connaissances et sur les caractères de la critique philosophique Cournot, Antoi

connaissances et sur les caractères de la critique philosophique Cournot, Antoine-Augustin Essai sur les fondements de nos Tome 1 R 32531 Paris 1851 1 32,53<~ DENOSCONNAISSANCES DE LÀ CRITIQUE PHILOSOPHIQUE ESSAI 1 SUR L1ÎS FONDEMENTS LTSl'R LES CARACTERES J Li* Q W PARIS.IMPRIMERIE DK J B r.nDS, Ftuo îles Noyers,7 't. ESSAI S II LES S F 0 N I) E M E N T S DENOS CONNAISSANCES Kï SUH LES CAKACTÈKES DE LA CRITIQUEPHILOSOPHIQUE PAU A.-A. COURNOT ' .iNSPRCTKUn (.KNÉUAI. I)K l'ISSTRIH T1ON l'IDLIOUK /N .t i '" j Harmonica ratio, qua; cogit rcruni uaïuiam sibi iiisam coiigrucre. .' •' Plis, llisl. ual. Il, 113. TOME PREMIER PARIS LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET C" fin; piiînni; smirazin, n" li ( l'rès île l'École de .Médeiiuo ) 1851 1 AULECTEUR. C'est une démarche vraiment singulière que celle d'offrir an Public, dans ce pays et par le temps qui court, un livre de pure philosophie.Elle paraîtra peut-être plussingulière encore si l'au- teur avoue, à sa grande confusion, que la rédaction de ce livre, d'une médiocre étendue, l'a occupé à diverses reprises pendant dix ans, et qu'il en avait tracé la première esquisse ily a plus ùe vingt ans. Cependant, quoique le sujet en soit bien rebattu, j'aime à espérer que l'on y trouvera, si l'on veut bien me lire, assezde vues nouvellespourjustifier, aux yeux de quelquesama- teurs, ma naïve persévérance. Je me tromperais même sur ce point, que je pourrais encore faire valoir l'importance de ra- jeunir de temps en temps renseignement des vieillesdoctrines philosophiques, en tenant compte des progrès de nos connais- sances positives et des nouvelles considérations qu'elles four- nissent en choisissant des exemples mieux appropriés à l'état présent des sciences que ceux qu'on pouvait prendre*aux temps de Descartes, de Leihnilz et mêmede d'Alembert, et qui servent encore (pour ainsi dire) de monnaie courante, quoique un peu usée, depuis que les philosophes se sont mis it négliger lc> h w n;</n;n;. sciences, cl les suv;mls à montrer volontiers leur poud'estime pour la philosophie. Il eslvrai qu'en allant ainsi contre les ha- bitudesîle sontemps, et,en s' écartantde la manière qui prévaut dans les écoles et dans les livres, on court grand risque d'être fort peu goûté: mais enfin chacun philosophe à sa mode, et porte dans la spéculation philosophique l'empreinte de ses autres études, le pli d'esprit que lui ont donné d'autres travaux. Le théologien, le légiste, le géomètre, le médecin, le philologue se laissent encore reconnaître à leur manière de draper le man- teau du philosophe; et il serait fâcheux à plus d'un égard que cette variété fit place à une uniformité trop monotone: comme cela ne manquerait pas d'arriver si la philosophie, en voulant se discipliner, s'isolait, se cantonnait, et finissait par ressemblera il une professionou a une carrière. On ne peut écrire sur îles matières philosophiques sans toucher à des questions d'une délicatesse extrême, et sans s'exposer à des contradictions apparentes, ou à des interprétations qui vontbien nu delà des pensées de l'auteur. J'ai tâché d'expliquer, mieux qu'on ne l'avait encore fait suivant moi, les raisons spéciales de 1'impcrfeclion inévitable de la langue philosophique; et si j'ai réussi a démontrer au lecteur ce point de théorie, je l'aurai par là même dispose à excuser avec indulgence et à corriger avec bienveillance beaucoup d'inexactitudes de rédaction. Quant a ceux qui seraient animés de sentiments moins charitables| je me contenterai de leur répondre par celle citation de Male- iir anche(Eclaircissement sur le 3° ebap. du livre 1 de la Re- cherche de la vérité): « II esl.difficile, et quelquefois ennuyeux « et désagréable, de garder dans ses expressions une exactitude « trop rigoureuse. Quand un auteur ne se contredit que dans « l'esprit de ceux qui le ciitiquent, et qui souhaitent qu'il se con- « (redise, il ne doit pas s'en mettre fort en peine et s'il vouloit c satisfaire par des explications ennuyeuses à tout ce que la AI l.l'.C.TI.l'H. lll malice ou l'ignorance de q»ic*(iuos personnes pinirroil lui op- .<poser, non-seulement il l'oroil un fort inécliant liviv, mais < encore ceuxqui le liroienl se trouvorok-nlchoqués desréponses «. qu'il donneroità des objections imaginaires, ou contraires à « unecertaine équité dont tout le monde se pique. » Unseul motpourtant. Kn parcourant un livre qui a pour but d'expliquerle rôle suprême de la raison dans l'élaboration de la. connaissance humaine, on pourrait supposer que l'auteur est ce que l'on est convenu d'appeler, dans le style de la controverse moderne, un rationaliste. On se tromperait en cela: je suis per- suadé, autant que qui quccc soit, de l'insuffisance pratiquede la raison et je ne voudrais pas, pour ht vanité de quelquesopinions spéculatives, risquer le moins du monde d'affaiblirdes croyances quejc regarde comme ayant soulenu el commedevant soutenir la vie moralede riuuiianiié l'mis, 28iioiïl 18,'il. y. fi. Dans le courant de l'Ouvrage, les chiffres entre parenthèses indiquent les numéros du texte auxquels on renvoie. T. I, 1 ESSAI SUK LES rONDEMENTS DENOS CONNAISSANCES. CHAPITRE PREMIER. [IF, LA CONNAISSANCE EX GÉNÉRAL. – 1)15 L'ILLUSION HT DE LA RÉALITÉ RELATIVE ET ABSOLUE. 1. – Quel que soit l'objet ou le phénomène que nous voulons étudier, ce que nous en saisissons le mieux, c'est la forme le fond ou la substance des choses est pour nous plein d'obscurité et de mystères. Heureu- sement, notre ignorance sur le fond ou sur la nature intime des choses n'empêche pas qu'on ne puisse suivre, par le raisonnement toutes les propriétés qui tiennent à une forme dont nous avons l'idée nette et bien définie. Ainsi, quoique nous ne possédions que des notions très-imparfaites sur la constitution des corps solides et fluides quoiqu'on n'ait pas encore bien expliqué comment, par un jeu d'actions molécu- laires, la nature réalise les types ou les formes physiques de la solidité et de la fluidité, il suffit que ces types se prêtent à urie définition précise et mathématique, pour que les géomètres aient pu découvrir dans les corps solides et fluides, en repos et en mouvement, une foule de propriétés qui ne tiennent qu'aux définitions abstraites de la solidité et de la fluidité et dont l'étude i <:HAP!ÏRF. ne suppose point la connaissance préalable des moyens cachés que la nature emploie pour produire un cristal ou une goutte d'eau, et pour faire ainsi tomber sous nos sens les types abstraits de la liquidité et des formes cristallines. De môme quoique nous soyons encore loin de connaître la nature intime du principe de la lumière, malgré tous les progrès qu'ont fait faire à la science de l'optique les travaux des physiciens modernes, déjà, bien avant ces travaux, l'optique constituait une vaste et importante application de la géométrie, tout entière fondée sur la propriété de la lumière de se transmettre en ligne droite, de se réfléchir ou de se briser au passage d'un milieu dans un autre, suivant des lois susceptibles d'un énoncé géométrique rigoureux et simple. Cette partie de l'optique n'a point changé quand la théorie de l'émanation des particules lumi- neuses a fait place à celle des vibrations de l'éther seulement on a dû recourir a d'autres explications pour rattacher ces lois géométriques, d'où dépend la forme du phénomène aux notions postérieurement t acquises sur la constitution physique de la lumière, ou sur la nature même du phénomène. 2. -Ce que nous disons à propos des phénomènesde la nature physique, s'applique, à bien plus forte raison, aux phénomènes de la vie sensible et intellectuelle. Si le physicien est loin d'avoir une connaissance exacte de l'organisation moléculaire d'une goutte d'eau ou d'un cristal, comment espérer de pénétrer dans les détails intimes de l'organisation à l'aide de laquelle la nature élabore les mystérieux phénomènes que nous appelons sensibilité, conscience, perception? Comment saisir, ni; i.a rrwNMSSANc.K ):> cknkuai.? :3 dans son essence et dans ses causes internes, cet acte par lequel un être doué d'intelligence perçoit ou connaît des objets situés hors de lui? L'anatomie la plus fine, l'analyse la plus subtile, y ont échoué jusqu'à présent et y échoueront toujours. Il faudrait donc renoncerarien savoir sur le mécanisme de nos facul- tés, si elles ne nous présentaient, dans leur forme, quelques-uns de ces caractères que nous pouvons net- tement saisir, et dont il nous est permis de suivre les conséquences par le raisonnement, malgré notre igno- rance sur la nature intime et sur la génération des facultés dont nous voulons étudier le jeu et les rapports. Déja les logiciens, et Kant en particulier, ont insisté sur la distinction entre la matière et la forme de nos connaissances et ils ont très-bien fait voir que la forme pouvait être l'objet de jugements certains, quand la matière ou le fond restait à l'état probléma- tique mais l'application que nous voulons faire de cette distinction, et qui doit servir de point de départ à toutes nos recherches en logique, portera sur un caractère plus général plus essentiel que ceux dont les logiciens se sont occupés jusqu'ici, et dont il y a selon nous bien plus de conséquences importantes à tirer. 5. En effet, nous concevons clairement que toute perception uploads/Philosophie/ essai-sur-les-fondements-de-nos-connaissance-et-les-caracteres-de-la-critique-philosophique-tome2-cournot-antoine-saint-augustin.pdf

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