Idées politiques contemporaines Introduction Il s'est constitué un paradigme éc
Idées politiques contemporaines Introduction Il s'est constitué un paradigme écologique. Il ne faut pas l'entendre au sens courant. Il renvoie à l'idée d'une cosmogonie, une vision globale du monde. On appelle cela weltanschauung. Le paradigme est une vision du monde, un système de croyances, d'idées, de valeurs … qui illustre la perception du monde. Il y a un paradigme écologique en concurrence avec d'autres. Ce paradigme peut être comparé avec certains éléments objectifs comme l'état de la planète. Ceci vient de la science qui apporte des connaissances. Ce qui guide la science semble corroborer davantage le discours écologiste. C'est comme si le réel empirique se mettait à ressembler au modèle analytique, à la théorie. Ce paradigme écologique est une idéologie écologiste. Elle puise aux sources les + diverses et les + contradictoires. On a affaire à une pensée hétérogène, multiforme. Elle est polymorphe. On ne peut pas la réduire à une seule orientation, au clivage droite / gauche. Il faut faire le constat de l'actualité qui est omniprésente. Cette prégnance de l'actualité permanente dans les questions écologiques se manifeste dans les débats sur les OGM, le gaz de schiste, le trou dans la couche d'ozone, le réchauffement climatique, la fonte des glaciers et la montée du niveau des océans, la déforestation, les pollutions diverses … Les catastrophes naturelles peuvent aussi provenir de l'homme. Le cyclone Katrina a dévasté la Louisiane. La catastrophe est naturelle mais les conséquences proviennent de l'action humaine. Avant, il y avait eu d'importants cyclones mais on a mis en place des digues pour rendre constructibles des zones qui ne pouvaient pas l'être. La tempête Xynthia a touché la Vendée et la Charente-Maritime. C'est la combinaison d'une marée à fort coefficient, des vents violents … Le bilan humain a été important puisque des habitations ont été construites en zones inondables. En 2011, on ne peut pas réduire la catastrophe de Fukushima au tsunami. La catastrophe fut imprévisible et on n'a pas pu tout prévoir. Ceci renvoie à une illustration de Paul Valéry, au début des années 1930, quand il dit « le temps du monde fini commence ». Ainsi, on ne peut parler de catastrophes naturelles puisqu'on retrouve la main de l'homme. On a toute une filiation philosophique qui va essayer d'avoir une réflexion. La catastrophe est pensée non comme quelque chose qui relève du circonstanciel et de l'accident mais qui va insister sur son caractère indissociable des sociétés basées sur la technique. Jacques Ellul dit qu'avec le nucléaire, ce qui est prévisible, c'est l'imprévisible. Le thème de la catastrophe va être pensé comme constitutif de nos sociétés. Gunter Anders (1914-1992) a consacré sa réflexion sur la question du statut de l'homme après les bombes atomiques sur Nagasaki et Hiroshima. Il a parlé d'immoralité de l'âge atomique. Il a séjourné au Japon dévasté par les bombardements. Il a réfléchit sur la question nucléaire en soulignant les conséquences irrévocables de ces bombardements et + généralement sur le danger de l'apocalypse que fait courir cette énergie. Il a réalisé une série d'articles regroupés sous un recueil : La menace nucléaire. Il a publié après la catastrophe de Tchernobyl des conférences. Il affirme que le nucléaire a transformé notre statut métaphysique. Il dit « nous sommes passés du rang de genre de mortel à celui de genre mortel ». Jean-Pierre Dupuis s'est inspiré de Ellul et se réclame de Illich qui a refusé la technique. Dupuis a essayé de théoriser cette pensée de la catastrophe dans Pour un catastrophisme éclairé. Ulrich Beck a écrit La société du risque. Au-delà de cette question des catastrophes, il y a d'autres marqueurs de l'omniprésence de l'écologie. On trouve la question de la raréfaction des ressources dans les océans. On constate une diminution voire une disparition de certaines espèces. On trouve les problèmes liés à l'eau potable. L'accès à l'eau risque d'être une somme de discorde 1 dans le monde. La sécheresse aggrave en + les choses. On trouve aussi les phénomènes de disparition de la biodiversité. Ces marqueurs dénotent l'existence de quelque chose. Ce sont des signaux. De nouvelles normes sont établies. On peut évoquer le principe de précaution, le développement durable, les sommets de la Terre, le protocole de Kyoto … La charte de l'environnement a été intégrée aux principes de la Constitution depuis mars 2005. Lors de la présidentielle de 2007, pratiquement tous les candidats ont signé le pacte écologique de Nicolas Hulot. Cette thématique de l'environnement est trans-partisane. Après le pacte, il y a eu les Grenelles de l'environnement. La France a eu l'occasion de se mettre aux normes européennes. La pensée écologiste ne peut être limitée aux aléas électoraux. On peut constater l'omniprésence de la thématique écologique dans les discours politiques et médiatiques. Elle ne peut être écartée conjoncturellement que par le phénomène de la crise. On peut dire que c'est l'idéologie dominante du moment. On assiste dans ce discours à une inversion de ce qui a été dit pendant des siècles en ce qui concerne la nature. On a dit qu'elle était une menace pour l'homme. Désormais, c'est l'homme qui menace la nature. Ce discours est décliné de différentes façons. Ceci provoque néanmoins des réactions de rejet. Une réponse à ce discours dit qu'en réalité, les écologistes menacent la démocratie. Dans un article de 1990 intitulé Pour l'amour de la nature, la haine des hommes dans la revue Le débat, Marcel Gauchet a une réponse au discours écologique. 2 ans + tard, Luc Ferry, dans Le nouvel ordre écologique, dénonce aussi ce discours écologique. Il parle de « fascisme vert ». Les écologistes menacent la démocratie. Ensuite, on dénonce les effets pervers. Un discours trop alarmiste provoque la démobilisation, cela renvoie à l'impuissance humaine. Le lien entre écologie politique et écologie scientifique n'est pas établi. L'écologie scientifique propose d'étudier les relations des organismes avec leur environnement. Le mot a existé après la chose. Il a existé au XIXème. On a pratiqué l'écologie scientifique à cette époque même avant. Il ne faut pas se contenter du nominalisme. On attendu le XIXème pour mettre un nom sur ce concept. Anaximandre est le 1er théoricien de la biologie. Il affirme que l'humain est issu de la vie animale, il a la même origine. Les organismes vivants s'adaptent à leur milieu. Empédocle, vers le Vème avant J-C, développe l'idée de la sélection naturelle chez les plantes et les animaux. Avec Platon, l'apport le + important est l'analyse de l'évolution des paysages. Il montre quels sont les paysages vus par un athénien au IVème. Platon montre le phénomène de l'érosion des sols et la déforestation. Hippocrate fait le lien entre la qualité de l'air et la consommation sur l'influence du milieu dans lequel les organismes vivent. Aristote a rédigé une histoire des animaux dans laquelle il fournit des éléments technologiques. Il a une méthode comparative, il a une conception évolutionniste de la nature et il invente les concepts de genre et d'espèce. Sur le plan philosophique, anticipant l'écologie politique, Platon avait pointé un certain nombre de dangers liés à la puissance technicienne. À la même époque, chez les cyniques grecs, un discours selon lequel on trouve la volonté « d'ensauvager la vie ». Face à l'intellectualisme platonicien, ensauvager la vie veut dire que la vraie vie ne réside ni dans la grandeur économique, ni dans la puissance militaire symbolisée par Alexandre le Grand. Le cynique grec refuse de respecter les règles de la société. On trouve l'idée de « vivre comme un chien ». Il s'agit de remettre en question l'ensemble de l'organisation sociale et les considérations morales. C'est un appel à la vraie vie. Il s'agit de « parler vrai » à l'égard du puissant. C'est le courage du risque de déplaire. 2 Il est illusoire d'expliquer l'écologie par une simple histoire des idées scientifiques, philosophiques ou politiques. L'écologisme est le produit d'un système de croyances, d'un paradigme ainsi que d'une réalité objective relative à une dégradation sur la durée de l'état de la planète. Il faut considérer cette pensée écologiste comme un corpus, une idéologie politique qui fonde sa légitimité sur l'autorité de la science. Pour Boudon, toute idéologie repose sur la science. Mais cette idéologie là + que toutes les autres tirerait sa légitimité de la science ? Il y a un va et vient permanent entre des faits sociaux, économiques, politiques, sanitaires … et des théories interprétatives. C'est la conjonction des 2 qui a permis une prise de conscience écologiste. Quand on parle de cette prise de conscience, il faut montrer que c'est une crise de la nature. La prise de conscience écologiste ne peut se dater précisément. On peut évoquer la création de la fondation Sierra Club en 1892. C'est la 1ère ONG de protection de l'environnement. John Muir a créé cette fondation. Il a été très engagé pour la préservation des forêts aux USA. On lit parfois qu'il était conservationniste et préservationniste. Il est en réalité préservationniste. Le conservationnisme fait allusion à la gestion de la nature afin de maximiser l'efficacité des ressources. Il faut cependant éviter uploads/Philosophie/ idees-politiques-contemporaines.pdf
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- Publié le Aoû 25, 2022
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