Kant et le problème de la métaphysique Auteur Martin Heidegger Pays Allemagne G

Kant et le problème de la métaphysique Auteur Martin Heidegger Pays Allemagne Genre philosophie Titre Kant und das Problem der Metaphysik Éditeur Vittorio Klostermann 1965 Lieu de parution Franfurt/M Traducteur Alphonse de Waelhens et Walter Biemel Éditeur Gallimard Collection TEL Date de parution 1981 Nombre de pages 308 Kant et le problème de la métaphysique Le livre de Martin Heidegger intitulé Kant et le problème de la métaphysique, publié en 1929, appelé aussi le Kantbuch , en vue d'interpréter l'œuvre de Kant, la Critique de la raison pure ne fait pas double emploi avec les deux autres livres consacrés à ce philosophe : Interprétation phénoménologique de la Critique de la raison pure de Kant tiré d'un cours, professé à Marbourg en 1927-1928 , publié en français en 1982 et Qu'est-ce qu'une chose? de 1962. Le Kantbuch de 1929, s'oriente dès sa première phrase vers la recherche d'un fondement à la Métaphysique , dans une interprétation contraire à celle des autres interprètes qui ne voient dans la Critique... qu'une « Théorie de la connaissance ». Les traducteurs, Walter Biemel et Alphonse De Waelhens, ne cachent pas, que dans ce corps à corps avec l'œuvre de Kant, l'auteur a privilégié tout ce qui pouvait conforter sa propre pensée . Heidegger dit lui-même précisément que cette interprétation de la Critique permet de rendre plus accessible la première partie de son propre ouvrage, Être et Temps . Le compte rendu de ce livre difficile essaiera de se tenir au plus près du contenu de l'ample introduction que nous devons aux deux traducteurs et interprètes de l'œuvre en français, Walter Biemel et Alphonse De Waelhens . L'écriture de ce véritable traité serait venu « pallier le retard de la seconde partie d' Être et Temps » . Dans cet ouvrage contrairement à l'opinion de l'époque, Heidegger estime que Kant n'aurait pas, avec la Critique... détrôné la métaphysique, mais qu'il l'aurait, au contraire réhabilitée, en consolidant son fondement, par un examen critique des bases de la Raison, pour comprendre ses possibilités et de ses limites , c'est cette recherche des bases qu'Heidegger appellera « Ontologie fondamentale ». Rappelons que la métaphysique est, selon Kant, la science qui contient les premiers fondements de ce que saisit le savoir humain. « Elle est science des principes de l'étant et non pas des principes de la connaissance » écrit Heidegger qui insiste sur ce point « Résolument phénoménologique cette interprétation de Kant diffère de tous les « retours à Kant » qui ont occupé le denier tiers du xixe siècle » . Ainsi la recherche du « fondement de la Métaphysique » ne sera efficace et authentique , que si elle le dévoile dans son apparition concrète conformément à la « nature de l'homme ». 1 N 1 2,N 2 3 4 Projet du livre 1 5 6 7 N 3 Première de couverture de la Kritik der reinen Vernunft, 1781 Ce livre, selon ses deux traducteurs et interprètes, se présente comme un cours qui se développe selon une structure précise à savoir : 1. Une première section qui montre pourquoi la recherche d'un fondement pour la Métaphysique prend la forme d'une Critique de la raison pure. Est pure pour Kant une connaissance à laquelle n'est mêlé rien d'étranger, c'est-à-dire lorsque l'on n'y trouve aucune expérience ou sensation et « qu'elle est possible complètement a priori » . 2. Une deuxième section qui décrit comment à partir de la Critique s'esquisse un mouvement visant à dévoiler ce fondement. 3. La troisième section parcourt les conditions de possibilité de rencontre de l'étant. 4. La quatrième partie sera consacrée au schématisme. Cette « appropriation » heideggérienne de la Critique de la raison pure, en dépit de sa « violence interprétative » permet, à la fois, de préciser et de clarifier la pensée heideggérienne de l’être, tout en exhibant une dimension souterraine et méconnue dans l’œuvre majeure de Kant Si on étudie l'histoire de la métaphysique, ce rapport ne va pas de soi, parce que la métaphysique qui se disait science de l'être s'est en fait développée, depuis Aristote comme science de l'étant comme tel et de l'étant en totalité ou le « tout du monde » , si bien qu'en vertu de la conception chrétienne du monde, Dieu est devenu fondement, l'homme son image et sa créature. De plus, dans cette conception où l'homme est entièrement séparé de la nature, la métaphysique se trouve divisée en trois parties , une théologie naturelle, une psychologie ou science de l'homme, et une cosmologie comme science de la nature rendant plus difficile l'instauration d'un seul et même fondement. S'agissant de la méthode, la métaphysique a cherché traditionnellement à s'inspirer des sciences exactes et notamment à l'exemple des mathématiques à devenir une science de pure raison. L'opposition de Kant à la métaphysique dogmatique ne signifie pas une opposition à toute espèce de métaphysique. Constatant que la métaphysique s'interroge sur l'étant et que l'homme possède une « disposition naturelle » à se saisir des objets, à les comprendre, Kant s'interroge « sur ce qui permet à cet objet de se manifester à nous ». En concentrant son attention sur la relation possible qui lie l'objet à l'homme Kant est amené à étudier le comportement de l'homme à l'égard de l'étant en tant que tel à sa disposition mais aussi vis-à-vis de l'« étant tout entier ». Or s'agissant du sens de l'« étant tout entier », ou de la saisie d'un étant quelconque, en soi, en tant qu'il « est », l'expérience concrète se trouve toujours précédée d'une connaissance préalable, autrement dit, l'expérience concrète est précédée d'un savoir ontologique concernant l'être en général sans lequel il n'y aurait aucune connaissance possible. « Dans toutes les sciences quelque chose est établi à propos des objets avant que ceux-ci nous soient donnés et c'est cet établissement apriorique, c'est-à-dire, libre d'expérience (accompli avant toute expérience) qui permet seulement que ces objets puissent nous être donnés comme ce Mouvement d'ensemble 8 9 Rapport entre fondement et Critique de la Raison 10 qu'ils sont », écrit Heidegger . S'il y a dépendance de l'objet empirique, il s'agit donc d'une « dépendance vis-à-vis de la « connaissance ontologique » qui permettra que dans l'ordre empirique objet et connaissance puissent se mesurer l'un l'autre » . La préséance de la connaissance « ontologique » constitue pour Heidegger le sens authentique de la « Révolution copernicienne » dans le domaine philosophique que l'on attribue à Kant. Kant expose que la connaissance se développe dans les « jugements synthétiques a priori », jugements qui apportent un élément nouveau et dont la fonction selon Heidegger va être d'informer le jugement de l'être de l'étant. À ce stade la question de « la possibilité de la connaissance ontologique devient le problème de l'essence du jugement synthétique »(p=74). Kant place dans la « Raison pure » les principes qui servent à connaître quelque chose a priori . C'est pourquoi le problème de la connaissance ontologique (savoir ce qu'une chose est, en tant qu'elle est) ressort d'une Critique de la Raison pure dont la tâche sera de comprendre la nature de la synthèse a priori qu rend possible la relation empirique et lui fournit son horizon potentiel. Après avoir dans un premier chapitre de cette section circonscrit le champ d'investigation et le mode de dévoilement du fondement, Heidegger discerne, dans un deuxième chapitre, de la Critique..., un mouvement en cinq étapes distinctes conduisant à l'instauration de ce fondement. Les traducteurs et interprètes, Walter Biemel et Alphonse De Waelhens, sans reprendre le détail de ces cinq étapes axent leur commentaire sur les points suivants : Le point de départ n'est plus comme dans la tradition rationaliste une pensée et une connaissance ouverts de plein droit à l'absolu qui ne leur serait interdit que par accident et par l'effet d'une limitation qui n'est pas de leur fait, mais dans leur caractère fini accepté comme structure positive. « Heidegger démontre sur la foi des textes que la pensée n'est pas chez Kant, une faculté de connaissance autonome mais qu'elle est de soi au service de l'intuition ». Or notre connaissance dépend d'une intuition, exclusivement réceptrice, qui se rapporte à un objet existant, qu'elle est donc non créatrice et finie, insiste particulièrement Kant . Le rôle de la pensée est subordonné par rapport à l'intuition. Ainsi « La pensée ne représente pas le général pour lui-même, son objet par exemple n'est pas l'humanité de Jean en elle-même, mais seulement cette humanité en tant qu'elle met en lumière ce que l'intuition appréhende de commun avec Pierre, et Jacques ». Par ailleurs, on conçoit que l'étant-phénomène qui vient combler l'intuition réceptive se manifeste « conformément au mode et à la portée du pouvoir de réceptivité et de détermination dont dispose la connaissance » (p=92). Il apparaît que la connaissance n'est possible que sur la base d'une connaissance préalable de la structure ontologique de cet étant qui le constitue comme « étant ». Il y a donc « préséance » de la connaissance ontologique . Or uploads/Philosophie/ kant-et-le-probleme-de-la-metaphysique 1 .pdf

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