Fiche esprit et matière Question ontologique : de quoi est constituée la réalit

Fiche esprit et matière Question ontologique : de quoi est constituée la réalité ? plus précisément, l’être humain est-il un être fait de matière et d’esprit, c’est-à-dire, doté d’une âme et d’un corps ? Problématique : Ces concepts se pensent en général en opposition l’un à l’autre. Cette distinction conceptuelle est-elle pertinente ? Les définitions et doctrines :  Esprit (spiritus) : siège des états mentaux de toute sorte = penser, imaginer, sentir ; tout ce qui se passe dans notre tête = intériorité. Se définit par opposition à la matière, ie, comme immatériel… et par conséquent, éternel. -Le mot esprit vient du latin « spiritus » (dérivé de spirare = souffler) qui signifie souffle, vent. Il a aussi notamment donné les mots inspirer (lat. inspirare) et expirer (lat. expirare). Esprit, ou spiritus, est aussi la traduction du grec pneuma - A ne pas confondre cependant avec l’âme : selon certains courants religieux et philosophiques, est le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie. Le terme provient du mot latin anima qui a donné « animé », « animation », « animal ». On la définit souvent comme la capacité à ressentir, à s’émouvoir, elle est alors une caractéristique propre à l’Homme, aussi peut-elle se personnifier en mythologie par Psyché, (gr: Ψυχή qui signifie souffle) - principe de la pensée, l’ensemble des facultés intellectuelles et psychiques de l’homme  Matière : ce qui occupe de l’espace, qui peut se mesurer ; ce qui est visible ? peut-être pas : ainsi, paradoxalement la matière est ce qui est à l’origine des corps qui nous entourent  Le dualisme : il existe deux sortes de réalités distinctes, et autonomes (cf. Descartes) l’âme ou l’esprit est une substance pensante (simple, n’occupant aucun espace assignable, indivisible) le corps ou la matière est une substance étendue (divisible, sans pensée ni intériorité) ; la matière : ce qui est susceptible d’occuper un étendue et de subir des mouvements. liberté ; l’esprit a la capacité d’initier des mouvements sans être causé par rien du tout (ainsi je peux prendre l’initiative de me jeter d’un train juste pour prouver que je suis libre, sans que rien ne m’y contraigne). déterminisme, nécessité On donne les raisons d’un phénomène spirituel. On donne les causes d’un phénomène physique  Monisme : la réalité est unique ; un problème subsiste toujours : la réalité sera-t-elle uniquement matérielle ? ou bien uniquement spirituelle ?  Matérialisme : tout est matière. L’esprit est soit une illusion, soit un certain degré de matière, soit de la matière « tout court ». Le matérialisme de l’Antiquité (Démocrite, Epicure, Lucrèce) : l’esprit est l’effet ou le résultat de processus atomiques le matérialisme de Marx : l’esprit est l’effet ou le résultat de processus matériels économiques le matérialisme contemporain : l’esprit est l’effet ou le résultat de processus cérébraux Tout ce qui existe est composé d’atomes. L’esprit n’est qu’une organisation physique parmi d’autres. L’esprit existe bien, mais il n’est qu’une forme subtile de la matière. Il existe en effet des atomes plus « fins » que d’autres. Les conditions matérielles de la société déterminent notre mode de pensée, mais aussi tout ce qu’on attribue à l’esprit en général (la morale, politique, le droit, la religion, l’art, la philosophie). Conditions matérielles = forces économiques et sociales. C’est la matière, ou ses transformations, qui transforme(nt) l’histoire, pas les idées ou pensées des hommes.. Cependant, on parle de matérialisme « dialectique » : cela signifie que la superstructure, même si elle ne peut avoir de vie autonome, peut à son tour influencer l’infrastructure. cf. Changeux, L'homme neuronal, 1983 : il n’y a pas d'"esprit", mais que des neurones. Ou encore : l’esprit est identique au cerveau. Il s'agit d'un "matérialisme éliminativiste" : les phénomènes mentaux ne sont rien d'autre que des phénomènes physiques; les termes mentaux ordinaires ne désignent rien de réel, et ne sont qu'un mythe que nous projetons sur les structures de notre comportement. Par là, on est censé se débarrasser définitivement du dualisme interactionniste, c’est-à-dire, de l’idée d'une substance mentale qui aurait des effets physiques.  le spiritualisme : la matière n’existe pas, seul l’esprit existe. Plusieurs formes : la matière est un degré infime d’esprit, la matière est une illusion, etc. Exemple de position spiritualiste : l’idéalisme de Berkeley (philosophe irlandais, 1658-1753) : tout ce qui existe, est soit un esprit soit une idée/ perception de cet esprit. Tout, y compris le monde extérieur, est réductible à cela. Ainsi, toutes les choses perçues sont des perceptions, il n’y a rien qui se cache derrière. Mais ne nous y trompons pas, ce que le sens commun appelle « monde extérieur » existe bien ! C’est la matière comme ce quelque chose d’abstrait existant hors des choses et les produisant, qui n’existe pas … cf. cours perception  Interactionnisme : terme technique utilisé à partir du 17e pour rendre compte des rapports causaux esprit et matière (et de la quasi- impossibilité, d’ailleurs, d’un tel rapport, puisqu’il n’y a rien de commun entre eux !). Le corps agit sur l’âme par les sensations/ les passions et l’âme agit sur le corps par la volonté. Pour Descartes cela se fait grâce à la glande pinéale (voir cours).  parallélisme psychophysique : théorie qui stipule qu’à chaque événement corporel correspond un événement mental ; cf. Spinoza Auteurs  Platon, Phédon. Le corps et par généralisation la matière, comme obstacle à la sagesse (au sens théorique et pratique). Le corps n’est que l’habitacle provisoire de l’esprit qui s’en échappe à la mort. (Le corps est « le tombeau de l’âme ») (dualisme moral)  Descartes, Méditations Métaphysiques (dualisme ontologique)  Descartes, Traité des passions de l’âme (union en l’homme des deux principes) : l'union corps/ esprit en l’homme se situe dans la glande pinéale, au centre du cerveau. Sorte de carrefour où se rencontrent les deux ordres de réalité, par lequel les esprits animaux (minuscules corpuscules circulant dans le sang) arrivent au cerveau, puis repartent dans le corps. La causalité esprit/corps est donc possible : elle s'effectue dans la glande pinéale  Spinoza, Ethique, Livre II (monisme neutre) : l’esprit et le corps sont deux expressions différentes d’une seule et même réalité  Bergson, L’âme et le corps : critique du matérialisme scientifique : le cerveau est certes condition de la pensée, mais non sa cause… (donc, l’esprit, s’il doit avoir une assise corporelle, n’y est pas réductible) uploads/Philosophie/ esprit-et-matiere-fiche-bac-espritet-matiere.pdf

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