P a g e | 1 © Christian Duchaussoy astrologie-structurale.fr 01/04/16 REFLEXION

P a g e | 1 © Christian Duchaussoy astrologie-structurale.fr 01/04/16 REFLEXIONS SUR LES FONDEMENTS DE L'ANALYSE D'UN THEME EN ASTROLOGIE STRUCTURALE Il est rare en France, sinon impossible, exception faite de .Robert.Gouiran, de trouver des réflexions de fond sur la pratique de l’astrologie, et surtout sur les présupposés philosophiques de telle ou de telle école d’astrologie. Ce texte s’adresse donc tant à ceux qui connaisse déjà l’astrologie, qu’à ceux qui cherche ce qu’il peut y avoir de valable dans cette discipline si largement dégradée par le consumérisme des médias.(Voir l’article sur les prédictions) Ce texte est articulé en plusieurs parties. D’une part les présupposés de l’astrologie en général, philosophiques d’abord, techniques ensuite. D’autre part les présupposés spécifiques à l’astrologie structurale. I) Les présupposés de l’astrologie traditionnelle 1) Les présupposés philosophiques a) L’astrologie parle de l’être humain en tant que sujet Les astrologues considèrent que l’être humain est un sujet de parole et qu’il ne peut sauf à perdre son humanité, être réduit à un objet d’étude. Ils considèrent que son statut d’être humain est composé de deux constituants fondamentaux et indissociables : il parle sa relation au monde, d’une part, et il est parlé par d’autres êtres humains d’autre part. Ces deux ingrédients sont nécessaires et indispensables pour à la fois, constituer son statut d’être humain et le conserver. Détaillons ces deux faces. Première face : l’homme parle sa relation au monde. C’est en articulant un langage, en parlant, que l’être humain se fait une représentation du monde spécifique de son humanité : l’animal ne parle pas, n’a pas de représentant linguistique articulé du monde dans lequel il vit. Cette représentation de l’environnement, typiquement humaine, est issue de la collectivité, apprise par l’individu, elle lui préexiste. Nous naissons dans un monde de sensations d’abord, qui très vite sont corrélées aux sons émis par notre mère lorsqu’elle nous parle. Ce son n’appartient pas qu’à notre mère : son affect lui appartient, certes, sa manière de P a g e | 2 © Christian Duchaussoy astrologie-structurale.fr 01/04/16 prononcer sa parole, mais ce qui ne lui appartient pas est le mot, qui,-lui, appartient à la collectivité. Dans un premier temps les mots sont directement reliés au ressenti. C’est la partie magique du langage : connaître le mot, c’est avoir pouvoir sur la chose, c’est avoir accès direct à l’intériorité du monde, à son essence, par le pouvoir du son. Cette représentation, antérieure de nombreux millénaires à la linguistique et à la psychologie/psychanalyse, probablement contemporaine des premières références à une divinité immanente (30.000 avant J.C), est le fondement même de l’astrologie : le monde n’a de réalité qu’à l’intérieur de soi, “ Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ” Dans cet espace psychique le monde est d’essence magique et constitué de choses protéiformes La forme extérieure est conditionnée par la force intérieure. Ce monde est habité d’entités informelles qui ont une vie intérieure spécifiée en force qualifiée. Avoir le mot,- et le mot c’est le son, est alors synonyme d’avoir accès à cette force qualifiée. Dans un deuxième temps, depuis la Grèce classique, la représentation du monde est constituée des mots qui, pour une bonne part, visent à rendre le monde utilisable par l’individu et la collectivité à laquelle il appartient en le rendant compréhensible. Le monde est alors constitué d’objets séparés. Le monde logique est habité d’entités formelles stables sujettes à des forces extérieures universelles qui n’ont pas d’intériorité propre. Avoir le mot, c’est alors avoir l’utilisation. Cette deuxième représentation est celle qui a encore (mais plus pour très longtemps) validité dans la société d’aujourd’hui et qui est défendue avec acharnement par les scientites. Une troisième représentation du monde est en cours de constitution. Du côté scientifique, l’émergence de l’a-causalité dans le développement des recherches issues de la mécanique quantique ainsi que l’émergence de la réalité virtuelle, et du côté de la psychanalyse et de la philosophie dans le développement de la compréhension du fonctionnement de l’inconscient, fondent petit à petit une autre vision du monde que celle qui a prévalue depuis Aristote. Deuxième face : l’homme est parlé par d’autres hommes. C’est en étant parlé par l’autre, dans sa singularité, que l’individu acquiert une représentation de lui-même dans ce même monde, et qu’il acquiert d’abord un statut d’objet du monde puis, à terme, un statut de sujet. La parole adressée à soi par l’autre,- et elle l’est très tôt par la mère, est alors fondatrice de la conscience de soi en fournissant à la personne un représentant linguistique d’elle-même qui lui permet de savoir quelle est sa place dans le monde, d’abord en tant qu’objet puis en tant que sujet. Lacan a amplement démontré l’importance cruciale du stade du miroir chez l’enfant qui noue une image visuelle de soi (celle du miroir), -représentant sensoriel, à une nomination, -représentant linguistique, inaugurant ainsi le P a g e | 3 © Christian Duchaussoy astrologie-structurale.fr 01/04/16 moi, -représentant individuel, comme objet séparé de la mère. Ce n’est que par tout un travail de la conscience, nommé individuation par Jung, que ce Moi, statut d’objet, finira par évoluer en Je, statut de sujet1. b) L’astrologie : un art de la parole Le propre de la discipline astrologique est qu’elle est un art de la parole qui parle de l’être humain en tant que sujet et non en tant qu’objet. Elle est ainsi fondée sur le postulat de la prééminence du langage dans la structuration du sujet. Pour elle, nous vivons comme nous nous nous pensons nous-même (grâce à la représentation de soi décrite plus haut) dans un monde dit objectif qui, en fait, est entièrement constitué de représentations subjectives (grâce à la représentation du monde décrite plus haut). De ce premier présupposé découle trois conséquences pour l’astrologie : La première conséquence est que cette spécificité la distingue radicalement d’une science : le scientifique parle d’une chose à quelqu’un, mais l’astrologue parle de quelqu’un à quelqu’un. La deuxième conséquence est que cette spécificité la distingue tout autant radicalement d’avec la psychanalyse qui, elle, s’intéresse aussi au sujet: L’astrologue prétend d’une part qu’il est possible de parler, de l’extérieur, de ce que vit le sujet, l’autre, et d’autre part que cela est pertinent et utile, pour l’autre, de le faire. La troisième conséquence de cette spécificité est qu’elle fait contraste saisissant d’avec les sciences humaines telles que l’Anthropologie, la Psychologie ou la Sociologie pour lesquelles l’être humain est un objet d’étude. L’astrologue ne tient pas l’être humain comme extérieur à lui- même. Au contraire, il utilise son appartenance à l’humanité pour être entendu par un autre être humain à propos de ce qu’ils partagent en commun : être humain et comment l’être au mieux. c) La critique de l’astrologie En face de cette définition, l’esprit critique ne manquera pas de remarquer que l’astrologie est alors confrontée à une difficulté majeure : l’astrologue étant un être humain, et fort de ce statut, il est aussi sujet de parole. Quand il parle à l’autre, parle-t-il réellement de l’autre ? ou se parle-t-il à lui-même faisant croire à l’autre qu’il est le sujet exclusif de son discours? Et quand l’astrologue parle à l’autre ne cherche-t-il pas, lui aussi, à se constituer comme sujet, son discours sur l’autre lui servant alors de prétexte pour conforter une identité défaillante? Il est facile d’observer que, dans la plupart des cas, l’exercice de l’astrologie s’effectue dans l’interaction de sujet à sujet : un sujet, l’astrologue (qui a une 1 Voir à ce sujet l’œuvre de Husserl qui a présidée à l’émergence du courant philosophique de la Phénoménologie P a g e | 4 © Christian Duchaussoy astrologie-structurale.fr 01/04/16 certaine manière d’être), parle de la manière d’être d’un autre sujet. On nage dans la subjectivité, et celle-ci est à son summum lorsque, comme c’est très souvent le cas, ce discours s’adresse à celui qui est concerné. Dans ce cas il se produit immanquablement une boucle de rétroaction fusionnelle des plus pernicieuses conséquences. La plus banale de celles-ci étant que l’astrologue risque fort de se poser comme un modèle pour l’autre, de savoir pour l’autre et non plus sur l’autre, si tant est que cela puisse se faire. Ce même esprit critique se posera aussi la question de la pertinence d’un discours sur l’être d’un autre : comment une subjectivité intrinsèque telle que une manière d’être au monde peut-elle valablement être décrite par quelqu’un d’autre que le sujet concerné? Ou encore autrement dit : est-il possible de savoir sur l’autre, autrement que par une démarche distanciée de description ou par une démarche religieuse instituant des dogmes qui seraient valables pour tous? Est-il possible d’avoir des informations sur l’être humain qui seraient autre que, soit un décodage de signaux, de signes, qui serait une signalétique de son comportement prenant en compte un rapport de cause à effets mesurable et vérifiable et restant par la même extérieur à lui, soit un discours poétique sur les sentiments existentiels de l’être humain en face du monde qui serait alors un récit romanesque illustrant les uploads/Philosophie/ fondements-de-lanalyse-dun-theme.pdf

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