Sigmund Freud - Esquisse -1- Sigmund Freud ESQUISSE / ENTWURF (Document de trav

Sigmund Freud - Esquisse -1- Sigmund Freud ESQUISSE / ENTWURF (Document de travail : traduction Suzanne Hommel, avec la participation de André Albert, Éric Laurent, Guy Le Gauffey, Erik Porge), Extrait de Palea 6,7 et 8. Sigmund Freud - Esquisse -2- Plan Général INTRODUCTION Le projet de cette esquisse est d'aboutir à une psychologie comme science de la nature c'est-à-dire représentant les processus psychiques comme des états quantitativement déterminés de particules matérielles distinguables, ceci afin de les rendre figurables et non contradictoires. L'esquisse contient deux idées principales : 1) comprendre ce qui distingue l'activité du repos comme une quantité (Q) soumise aux lois générales du mouvement, 2) supposer que les neurones sont des particules matérielles N et Qη -Des tentatives analogues sont maintenant fréquentes. PREMIER PRINCIPE 1 - LA CONCEPTION QUANTITATIVE Elle est directement tirée des observations cliniques de la pathologie, surtout là où il s'agissait de représentations hyperintenses, comme dans l'hystérie et la névrose obsessionnelle, où, comme cela s'avérera, le caractère quantitatif ressort plus nettement que dans le normal. Des processus comme la stimulation, la substitution, la conversion, la décharge, qui étaient à décrire, ont directement suggéré la conception de l'excitation neuronique en termes d'écoulements de quantités. Il semblait possible de généraliser ce qui est ici admis. On pourrait poser à partir de ces considérations le principe fondamental d'activité des neurones en rapport avec la quantité (Q), principe qui promettait d'éclairer la question puisqu'il semblait embrasser l'ensemble de la fonction. C'est le principe de l'inertie des neurones ; il énonce que les neurones tendent à se défaire de la quantité. La structure et le développement ainsi que le travail des neurones, sont à comprendre selon ce principe. Le principe d'inertie explique d'abord la structure clivée des neurones en neurones moteurs et neurones sensitifs comme étant un dispositif destiné à annuler (aufheben) l'absorption des quantités en les transmettant. On peut ainsi comprendre le mouvement réflexe comme forme figée de cette transmission de quantités. Le principe d'inertie fournit le motif du mouvement réflexe. Si nous remontons plus loin, nous avons le système neuronique qui, en tant qu'héritier de l'irritabilité générale du protoplasme, se trouve d'abord à la surface extérieure irritable qui est morcelée par de larges bandes de ... non-excitables. Un système neuronique primaire se sert de cette quantité (Qη) ainsi acquise afin de la transmettre, grâce à l'existence d'une liaison, aux machines musculaires, et se maintient ainsi en non-stimulation (reizlos). Cette décharge figure la fonction primaire des systèmes neuroniques. Il y a place maintenant pour le développement d'une fonction secondaire : la fuite devant les stimulations. En effet, parmi les voies de décharge, sont préférées et maintenues celles auxquelles la cessation de la stimulation est liée. Il y a ici en général une proportion qui s'établit entre la quantité d'excitation et le travail nécessaire à la fuite devant la stimulation, afin que le principe d'inertie ne soit pas perturbé de ce fait. Mais, dés le départ, le principe d'inertie est perturbé par d'autres facteurs. Quand la complexité s'accroît à l'intérieur, le système neuronique reçoit des stimulations venant de l'élément corporel lui-même, des stimulations endogènes qui doivent aussi être déchargées Celles-ci trouvent leur origine dans les cellules du corps et il en résulte les 3 grands besoins -la faim, la respiration, la sexualité-. L'organisme ne peut Sigmund Freud - Esquisse -3- échapper à ces grands besoins comme il peut échapper aux stimulations venues de l'extérieur, il ne peut pas utiliser leur quantité pour fuir la stimulation. Ces besoins ne cessent que dans des conditions déterminées qui doivent nécessairement être réalisées dans le monde extérieur. Par exemple, le besoin de nourriture. Afin d'accomplir cette action qui mérite d'être appelée spécifique, il faut un travail qui est indépendant des quantités (Qη) et qui est généralement plus grand, puisque l'individu est placé dans des conditions qu'on peut désigner comme constituant la Nécessite de la vie (Not des Lebens). Par là, le système neuronique est forcé d'abandonner la tendance originaire à l'inertie, c'est-à-dire à la réduction à un niveau = 0. Il faut qu'il apprenne à supporter une réserve de quantité pour satisfaire aux exigences d'une action spécifique. Dans la façon dont il le fait, apparaît néanmoins la persistance de la même tendance sous la forme modifiée d'un effort pour maintenir au moins au niveau le plus bas possible la quantité (Qη), et pour se défendre contre une augmentation de celle-ci, c'est-à-dire pour la maintenir constante. Tout le travail du système neuronique est à considérer soit du point de vue de la fonction primaire, soit de celui de la fonction secondaire qui est imposée par la Nécessité de la vie. 2 - LA THEORIE DES NEURONES Le deuxième pilier de cette doctrine est de combiner cette théorie de la quantité (Qη) avec ce que nous savons des neurones d'après la plus récente histologie. Son apport principal est que le système neuronique est constitué de neurones distincts, de structure analogue, en contact par l'intermédiaire d'une masse étrangère. De l'un à l'autre, les extrémités se comportent comme des parties de tissu étranger dans lesquelles certaines directions de conduction sont préformées ; en effet, ils reçoivent au moyen d'appendices cellulaires et transmettent par des cylindres-axes. A cela s'ajoutent de nombreuses ramifications de calibre très différent. Si l'on combine cette présentation des neurones avec notre conception de la théorie des quantités (Qη), on obtient la représentation d'un neurone N investi rempli d'une certaine quantité (Qη), qui à d'autres moments peut être vide. Le principe d'inertie trouve son expression dans l'hypothèse d'un courant dirigé, à partir des voies de conduction ou appendices cellulaires, vers le cylindre-axe. Chaque neurone est ainsi à l'image du système neuronique tout entier avec sa structure clivée, le cylindre-axe étant l'organe de décharge. Toutefois la fonction secondaire qui exige un emmagasinement de quantité (Qη) est rendue possible si l'on suppose des résistances qui s'opposent à la décharge, et la structure des neurones permet de penser que toutes les résistances se produisent aux points de contact qui prennent ainsi la valeur de barrières. L'hypothèse de barrières de contact est féconde à bien des égards. 3 - LES BARRIERES DE CONTACT La première justification de cette hypothèse correspond à ce que la conduction passe par un protoplasme indifférencié au lieu de passer, comme ailleurs, à l'intérieur du neurone, par un protoplasme différencié, vraisemblablement plus propre à la conduction. On obtient ainsi une indication permettant de rattacher la conductibilité à la différenciation. On est ainsi en droit de s'attendre à ce que, par le processus de conduction lui-même, soit créée une différenciation dans le protoplasme, et par là une meilleure conductibilité pour des conductions ultérieures. En outre, la théorie des barrières de contact autorise d'autres usages. Une propriété essentielle du tissu nerveux est la mémoire, c'est-à-dire de façon tout à fait Sigmund Freud - Esquisse -4- générale l'aptitude à être modifié de façon permanente par des processus qui n'ont lieu qu'une fois, ce qui contraste étonnamment avec le comportement d'une matière qui laisserait passer un mouvement ondulatoire, et qui retournerait ensuite à son état antérieur. Une théorie psychologique digne de quelque attention doit fournir une explication de la "mémoire". Mais une telle explication se heurte toujours à la difficulté suivante. D'un côté elle doit supposer que les neurones sont modifiés après leur excitation, de façon permanente par rapport à ce qu'ils étaient auparavant. De l'autre, pourtant, on ne peut nier que les nouvelles excitations rencontrent en général les mêmes conditions de réception que les excitations antérieures. Les neurones doivent donc être à la fois influencés et inchangés, sans parti pris. A première vue, nous ne pouvons imaginer un appareil qui puisse accomplir ce travail complexe. La solution consiste à attribuer la modification permanente résultant de l'excitation à une classe de neurones, et l'inaltérabilité, donc la fraîcheur pour de nouvelles excitations, à une autre. D'où la distinction opératoire entre "cellules de perception" et "cellules de souvenir", bien qu'elle ne s'insère dans rien d'autre et qu'elle ne repose sur rien de connu. Si l'on tient compte maintenant de la théorie des barrières de contact, on en vient à reformuler les choses ainsi. Il y a deux classes de neurones. Premièrement ceux qui laissent passer la quantité (Qη) comme s'ils n'avaient pas de barrières de contact, qui sont donc après chaque écoulement d'excitation dans le même état qu'auparavant ; et deuxièmement ceux dont les barrières de contact ont pour fonction de ne laisser passer de la quantité (Qη) que difficilement ou partiellement. Ces derniers peuvent se trouver après chaque excitation dans un autre état qu'auparavant fournissant donc une possibilité de représenter la mémoire. Il y a donc des neurones perméables (qui n'exercent aucune résistance et qui ne retiennent rien) qui servent à la perception, et des neurones imperméables (ayant une résistance et retenant de la quantité (Qη)) qui sont le support de la mémoire, donc probablement des processus psychiques en général. Je nommerai donc, à partir de maintenant, le premier système de neurones, le second Ψ. Il faudrait maintenant préciser quelles hypothèses concernant les neurones sont nécessaires pour rendre compte des caractères uploads/Philosophie/ freud-esquisse-fr 1 .pdf

  • 27
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager