Max WEBER (1864-1920) Essais sur la théorie de la science Troisième essai : “ E
Max WEBER (1864-1920) Essais sur la théorie de la science Troisième essai : “ Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive ” (1913) Traduction de l’Allemand et introduit par Julien Freund Un document produit en version numérique par Gemma Paquet, bénévole, Professeure retraitée du Cégep de Chicoutimi Courriel: mgpaquet@videotron.ca Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une bibliothèque fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, sociologue Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Gemma Paquet, bénévole, pro- fesseure à la retraite du Cégep de Chicoutimi à partir de : Max WEBER Essais sur la théorie de la science [Un recueil d’articles publiés entre 1904 et 1917] Troisième essai : “ Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive ” (1913) Une édition numériques réalisée à partir de l’ouvrage Essais sur la théorie de la science. Traduit de l’Allemand et introduit par Julien Freund. Paris : Librairie Plon, 1965, 539 pages. Collection : Recherches en sciences humaines. Un recueil d’essais publiés entre 1904 et 1917. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 2 août 2006 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Qué- bec. Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 3 Table des matières Introduction du traducteur Premier essai : “L'objectivité de la connaissance dans les sciences et la poli- tique sociales ” (1904) I. II. Deuxième essai : “ Études critiques pour servir à la logique des sciences de la culture ” (1906) 1. Éléments pour une discussion des idées d’Édouard Meyer 2. Possibilité objective et causalité adéquate en histoire Troisième essai : “ Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhen- sive ” (1913) 1. Signification d'une sociologie « compréhensive ». 2. Rapport entre la sociologie compréhensive et la psychologie. 3. Rapport entre la sociologie compréhensive et la dogmatique juridi- que 4. L'activité communautaire 5. Socialisation et activité sociétaire 6. L’entente 7. Institution et groupement Quatrième essai : “ Essai sur le sens de la « neutralité axiologique » dans les sciences sociologiques et économiques ” (1917) Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 4 MAX WEBER ESSAIS SUR LA THÉORIE DE LA SCIENCE TRADUITS DE L'ALLEMAND ET INTRODUITS PAR JULIEN FREUND Paris, Librairie Plon, 1965, 539 pp. Collection : Recherches en sciences hu- maines, no 19. Les essais publiés ici sont tirés des Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre 2. Aufl. (Tübingen, Mohr, 1951). Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 5 Troisième essai 1 Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive 2 (89) Par Max Weber [1913] Retour à la table des matières 1 Les appels de notes avec des lettres en minuscules (a, b, c…) sont celles de Max Weber, les autres, en chiffres arabes (1, 2, 3), sont celles du traducteur. JMT. 2 En plus des explications fournies par Simmel (dans les Problemen der Geschichtsphilosophie) et de quelques travaux personnels plus anciens, je renvoie également aux remarques que Ric- kert a faites dans les Grenzen der naturwissenschaftlichen Erkenntnis, 2e édition, et aux di- vers travaux de K. Jaspers (spécialement aujourd'hui son Allgemeine Psychopathologie) (90). Les divergences dans la construction des concepts qui peuvent nous séparer de ces auteurs ainsi que de l'ouvrage toujours essentiel de F. Tönnies Geminschaft und Gestilschaft (91), ou des travaux de Vierkandt (92) et d'autres ne signifient pas toujours des divergences d'opinion.. Outre les travaux que nous venons de signaler, il faut aussi mentionner du point de vue mé- thodologique ceux de Gottl (Herrschaft des Wortes) (93) et de Radbruch (en ce qui concerne la catégorie de la possibilité objective) et encore, quoique plus indirectement, ceux de Husserl (94) et de Lask (95). De plus, on s'apercevra sans peine que si la, construction des concepts accuse certaines analogies extérieures avec celle de R. Stammler (dans Wirtschaft und Recht) (96) nous sommes en opposition complète, quant au fond avec les théories de cet auteur qui est un juriste aussi éminent qu'un théoricien social funeste, semant la confusion. Cette diver- gence est tout à fait intentionnelle. La manière de construire les concepts sociologiques est dans une proportion vraiment prépondérante une question d'opportunité. Nous ne sommes pas obligés de former toutes les catégories que nous avons construites (sub 5-7). Nous les avons développées en partie pour montrer ce que Stammler « aurait dû entendre ». La deuxième par- tie de cet article est un fragment d'un exposé, écrit depuis quelque temps, qui était destiné à servir de fondement méthodologique à des recherches positives, entre autres une contribution (Wirtschaft und Gesellschaft) à un traité collectif qui doit paraître prochainement (97). D'au- tres fragments de cet exposé paraîtront peut-être ailleurs, si l'occasion s'en présente. La lour- deur pédantesque de notre formulation répond au vœu de séparer rigoureusement le sens visé subjectivement de celui qui est valable objectivement (en quoi nous nous éloignons partielle- ment de la méthode de Simmel). Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 6 1. Signification d'une sociologie « compréhensive ». Retour à la table des matières [427] Comme tout devenir, le comportement [Verhalten] humain (« externe » ou « interne ») manifeste au cours du développement des enchaînements et des régularités. Ce qui, du moins au sens plein, est propre uniquement [428] au com- portement humain, ce sont des enchaînements et des régularités dont le dévelop- pement se laisse interpréter de façon compréhensible. Une « compréhension » du comportement humain obtenue par interprétation comporte tout d'abord une « évidence » spécifique qualitative de degré très variable (98). Le fait qu'une in- terprétation possède un degré particulièrement élevé d'évidence ne prouve encore rien en soi quant à sa validité empirique. En effet, un comportement individuel semblable quant à son développement extérieur et à son résultat peut dépendre des constellations de motifs les plus diverses, dont la plus évidente du point de vue de la compréhension n'est pas toujours celle qui Se trouvait effectivement en jeu. La «compréhension » d'une relation demande toujours à être contrôlée, autant que possible, par les autres méthodes ordinaires de l'imputation causale avant qu'une interprétation, si évidente soit-elle, ne devienne une « explication com- préhensible » [verständliche Erklärung] valable (99). C'est l'interprétation ration- nelle par finalité [zweckrationale Deutung] qui possède le plus haut degré d'évi- dence. Nous appelons comportement rationnel par finalité celui qui s'oriente ex- clusivement d'après les moyens qu'on se représente (subjectivement) comme adé- quats à des fins saisies (subjectivement) de manière univoque. Il n'y a pas que l'activité rationnelle par finalité qui nous est compréhensible : nous « compre- nons » également le développement typique des affections et leurs conséquences typiques pour le comportement. Les frontières du « compréhensible » sont varia- bles dans les disciplines empiriques. L'extase et l'expérience mystique, de même que, avant tout, certaines sortes de relations psychopathiques ou encore le com- portement des petits enfants (ou aussi celui d'animaux, dont nous n'avons pas à nous occuper ici), ne sont pas accessibles à notre compréhension et. à notre expli- cation compréhensive [ verstehende Erklärung] dans la même mesure que d'au- tres processus. Non point que l'« anormal » échappe comme tel à l'explication compréhensive. Au contraire, la réalité absolument « compréhensible », en même temps que la plus « simple » à saisir comme correspondant à un « type de jus- tesse » [Richtigkeitstypus] (nous expliquerons plus loin le sens de cette notion), peut précisément consister en l'acte qui dépasse de loin la moyenne. Ainsi qu'on l'a souvent dit : il n'est pas nécessaire d'« être César pour comprendre César » Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Troisième essai (1913) 7 (100). Sinon l'historiographie n'aurait plus de sens. A l'inverse, il existe également des processus d'ordre « personnel» et « psychique» qui passent pour des agisse- ments tout à fait quotidiens, dont l'enchaînement ne possède en général pas cette évidence qualitativement spécifique qui caractérise le compréhensible. Tout comme de nombreux processus psychopathiques , le mécanisme d'un certain nombre de phénomènes d'exercice mnémonique et intellectuel [4291 n'est que partiellement « compréhensible ». C'est pourquoi les sciences de la compréhen- sion traitent les régularités observables de cette sorte tout à fait comme des cons- tantes de la nature physique. L'évidence spécifique du comportement rationnel par finalité ne signifie natu- rellement pas que l'interprétation rationnelle devrait spécialement être considérée comme le but de l'explication en sociologie. On pourrait tout aussi bien affirmer le contraire si l'on tient compte soit du rôle que jouent dans l'activité humaine certaines « émotions » et certains « états affectifs » uploads/Philosophie/ essais-science-3.pdf
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- Publié le Apv 06, 2021
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