LLIANCE NTER ONASTÈRES A I M Un miroir de la vie monastique pour aujourd’hui Ré

LLIANCE NTER ONASTÈRES A I M Un miroir de la vie monastique pour aujourd’hui Réflexions de l’Équipe internationale de l’AIM sur les défis actuels de la vie monastique Secrétariat de l’AIM 7 rue d’Issy 92170 Vanves - France Tél. : (+33) 01 46 44 60 05 • aim.vanves@wanadoo.fr http://www.aimintl.org BNP Paribas : IBAN : FR76 3000 4008 3600 0042 4286 757 BIC : BNPAFRPPBBT Sommaire Introduction . ............................................................................................................................................... 3 Remarques générales sur le monde et la vie monastique actuelle . ................................................................................................... 5 1) Communauté ..................................................................................................................................... 9 2) Leadership............................................................................................................................................. 12 3) Formation . ............................................................................................................................................. 15 4) Vocations . ............................................................................................................................................... 18 5) Travail ....................................................................................................................................................... 21 6) Stabilité économique et financière . ............................................................................ 24 7)  La place du monastère dans l’Église locale et dans la société . ........................................................................................................................... 27 Conclusion . .................................................................................................................................................. 31 Un miroir de la vie monastique pour aujourd’hui Réflexions de l’Équipe internationale de l’AIM sur les défis actuels de la vie monastique 3 Introduction Ce bref document est issu de discussions informelles entre les membres de l’Équipe internationale de l’AIM, di­ rigée par le père Jean-Pierre Longeat, son président. Les réflexions ici rassemblées sont présentées pour encourager le dialogue au sein de toute communauté, grande ou petite, sur tous les continents et dans les circonstances les plus di­ verses. On y aborde les défis auxquels est confronté le mo­ nachisme bénédictin aujourd’hui. Ce que nous disons peut ne pas refléter, en partie au moins, la situation que vous vi­ vez dans votre pays ou votre région, dans votre communauté ou votre congrégation. Nous espérons toutefois qu’il pourra rendre service pour discerner comment Dieu nous conduit aujourd’hui au souffle de l’Esprit, sur le chemin où le Christ nous appelle à Le suivre à la manière de saint Benoît. Nous proposons ces réflexions avec humilité, comme un tremplin pour aller plus loin. Nous savons que d’autres se penchent sur ces mêmes questions et réalités. L’amour de Dieu est au cœur de la vie monastique. Dieu nous appelle parce qu’Il nous aime, et nous Lui ré­ pondons par amour. C’est cet amour qui nous brûle le cœur et nous permet d’être fidèles et de persévérer au monastère jusqu’à la mort. L’amour de Dieu nous a rassemblés et appelés à former une communauté où nous mettons en pratique nos vœux bénédictins, en cherchant Dieu et en donnant notre vie pour nos frères. Quand on sait que Dieu est amour, tout de­ vient possible pour ceux qui L’aiment. Pour mieux discerner les appels que Dieu nous adresse aujourd’hui, nous pourrions articuler notre réflexion autour de sept thèmes, non exclusifs l’un de l’autre mais plutôt in­ terconnectés et intimement liés. Chaque communauté pourra adapter ces thèmes à sa réalité et à sa situation propres. 4 1.  Communauté : construire la vie communautaire et s’y adonner pleinement. 2.  Leadership : formation et entraînement des responsables de communautés monastiques. 3.  Formation : formation initiale, formation continue, forma­ tion des formateurs. 4.  Vocation : discernement et soutien des vocations monas­ tiques. 5.  Travail : choix d’un travail monastique adapté et dévelop­ pement d’une sérieuse éthique du travail. 6.  Stabilité économique : devenir une communauté financiè­ rement viable, passage de la dépendance à l’autonomie. 7.  Relation entre le monastère et le monde : séparation et immersion. Il y aurait bien d’autres sujets à discuter, par exemple les valeurs monastiques traditionnelles et leur place dans la vie monastique contemporaine. Ces sept sujets reprennent toutefois tel ou tel aspect de ces questions. 5 Remarques générales sur le monde et la vie monastique actuelle Les bénédictins et cisterciens du monde entier partagent les mêmes observations sur les défis à relever aujourd’hui. L’effondrement de la religion comme institution, la montée de l’individualisme et du relativisme, ont poussé de nom­ breuses personnes à délaisser toute pratique religieuse. Dans le monde occidental, le christianisme et le catholicisme ont été particulièrement affectés. Cet état d’esprit contemporain se répand aujourd’hui sur tous les continents. Un autre phénomène est le déclin rapide du taux de natalité dans le monde entier. Les familles sont plus petites avec moins d’enfants. La vie monastique traditionnelle, et l’Église catholique en général, s’épanouissait dans le milieu de familles nombreuses, tant riches que pauvres, qui encoura­ geaient leurs enfants à embrasser l’état clérical ou religieux. C’était aussi parfois un moyen de s’élever dans l’échelle sociale ou une filière éducative. Aujourd’hui l’éducation est offerte 6 à tout le monde, notamment aux femmes, et il est devenu inutile d’entrer en vie religieuse pour embrasser une carrière dans les secteurs de l’enseignement, du soin, ou tout autre secteur professionnel. Le développement des communications sociales depuis le début du XXe siècle et les progrès rapides de la technologie des médias au XXIe siècle, ainsi que la révolution sexuelle dans toutes les sociétés – à l’exception des plus tradition­ nelles – font que les jeunes se croient libérés des contraintes du passé. L’église et la paroisse ne sont plus aujourd’hui au centre de la vie des communautés chrétiennes comme elles l’étaient autrefois, organisant des activités comme la mu­ sique, le sport, le théâtre, la danse, les groupes de discussion. L’appartenance à telle paroisse ou à telle église ne paraît plus pertinente à la plupart des gens. Globalement, le vivier qui donnait les vocations a énormément fondu. Dans de nombreux pays, les communau­ tés sont vieillissantes et leurs effectifs diminuent ; certaines ont même disparu. Évidemment, des différences notoires existent entre les continents et les pays ; certaines commu­ nautés expérimentent une vie et une vigueur renouvelées. Il y a bien sûr des signes d’espérance, parfois canalisés vers de nouveaux mouvements ou de nouvelles congrégations re­ ligieuses. Certains sont de nature monastique, d’autres ont intégré quelques éléments de vie monastique. Selon le missiologue hollandais Herbert Kraemer, le problème n’est pas que l’Église vit en un temps difficile. Le problème, c’est que nous avons oublié que l’Église a toujours vécu en des temps difficiles. Il est important de considérer les défis du temps présent comme un don de Dieu pour au­ jourd’hui. Ne soyons ni consternés ni découragés devant la précarité et la fragilité qui assaillent nos communautés ; vi­ vons plutôt de la foi en Jésus Christ, dans la force de l’Esprit. 7 Tout âge a ses défis à affronter ; à toute époque, le Seigneur dit à son Église – et à nous qui vivons la vie monastique – ce qu’il disait à saint Paul : « Ma grâce te suffit ». Ne perdons pas courage, n’abandonnons pas ! La vie monastique est de­ puis l’origine et restera toujours un acte de foi dans le Dieu qui nous appelle à le chercher, en suivant la voie de l’Évan­ gile selon l’enseignement de saint Benoît. Cependant, il y a un contraste frappant entre l’époque présente et celle qui l’a immédiatement précédée. À bien des égards, notre temps semble bien postérieur à la période mar­ quée par une revitalisation de la vie monastique (du milieu du XIXe siècle au concile Vatican II). Tout au long de cette période, l’Église catholique, et le monachisme en particulier, étaient en phase avec des mouvements sociaux plus larges (néo-médiévalisme, réponses communes à l’industrialisa­ tion, besoin de retrouver un sens à la vie après les horreurs des deux guerres mondiales). Le nombre de vocations fut alors plus élevé qu’il ne le fut jamais depuis les origines du mona­ chisme, lorsque « le désert devint une cité ». Nous avons sou­ dainement perdu toute synchronisation avec la société. C’est un fait : bien que l’Église ait toujours été confrontée à des difficultés, nous sommes passés sans transition d’une époque qui avait relativement peu de problèmes – le triomphalisme de l’Église étant peut-être le problème majeur – à une époque où les problèmes sont nombreux et manifestes. Notre percep­ tion de la crise se focalise sur le rapide déclin du nombre de vocations. Nous le prenons comme un défi personnel parce que nous avons besoin de vocations, pas uniquement pour maintenir nos institutions mais aussi comme ratification de notre propre choix de vie. C’est un phénomène naturel que de considérer le passé récent comme étant plus étendu. Une perspective historique plus large donnerait un aperçu plus conforme à la réalité, ainsi qu’une confiance accrue dans la valeur de nos existences, même si cela ne gommerait évi­ demment aucun des problèmes actuels. Le temps n’est-il pas venu de se concentrer sur la qualité des vocations plutôt que sur leur quantité, et surtout sur la qualité de notre vie com­ munautaire ? Questions éventuelles pour animer une discussion : a)  À nos yeux, quels défis affectent notre communauté ac­ tuellement ? Et que faisons-nous pour y répondre ? b)  Bâtissons-nous des plans d’avenir ou contentons-nous de réagir au présent avec une certaine nostalgie du passé ? c)  Sommes-nous capables d’identifier les « signes des temps » ? 8 9 1) Communauté Dieu a créé des êtres humains pour la vie familiale et la vie communautaire, pour vivre et travailler ensemble, et pour poursuivre l’œuvre qu’Il a initiée. Il a appelé uploads/Philosophie/ miroir-fr-2018.pdf

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