39 LA VÉRITÉ ■ L’expérience Philosophie Tles STG-STI-STL-SMS 17 L ’expérience L

39 LA VÉRITÉ ■ L’expérience Philosophie Tles STG-STI-STL-SMS 17 L ’expérience L ’EXPÉRIENCE DU POINT DE VUE DE L’ACTION ET DE LA VIE ● Le mot expérience vient du latin experiri qui signifie « éprouver ». ● L ’expérience peut se rapporter à l’action et à la vie : on entend alors par expérience l’aptitude de chacun à dominer de plus en plus la matière sur laquelle il travaille, à se débrouiller avec de plus en plus d’aisance dans les diverses circonstances où il est placé, à se comporter avec plus de liberté. ● Contrairement aux animaux auxquels l’instinct confère une perfection immédiate pour les activités nécessaires à leur conservation, les hom- mes, quelle que soit l’œuvre qu’ils entreprennent ou à laquelle ils se vouent, doivent d’abord tâtonner. ● C’est à la suite de maladresses, d’échecs, de corrections successives, d’un apprentissage plus ou moins long, que les hommes parviennent peu à peu à se tirer d’affaire et à rendre leurs tâches plus ou moins parfaites. ● Il est donc nécessaire que l’habitude s’organise, et c’est avec elle seu- lement que l’expérience s’acquiert. L ’EXPÉRIENCE DU POINT DE VUE DE LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE ● Mais l’expérience n’intéresse pas seulement l’action et la pratique de la vie, elle joue aussi un rôle déterminant dans la connaissance scientifique. Elle en constitue d’abord le point de départ et le cadre. ● D’une manière générale, les sciences, au sens rigoureux du terme, s’installent systématiquement dans le plan de l’expérience. Elles refusent de s’occuper de tout problème qui ne concerne pas l’ordre des faits. ● Ce sont donc les faits avec leur diversité, leur complexité plus ou moins grande, qui sont le terreau sur lequel s’exercent les différentes sciences, leur matière nécessaire sans laquelle elles n’auraient même pas l’idée de se constituer et de continuer à s’organiser. ● Que des faits nouveaux viennent à être observés, à représenter de nouvelles expériences, aussitôt la pensée s’en saisit et construit des théories nouvelles ou des sciences qui n’existaient pas : c’est ainsi que la sociologie a pris naissance le jour où l’on a distingué un ordre de faits spéciaux, irréductibles à ceux de la vie ou de la conscience. Définition L’expérience est spécifiquement humaine Point de départ et cadre de la connaissance © Bordas Cliquez ici pour télécharger l’ouvrage complet. 40 L ’expérience ■ LA VÉRITÉ Philosophie Tles STG-STI-STL-SMS ● Dans les sciences physiques (physique, chimie, biologie...), l’expérience revêt un aspect plus décisif, méthodologique : elle devient l’expérimentation. ● Le but de ces sciences est de trouver des lois, des relations nécessaires et universelles qui lient les faits. Mais les lois ne sont pas données avec les faits. C’est à l’esprit qu’il appartient de les supposer : c’est le rôle de l’hypothèse. L ’hypothèse doit ensuite, dans le cadre d’une expérimentation scientifique, être vérifiée. Une fois contrôlée, reconnue comme répondant à la réalité, elle est alors considérée comme vraie et devient une loi. EXPÉRIENCE ET RAISON : DES LIENS INTIMES ● L ’expérience désigne toujours le contact direct, l’espèce de commerce intime de l’esprit ou de la raison avec les choses, avec ce que nous appe- lons « la réalité ». ● À l’expérience, on oppose souvent la théorie. Celle-ci, conformément à l’étymologie (du grec theôrein « contempler »), est souvent assimilée à une simple vue de l’esprit à laquelle ne correspond aucune réalité. ● Mais cette opposition radicale ne recouvre par les rapports complexes que nouent théorie et expérience. Aucune théorie ne doit perdre de vue la réalité. Sans l’expérience, une théorie est vide. Quant à l’expérience, elle n’est jamais suffisante ; sans le concours de la raison, elle est aveugle. Les expériences les plus intéressantes pour l’explication de notre univers sont celles qui jaillissent des questions que le chercheur ou le savant lui- même pose et elles sont les réponses qui satisfont sa curiosité naturelle. ● L’esprit scientifique donne en quelque sorte l’existence à ce qui, sans lui et en dehors de lui, n’en aurait pas. ● Au XVIe siècle, Francis Bacon comparait déjà l’empirique (celui qui observe passivement) à la fourmi qui amasse au hasard des provisions dont, très souvent, elle ne fait rien, et le rationaliste dogmatique (celui qui croit pouvoir tout tirer de sa raison) à l’araignée qui ourdit des toiles dont la matière est extraite d’elle-même. Et il conseillait d’imiter l’abeille qui, par un art qui lui est propre, transforme en miel le suc des fleurs des champs et des jardins qu’elle recueille. L’expérimentation scientifique Théorie et expérience : une opposition radicale Des rapports complexes Pas de coupure radicale entre l’expérience et la raison © Bordas uploads/Philosophie/ fiche-defibac-l-experience.pdf

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