L'État la Société Philosopher, c’est avant tout savoir questionner, construire

L'État la Société Philosopher, c’est avant tout savoir questionner, construire un raisonnement, et penser par soi-même… Par une approche originale, L’Apprenti Philosophe vous ini- tie à cette démarche à travers les grands thèmes du programme. Voici donc, pour s’interroger sur l’État et la société : G Des dialogues entre un « maître » et un « apprenti philosophe », qui dégagent les problématiques essentielles et les erreurs à éviter. G Des citations, un résumé, et les définitions des notions à connaître, après chaque dialogue. G Dans une seconde partie, des textes d’auteurs, associés aux différentes problématiques, pour approfondir la réflexion. En prolongement du cours, ou pour préparer un devoir : L’Apprenti Philosophe, un outil original pour apprendre à penser par soi-même et réussir en philosophie ! Titres déjà parus : G La conscience, l’inconscient et le sujet G L’art et le beau G L’opinion, la connaissance et la vérité G L’État et la société G La raison et le sensible G Liberté et déterminisme L’État et la Société ISBN 2 09 184481-0 - :HSMATB=]YY]V\: L’ État et la Société Oscar Brenifier Docteur en Philosophie et formateur (ateliers de philosophie et philosophie pour enfants) Joël Coclès Professeur certifié de Philosophie en Terminale Marc Amiot Professeur certifié de Philosophie en Terminale Isabelle Millon Documentaliste Collection dirigée par Oscar Brenifier Avant-propos Notre choix : la pratique philosophique Ce guide d’initiation au philosopher s’adresse plus particuliè- rement aux élèves de Terminale, ainsi qu’aux adultes désireux de s’initier à la philosophie. Son choix est d’être avant tout une pratique philosophique, c’est-à-dire un exercice de questionne- ment, une construction visible de la pensée. Il part du principe que philosopher est un acte on ne peut plus naturel, même si de nombreux obstacles entravent ce processus – des habitudes déjà bien ancrées, induisant une certaine complaisance, qui nous font prendre pour acquises et certaines des opinions glanées ici ou là : à la télévision, à la maison, voire dans un cours. Pensées toutes faites qu’il ne nous viendrait plus à l’idée d’interroger, ne serait-ce qu’un bref instant. Nous proposons donc un dialogue, échange entre Victor et son amie philosophe, dialogue censé être celui de l’élève avec lui-même. C’est l’outil avec lequel, en même temps que Victor, vous pourrez vous entraîner à philosopher. Victor doit apprendre à s’interroger, pour penser par lui-même ; il doit installer en sa propre démarche le réflexe de mise à l’épreuve des idées, et à partir de ses propres idées, apprendre à formuler des questions, à profiter de ses intuitions mais aussi de ses erreurs. Ses tâtonne- ments et ses difficultés l’amèneront à comprendre ce qui consti- tue la démarche philosophique. Des commentaires insérés dans les dialogues explicitent les problèmes typiques de l’apprentissage de la pensée philoso- phique et mettent en valeur diverses solutions apportées. Des citations d’auteurs soutiennent ou contredisent les propos énon- cés. Un certain nombre de grandes questions sur le thème à trai- ter – les problématiques –, recensées en marge au fil du dia- logue, vous aideront à travailler les idées. Une sélection de textes classiques, dont chacun est suivi de trois questions de compré- hension, vous permettra de préciser et d’approfondir la réflexion. Notre objectif est bien que l’apprenti s’entraîne à élaborer une pensée philosophique, en se confrontant à lui-même et aux autres. Nous remercions Emmanuel Gross pour son aide précieuse, ainsi que André Delaperrière pour sa contribution à cet ouvrage. Responsabilité éditoriale : Christine Jocz Édition : Christine Grall Correction : Jean Pencréac’h Conception graphique : Marc et Yvette Coordination artistique : Thierry Méléard Fabrication : Jacque Lannoy Photocomposition : CGI © Nathan/VUEF 2002 - ISBN 2.09.184481-0 VICTOR – J’ai vu un vieux film à la télévision l’autre jour : Le Bigame. HÉLOÏSE – Ah bon ? VICTOR – Tu vas comprendre tout de suite pourquoi j’en parle. Un homme était condamné pour bigamie. Son avocat expliquait au juge que s’il avait eu les mêmes relations avec deux femmes sans se marier, on n’aurait pas pu le condamner. Ses deux femmes ne voulaient pas le poursuivre en justice. Or je me demande de quel droit l’État se mêle de morale, puisqu’il s’agit là uniquement de la vie privée des citoyens. L’exemple cité sert à s’interroger sur le rapport entre « État » et « morale ». HÉLOÏSE – Que répondre ? VICTOR – Ce que je viens de dire : la morale relève de l’opinion, ça ne regarde pas la justice ni l’État. HÉLOÏSE – Comment cela ? VICTOR – Évidemment ! La morale est subjective, c’est une affaire privée et l’État s’occupe de ce qui est public, il ne s’occupe ni de ce qui est privé, ni de morale. Si on confond le public et le privé, l’État abuse nécessairement de son pouvoir. ¨ CITATIONS 1 ET 2 L’idée d’une opposition radicale entre « public » et « privé » en ce qui concerne « l’État » demande à être explicitée ou justifiée. HÉLOÏSE – Sur quoi portent les problèmes de justice ? VICTOR – Sur le fait de se défendre contre ceux qui vous font du mal. Si on vous vole, si on vous frappe, si on vous assassine. L’État est là pour nous protéger des autres. HÉLOÏSE – Qui se défend ici ? VICTOR – Les victimes ! Elles portent plainte, elles pour- suivent en justice. Celui qui est « assassiné » ne peut plus agir contre son agresseur. Ce problème particulier, identifié, aurait pu servir de base à un développement intéressant. 63 7 État et morale Exemple analysé Fausse évidence Paralogisme Problématique 6 : L’État doit-il obéir à la morale ? (texte p. 87) Problématiques 19, 21, 23, 25 Problématiques 5 et 6 Il n’est pas bien nécessaire qu’un prince les [bonnes qualités] possède toutes, mais il l’est nécessaire qu’il paraisse les avoir. J’ose même dire que s’il les avait effectivement, et s’il les mon- trait toujours dans sa conduite, elles pourraient lui nuire, au lieu qu’il lui est toujours utile d’en avoir l’apparence. Il lui est tou- jours bon, par exemple, de paraître clément, fidèle, humain, religieux, sincère ; il l’est même d’être tout cela en réalité : mais il faut en même temps qu’il soit assez maître de lui pour pou- voir en savoir au besoin montrer les qualités opposées. On doit bien comprendre qu’il n’est pas possible à un prince, et surtout à un prince nouveau, d’observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont réputés gens de bien, et qu’il est souvent obligé, pour maintenir l’État, d’agir contre l’huma- nité, contre la charité, contre la religion même. Il faut donc qu’il ait l’esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon Machiavel Le Prince (1513), chap. XVIII, trad. J.-V. Périès, coll. « Les Intégrales de Philo », © Éditions Nathan, 1998, pp. 96-97. Problématique 6 L’État doit-il obéir à la morale ? que le vent et les accidents de la fortune le commandent : il faut que […] il ne s’écarte pas à la voie du bien, mais qu’au besoin il sache entrer dans celle du mal. Il doit aussi prendre grand soin de ne pas laisser échapper une seule parole qui ne respire les cinq qualités que je viens de nommer ; en sorte qu’à le voir et à l’entendre on le croie tout plein de douceur, de sincérité, d’humanité, d’honneur, et princi- palement de religion […] : car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, tous étant à portée de voir, et peu de toucher. Tout le monde voit ce que vous parais- sez ; peu connaissent à fond ce que vous êtes, et ce petit nombre n’osera point s’élever contre l’opinion de la majorité, soutenue encore par la majesté du pouvoir souverain. Au surplus, dans les actions des hommes, et surtout des princes, qui ne peuvent être scrutées devant un tribunal, ce que l’on considère, c’est le résultat. Que le prince songe donc uni- quement à conserver sa vie et son État : s’il y réussit, tous les moyens qu’il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde. Le vulgaire est toujours séduit par l’apparence et par l’événement : et le vulgaire ne fait-il pas le monde ? P Avez-vous compris l’essentiel ? 1 Pourquoi le prince doit-il se tenir à l’écart de la morale ? 2 Pourquoi doit-il néanmoins paraître vertueux ? 3 Pourquoi le peuple accepte-t-il l’immoralité du prince ? L’Apprenti Philosophe comprend deux grandes parties, Dialogues et Textes, qui constituent deux modes d’entrée possibles dans l’ouvrage. Les Listes finales offrent une troisième possibilité. Renvoi à l’une des citations énoncées à la fin du dialogue. Elles confirment ou contredisent ce qui est exprimé. Remarques méthodologiques Identification d’une erreur méthodologique (obstacle). Identification du traitement réussi d’un obstacle (résolution). Les listes finales Elles vous permettront de circuler dans l’ouvrage pour réfléchir à une problématique, préciser un concept ou acquérir un point de méthode. Les dialogues Ils vous aideront à élaborer et à reconnaître les problématiques. Texte classique proposant une réflexion en laison avec uploads/Philosophie/ l-etat-et-la-societe.pdf

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