EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA ÉTUDE DE LA « SUBSTANCE » DANS LE LIVRE Δ, 8
EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA ÉTUDE DE LA « SUBSTANCE » DANS LE LIVRE Δ, 8 DE LA "MÉTAPHYSIQUE" D'ARISTOTE Author(s): Karine Wurtz Source: Revue de Philosophie Ancienne, Vol. 29, No. 1 (2011), pp. 29-45 Published by: EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA Stable URL: http://www.jstor.org/stable/24358496 Accessed: 11-11-2017 20:45 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://about.jstor.org/terms EURORGAN s.p.r.l. - Éditions OUSIA is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue de Philosophie Ancienne This content downloaded from 193.50.135.4 on Sat, 11 Nov 2017 20:45:44 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms ETUDE DE LA « SUBSTANCE » DANS LE LIVRE Δ, 8 DE LA MÉTAPHYSIQUE D'ARISTOTE Comme on le sait, le livre Δ se présente au sein de la Métaphysique comme un texte relativement autonome pouvant être analysé en lui même, nous épargnant des références répétées au reste de l'œuvre pour en saisir toute la signification - même si ces références, nous le verrons, sont parfois utiles pour éclairer son contenu. Dans ce contexte épisté mique, le livre Δ, 8 concerne l'étude des sens multiples pouvant se dire de Yousia - que nous traduisons par « substance », selon l'usage consacré1. 1 De même, eil nous conformant à l'usage habituel, nous traduisons τό τι ήν είναι par « quiddité » et τόδε τι par « individu » ou « individualité. En re vanche, nous traduirons είδος par « espèce » ou « spécificité » et μορφή par « forme » - plutôt que par « configuration », terme qui rend en fait le terme σχήμα, le plus souvent utilisé par Aristote pour signifier une figure géomé trique ou l'aspect extérieur d'une chose, en particulier, la « forme » des atomes chez Démocrite. Certes, en Metaph. Z, 3, 1029a4-5, il est dit que la forme est la configuration de l'idée (τήν μορφήν τό σχήμα της ιδέας) ; mais le passage fait probablement allusion à une notion d'origine platonicienne, l'idée, qu'Aristote évite d'utiliser pour son propre compte. Mais, en général, Aristote distingue eidos et morphè ou, comme en A, 8, les situent l'un à côté de l'autre sans autres précision. Il n'empêche que le passage cité de Z, 3 constitue bien un indice qui atteste une différence entre, d'une part, είδος, qui recèle un carac tère logique (relativement au genre) et métaphysique (comme ce qui spécifie quelque chose dans différentes catégories, et non seulement dans la première catégorie, la substance), et, d'autre part, μορφή qui témoigne d'une perspective davantage phénoménale et sensible de la substance même, plus exactement comme ce qui exprime la structure finale d'une substance en relation avec sa REVUE DE PHILOSOPHIE ANCIENNE, XXIX(l), 2011 This content downloaded from 193.50.135.4 on Sat, 11 Nov 2017 20:45:44 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 30 Karine Wurtz Nous présentons notre étud analyse la structure du tex penchons sur la première acc de cette appellation. Dans une mot substance. Enfin, nous r du texte, qui traite des deux 1. Les étapes du texte Partie 1 : « Substance » se dit des co l'eau et toutes les choses a leurs composés, tant les an parties de ces corps. Toute parce qu'elles ne sont pas autres choses sont affirmées d'elles ». Partie 2 : « Dans un autre sens, la substance est une cause de l'existence des êtres, immanente pour tous ceux qui ne sont pas affirmés d'un sujet, par exemple l'âme pour l'animal ». Partie 3 : « Ce sont aussi les parties immanentes de tels êtres, parties qui les délimitent et qui signifient leur individualité, et dont la des truction détruit le tout ; telle est, au dire de certains philosophes, la surface pour le corps et la ligne, pour la surface. Plus généra lement, le nombre est considéré, par certains, comme une sub stance de cette nature (car, une fois anéanti, il n'y aurait plus rien), et il délimite toutes choses ». finalité. Voir à ce propos, Aristote, La physique, traduction A. Stevens, avec une Introduction de L. Couloubaritsis, Vrin, Paris, 20082 (1999). This content downloaded from 193.50.135.4 on Sat, 11 Nov 2017 20:45:44 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms ETUDE DE LA « SUBSTANCE » 31 Partie 4 : « De plus, la quiddité, exprimée dans la définition, est dite aussi la substance de chaque chose ». Partie 5 : « Il en résulte que la substance est prise en deux acceptions ; c'est le sujet dernier, celui qui n'est plus affirmé d'aucun autre, et c'est encore ce qui, étant un individu, est aussi séparable : de cette nature est la forme la spécificité de chaque être ». Nous avons donc cinq parties, qui dessinent un mouvement en trois étapes : - La première partie du texte forme un tout autonome : c'est le premier sens du terme « substance ». - Les parties 2,3 et 4 marquent une opposition avec ce qui précède, rendue explicite par l'emploi de « άλλον δε τρόπον ». Y apparaît un second sens du terme « substance ». L'unité de ces parties se révèle non seulement par le sens, mais déjà formellement par les liaisons « ετι » répétées entre les parties 2 et 3, puis entre les parties 3 et 4. - La partie 5 opère la synthèse de ce qui a été posé. Cette partie confirme la distinction bi-partique proposée. Le terme « sub stance » renvoie ainsi à deux acceptions : d'abord, le sujet demier et, ensuite, l'individu sensible déterminé, envisagé par le biais de sa spécificité et de sa forme. 2. Explications de la première acception de la substance La première partie du texte est divisible en deux sous-parties : 2a. Ce qu'on appelle « substance ». 2b. Les raisons de cette appellation. This content downloaded from 193.50.135.4 on Sat, 11 Nov 2017 20:45:44 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 32 Karine Wurtz 2a. Ce qu 'on appelle « substanc Tous les exemples donnés ap L'éventail ne pouvait pas être p naturelles simples et constitut analogues) en tant qu'elles devi pour aller jusqu'aux astres, en ontologique - δαιμόνια étant u des astres. Cet éventail, par so êtres sensibles sont dits substance les parties, mais exclut les quali catégories secondaires. Comme on le sait, une liste c de Δ, 8 se trouve en Métaphysi repris. Cette fois, Aristote a désignation explicite de : « uni que c'est là ce qui se dit, l'exp objets comme substances. L'enj si c'est à bon droit que ces cor si seulement certains le devraien des choses qui devraient à bon En A, 8, Aristote ne fait rien « substance » pour désigner l prononcer sur la justesse ou l'ex la présence de tous ces élément peut s'étonner notamment de la générale des parties, au titre de les corps est soi-même substan est elle-même composée de sub qui n'est pas admissible pour A t-il ici ce qui se dit sans donner car la suite de A, 8 montre qu Aristote n'adhère pas avec ce q Marie Morel, quand Aristote ac substance (ce qui n'est pas tou This content downloaded from 193.50.135.4 on Sat, 11 Nov 2017 20:45:44 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms ETUDE DE LA « SUBSTANCE » 33 manière dialectique2. Cet interprète d'Aristote con ne peut être dite substance que de manière provisoi où elle est elle-même sujet de propriétés. La phras nous permet de comprendre le sens de cette consta 2b. Les raisons de cette appellation En effet, Aristote y donne la raison pour laquelle sont appelées « substances ». Selon une première f dit que ces choses sont dites substances « parce affirmées d'un sujet mais que les autres choses sont La substance est donc d'abord le sujet de la prédica dans un problème d'exégèse quant au statut respec textes d'Aristote, on peut au moins rappeler que, d de Δ, 8, nous rencontrons ce que le traité des C comme substance première : « est substance (ουσί plus fondamental, premier et principal, ce qui ne se n'est dans un sujet »3. En d'autres termes, est substance, ce qui ne se d mais est soi-même sujet. C'est le sujet dernier, cel ne peut remonter. Nous obtenons ainsi une répon il faut concevoir la présence des corps simples l'énumération des substances. Nous constatons que et les parties des substances, puisqu'ils sont capabl déterminations sans être eux-mêmes prédicats d'au bien aux critères de définition de la substance. Par une unité propre, des propriétés que le corps n'a pa au corps sans jamais avoir de subsistance autonom 2 Sur cette question de savoir si les corps simples sont Morel constate qu'Aristote n'accepte pas toujours ces c substances. Il leur refuse le rang de substance en Métaph les accepter à titre provisoire dans le uploads/Philosophie/ etude-de-la-substance-chez-aristote.pdf
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- Publié le Jul 05, 2021
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