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Penser l’homme: treize études sur Jean-Jacques Rousseau éd. par Claude Habib, P

Penser l’homme: treize études sur Jean-Jacques Rousseau éd. par Claude Habib, Pierre Manent, et Christophe Litwin (review) Michael J. Mulryan The French Review, Volume 89, Number 1, October 2015, p. 257 (Review) Published by Johns Hopkins University Press DOI: For additional information about this article [ Access provided at 7 Feb 2022 15:41 GMT from Depaul University ] https://doi.org/10.1353/tfr.2015.0193 https://muse.jhu.edu/article/769226/summary Reviews 257 Habib, Claude, Pierre Manent, et Christophe Litwin, éd. Penser l’homme: treize études sur Jean-Jacques Rousseau. Paris: Garnier, 2013. ISBN 978-2-8124-1201-1. Pp. 223. 44 a. Treize contributions constituent ce volume dédié à l’originalité de Rousseau dans le rapport entre la conception de soi et la société. Le recueil est divisé en trois parties: “Théorie de l’homme” ,“Méthode” et “Justice et politique” . La première partie déjoue les clichés associés aux dichotomies rousseauistes: passion–raison, amour-propre– amour de soi, et homme naturel–homme civilisé. Si la passion plutôt que la raison doit nous instruire concernant toute question morale, il existe, cependant, une hiérarchie dans les passions, qui fait prévaloir le triangle de l’amour, de l’amitié et de la pitié. Il est possible de se perfectionner et d’être en harmonie avec l’amour propre en développant le moi relatif dans une relation monogame.Les deux époux se poussent à porter des jugements sur eux-mêmes: cherchant toujours l’estime de l’autre, il est bien naturel de vouloir s’améliorer. Selon Bruno Bernardi, la désignation “l’homme- à-venir” (54) convient mieux à la philosophie de Rousseau que l’homme naturel, l’homme idéal étant plutôt le produit d’une civilisation moins corrompue: le passé serait la source de la corruption de l’homme civilisé. La seconde partie, centrée sur les questions de méthode, démythifie ou réaffirme l’originalité de Rousseau concernant le rapport entre la construction de l’identité et la politique, la langue, et la fiction. Grâce au transport du“moi”(psychologique et moral), l’individu, si ses confrères font pareillement, peut aider à former un“sensorium commune”(85), qui représenterait la réalisation de la volonté générale. Rousseau préfigure la “psychologie de l’identité” (77) également dans son emploi même du verbe “identifier” auquel il donne un sens tout moderne: se mettre à la place de l’autre. Dans son roman épistolaire La nouvelle Héloïse, il est communément admis que Rousseau se serait servi des lettres pour offrir au lecteur la “pensée” des personnages afin de provoquer une réflexion sur le sens de la vie et une appréciation de la mortalité (des humains) et de l’éternel (les lettres). Dans la dernière partie, les auteurs se focalisent sur les répercussions morales et politiques de l’originalité de Rousseau. Il est tenu pour responsable d’“une nouvelle tradition empirique”(183) opposée à celle des Lumières. Cette philosophie, influente en Allemagne, s’est répercutée sur la représentation du pacte entre Dieu et l’homme, figurée par l’idée de la promesse. Elle a aussi obligé les contemporains de Rousseau à remettre en cause la place éminente que les femmes venaient d’acquérir dans la société, et a changé la compréhension de la fonction du législateur,façonnée d’après Montaigne. D’une érudition époustouflante, ce livre représente une contribution considérable aux études Rousseauistes, car l’ensemble des articles relève et explique des subtilités peu connues de l’œuvre, qui touchent à la radicalité des théories du philosophe. Ouvrage destiné aux spécialistes du dix-huitième siècle, ce texte est une excellente base pour tout séminaire de troisième cycle sur Rousseau ou la philosophie des Lumières. Christopher Newport University (VA) Michael J. Mulryan uploads/Philosophie/ penser-l-x27-homme-treize-etudes-sur-jean-jacques-rousseau-ed-par-claude-habib-pierre-manent-et-christophe-litwin-review.pdf