LES REPERES PHILOSOPHIQUES (Lexique réalisé grâce aux ressources du site de l’I
LES REPERES PHILOSOPHIQUES (Lexique réalisé grâce aux ressources du site de l’Inspection Académique de Grenoble et du Manuel de Philosophie dirigé par Laurence Hansen-Løve pour les éditions Belin) 1. ABSOLU/RELATIF Etymologie : Absolu > du latin ab solutum : séparé de // Relatif > relatio : en rapport, lié à. Absolu : Est absolu ce qui possède en soi-même sa raison d'être. Est absolu ce qui, par conséquent, est indépendant de l'expérience, ou ne saurait varier en fonction des circonstances. [Ex. : un espace absolu est indépendant des objets qui le composent, un temps absolu des évènements qui s'y déroulent]. Relatif : Est relatif ce qui a sa raison d'être en autre chose et qui, par conséquent, ne se suffit pas à lui- même. Le relatif dépend de telle ou telle relation avec autre chose, cette chose pouvant être regardée comme sa cause. [Ex. : l'enfant a sa raison d'être tel dans ses parents, génétiquement et culturellement, comme l'élève, méthodiquement et intellectuellement, dans le maître]. TEXTE : Hegel, Propédeutique Philosophique : « La réflexion pratique relative. Elle abandonne une inclination, un désir, ou une tendance relatifs et va vers une autre tendance, un autre désir ou une autre inclination, les abandonne à leur tour, et ainsi de suite. Dans la mesure où elle est relative, elle retombe toujours sur une tendance, elle ne se meut jamais que parmi des désirs et ne s'élève point au- dessus de toute cette sphère des tendances. Mais la réflexion pratique absolue s'élève au-dessus de toute cette sphère du fini, c'est-à-dire abandonne la sphère [...] où l'homme est déterminé par la nature et dépend de l'extérieur. (...) » 2. ABSTRAIT/CONCRET Etymologie : Abstrait > du latin abstrahere : retirer, enlever // Concret > concrescere, se solidifier (solide vs. fluide) Abstrait : Est abstrait ce qui est isolé ou encore ce qui a été réduit. Adjectif qui dérive du verbe abstraire : retirer de la réalité un de ses éléments pour le considérer à part. (Cf. la représentation qui réduit ce qu’elle représente à sa présence extérieure et sensible). Concret : est le contraire d’abstrait : le concret désigne la réalité brute — telle qu'elle se présente immédiatement, dans sa totalité, selon les modalités de la perception sensible. TEXTE : Hegel, Propédeutique Philosophique : « Maintenant, si, dans la représentation, on laisse de côté les déterminations d'un objet, c'est ce qu'on appelle abstraire. Il ne reste alors qu'un objet moins déterminé, c'est-à-dire un objet abstrait. Conservé dans la plénitude de ses déterminations, l'objet est dit concret. Si je fais abstraction de toutes les déterminations, il ne me reste que la représentation de l'objet totalement abstrait. Lorsqu'on dit chose, on vise bien quelque réalité déterminée, mais on parle d'une réalité tout à fait indéterminée, car c'est notre pensée qui transforme une chose effective en cette abstraction de simple chose. » 3. EN ACTE/EN PUISSANCE Etymologie : En acte > du latin agere : agir // En puissance > potentia : pouvoir de. En acte : est dit en acte ce qui est accompli et développé toutes ses déterminations. Ainsi est en acte ce qui est effectif, déterminé au regard de ce qui est potentiel, encore indéterminé ou inaccompli. En puissance : Ce qui est en puissance est en devenir, soit en raison du temps nécessaire au plein développement de ses déterminations soit parce que ces déterminations ne sont pas aperçues ou réfléchies. (être indéterminé ici ≠ ne pas subir de détermination, mais ne pas en percevoir ou en accomplir les effets) [ Exemple : Kant, écrit dans les Propos de Pédagogie que « L’homme 1 ne devient homme 2 que par l’éducation. », sachant que l’homme 1 est en puissance ce qu’il sera en acte en tant qu’homme 2 par le biais de l’éducation. ] => La distinction de l'acte et de la puissance est due à Aristote : l'acte se dit de l'être pleinement réalisé par opposition à l'être en devenir. La rose, à son acmè (sommet) est ainsi l'acte de la graine, le savant l'acte de l'élève… TEXTE : Hegel : Propédeutique Philosophique : "La faculté pratique se détermine, absolument parlant, sur un mode intérieur, d'elle-même. Le contenu de ses déterminations lui appartient et elle les reconnaît pour siennes. Or ces déterminations ne sont d'abord qu'intérieures et, par conséquent, séparées de la réalité de l'extériorité, mais elles doivent devenir extérieures et se réaliser. (...)" ; 4. ANALYSE/SYNTHESE Etymologie : Analyse > du Grec, analuein : résoudre // Synthèse > synthesis : rassemblement, action de placer ensemble. Analyse : Opération de décomposition d'un tout en ses éléments, par opposition à la synthèse. Synthèse : Opération de composition ou recomposition du tout par rassemblement de tous ses éléments. En logique, on appelle « proposition analytique » celle dans laquelle l'attribut est nécessairement compris dans le sujet ("Les corps sont étendus") et on appelle « proposition synthétique » celle où l'attribut ajoute quelque chose au sujet ("Ces corps sont en plastique"). TEXTE : Hegel, Propédeutique Philosophique : « La connaissance est, d'une part, analytique, d'autre part, synthétique. (…)La connaissance analytique part d'un concept ou d'une détermination concrète, et ne fait que développer la variété des déterminations simples, immédiates ou identiquement contenues dans ce concept ou dans cette détermination. (…)Au contraire, la connaissance synthétique développe les déterminations d'un tout, qui n'y sont pas immédiatement contenues ni ne découlent identiquement les unes des autres, mais qui ont, l'une à l'égard de l'autre, structure de diversité, et elle montre la nécessité du rapport déterminé qui lie les unes aux autres. » 5. CAUSE/FIN Etymologie : Cause > du latin, causa : cause, mais aussi procès // Fin > finis : terme, point extrême, ce qui est accompli. Cause : se dit du principe ou de l’origine d’un phénomène (Cf. plus bas, et aussi Expliquer/comprendre), comme de la force qui engendre l'effet et se conserve en lui. Fin : se dit du but ou de la raison d'être d'une chose, d'une action ou d'une relation ; par opposition à moyen. Attention ! Vulgairement, cause se dit de ce qui engendre un effet et fin se dit pour terme, ou cessation. Mais à son tour, la fin peut avoir la valeur d’une cause, la conditionner comme telle, quoiqu’elle lui succède au travers de ses effets (pensons au finalisme). Ainsi suppose-ton dans l’antiquité que « Rien n’existe/n’arrive en vain dans la nature » : il y a des fins qui supposent pour se réaliser la succession spécifique de certaines causes et de certains effets… Aristote les appelle des « causes finales ». 6. CONTINGENT/NECESSAIRE/POSSIBLE Etymologie : Contingent > du latin contingere : toucher, ou encore, au sens figuré, arriver par hasard // Nécessaire > necessarius : inéluctable // possible> posse : v. pouvoir. Contingent : Se dit de ce qui arrive « par hasard », mais parfois aussi communément de ce qui peut ou arriver parce que probable. Or, est contingent ce qui peut également être ou ne pas être, ou bien encore être autrement (= indéterminé) ; ce qui n'est déterminé par rien a priori (ainsi l'expression 'futurs contingents' se dit de faits à venir qui résultent de notre libre arbitre). S'oppose à Nécessaire : qui ne peut être autrement, ou ne peut pas ne pas se produire (= déterminé). Mais se distingue du Possible : ce qui n'est pas, mais peut l'être (ou le devenir). Possible équivaut ici à logique : non contradictoire (en soi, avec les lois de la nature, avec les lois naturelles connues de celui qui s'exprime). [On prendra pour exemple le déterminisme absolu de Laplace : tout ce qui arrive dans le monde arrive nécessairement, donc sans contingence. Je lance trois dés, leur distribution finale est le résultat d’une concaténation causale que je ne peux atteindre parce que je ne possède pas la connaissance infinie des données physiques qui sont engagées. Mais cette déterminisme absolu ouvre sur un probabilisme, un calcul des possibles (la probabilité de faire 6 avec un dé est égale au nombre de cas favorables, soit 1 puisqu’il n’y a qu’une face 6 ; nombre de cas divisé par le nombre de cas possibles, soit 6 puisqu’il y a six faces)] 7. CROIRE/SAVOIR Etymologie : Croire > Latin credere // Savoir > sapere : avoir de la saveur, de la pénétration, et par extension comprendre. Croire : équivaut à tenir pour vrai ce dont on ne détient pas la preuve, par opposition à ce dont on peut faire la démonstration (savoir). Mais il y a un sens fort et un sens faible du verbe croire : on peut soit entretenir une opinion fondée sur une simple probabilité ou certitude indémontrable fondée sur l'autorité, la coutume ou la facilité, ou connaître sur le seul mais inébranlable fondement de mon sentiment (la foi). Savoir : connaissance rationnelle fondée sur les principes de la logique et les lois de la nature [science], ou l’habileté technique [savoir-faire en un art, un métier ou un sport]. Le savoir est une connaissance relative à la raison théorique, pouvant être démontrée par uploads/Philosophie/ les-reperes-philosophiques.pdf
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- Publié le Oct 14, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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