méthodes risquent de ne plus être valide passé certaines limites. Arguments et contre arguments. Quelles sont les arguments qui tendraient à démonter le Dieu omnipotent, omniscient, infiniment juste et bon ? Que deviennent-ils à la lumière de la démarche rationnelle? 1. Certains affirment que l'Univers est un système harmonieux et équilibré qui tourne parfaitement. Ils considèrent donc, qu'il existe un Grand Horloger. Voltaire lui-même s'y est laissé prendre. Oui mais … Cet univers harmonieux recèle de nombreux grains de sables dans ses beaux engrenages. Il connaît des catastrophes, cataclysmes, se ralenti, s'accélère, se rétracte, se contracte. - 2 - La planète terre peut un jour être percutée par une comète, se réfrigérer, se calciner, sans avoir nécessairement besoin des soins attentionnés de l'être humain. - A regarder le fonctionnement de l'univers et de la nature, il semble franchement qu'il n'y aie aucun statut spécial pour la vie, l'intelligence et à fortiori pour la morale et les valeurs. Ces notions ont une allure plutôt étrange et étrangère. Toute la logique du monde repose sur la souffrance et la nécessité qu'une espèce se nourrisse d'une autre. - Expliquer l'univers par un créateur est une explication possible mais le schéma "quelque chose est venu de rien" est encore moins complexe que "quelque chose est venu d'un créateur, créateur qui est venu de rien". Alors pourquoi un créateur ? C'est une plus grande énigme encore. 2. Les religions affirment dans leur morale l'existence d'un bien absolu. De ce bien absolu, prôné par le Créateur a découlé la morale. - Sans la morale le monde devient mauvais et retourne automatiquement au chaos. Tout doux messieurs. Il n'est pas besoin de croire en Dieu pour adopter un comportement moral. Vouloir bien se conduire pour être récompensé et accéder au paradis. Est-ce bien moral? N'est-ce pas bassement intéressé? Et puis à ce tarif là, vouloir se comporter moralement sans espoir d'au-delà ne serait-ce pas plus moral? De toutes manières, le problème est dépassé car en fait aucun comportement moral n'est désintéressé. Si je ne veux pas la dernière part du gâteau je n'ai pas satisfait un plaisir mais j'ai la satisfaction d'avoir résisté à l'appel d'un plaisir. J'ai donc reçu une gratification. - Autre énigme; si Dieu a délimité les frontières entre le bien et le mal et s'il prône le bien, il faut aussi admettre qu'il a créé le mal. - Pour en finir avec le bien absolu, la question fondamentale est de se demander s'il existe vraiment et si, en soi, il est vraiment un bien. Est-il toujours bon de ne pas mentir (dire la vérité à une personne gravement malade)? La réalité est plutôt celle d'un conflit continuel entre les valeurs et d'un choix à poser entre elles. 3. Les Ecritures Saintes sont la preuve de l'existence divine. Elles sont la référence claire de ce qui s'est passé, de ce que Dieu veut et de ce qu'il y a lieu de faire. Nouveau pavé dans la marre, ces écrits ne sont pas aussi au-dessous de tout soupçon! Commençons par l'Ancien Testament. La lecture attentive de la Genèse nous montrent non pas une mais deux cosmogonies. Deux textes différents mis ensemble et ne racontant pas la même chose. Des passages de l'Ancien Testament n'ont absolument rien de moral et surtout d'autres sont une violence très lointaine avec un Dieu d'amour. Un exploit d'Elisée est décrit de la sorte: "De là, il monta à Béthel et, comme il montait par la route, de petits garçons sortirent de la ville et l'insultèrent. Il lui dire: "Monte Chauve! Monte chauve!" il se retourna et les aperçut. Alors il les maudit au nom de Iahvé. Deux ourses sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux de ces enfants" (II Rois 2, 23-24). - 3 - J'ose espérer que ce passage est purement symbolique et numérologique. On pourrait espérer que du côté du Nouveau Testament, les choses soient moins sujettes à la critique. Hélas. Comment expliquer que cette écriture d'inspiration divine a vu des passages entiers se perdrent au même titre qu'une tragédie grecque alors qu'elle recelait peut-être des messages importants. Ainsi en est-il pourtant advenu d'épîtres de Paul. Pourquoi Dieu inspire-t-il des écrits pour les laisser se perdre ? Pourquoi des textes ont-ils été ajoutés par la suite alors que l'auteur ne les avait pas écrits ? C'est le cas d'une épître de Paul qui divinise Jésus. Lorsqu'on se livre à une étude historique et comparée des Evangiles, on tombe sur quelques surprises. Tout d'abord ces textes ont été d'une rédaction tardive par rapport au Christ. Marc remonte à 40 après JC, Mathieu et Luc à 80 ans. Quant à l'Evangile de Jean dont le prologue est un texte de référence il remonte à 1 siècle après JC. La comparaison des textes nous fait remarquer que Mathieu et Luc ont manifestement lu Marc avant d'écrire leurs textes mais ne se sont pas lus l'un l'autre. Ainsi l'un décrit le fameux sermon sur la montagne et l'autre dans la plaine. Ils ne donnent pas la même version de l'enfance de Jésus. Ainsi qui sait, qu'il avait des frères et des sœurs et non des cousins comme on l'a prétendu? Lorsqu'on compare avec l'Evangile de Jean, cela devient encore plus préoccupant. Il décrit par exemple trois fêtes de Pâques alors que les autres évangélistes n'en retiennent qu'une. Il y a heureusement des petits passages qui expliquent les mêmes choses mais il reste surtout une énorme zone d'incertitude. Je pourrais m'appesantir sur d'autres notions mais cela ferait un travail en soi. S'il fallait donc rechercher dans les textes la preuve de l'existence de Dieu, ce n'est pas la que se trouvent les arguments les plus solides. Y a-t-il en définitive une preuve ? Je pourrais poursuivre l'inventaire avec par exemple les miracles mais ce ne sera pas plus convaincant. Comment en effet expliquer des miracles dans d'autres religions et en définitive si peu de miracles par rapport aux demandeurs ? Je préfère donc m'arrêter et déclarer que dans l'état actuel de la question, il n'y a pas de preuve tangible de l'existence de Dieu. C'est ce qui explique d'ailleurs qu'on en fait dans la religion chrétienne plutôt une affaire de foi. Ceci dit, s'il n'y a pas de preuve de l'existence de Dieu, il n'y en a pas plus de sa non existence. Les rationalistes répondront que, comme il n'existe pas, c'est normal, ce à quoi je répondrai qu'avant Einstein la relativité du temps n'existait pas et que ce n'est que par l'extension de nos recherches de nos champs d'investigation qu'elle fût démontrée. - 4 - Je peux aussi répondre à la manière des orientaux que le monde dans lequel nous vivons n'est qu'illusion et que la réalité vraie nous est inaccessible. Le territoire d'investigation rationaliste est donc coincé dans le monde d'illusions. Les rationalistes trouveront quelque chose à répondre et les spiritualistes aussi, la question n'a pas fini de passionner. Enfin, au sein même des rationalistes, les choses ne sont pas si claires. La raison n'est pas tout, le conscient et l'observable non plus. L'inconscient existe et donne parfois lieu à des tableaux amusants: Des rationalistes affirmant la raison comme un dogme, sans argumentation. Des philosophes du xxème siècle parlent de la pensée faible. Notre analyse n'est pas forcément uploads/Philosophie/ dieu-cet-archetype-inconnu-riviere.pdf
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- Publié le Dec 26, 2022
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