LA TECHNIQUE DU TAO – Texte 5 Nous voici à une croisée des chemins. Nous vous a

LA TECHNIQUE DU TAO – Texte 5 Nous voici à une croisée des chemins. Nous vous avons, à la fin de notre 4ème texte, posé cette question insidieuse : « que préféreriez-vous être : sage, riche, etc. ». Nous n’avons pas encore les résultats de ce petit « référendum », mais d’ores et déjà nous pouvons dire que « bonne santé » remporte la majorité absolue, suivie par riche et sage, etc. » ami avec tout le monde » étant nettement en dernière position. Puisque nous parlons de référendum, établissant ainsi un parallélisme avec la vie politique, continuons sur notre lancée et demandons-nous avec qui -au cas où il n’aurait pas eu la majorité absolue, le candidat « bonne santé » se serait « apparenté » pour continuer à employer la phraséologie parlementaire. Les trois derniers candidats, représentant vraiment trop peu d’électeurs, sont exclus d’emblée. Restent « riche et sage ». Qui, de ces deux-là, sera le partenaire idéal du leader « bonne santé » ? Ce sera « sage », répondront beaucoup, influencés, consciemment ou non, par l’adage latin : un esprit sain dans un corps sain. Permettez-nous de discuter cette opinion. La santé physique, nous sommes bien d’accord, est le premier des biens de ce monde. Tout va bien quand on a la santé, dit le proverbe. La santé permet bien des choses et elle est parfois, mais non toujours, un appoint dans une quête spirituelle. Un homme en bonne santé est plus facilement bon qu’un malade, mais il ne l’est pas forcément et certaines brutes sauvages ont une santé de fer. Mais, plus que tout, une bonne santé permet de gagner aisément sa vie et il est rarissime qu’un valétudinaire gagne beaucoup d’argent sauf s’il possède préalablement une fortune qu’il ne lui reste qu’à faire fructifier. Nous prétendons que l’homme qui désire avant tout la santé, désire aussitôt après, non la sagesse, mais une vie heureuse, « large », aisée… Nous ne portons, en faisant cette constatation, aucun jugement moral. Nous ne disons pas : ceci est mal, mieux vaut essayer de conquérir la sagesse. Nous essayons de vous faire voir clairement en vous-même. Interrogez- vous, vous qui désirez avant toute chose une santé robuste. Si vous faites preuve de franchise à votre égard, vous répondrez : je désire d’abord la santé, puis une vie harmonieuse avec assez d’argent, et puis, sur la fin de mes jours, la sérénité que donne la sagesse. Telle est la véritable graduation de vos désirs. Nous ne désapprouvons pas ce programme. Mais, il vous faut bien comprendre ceci : vous ne pouvez à la fois poursuivre deux buts. Pourquoi ? Laissons le milliardaire G… répondre à notre place. « Gagner beaucoup d’argent ? » dit-il à un journaliste qui l’interrogeait, » c’est simple : il suffit de ne penser qu’à cela ! « Cet homme a raison. Déjà, le fondateur du Christianisme disait : « On ne peut à la fois servir Dieu et Mammon ! » et le philosophe du Tao Souen-Tchen : « Tu ne peux gagner de l’or s’il t’est égal d’en perdre… ». Il n’est pas, direz-vous peut-être, question de viser les trésors fabuleux des grands de ce monde. Ce que je veux, c’est obtenir une vie à la fois heureuse sur le plan matériel et suffisamment « éclairée » sur le plan spirituel. Je ne me soucie pas d’être un second Rockfeller, ni un nouveau Lao-Tseu, mais je voudrais un peu de toutes les qualités qui ont fait de ces hommes, chacun dans leur domaine, ce qu’ils ont été. Or, il n’est pas possible d’acquérir en même temps richesse et sagesse, même modestes. Si le milliardaire en puissance doit, pour atteindre son but, ne penser qu’au seul argent, l’homme aux prétentions plus modestes dans ce domaine doit agir également ainsi car, où commence la fortune ? Où se termine la stricte nécessité ? Il en est de même pour le candidat à la sagesse. Il n’est pas de sagesse petite ou grande. Lorsque cette vertu est recherchée, tout doit être subordonné à cette recherche. Le sage en puissance, lui aussi, ne peut vraiment s’intéresser qu’à une seule chose, car les possibilités humaines sont limitées. Socrate, par exemple s’intéressait seulement à la sagesse. Il négligeait la richesse, même minime. Il négligeait aussi la santé puisqu’il négligea sa vie. S’il s’était évadé comme le lui conseillaient certains de ses disciples, il eut conservé l’une et l’autre. Mais il n’eut pas été un sage, car le sage, supérieur aux circonstances, les accepte sans sourciller. Vous vous demandez sans doute où nous voulons en venir. Vous auriez tort si vous pensiez que nous portons un jugement éthique. Nous ne prétendons pas que tout doit être rejeté qui n’est pas à la recherche de la connaissance, de la sagesse. Il est logique que l’être humain pense d’abord à vivre, simplement. Sans vie, pas de sagesse possible. Et, dans notre monde, pas de vie sans argent. L’homme dont l’esprit est obnubilé par des fins de mois difficiles, de même que celui qui souffre dans sa chair, pense d’abord, et c’est bien normal, à faire disparaître ses difficultés immédiates. Il en est normalement de même de l’homme et de la femme qui connait l’insatisfaction dans le domaine affectif, et également de celui qui est victime de ce qu’il est convenu d’appeler les « complexes ». A tous ceux-là, nous disons : il faut d’abord vous occuper de vos problèmes propres sans penser à autre chose. La sagesse ? Vous pourrez l’obtenir plus tard, mais plus tard seulement. C’est pour cela qu’à partir d’aujourd’hui, après une période de tests qui vous a peut-être semblé longue, vous allez trouver dans l’enseignement des paragraphes ou exercices précédés de la lettre A et qui seront réservés aux seules personnes qui s’intéressent plus que tout à la Connaissance. Ces paragraphes, si vous sentez que vous appartenez à l’autre catégorie de personnes citées ci- dessus, nous vous demandons de ne pas en tenir compte. Agir à l’encontre de ce que nous vous disons là vous serait néfaste. Plus tard, lorsque les temps seront venus, vous retrouverez ces paragraphes ou exercices et vous en tirerez profit. Mais pour l’instant, il est trop tôt. Nous vous demandons dès maintenant de choisir et de vous en tenir pour le moment, au seul objet de votre choix. N’essayez pas d’obtenir à la fois vie facile et connaissance ou vous n’aboutirez à rien de valable. Mais attention : si vous choisissez dans l’immédiat la rude voie de la connaissance, vous ne pourrez revenir en arrière et, comme l’on dit « profiter de la vie ». Il n’est pas possible, à un homme qui approche la sagesse de faire demi-tour et de se livrer à la recherche de l’amour et de l’aisance financière. Par contre, si vous adoptez l’autre voie, vous réservez l’avenir. Mais il vous faut avancer sans regarder ce qui se passe sur l’autre, sans aller de l’une à l’autre, sans tergiverser. Peut-être, sûrement même, est-il parmi vous des personnes qui sont indécises sur la nature de leurs aspirations réelles. A ces personnes, nous proposons ce dernier test, qu’elles s’infligeront elles-mêmes. Il permet d’établir un véritable critère. Lisez les deux phrases qui vont suivre. Elles n’émanent pas d’un sage du Tao mais d’un français, éminent spécialiste du Zen, doctrine apparentée à la nôtre : la doctrine Hubert Benoît. Ce dernier écrit : « Il est capital de comprendre cette distinction entre Acceptation et Résignation. Accepter, accepter vraiment une situation, c’est penser et sentir avec tout son être que, eût-on la faculté de la modifier, on ne le ferait pas, on n’aurait aucune raison de le faire… ». Nous précisons que le contexte de l’oeuvre permet de comprendre qu’il s’agit de n’importe quelle situation, même la plus catastrophique. Lisez et relisez ces deux phrases. Etes-vous prêt à vous dire d’accord avec elles, du moins théoriquement ? Aimeriez-vous, plus que tout au monde, accepter sans émoi n’importe quelle situation ? (Accepter et non subir avec résignation) – participer à l’être du monde sans désirer y changer quoi que ce soit ? Si oui, vous êtes mûr pour accéder à la sagesse telle que nous la comprenons – car il est d’autres voies, elles aussi très valables et qui n’interdisent pas l’Espoir. Si non, et quelle que soit votre perfection morale, vous désirez désirer et nos paragraphes marqués A, ne vous conviennent pas. Pas encore. Nous tenons, avant d’aller plus loin, à présenter nos excuses à certaines personnes qui veulent bien suivre notre enseignement et qui sont spirituellement très avancées. Ces personnes ne peuvent accepter le genre de philosophie se dégageant des deux phrases citées plus haut ; leur formation spirituelle s’y oppose. Pour ces personnes, qui sont, par leurs connaissances, mieux à même que d’autres d’apprécier et de comprendre, nous allons essayer d’expliquer en termes aussi clairs que possible, en quoi consiste l’obtention de ce que nous appelons « éveil ». Ayant compris cela, elles saisiront pleinement la nécessité qui s’impose à nous de cultiver, uploads/Philosophie/ la-technique-du-tao-texte-5-pdf.pdf

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