Jean Heutte Les fondements de l’éducation positive Perspective psychosociale et
Jean Heutte Les fondements de l’éducation positive Perspective psychosociale et systémique de l’apprentissage Conseiller éditorial : Fabien Fenouillet Maquette de couverture : Le Petit Atelier © Dunod, 2019 11 rue Paul Bert – 92240 Malakoff ISBN 978-2-10-078803-3 © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. 3 Table des matières Avant-Propos........................................................................................................................................................................................... 5 Préface.......................................................................................................................................................................................................... 11 Introduction. ............................................................................................................................................................................................. 15 La persistance à vouloir comprendre avec les autres : genèse d’un triple processus évolutionniste (mème, gène et technè) catalyseur de la création collégiale des connaissances. ............................................................... 17 Chapitre 1 – Les communautés d’apprenance : comprendre seul, mais jamais sans les autres. ........................................................... 21 1. Le mème égoïste : contamination virale et cyberculture. ............................................................................. 26 2. Les technologies intellectuelles : le biotope de l’apprenance.................................................................... 32 3. Les communautés : la biocénose de l’apprenance. ............................................................................................ 59 4. Conclusion. ................................................................................................................................................................................... 76 Chapitre 2 – La psychologie positive : la science du développement humain optimal.......................................................... 77 1. L’émergence de la préoccupation du développement humain optimal............................................ 79 2. Quelques théories, concepts et outils au cœur de la psychologie positive. ..................................... 104 3. Conclusion. ................................................................................................................................................................................... 150 Chapitre 3 – Le flow : la psychologie de l’expérience optimale................................................ 153 1. Mihaly Csikszentmihalyi : le pionnier de la recherche empirique sur les déterminants psychologiques de l’expérience subjective. ....................................................... 155 2. La théorie de l’autotélisme : l’une des théories majeures de la psychologie scientifique contemporaine.................................................................................................... 156 3. Apport de la théorie de l’autotélisme-flow à la recherche empirique dans le champ de l’éducation et de la formation............................................................................................... 175 4. La part des autres dans l’expérience optimale : appréhender la dimension sociale de la conation............................................................................................................................................................................. 202 5. Conclusion. ................................................................................................................................................................................... 232 4 Les fondements de l’éducation positive Chapitre 4 – Institutionnaliser les formes émergentes des collectifs pour apprendre ?. ........................................................................................................................................ 235 1. L’obstacle culturel à l’expérience optimale d’apprentissage tout au long de la vie................... 238 2. Chercher l’inspiration dans des contextes non contaminés par la forme scolaire.................... 260 3. Quelles conséquences pour le développement de la pédagogie universitaire ?........................... 276 4. Pour une conception systémique et transdisciplinaire de la pédagogie universitaire. ............ 306 Conclusion................................................................................................................................................................................................. 309 Références bibliographiques........................................................................................................................................................... 317 Table des tableaux............................................................................................................................................................................... 363 Table des illustrations....................................................................................................................................................................... 365 Index des notions................................................................................................................................................................................... 369 Avant-Propos © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. 7 Cet ouvrage souhaite attirer l’attention sur ce qui semble fondamental à prendre en compte dans le contexte de l’intérêt croissant pour le concept en vogue d’éducation positive et qu’il semblait urgent de clarifier avant que les marchands de bonheur n’en aient totalement pollué le sens et surtout l’usage. Il est le fruit d’un lent cheminement personnel dont l’étincelle initiale a très certai- nement été la prise de conscience, dès mon enfance, du bonheur de comprendre. C’est d’ailleurs très probablement ce qui a motivé mon souhait de devenir instituteur. En effet, naïvement, je pensais que rendre des enfants heureux en leur permettant de comprendre, ce devait être un métier fort sympathique. La rude réalité des premières classes à Roubaix dans lesquelles j’ai dû apprendre le métier m’a vite fait comprendre que ce ne serait pas une sinécure, notamment que seuls ceux qui n’avaient jamais mis les pieds dans une classe pouvaient penser qu’il était facile de sortir indemne de la confrontation parfois très hostile avec une trentaine d’élèves. L’institution m’a aussi vite rappelé à l’ordre : les élèves n’allaient pas à l’école pour être heureux, mais pour apprendre. Cependant, une fois balayées mes conceptions naïves (et surtout ayant acquis les rudiments de la maîtrise des rituels qui permettent d’organiser a minima la survie dans une classe afin de pouvoir effectivement mettre les élèves au travail), force a été de constater que rien n’est plus beau et gratifiant pour un enseignant que le regard ému d’un enfant au moment où prend conscience qu’il est en train de comprendre quelque chose d’important pour lui. C’est à l’évidence pour revivre, si possible, chaque jour dans ma classe cette expérience optimale que j’ai œuvré pour tenter de réunir, de créer ou de maintenir sans relâche, quotidiennement, les condi- tions nécessaires au renouvellement de celle-ci, notamment dès les années 1980 via l’usage des outils informatiques. Cet ouvrage est aussi le fruit d’un lent cheminement professionnel. En effet, sans la rencontre fortuite de Fabien Fenouillet au cours de l’automne 1998, ma vie aurait très certainement été plus tranquille et moins savante : quinze ans pour réussir la « trans- formation » du professeur des écoles en un enseignant-chercheur (il faut dire que pendant cette période, j’ai accepté en parallèle de nombreuses missions, notamment, pendant une dizaine d’années, en tant qu’expert pour les ministères de l’éducation nationale, puis de l’enseignement supérieur). En sus de ce cheminement personnel et professionnel, cet ouvrage n’existerait certainement pas sans son accompagnement rigoureux, son soutien indéfectible et surtout son amicale bienveillance à mon égard tout au long de ces vingt dernières années. Cet ouvrage est enfin le fruit d’un lent cheminement scientifique, lié à plusieurs autres rencontres qui ont étayé mon parcours universitaire pendant ma recherche doctorale, chronologiquement, notamment : Philippe Carré, Albert Bandura, Richard Ryan… Puis, via mon introduction dans la communauté internationale des chercheurs en psychologie positive, par l’intermédiaire de Charles Martin-Krumm, notamment : 8 Les fondements de l’éducation positive Antonella Delle Fave, Hans Henrik Knoop, Marta Bassi, Mihalyi Csikszentmihalyi… et enfin Robert Vallerand qui me fait l’honneur de signer la préface de cet ouvrage. Comme cela sera mis en évidence tout au long de cet ouvrage, le champ de recherche concernant l’éducation positive s’inscrit dans l’axe spécifiquement dédié à la recherche en psychologie positive (Seligman et Csikszentmihalyi, 2000 ; Gable et Haidt, 2011) dans le champ de l’éducation et de la formation, à savoir, selon notre définition (Heutte, Fenouillet et Martin-Krumm, 2013), l’étude scientifique des conditions et des processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal : • des apprenants, personnels de l’éducation ou de la formation et autres parties prenantes de l’éducation et de la formation tout au long et tout au large de la vie ; • des communautés (réelles, comme virtuelles) dans lesquelles ils travaillent ou apprennent ; • des systèmes, organismes ou dispositifs d’éducation, de formation ou de travail. Ce triple niveau d’interrogation (individu, groupe et organisation) ouvre sur de nombreuses pistes de recherches scientifiques originales dont les implications pratiques peuvent à l’évidence soutenir, et le cas échéant renouveler utilement le pilotage de l’innovation dans les organisations, notamment en vue de construire des environne- ments favorables à l’apprentissage tout au long et tout au large de la vie (éducation formelle, non formelle ou informelle). Comme le rappellent Charles Martin-Krumm et Cyril Tarquinio dans le dernier ouvrage qu’ils ont coordonné : « la psychologie positive, contrairement à ce que l’on pourrait en dire, est une discipline ouverte, ni exclusivement psychologique, ni totalement positive » (2019, p. 14). De ce fait, le champ de recherche couvert par l’éducation positive concerne la psychologie ainsi que les sciences de l’édu- cation et de la formation certes, mais aussi la philosophie, la sociologie, l’informatique, la médecine, les neurosciences, l’économie, les sciences de gestion… Paraphrasant Philippe Carré, pour ma part, je considère que l’on comprend toujours seul, mais jamais sans les autres. D’où mon souhait depuis plusieurs années d’éclairer la part des autres dans la persistance à vouloir comprendre. Bien entendu, ces autres constituent tout d’abord des groupes (ou des communautés) avec lesquels nous sommes en contact plus ou moins direct. Mais ces autres, ce sont aussi celles et ceux qui consti- tuent des systèmes (d’éducation, de formation, de travail…, des organisations politiques, culturelles, cultuelles…) qui vont avoir une influence sur notre manière de concevoir le monde et aussi façonner ou aliéner notre pouvoir d’agir. C’est la raison pour laquelle, en sus d’une présentation classique de l’apprentissage basée sur des théories relevant principalement de la psychologie sociale, j’ai souhaité introduire dans cet ouvrage une perspective systémique, dont la source d’inspiration est un emprunt aux sciences de l’ar- tificiel (science des systèmes) d’Herbert Simon. Cet essai de réinterprétation personnel souhaite particulièrement mettre en évidence l’influence des technologies intellec- tuelles sur l’émergence, la structuration et la diffusion des conceptions fondatrices des © Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit. 9 Avant-Propos cultures et des civilisations. Elle s’appuie en grande partie sur le modèle de la sélection psychologique (Csikszentmihalyi et Massimini, 1985), selon lequel l’interaction entre les processus biologiques, culturels et psychologiques pourrait être le moteur de l’évolution humaine, pour le meilleur, comme pour le pire. Ainsi, le premier chapitre de cet ouvrage, concerne plus particulièrement les communautés d’apprenance, notamment le couplage mème, gène et technè, ainsi que les contaminations virales qui véhiculent parfois plutôt l’ignorance que les connais- sances scientifiques. Il sera l’occasion d’aborder les différentes formes de l’apprentissage collectif, les technologies de l’intelligence collective et notamment l’émergence des communautés épistémiques massivement multi-apprenants (le transmedia storytelling, le modding, les MOOC…). Le deuxième chapitre est plus particulièrement centré l’état des connaissances scientifiques concernant le développement humain optimal, ainsi que les évolutions épistémologiques et socio-historiques qui ont marqué les vagues successives de la psychologie, jusqu’à l’émergence de la psychologie positive, notamment pour en lever certaines ambiguïtés originelles. Ce uploads/Philosophie/ feuilletage 6 .pdf
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- Publié le Aoû 13, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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