http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_13cdz2k2ck http://pasta.cantbedone.org/p
http://docs.google.com/Doc?id=dc2m8p62_13cdz2k2ck http://pasta.cantbedone.org/pages/-R8GOs.htm http://mises.org/story/3229 http://mises.org/story/3229 La Falsification de la science Par Friedrich A. Hayek, Conférence à la mémoire d'Alfred Nobel, le 11 Décembre 1974 ; mis en ligne par le Mises Institute, 5 Décembre 2008 L'occasion particulière de cette conférence, de même que le principal problème pratique auquel les économistes sont aujourd'hui confrontés, ont rendu le choix de son sujet presque inévitable. D'un côté, la création encore récente du prix à la Mémoire d'Alfred Nobel en Sciences économiques marque une étape importante dans le processus au cours duquel, de l'avis du grand public, on a attribué à l'économie une partie de la dignité et du prestige des sciences physiques. De l'autre, on fait aujourd’hui appel aux économistes pour qu'ils disent comment le monde libre pourrait parer la menace d'une inflation qui s'accélère et que l'on doit, il faut l'admettre, à des politiques que la majorité des économistes avaient recommandées aux hommes de l’état, voire les y avaient instamment poussés. Nous avons certes en ce moment peu de raison de nous vanter : en tant que profession, c'est la pagaille que nous avons installée. Il me semble que cette incapacité des économistes à mieux guider les politiques est étroitement liée à leur propension à imiter d'aussi près que possible les procédures des sciences physiques avec leurs éclatants succès — entreprise, qui dans notre domaine, peut conduire à l'erreur pure et simple. C'est là une approche qu'on en est venu à décrire comme la démarche "scientiste" - attitude qui, comme je l'ai qualifiée il ya trente ans, "est résolument non scientifique, dans le vrai sens du mot, parce qu'elle consiste à met en oeuvre sans réflexion ni démarche critique des modes de pensée à des domaines différents de ceux où s'étaient formés." [1] I want today to begin by explaining how some of the gravest errors of recent economic policy are a direct consequence of this scientistic error. Aujourd'hui, j'entends d'abord expliquer comment il se fait que certaines des erreurs les plus graves de la politique économique récente sont une conséquence directe de cette erreur scientiste. Depuis trente ans, la théorie qui inspire les politique monétaires et budgétaites, et dont je soutiens qu'elle est en grande partie le produit de cette conception erronée de la procédure scientifique, consiste dans l'affirmation comme quoi il existerait une corrélation positive entre l'emploi total et le volume de la demande globale de biens et de services ; celle-ci conduit à la croyance comme quoi nous pourrions en permanence assurer le plein emploi en maintenant l'ensemble des dépenses en monnaie à un niveau approprié. En outre, parmi les diverses théories avancées pour rendre compte d'un chômage massif, celle-ci est probablement la seule pour laquelle on peut mettre en avant de solides observations quantitatives. Je ne l'en considère pas moins comme fondamentalement fausse, et l'intervention qui s'en inspire, ainsi que comme nous l'éprouvons désormais, comme tout à fait nuisible. Ce qui m'amène à la question cruciale. Contrairement à la situation qui existe dans les sciences physiques, en économie et autres disciplines qui traitent essentiellement de phénomènes complexes, les aspects des événements à expliquer pour lesquels nous pouvons obtenir des données quantitatives sont nécessairement limités et pourraient bien ne pas compter parmi les plus importants. Alors que, dans les sciences physiques on suppose généralement, sans doute avec juste raison, que tout facteur important qui détermine les événements observés sera lui-même directement observable et mesurable, dans l'étude de phénomènes complexes comme le marché, qui dépendent de l'action de nombreux individus, toutes les circonstances qui détermineront le résultat d'un processus, pour des raisons que je vais expliquer plus loin, ne pourront presque jamais être entièrement connues ni mesurables. Or, tandis que dans les sciences physiques le chercheur sera capable de mesurer ce qui, sur la base d'une théorie à première vue, il estime important, dans les sciences sociales ce que l'on traite comme important est souvent ce qui se trouve à être accessible à la mesure. On pousse parfois ce parti pris à un point tel que l'on exige que nos théories soient formulées en des termes tels qu'elles se réfèrent uniquement à des grandeurs mesurables. On peut difficilement nier qu'une telle exigence limite tout à fait arbitrairement les faits qu'il y a lieu d'admettre comme des causes possibles pour les événements qui se produisent dans le monde réel. Cette opinion, dont on admet souvent très naïvement qu'elle serait voulue par la procédure scientifique, a des conséquences plutôt paradoxales. Nous savons, bien sûr, à propos du marché et autres formations sociales similaires, un très grand nombre de faits que nous ne pouvons pas mesurer et à propos desquels nous n'avons qu'une information très imprécise et générale. Et comme, dans n'importe quelle situation particulière, les effets de ces réalités-là ne peuvent pas être confirmées par des observations quantitatives, ils sont tout simplement méconnus par ceux qui ont juré de n'admettre que ce qu'ils considèrent comme des preuves scientifiques : ceux-ci poursuivent alors joyeusement à partir de la fiction comme quoi les facteurs qu'ils peuvent mesurer seraient les seuls qui sont pertinents. La corrélation entre la demande globale et l'emploi total, par exemple, peut n’être qu’approximative, mais comme elle est la seule pour laquelle nous ayons des données quantitatives, on l'admet comme le seul lien de causalité qui compterait. D'après cette norme, il pourrait ainsi exister de bien meilleures « preuves scientifiques » pour une théorie fausse, que l'on acceptera parce qu'elle est plus « scientifique », que pour une explication valable, que l'on rejettera parce qu'il n'y a pas assez de données quantitatives pour l'appuyer. En tant que profession, les économistes ont fait un beau gâchis. Permettez-moi d'illustrer cela par un bref aperçu de ce que je considère comme la principale cause réelle du chômage massif – une explication qui rendra également compte des raisons pour lesquelles un tel chômage ne peut être durablement guéri par les politiques inflationnistes que recommande la théorie aujourd'hui à la mode. L'explication correcte en question me semble être l'existence de désajustements entre la distribution des demandes entre les différents biens et services et la répartition de la main-d'oeuvre et autres ressources entre les lignes de fabrication de ces produits. Nous possédons une assez bonne connaissance "qualitative" des forces qui permettent de réaliser une correspondance entre les offres et les demandes dans les différents secteurs du système économique, des conditions dans lesquelles elle se réalisera, ainsi que des facteurs susceptibles de prévenir de tels ajustements. Les différentes étapes dans l'explication de ce processus s’appuient sur des faits de l'expérience quotidienne, et il y a peu de gens qui, ayant pris la peine de suivre l'argument en question, contesteront la réalité des hypothèses factuelles, ou la validité logique des conclusions qu'on en tire. Nous avons en effet de bonnes raisons de croire que le sous-emploi est une indication du fait que la structure des prix et des salaires a été faussée (en général par des ingérences monopolistiques ou étatiques dans la fixation des prix) et que, pour rétablir l'égalité entre les offres et les demandes de travail dans l'ensemble des secteurs, il faudra que les prix relatifs s'ajustent et qu'une partie de la main-d'œuvre passe d'un emploi à l'autre. Cependant, lorsqu'on nous demande des données chiffrées décrivant la structure particulière des prix et des salaires qui devraient exister pour assurer un écoulement régulier et continu des produits et services offerts, nous devons admettre que cette information-là, nous ne l'avons pas . Nous savons, en d'autres termes, à quelles conditions générales ce que nous appelons, de manière un peu trompeuse, un équilibre, va se réaliser, mais nous ne savons jamais quels sont les prix ou les salaires qui existeraient si le marché devait amener un tel équilibre. Tout ce que nous pouvons dire, c'est à quelles conditions nous pouvons attendre du marché qu'il fixe des prix et des salaires pour lesquels les demandes seront égales aux offres. En revanche, nous ne pourrons jamais produire l'information statistique qui montrerait dans quelle mesure le prix et les salaires existants diffèrent de ceux qui permettraient d'assurer des débouchés réguliers aux offres de travail telles qu'elles se présentent maintenant. Cette description des causes du chômage est une théorie empirique - dans le sens où on pourrait imaginer une observation qui la réfuterait -- par exemple si, avec une quantité de monnaie constante [et une productivité inchangée], une hausse générale des salaires ne provoquait pas de chômage, mais ce n'est certainement pas le type de théorie dont on pourrait se servir pour obtenir des prédictions numériques spécifiques sur les taux de salaire, ou la répartition des effectifs, auxquels y a lieu de s'attendre. Pourquoi faut-il donc, cependant, que nous ayons en économie à déclarer forfait sur des faits à propos desquels, s'agissant d'une théorie physique, on attendrait certainement d'un savant qu'il livre des informations précises? Il n'est sans doute pas surprenant que ceux qu'impressionne l'exemple des sciences physiques trouvent cette situation-là frustrante et continuent d'exiger les niveaux de preuve qu'ils sont habitués à y trouver. La raison de cet état de choses est le fait, uploads/Philosophie/ hayek-la-falsification-de-la-science-the-pretence-of-knowledge.pdf
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- Publié le Aoû 09, 2022
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