A L F R E D K O R Z Y B S K I U N E C A R T E N ' E S T P A S L E T E R R I T O
A L F R E D K O R Z Y B S K I U N E C A R T E N ' E S T P A S L E T E R R I T O I R E Glossaire Les termes de ce glossaire appartiennent tous aux textes de ce volume; certains sont développés dans ces textes eux-mêmes. Pour ceux-là et pour d'autres, nous avons rapporté des passages de Science and Sanity qui éclairent et illustrent certains aspects de ces formulations importantes en Sémantique générale. À propos du terme «non-aristotélicien», nous avons également rapporté un extrait d'une lettre de Korzybski parue dans la revue Etc.: A Review of General Semantics, en 1947. Pour chaque terme de ce glossaire, nous avons fait figurer entre crochets le terme original employé par Korzybski. Lorsque le texte original comporte une abréviation, qui est toujours mise en italiques, nous avons rétabli et mis en italiques le terme complet. De même, nous avons développé les abréviations propres aux différents contextes d'usage du et cetera. Chaque citation est suivie de son numéro de page dans Science and Sanity. S O M M A I R E ABSTRACTION [abstraction], ORDRE D'ABSTRACTION [order of abstraction] a) Qu'un énoncé ait été entendu ou lu, il devient un stimulus qui pénètre par les centres inférieurs; et un énoncé à propos de cet énoncé représente, en général, un nouveau processus d'abstraction, ou une abstraction d'ordre supérieur. Il devient manifeste qu'introduire un langage d'«ordres d'abstractions différents», même s'il n'est pas familier, offre pourtant structurellement une représentation très fidèle, en termes d'ordre, des processus neurologiques fondamentaux se déroulant en nous. Nous savons que l'évolution a établi un ordre naturel: abstractions d'ordre inférieur d'abord, d'ordre plus élevé ensuite; identifier les ordres ou les inverser apparaît pathologique chez l'homme, et équivaut à confondre les ordres d'abstractions, ce qui aboutit à l'évaluation fausse: identification, délires, illusions et hallucinations. (p. 428) b) Notons bien que dans les exemples donnés, nous avons toujours formulé un énoncé à propos d'un autre énoncé, et que le cercle vicieux est né de l'identification, ou de la confusion des ordres des énoncés. Nous pouvons en sortir grâce à la conscience d'abstraire, qui conduit à la discrimination sémantique entre les ordres d'abstractions. Si nous avons des propositions, p1, p2, p3, ... pn, et que nous faisons une nouvelle proposition à propos de ces propositions, que nous appelons P, alors, selon ma théorie, nous devons considérer l'énoncé P à propos des énoncés p1, p2, etc., comme une abstraction d'ordre plus élevé, donc différente, et nous ne devons pas identifier quant à l'ordre avec des propositions p1, p2, ... pn. (p. 431) Glossaire, Alfred Korzybski, Une carte n'est pas le territoire http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/glossaire.html 1 sur 19 17/08/10 19:19 c) Le terme «abstraire» est multi-ordinal, et donc il possède diverses significations selon l'ordre des abstractions. C'est un terme fonctionnel qui nécessite qu'on signale les différents ordres pour montrer les différences de signification. C'est aussi un terme structurellement non-élémentaliste, construit sur le modèle mathématique extensionnel x', x', x''', etc. ou x1, x2, x3,... xn, ou xk (k = 1, 2, 3, ... n). Ceci nous permet de donner à l'expression «abstraire à des ordres différents» une signification parfaitement unique pour une situation donnée et néanmoins de préserver le caractère changeant de ses implications fonctionnelles majeures. Quelque chose de semblable se produit quand le mathématicien travaille sur son xn. Indiscutablement, il manipule une variable qui peut prendre n valeurs; ce symbole a donc une valeur descriptive structurelle et sémantique tout à fait précise. Il en est de même pour «abstraire à des ordres différents». (p. 179) AJUSTEMENT [adjustment], AJUSTÉ [adjusted], MAL-AJUSTEMENT [maladjustment], MAL-AJUSTÉ [maladjusted] a) [...] les 'fous' et les 'non-sains' sont précisément les individus non-ajustés ; les individus 'sains' sont censés ajustés. Ajustés à quoi ? Au monde qui les environne et à eux-mêmes. Notre monde humain diffère du monde des animaux. Il est plus complexe et les problèmes d'ajustement humain y deviennent aussi plus subtils. Dans la vie animale, les attitudes face au monde ne portent pas à de semblables conséquences ; chez nous, elles prennent plus d'ampleur, d'où ce besoin d'analyser le nouvel 'univers sémantique' humain, qui comprend l''univers du discours'. (p. 225) b) En général, l'une des fonctions majeures du cortex cérébral est de réagir à d'innombrables stimuli d'importance variable, qui interviennent comme signaux chez les animaux et comme symboles chez les humains, et permettent un ajustement très fin de l'organisme à l'environnement. En termes psycho- logiques, on parle d''associations', de 'sélection', d''intelligence' etc.; en termes mathématiques, de relations, de structure, d'ordre, etc.; en termes psychophysiologiques, de réactions sémantiques. (p. 333) c) Si nous sommes inconscients d'abstraire, il est évident que nous copions les animaux dans nos processus 'mentaux' et nos attitudes et que nous ne pouvons pas nous ajuster au monde humain, structurellement plus complexe (avec des abstractions d'ordre supérieur); d'où, forcément, des processus de Glossaire, Alfred Korzybski, Une carte n'est pas le territoire http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/glossaire.html 2 sur 19 17/08/10 19:19 blocage ou de régression. Dans ce monde plus complexe nous avons besoin de protection contre les sur-stimulations sémantiques, protection dont les animaux n'ont pas besoin dans leur monde plus simple. Par conséquent, si nous copions les animaux dans nos processus 'mentaux', peut-être pourrions-nous vivre dans leur monde plus simple – mais nous ne pouvons pas nous adapter facilement à un monde humain structurellement plus complexe. (p. 500) ARISTOTÉLICIEN [aristotelian], NON-ARISTOTÉLICIEN, [non-aristotelian] a) Ce rejet général du «est» d'identité fournit la principale prémisse non-aristotélicienne fondamentale, qui exige un traitement structurel. L'assise des prémisses négatives est bien plus importante et bien plus solide comme point de départ que celle du «est» d'identité positif, que l'on trouve dans le système aristotélicien, mais dont on voit aisément qu'il est non conforme aux faits, et qu'il introduit d'importants facteurs d'illusion. Pour avoir le maximum d'utilité, toute carte, ou tout langage, doit avoir une structure similaire à la structure du monde empirique. De même, du point de vue d'une théorie générale de la sanité, tout système ou tout langage devrait avoir une structure similaire à la structure de notre système nerveux. On peut facilement montrer que le système aristotélicien s'écarte structurellement de ces exigences minimales, alors que le système non-aristotélicien y est conforme. (p. 11) b) La forme de représentation primitive dont Aristote hérita, les implications structurelles de cette forme de représentation et la 'grammaire philosophique' d'Aristote, qu'on appela «logique», sont intimement liées, au point que l'une mène à l'autre. Dans l'actuel système non-aristotélicien, je rejette la structure que présumait Aristote, habituellement connue sous le nom de «métaphysique» (350 av. J.-C. environ), et j'accepte la science moderne (1933) en tant que ma 'métaphysique'. Je rejette dans le système aristotélicien les aspects suivants, d'importance structurelle et sémantique, que j'appellerai postulats et qui constituent les fondements de la fonction-système aristotélicienne : 1) Le postulat de l'unicité de la forme de représentation sujet-prédicat. 2) La 'logique' élémentaliste bi-valente, telle que l'exprime la loi du «tiers exclu». Glossaire, Alfred Korzybski, Une carte n'est pas le territoire http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/glossaire.html 3 sur 19 17/08/10 19:19 3) La confusion inévitable par manque de discrimination entre le «est» d'identité, que je rejette complètement, et le «est» d'attribution, le «est» d'existence, et le «est» utilisé comme verbe auxiliaire. 4) L'élémentalisme, qu'illustre la franche séparation supposée des 'sens' et de l''esprit', du 'percept' et du 'concept', des 'émotions' et de l''intellect', etc. 5) La théorie élémentaliste de la 'signification'. 6) Le postulat élémentaliste de la relation bi-valente 'cause-effet'. 7) La théorie élémentaliste des définitions, qui méconnaît les termes non-définis. 8) La théorie tri-dimensionnelle des prépositions et du langage. 9) La supposition de la validité universelle de la grammaire. 10) La préférence pour les méthodes intensionnelles. 11) La définition additive et élémentaliste de l''homme'. Cette liste n'est pas exhaustive mais suffit pour mon dessein et pour orientation. Je rejette totalement l'emploi du «est» d'identité, parce que l'identité ne s'observe jamais dans ce monde, et j'invente des méthodes pour permettre ce rejet. Je fonde entièrement la fonction-système et le système non-aristotéliciens sur des prémisses négatives de type «n'est pas», qui ne peuvent être réfutées sans qu'on produise des données impossibles à fournir, et ainsi j'accepte la 'différence', la 'différenciation', etc. comme éléments fondamentaux. J'accepte les relations, la structure, et l'ordre comme éléments fondamentaux. J'accepte la «logique de probabilité», plus générale et structurellement mieux adaptée, de L/ukasiewicz et Tarski, qui devient dans mon système non-élémentaliste une sémantique infini-valente [...]. J'accepte la forme de représentation fonctionnelle chaque fois que possible. J'introduis le principe de non-élémentalisme que j'applique constamment, ce qui conduit à: (a) Une théorie non-élémentaliste des significations; (b) Une théorie non-élémentaliste des définitions fondée sur des termes non-définis; (c) Une théorie psycho- physiologique des réactions sémantiques. J'accepte l'individualité absolue des événements aux niveaux objectifs in-dicibles, ce qui impose de conclure Glossaire, Alfred Korzybski, Une carte n'est pas le territoire http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/glossaire.html 4 sur 19 17/08/10 19:19 que tous les énoncés à leur propos sont seulement probables à divers degrés, en introduisant un principe général d'incertitude dans tous les énoncés. J'accepte l''existence uploads/Philosophie/ ire-alfred-korzybski-une-carte-n-x27-est-pas-le-territoire.pdf
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- Publié le Jul 21, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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