L’exemplarité en philosophie et spiritualité L’exemplarité en philosophie : pou
L’exemplarité en philosophie et spiritualité L’exemplarité en philosophie : pourquoi et comment donner l’exemple ? Qu’est-ce que la force de l’exemple ? L’exemplarité concerne le comportement de l’individu qui est cité en référence, modèle ou exemple. On parle de caractère, de conduite ou de comportement exemplaires, c’est-à-dire considérés comme sages et vertueux. L’exemplarité concerne les actes plutôt que le discours. La constance, la discrétion, la retenue, la prudence, l’humilité, la probité, la tempérance, le courage, la bienveillance ou encore l’impartialité peuvent être considérés comme des comportements exemplaires. L’exemplarité est un concept qui s’applique à tout individu, et particulièrement aux dirigeants politiques et aux dépositaires de l’autorité. Ceux-ci, en se montrant exemplaires, peuvent accroître leur crédibilité et leur influence. Pour Confucius et Lao-Tseu, l’exemplarité est un mode de gouvernement plus efficace que le conflit ou la contrainte. Une leçon que certains gouvernants semblent avoir oubliée, préférant le « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Tentons d’aborder l’exemplarité en philosophie. L’exemplarité : la voie de l’exigence. L’exemplarité touche à l’éthique, c’est-à-dire à la branche morale de la philosophie. Pourtant, la philosophie occidentale évoque rarement l’exemplarité, sans doute parce qu’il s’agit d’un concept flou. En effet, l’exemplarité n’est pas une valeur absolue, mais une simple illustration (ou mise en pratique) de valeurs idéales. Pourtant, nous allons voir que l’exemplarité est l’une des voies qui mènent à la sagesse. C’est une voie exigeante en ce sens qu’elle implique de se confronter à soi-même, aux autres et aux réalités du monde : c’est une démarche pratique plutôt que théorique. L’exemplarité implique de savoir traverser les épreuves et l’adversité. Elle oblige à composer avec le réel, et à ce titre elle est indissociable de l’expérience. L’homme qui se veut exemplaire se met lui-même en danger. Il tente, il ouvre la voie ; il montre ce qu’il est possible de faire. Il prend le risque de se tromper et d’échouer. Il s’oblige à laisser de côté son égoïsme, son orgueil et son ambition. Il renonce à imposer ses choix par la force ; il cherche à comprendre et à avancer plutôt qu’à juger. On le voit, l’homme exemplaire se place dans une logique de progrès et de recherche, une quête jamais achevée. L’exemplarité est un voyage qui nécessite connaissance de soi, maîtrise, patience, remise en cause, abnégation et sacrifice. L’exemplarité est en réalité un don fait aux autres, c’est une démarche fraternelle. Dans les faits, l’exemplarité est rarement atteignable. Pour preuve, il est difficile d’établir une liste consensuelle d’hommes célèbres « exemplaires ». Remarquons que les noms les plus cités concernent des personnes décédées ou qui ont été assassinées, ce qui renvoie là encore à l’idée de sacrifice. Remarque : Le poème If (« Si ») de Rudyard Kipling décrit les caractéristiques de l’homme exemplaire. L’exemplarité pour Confucius et Lao-Tseu : le meilleur mode de gouvernement. En politique, l’exemplarité est une alternative à la morale imposée, au conflit, à la confrontation et aux débats stériles. Elle est un moyen de rallier les gens à soi sans leur imposer quoi que ce soit, sans leur faire de reproche, sans même tenter de les convaincre par le discours. Par ailleurs, l’exemplarité constitue une sorte de preuve par les actes : preuve d’un comportement désintéressé, au service des autres et de l’intérêt général. Pour Confucius (551-479 avant J.C.), l’harmonie et la paix dans la société ne peuvent être atteints que par l’exemplarité de ses dirigeants. Pour lui, la force de l’exemple est bien plus efficace que la peur de la loi et de la sanction : Gouverné par la loi, l’homme tend seulement à éviter le châtiment. Gouverné par le bon exemple, il devient vertueux. Confucius De même, Lao-Tseu (fondateur du taoïsme, VIème siècle avant J.C.) considère que les gouvernants doivent donner l’exemple plutôt que de commander ou d’exiger : Quand la volonté de pouvoir domine, plus grands sont les idéaux, plus petits sont les résultats. Essaie de rendre les gens heureux, et tu poses les fondements de la misère. Essaie de rendre les gens vertueux, et tu poses les fondements du vice. Ainsi, le Maître se contente de servir d’exemple et de ne pas imposer sa volonté. Il est pointu, mais ne perce pas. Direct, mais souple. Radieux, sans éblouir. Tao Te King 58 Le Maître ne parle pas, il agit. Tao Te King 17 Pour Lao-Tseu, le bon dirigeant est celui qui se conforme au tao (« la voie ») : il s’inscrit dans l’ordre des choses, il n’impose rien, il se contente d’incarner la voie juste qui mène à l’harmonie. uploads/Philosophie/ l-x27-exemplarite.pdf
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- Publié le Nov 15, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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