(Pascal Dupond : Commentaire des méditations métaphysiques) RCC : 3 notes : 2CC

(Pascal Dupond : Commentaire des méditations métaphysiques) RCC : 3 notes : 2CC [dissertation ou commentaire de texte] (DS+ DM : fin de semestre) 50% + 1 Examen terminal 50% + 1 présentation orale facultative + sortie culturelle à la BIS Cours N°1 : Introduction (Moyen-Âge) Âge classique = époque moderne “Dieu des philosophes” = référence à Pascal dans ses Pensées (419, 711, Le Guern) → pourtant Pascal n’a jamais voulu théoriser Dieu en prouvant son existence : Pascal s’incrit dans la théologie négative (Dieu est trop parfait pour le prouver) Kant/Hume critique Leibniz/Descartes sur des bases empiriques Extrait 1 (Critique de la raison pure, Kant) : Trois types de preuves possibles de l’existence de Dieu réparties dans deux catégories : A priori = indépendante de l’expérience A posteriori = issue de l’expérience Preuve ontologique Preuve physico-théologique Preuve cosmologique Kant est le premier à fixer ainsi la terminologie et la définition de ces preuves, qui est encore utilisé aujourd’hui en histoire de la philosophie et celui qui les critique le plus fortement. On pourrait penser que le Moyen-Âge serait la période la plus riche en preuves de l’existence de Dieu, mais pourtant les médiévaux n’ont jamais proposé de “véritable” preuve de l’existence de Dieu. → Changement de paradigme à l’âge classique Extrait 2 (Somme Théologique, Thomas d’Aquin) : Texte structuré en questions/problèmes + réponses + synthèse: origine de la dissertation Distinction quia (= a posteriori) → part des effets pour remonter à la cause et propter quid ( = a priori) → part de la raison, le sens, la cause pour en montrer les effets quia = manière de faire privilégiée Pour Thomas d’Aquin la science théologique est tirée à partir des principes (Aristote) avant extrait (art. 1) : Il n’est pas évident que Dieu existe car on le connaît mal (“pas évidente pour nous”) Extrait 3 (Commentaire sur les sentences de Pierre Lombard , Richard de Middleton) : Reprise d’une idée d’Ibn Sina : Dieu ne peut être démontré car Dieu n’a pas de cause (raison ontologique) → On ne peut pas prouver Dieu a priori ou propter quid 5 preuves de l’existence de Dieu, reprises par Thomas d’Aquin : - Nécessité d’un “moteur premier, mû par aucun autre” - Nécessité d’une cause “efficiente” première - Nécessité d’un être nécessaire par lui-même - Le degré de l’être - La question de la “fin” de l’ordre du monde Point commun entres ces preuves : raisonnement par régression à l’infini (regressus in infinitum) → présupposé ontologique de Thomas d’Aquin (et d’Aristote) : l’univers est fini → présupposé épistémologique : il doit exister une cause première Pour Thomas d’Aquin, le nom le plus noble de “Dieu” est l’“Être”. Extrait 4 (La Somme contre les Gentils, Thomas d’Aquin) : → On ne peut pas penser Dieu à travers des concepts créés : le fini ne peut atteindre l’infini. La “similitude créée” ne peut pas exprimer, contenir l’idée de Dieu. Les concepts qui se réfèrent à Dieu peuvent seulement atteindre une représentation de ses effets → démonstration a priori impossible Maimonide (auteur de la tradition juive) : totale équivocité des termes quand on parle de Dieu : rien ne nous relie à Dieu (on ne parle pas de Dieu, on ne le nomme pas) Extrait 5 (Commentaires théologiques sur la doctrine sacrée, sur l’essence et sur l’unité de Dieu, Christovao Gil) : Transformation de la pensée de Thomas d’Aquin Problème logique : Syllogisme = sujet (S), prédicat (P), moyen terme (M) : quatre figures possibles du syllogisme aristotélicien : 1. (MP, SM → SP) 2. (PM, SM → SP) 3. (MP, MS → SP) 4. (PM, MS → SP) pas de moyen terme pour parler de l’existence de Dieu car on ne connaît pas l’essence divine → le sujet et le prédicat se joignent immédiatement : “Dieu” est “Être pur” mais alors son essence est son existence [on se répète ?] → Limites de la connaissance de Dieu : - Dieu n’a pas de cause (présupposé ontologique) - L’entendement est fini : tout concept créé échoue à atteindre Dieu qui est infini (présupposé épistémologique) - Pas de moyen terme (syllogisme) : on ne connaît pas l’essence divine (présupposé logique, vient du problème épistémologique) Duns Scot, 50 ans après Thomas d’Aquin : Toutefois certains hommes, “les bienheureux” (= ceux à qui Dieu insuffle sa science), auraient accès à l’essence divine et donc pourrait prouver propter quid l’existence de Dieu. Duns Scot affirme donc qu’il est possible pour un homme (à l’entendement fini) d’appréhender Dieu (→ remise en cause des présupposés épistémologique, ontologique) Gil (1552 - 1608) : possibilité de démontrer l’existence de Dieu si : - connaissance adéquate de Dieu - une démonstration valide → scolastique tardive, début de la modernité Recommandation lecture : La preuve a priori de l’existence de Dieu de Descartes à Kant Cours N°2 : Âge classique – Descartes et les preuves a posteriori Méditations Métaphysiques : 1638 – 1640 : écriture du texte ; édition 1641 latin puis 1647 français → pas seulement sur Dieu et l’âme mais aussi sur “toutes les premières choses qu’on peut connaître en philosophie par ordre” + objections et réponses Mersenne : correspondant de Descartes Chez Thomas d’Aquin : Tension entre l’évidence de l’existence de Dieu et l’impossibilité de connaître son essence (et donc de faire une démonstration) Extrait 2. Méditations métaphysiques : contexte : volonté de s’émanciper du cadre épistémologique de Thomas d’Aquin → Descartes étend à tous les hommes les capacités que Duns Scot ne plaçait que dans les “bienheureux” : connexion intime et pronfonde avec Dieu → l’idée de Dieu est positive et innée Descartes : plus de tension : Dieu est évident et il est démontrable → Réorganisation des idées de la scolastique 1ère preuve a posteriori (+ originale) : Extrait 3. Méditations métaphysiques : Les idées sont toutes des actes de la pensée, du cogito : elles ont la même réalité formelle Mais pas le même contenu objectif des idées (ce qu’elles représentent, pas la même réalité objective) Quelle est le contenu de l’idée de Dieu et donc sa cause ? Principe ontologique : autant de réalité dans la cause que dans l’effet (forme de hiérarchie ontologique, vrai par “lumière naturelle”) L’idée d’une substance infinie est tellement supérieure à moi (je ne peux pas la créer) qu’il faut un Dieu qui ait mit en moi cette idée Extrait 4. Méditations métaphysiques (objection Gassendi) : Inspiration Thomas d’Aquin : On ne peut pas concevoir ni comprendre l’idée d’infini → pas de représentation de Dieu possible Extraits 5 Méditations métaphysiques (réponse objection Gassendi) : On peut avoir une idée de l’infini sans le comprendre, et on peut “entendre” une telle idée (la concevoir) → Distinction comprendre/entendre : “Car comprendre, c’est embrasser de la pensée ; mais pour savoir une chose, il suffit de la toucher de la pensée” Extrait 6 Méditations métaphysiques : La conscience de notre finitude, de notre imperfection sous-tend un idéal d’infini et de perfection que l’on peut entendre, sans comprendre (si Dieu n’existait pas, je ne pourrais pas avoir conscience de ma nature finie) → Renversement épistémologique : l’idée d’une chose infinie et parfaite m’aide à comprendre ma finitude et mon imperfection (infini → fini) La structure des Méditations métaphysiques n’est pas l’ordre de fondement des connaissances : l’idée de Dieu est plus fondamentale que le cogito, et nous permet d’accéder au monde extérieur 2ème preuve a posteriori (+ scolastique) : Extrait 7 Somme Théologique, Thomas d’Aquin : → régression à l’infini : nécessité d’une cause efficient première (Dieu) Extrait 8 Méditations métaphysiques (objection Caterus) : Descartes reprend la preuve de Thomas d’Aquin sur les causes efficientes, en la focalisant sur la cause des idées Extrait 9 Méditations métaphysiques : 1ère preuve (méditation 3) : recherche de la cause d’une idée 2ème preuve (méditation 3) : recherche de la cause du cogito, du Moi → je ne peux être ma propre cause, car sinon je me serais créé avec toutes les perfections que j’attribue à Dieu Le Moi est-il éternel ? Conception du temps : infinité d’instants indépendants les uns des autres → la conservation d’une substance est une création permanente Le Moi peut-il se créé à chaque instant ? (non : principe ontologique) → quelle est la cause de moi-même dans le présent ? (qui est ce créateur ?) - la chose qui me créé doit penser, avoir l’idée de Dieu et être infinie - cette chose doit nécessairement être créé par soi (si créé par autrui : régression à l’infini) → Cette chose est Dieu, donc Dieu existe Cours N°3 : Âge classique – Descartes et les preuves a posteriori (suite) rappels (cours précédent) : l’idée de Dieu est claire, distincte et innée pour TOUS (pas seulement pour les bienheureux) idée = - tout ce qu’il y a dans l’intellect - principe de la connaissance humaine - mode unique de la pensée → le langage est secondaire (vient après la pensée) l’idée apporte de la pluralité (on peut avoir plusieurs idées) et de la précision (pensée uploads/Philosophie/ histoire-de-la-philosophie.pdf

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