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g SUR L'HOME et CD UJ OC UJ ce 'ii! * l/IE 1 K.SCHANK M.SCHOOYANS l*IJri!M?FiV4l DOSS1 Eh INDING S. HOCHE Traduction de 1 allemand, présentation et analyse de "la libéralisation de la destruction d'une vie^ qui ne vaut pas d être vécue Texte intégral de l'ouvrage publié en 1922 à Leipzig ^3crrrtie^f~ EUTHANASIE : LE DOSSIER BINDING & HOCHE KLAUDIA SCHANK MICHEL SCHOOYANS EUTHANASIE : LE DOSSIER BINDING «Si HOCHE Traduction de Pallemand, présentation et analyse de Libéraliser la destruction d'une vie qui ne vaut pas d'être vécue Texte intégral de l'ouvrage publié en 1922 à Leipzig UN AUTRE REGARD SUR L'HOMME Le Sarment © Éditions du Sarment, 2002. Pourquoi traduire cet ouvrage ? Il arrive que soientrépandues des idées franchement immorales, sans pourtant que cette immoralité appa raisse au moment où les idées en question sont divul guées. Le problème se pose au sujet de l'ouvrage que voici, qui a connu deux éditions à Leipzig, Tune en 1920, l'autre dès 1922. Les idées défendues dans ces pages par Binding, le juriste, et Hoche, le médecin, ont conduit à des résultats horribles. Une question incontournable surgit à ce propos. Pourquoi a-t-il fallu attendre que l'horreur de ces résul tats soit constatée pour que l'on s'interroge sur la vali dité des idées exposées par Binding et Hoche ? Sans doute, le passé peut être gommé ; on peut également y procéder, volontairement ou non, à des occultations sélectives. On peut, en particulier, oublier de faire le lien entre les arguments que font valoir Binding et Hoche et les atrocités commises plus tard par le régime nazi. Cependant, quand on oublie ce lien, l'argumentation qui, vers 1920, a fina lement conduit au génocide, risque d'être banalisée. L'oubli de ce lien favorise donc la répétition des atrocités passées. La publication, aujourd'hui, de la traduction fran çaise de ce texte a pour but d'approfondir la éflexion, politique et juridique, concernant les pro- ets et propositions répandus dans les médias et dis- :utés en assemblées à propos de l'euthanasie. Louvain-la-Neuve, septembre 2001. PREMIÈRE PARTIE PRÉSENTATION Chapitre premier Les auteurs Binding Karl Ludwig Binding est né le 6 avril 1841 à Franc- fort-sur-Main. Il a été élevé dans un milieu privilégié. Son père a exercé la profession d'avocat avant de deve nir conseiller près la Cour d'appel. Binding dépeignait son père comme un homme « extrêmement cultivé », grand admirateur de Hegel1. Une fois terminée l'école secondaire à Francfort, Binding poursuit des études de droit et d'histoire à l'université de Gôttingen de 1860 à 1863. Après sa thèse de doctorat, qu'il défend en 1863 à Gôttingen, il devient chargé de cours à l'univer sité de Heidelberg pour une période de trois ans. En 1866, il est nommé professeur à l'université de Bâle, où il rédige ses premières grandes publications. En 1870, il retourne en Allemagne, à Fribourg-en-Brisgau, où il restera deux ans. Au terme d'un bref séjour à l'univer sité de Strasbourg, il est nommé professeur à l'univer- 1. K. Binding, Autobiographie, dans Deutsche Juristen-Zeitschrift, 1909, p. 1005, cité par Daniela Westphalen, Karl Binding (1841- 1920). Materialien zur Biographie eines Strafrechtsgelehrten, Franc- fort-sur-Main, Peter Lang, 1989. Nous avons suivi de près cette dissertation pour établir la présente note biographique. 12 PRESENTATION site de Leipzig. Il y sera nommé recteur à deux reprises. C'est en 1913 qu'il prend sa retraite. Il meurt le 7 avril 1920 à Fribourg, en laissant une oeuvre imposante. Daniela Westphalen cite une centaine de publica tions de Binding portant sur le droit pénal et le droit public,pu encore concernant des sujets d'actualité poli tique. À notre grand étonnement, nous avons constaté que l'ouvrage ici traduit n'était mentionné que très dis crètement dans la biographie de Daniela Westphalen. Bienque Binding fût entré très tôt en contact avecles idées libérales, tous ses écrits présentent un ton très conservateur. Comme on s'en doute, ces thèses libérales mettaient en avant l'individu et ses droits, et opposaient ceux-ci aux droits de l'Etat. Très tôt aussi, Binding est confronté, parsonpère, àl'échecdel'unificationdel'Al lemagneet au naufrage des idées libérales. Sonpère avait été membre de l'Assemblée nationale qui, en 1848- 1849, avait été chargée d'élaborer une constitution uni taire pour le Reich et de remodeler la loi électorale. Le père de Binding fut membre du parti impérial-fédératif, qui revendiquait un Etatfédéral uni ainsiqu'une monar chie impériale héréditaire. On ne s'étonne donc pas de l'absence totale d'idées libérales dans les écrits de Binding, ni de l'attachement de celui-ci à des thèses qui non seulement rejetaient toute démocratie, mais qui, en outre, se caractérisaient par un nationalisme outré. Comme son père, Binding était donc tout ^contraire d'un défenseur des idées libé rales. Pour lui, l'Etat est bel et bien le garant deslibertés individuelles. Cependant, du seul fait de l'existence de l'État, Binding reconnaît à celui-ci un droit, une auto rité, un pouvoir, qui supplantent les droits de l'individu. Daniela Westphalen n'a aucune peine à mettre en évidence, à plusieurs reprises, cette position réaction naire et chauviniste généralement prise par Binding LES auteurs 13 dans ses écrits. Ainsi, pendant la Première Guerre mondiale, Binding se prononce en faveur du torpillage, en 1915, du croiseur britannique Lusitana par un sous- marin allemand. Binding lui-même écrit : « ... le fait de torpiller ce croiseur n'était pas seulement notre meil leur droit mais notre devoir sacré, si nous avions une quelconque manière de réussir1. » Terminons cette notice biographique par un flash relatif au droit pénal. Un exemple qui laissera perplexe tout juriste de conception libérale, et dès lors soucieux de faire échec à toute subjectivité dans l'application du droit. Pour Binding, la maxime Nulla pœna sine lege (Il n'y a pas de peine sans loi) ne s'applique pas. Ainsi le célèbre pénaliste admet-il la rétroactivité des peines lorsque la norme, le plus souvent non écrite, existe au moment de l'acte. Daniela Westphalen résume ainsi la pensée de Binding à ce sujet : « Le droit pénal en vigueur actuellement a une autorité absolue. Ainsi, il comprend également les actes commis avant son entrée en vigueur formelle2. » Hoche Personnalité complexe, Alfred Erich Hoche est né en 1865 à Wildenhain, localité du district de Torgau (Saxe)3. Comme Binding, Hoche provient d'un milieu 1. Cité par Daniela Westphalen, op. cit., pp. 462463. 2. Daniela Westphalen, op. cit., pp. 478. 3. Pourrédiger cette note biographique, nous avons suivi de près l'importante communication de Walter Mûller-Seidel, Alfred Erich Hoche. Lehensgeschichte im Spannungsfeld von Psychiatrie, Strafrecht und literatur, Bayerische Akademie der Wissenschaften, Philosophisch- Historische Klasse, Sitzungsberichte. Jahrgang 1999, Heft 5, Verlag derBayerischenAkademie derWissenschaften, Munich, 1999. 14 PRÉSENTATION privilégié. Plusieurs de ses ancêtres faisaient partie de la noblesse ; il porte le patronyme de généraux célèbres. Du côté de son père, Hoche descend d'une ligne de hobereaux du sud de Hanovre. De cette famille sont nés des ecclésiastiques, des écrivains, des poètes. Son père était enseignant et pasteur principal de Torgau. Hoche décrit son père comme un homme dépourvu d'ambition et selaissant facilement duper. Enrevanche, Hoche pré sente sa mère, née von Renouard, comme une personne assez dure, plus énergique que son père. Elle provenait d'une famille protestante d'origine française. Après la Révocation de l'Edit de Nantes, la famille Renouard s'était expatriée pour s'établir en Allemagne. D'après ses propres dires, l'enfance de Hoche et son adolescence n'eurent rien de paradisiaque. Dans son autobiographie1, Hoche se décrit a posteriori comme «un garçon pâle, qui n'était jamais joyeux ». Il se rap pelle même un temps où il se trouvait «dans un état dépressif au point de vouloir la mort2 ». Cette amer tume précoce apparaît par exemple dans cette réflexion désabusée : « Ceux-ci sont bienheureux qui n'atten dent plus rien de la vie, car ils ne peuvent être déçus3. » Hoche affirmait regarder la vérité en face, sans se faire aucune illusion. Il n'est donc pas surprenant qu'il ait été fort attiré par la philosophie de Schopenhauer. Hoche termine ses études secondaires à l'école conventuelle de RoBleben au début des années 80. Au cours du semestre d'hiver 1882-1883, il commence ses 1. Alfred Erich Hoche, Jahresringe. Innenansicht eines Menschenlebens, Munich, 1934 ; cité par W. Muller-Seidel, op. cit., p. 8. Cf. ci-dessous, p. 13, note 3. 2. W. Mùller-Seidel, op. cit., pp. 8-9. 3. Op. cit., p. 21. LES AUTEURS 15 études de médecine à l'université de Berlin et les ter mine à l'université de Heidelberg. Il désirait se spéciali ser en gynécologie. Toutefois, en raison de la mort de son promoteur, il ne put être reçu docteur dans cette spécialité. En 1888, il commence sa carrière médicale comme interne dans la clinique pour enfants à Heidel berg. Cette fois, c'est la mort de son promoteur en pédiatrie qui l'oblige à accepter, en 1890, un poste à l'université de Strasbourg, auprès du professeur de psy chiatrie, Karl Fûrstner. C'est en 1891 qu'il est reçu docteur. Très vite, il se mésentend avec son promoteur et s'installe en Alsace comme psychiatre. Une chaire de psychiatre lui est offerte en 1902 à l'université de Fribourg-en-Brisgau. Pendant trente ans, il y exercera comme professeur, uploads/Philosophie/2002-euthanasie.pdf

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