1 Linguistique générale et comparée Linguistique générale et comparée Objectifs
1 Linguistique générale et comparée Linguistique générale et comparée Objectifs : 1) remettre de l’ordre dans les connaissances linguistiques et autres concepts acquis ; perspective diachronique de ces idées. Construction de la disciplines, les grandes écoles, etc. « Histoire de la discipline » 2) linguistique générale et comparée : outils pour le futur traducteur ; travail sur la diversité des langues 3) mouvement contraire : malgré la diversité, il existe des éléments communs à toutes les langues Ouvrages de référence : « 100 fiches pour comprendre la linguistique » => à acheter si possible ! « Grandes théories de la linguistiques » (Siouffi et Van Raemdonck) « … » (collection Quadrige) - Olivier Soutet 2 Linguistique générale et comparée Introduction 1) Définition : Pour obtenir une définition de la linguistique, il faut partir de l’opposition entre grammaire et linguistique. Définition de « grammaire » dans le Robert : - 1. Jusqu’au 19e et dans le langage courant, c’est l’ensemble des règles à suivre pour écrire et parler correctement une langue => définition de la grammaire au sens strict - 2. Étude systématique des éléments constitutifs d’une langue : son, mot, forme, procédé => définition de la grammaire qui définit le mieux ce qu’est la linguistique La grammaire est une discipline normative et la linguistique descriptive et explicative. L’approche du linguiste par rapport à la langue est scientifique. En linguistique, on adopte donc la démarche scientifique : on recherche des explications globales, étude objective de la langue dans ses différents composants. Son => phonologie ; Forme => morphologie ; Mots => lexicologie ; Procédés => syntaxe Dans les termes, parfois « grammaire » sera utilisé à la place de « linguistique ». Au 19e, la linguistique n’existait pas encore et s’appelait donc « grammaire comparée » (ce nom reste parfois encore aujourd’hui). Ces deux termes s’opposent surtout dans le monde francophone. 2) Linguistique générale : À la fin du 19e siècle, ambition nouvelle de la part des linguistes de saisir la nature du langage dans son ensemble de façon théorique. On ne se contente plus d’étudier et comparer les langues : on veut une seule théorie malgré la diversité. Il existe alors de nombreuses écoles de pensée différentes. 3) Linguistique comparée (= « grammaire comparée », pour des raisons historiques) : Branche de la langue qui se fonde sur l’idée qu’il existe des similitudes entre différentes langues et qui sont systématiques => regroupement en grandes familles de langues. I. Petite histoire des idées linguistiques A. Avant le 19e siècle (/ !\ ne pas savoir restituer tous les noms et toutes les dates, encore moins les œuvres. Retenir les grandes idées et les grands concepts dans une perspective historique) 3 Linguistique générale et comparée Antiquité : Il existait de grands mythes qui tentaient d’expliquer comment le langage est apparu. Les Grecs avaient une façon abstraite d’interpréter le langage. Ex : à l’époque, on se posait des questions qui reviendront au 20e ; Platon a écrit un dialogue appelé « Le Cratyle » où Cratyle et Hermogène discutent de la nature du langage. Pour Cratyle, la substance profonde des choses dit se retrouver dans l’aspect des mots. Dans le mot, il y aurait une substance qui permet de connaître la chose. Pour Hermogène, le langage est conventionnel, il n’existe pas le lien entre les mots et les choses. La solution de Platon : le langage est une création humaine qui est de ce fait conventionnelle mais qui découle de l’essence des choses. C’est donc conventionnel mais pas tout à fait libre. Ce débat revient au 20e et dans toute l’histoire de la linguistique, notamment chez Saussure dans le rapport entre signifiant (arbitraire, conventionnel) et signifié. La pensée et le langage sont deux choses liées, à la limite c’est la même chose. D’ailleurs, le terme qui désigne ces deux concepts est le même (« logos »). C’est aussi durant l’Antiquité que les premières tentatives d’écriture de grammaires ont commencé (ex : Denis le Thrace) Les romains, eux, abordaient la grammaire en tant que discipline. De véritables grammaires se développent ; l’attitude romaine est différente de celle des Grecs qui était abstraite et philosophique. Leur objectif est rhétorique et leur réflexion pratique : « quelles sont les réflexions qui mènent à un discours efficace ? » Ex : Pricien (au 5e siècle après JC) Moyen-Âge : Dans les mondes chrétien et arabe, les liens entre le langage et la philosophie restent assez forts. Dans le monde arabe, l’étude du langage est liée à l’étude du Coran, ainsi qu’à la réflexion pour le comprendre. Quelle est la valeur de l’énoncé pour celui qui le reçoit ? On s’intéresse à l’acte de langage. Est-ce une déclaration ou ceci implique-t-il une action ? On réfléchit à la logique du langage. Dans le monde chrétien, les préoccupations philosophiques dominent => la grammaire a une nature spéculative : concept où l’on considère que les mortels ne peuvent avoir une connaissance directe du monde et en étudiant le langage nous allons peut-être pouvoir découvrir l’essence du monde et avoir une connaissance meilleure de celui-ci. Cette époque voit aussi l’essor des gravures dans les deux mondes. Les arabes accordent une attention très particulière à l’écriture et de là à la morphologie. Notions de radical (racine) et flexion (désinence) viennent des grammairiens arabes. 4 Linguistique générale et comparée Les études de l’époque portent toutes sur le latin, un véritable mépris existe envers les autres langues qui ne sont pas « grammaticales ». Différents alphabets voient le jour pour permettre l’écriture des langues dites « barbares » (ex : le cyrillique au 10e siècle). Dante va défendre la valeur des langues vulgaires (espagnol, italien, anglais, français, etc.) : on s’y intéresse de plus en plus et on commence à les étudier comme de véritables langues. Âge classique (17e et 18e) : Les grammaires des différentes langues modernes sont écrites en latin (paradoxal). Il n’y a pas d’unification des langues, les gens parlent le dialecte : ce concept de langue unifiée est problématique. Peu à peu, apparaissent des méthodes d’apprentissage des langues. Des concepts grammaticaux modernes apparaissent aussi à cette époque : « grammaires descriptives ». La notion de norme apparaît (comment bien écrire et bien s’exprimer). Parallèlement, on voit aussi un mouvement différent : on se confronte à cette diversité linguistique. Qu’est-ce qui est commun à toutes ces langues ? Ainsi se dessine dans toute l’Europe un mouvement de la « grammaire générale ». Ex : en France, en 1660, « Grammaire de Port-Royal ». Les grammairiens français distinguent une forme profonde identique qui serait le reflet du fonctionnement de l’esprit humain : on revient à une grammaire de type logique (notion de thème et de prédicat qu’il faut mettre en rapport => ex : Marie [= thème] mange une pomme [prédicat : on dit d’elle qu’elle mange une pomme]). On invente de nouvelles étiquettes capables de refléter la réalité grammaticale car le latin est devenu trop savant. De nouvelles classes grammaticales apparaissent. Cet intérêt pour les langues modernes n’exclut pas les réflexions philosophiques sur le langage. La pensée et le langage sont toujours intimement liés. L’origine des langues constitue un nouveau sujet d’intérêt : avant, on avait recours aux mythes. Ex : mythe de Babel => artisans qui travaillaient près de la tour où régnait un gigantisme de nature supérieure, le gigantisme pour se venger des artisans qui avaient fait jesaispasquoi sème la zizanie entre eux en leur attribuant des langues différentes => ils ne se comprennent plus. 18e siècle : Première réflexion scientifique sur les origines de la langue : besoin de communication entre les hommes ? Ressentaient-ils le besoin d’exprimer leurs sentiments ? 5 Linguistique générale et comparée La deuxième réflexion consiste à dire qu’étant donné que les langues sont trop diverses, ne pourrait-on pas créer une langue universelle artificielle hybride ? (aboutissements concrets au 19e avec l’espéranto) B. Le 19e siècle et l’essor de la grammaire historique et comparée Essor de la grammaire historique et comparée. Définition : démarche linguistique qui repose sur une ambition commune, établir une parenté génétique entre différentes langues. Cette parenté génétique entre les différentes langues. Cette parenté ne va pas être émise sur de vagues assomptions mais mise au point à partir de critères démontrables à application universelle. Dans les faits, elle désigne la linguistique du 19e (de 1810 à 1875). Deux grands moments de la linguistique au 19e : 1) parentés entre langues éloignées dans le temps et l’espace 2) à partir de 1864, période de grammaire historique avec un programme explicite qui était de reconstituer en détails l’intervalle qui sépare dans une relation de dépendance une langue fille et une langue mère (cette dernière est supposée être antérieure à la langue fille). Reconstitution : quel aurait pu être l’état de la langue à une période X ? Quels sont les facteurs favorisant l’apparition de cette grammaire historique et comparée ? - Redécouverte de l’histoire nationale des peuples, naissance uploads/Philosophie/ linguistique-generale-et-comparee.pdf
Documents similaires










-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 11, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4161MB