Universität Heidelberg Seminar für Übersetzen und Dolmetschen Französische Abte
Universität Heidelberg Seminar für Übersetzen und Dolmetschen Französische Abteilung Seminar Übersetzen als kulturwissenschaftliches Handeln (SS 2012) Seminarleiter: Catherine Unseld Referent: Cyril Gulevsky-Obolonsky (cyrilobolonsky@gmail.com) Le postmodernisme : une réalité socioculturelle française Avril 2012 2 Table des matières Table des matières ........................................................................................................................... 2 Introduction ..................................................................................................................................... 3 1. Définition de « postmodernisme » .............................................................................................. 4 2. Postmodernisme et modernisme.................................................................................................. 6 3. Polémique postmoderne .............................................................................................................. 8 4. L’art postmoderne ...................................................................................................................... 11 4.1. Les esthétiques de la postmodernité ................................................................................... 11 4.2. L’architecture postmoderne ................................................................................................ 13 4.3. La sculpture postmoderne ................................................................................................... 14 4.4. La peinture postmoderne .................................................................................................... 15 4.5. La littérature postmoderne .................................................................................................. 16 4.6. Le théâtre et le cinéma postmoderne .................................................................................. 17 4.7. La musique postmoderne .................................................................................................... 18 4.8. La mode postmoderne ........................................................................................................ 18 Conclusion ..................................................................................................................................... 20 Bibliographie et sitographie .......................................................................................................... 21 3 Introduction Qu’est-ce que le postmodernisme ? Ce terme est utilisé aujourd’hui dans presque tous les domaines. Toutefois, il existe une grande incohérence entre plusieurs utilisations du mot postmodernisme et d’autres termes avec le préfixe post-. Bien que l'on admette que le phénomène déterminé par ce terme existe, on ne peut pas le définir précisément. Par conséquent, il y a beaucoup d’écoles et de courants postmodernistes, ce qui reflète la crise actuelle de la culture, l’idéologie et la science. L’objectif de cette étude est de décrire les particularités du postmodernisme français. Pour atteindre cet objectif, nous allons tout d’abord trouver les différences essentielles entre le modernisme et le postmodernisme, qui ne sont pas toujours très évidentes, puisque le postmodernisme et le modernisme ne sont pas des époques ou courants en soi, mais plutôt des attitudes philosophiques. Ensuite, nous analyserons la polémique postmoderne qui est née en France. En analysant les travaux de Lyotard, Foucault, Baudrillard, Derrida, Deleuze et d’autres philosophes, nous serons amenés à définir l'essence du postmodernisme, c’est-à-dire ses composantes les plus importantes, qui distinguent la culture postmoderne de la culture non-postmoderne. Finalement, nous analyserons l’influence du postmodernisme sur l’art contemporain français et mondial. Les manifestations du postmodernisme dans chaque domaine doivent nous fournir des particularités postmodernes de l’art français en général. 4 1. Définition de « postmodernisme » Qu’est-ce que le postmodernisme? Aujourd’hui on utilise ce terme presque partout pour décrire plusieurs faits de société de notre époque libérale et pluraliste, une époque dépourvue d'idéaux incontestables. Les manifestations postmodernes peuvent être trouvées dans presque tous les domaines des sciences humaines et exactes. Toutefois, il est très difficile de définir ce phénomène et de trouver les critères stricts délimitant le postmodernisme ce qui représente une manifestation typiquement postmoderne. On ne peut pas trouver les bases générales parce que chaque domaine de compétence est séparé des autres et possède un critère qui lui est propre. Un autre point contradictoire du postmodernisme est l’absence de définition claire et universelle ainsi que de cohérence du traitement de ce terme. Il existe beaucoup d’écoles postmodernes, fondamentalement différentes les unes des autres, et on y trouve parfois des affirmations totalement contradictoires. Un bon exemple est l’utilisation des paronymes postmodernité et postmodernisme. Le terme postmodernité est le plus souvent utilisé pour décrire la philosophie postmoderne (cf. Le Rider 1991 : 1), alors que le postmodernisme est la définition plutôt appliquée aux arts (cf. Jencks 1979 : 23). Dans cette étude, afin d’être cohérent, nous emploierons le terme postmodernisme. De plus, on tend aujourd'hui à utiliser volontiers le préfixe post- pour nommer des phénomènes en fait modernes, mais pas tout à fait correspondants à notre vie quotidienne. Par exemple, la linguistique jusqu’à présent manie la notion de structuralisme. Cependant, la perception de la vie a été changée depuis la fin de l’époque du modernisme grâce à différentes découvertes. Par conséquent, aujourd’hui on peut par exemple parler de poststructuralisme, qui est le résultat de l'exploration du désordre régnant dans beaucoup de domaines, illustrés entre autres par la géométrie fractale de Benoît Mandelbrot et la théorie des catastrophes de René Thom. Ces nouveaux champs d'analyse offrent une nouvelle vision du monde qui est néanmoins liée aux anciennes traditions. Cette relation peut être retenue par le préfix post- (post-constructivisme, postimpressionnisme, post-colonialisme, etc). 5 Bien que le postmodernisme ait déjà été anticipé par Nietzsche au XIXème siècle qui parlait des ‘métaphores solidifiées’ et délibérait à propos des questions morales, il ne s’impose vraiment qu’au XXème siècle en France (Gontard 2001 : 283 - 294). Jean-Francois Lyotard est considéré comme le premier à en lancer la discussion. Ceci nous permet de considérer la France comme le pays exportateur de cette notion. Néanmoins, en France, ce terme n’est pas aussi connu que dans d'autres pays comme l’Allemagne ou les États-Unis, bien qu’il ait été utilisé pour la première fois par des intellectuels français. En formalisant l’existence des codes scientifiques et culturels parallèles et en remettant en cause la pensée structuraliste, Lyotard a formalisé la pluralité du monde et l’a baptisée postmodernisme. Selon le philosophe, l’essence de ce phénomène est l’éclatement des « métaphores solidifiées » ou des grands récits/métarécits/mythes sociaux tels que les Lumières et la religion (ebd.). Dans son étude La Condition postmoderne, Lyotard affirme que le postmodernisme n’est pas un anti-modernisme. Au contraire, il ferait partie de la modernité, mais toucherait quelque chose qui ne nous serait guère compréhensible (Aylesworth 2005 : 1). Le postmodernisme, de la même façon que le modernisme, n’est pas une époque, mais une perception et une pensée, une attitude à l’égard de la vie. Les deux sont des notions plus avancées que celles de la périodisation historique et, pour comprendre leur nature, on doit les confronter l'une à l'autre. 6 2. Postmodernisme et modernisme Si l'on compare modernisme et postmodernisme, la différence la plus importante n’est jamais de caractère temporel, comme cela a déjà été mentionné. Cette différence consiste premièrement en une attitude philosophique (Foucault 1983 : 1). Plus précisément, c’est l’opposition « ordre, totalité - désordre, dissémination » qui détermine le paradigme des éléments constitutifs de ces notions. Les qualités telles que « la rationalité, l’émancipation de l’homme au cours de l’histoire, la raison, l'innovation, l'expérimentation et le progrès, le principe des oppositions binaires de type dialectique » sont des qualités typiquement modernes (Gontard 2001 : 283 - 294). Le sociologue Jean-Paul Roseweber a introduit la notion de topique qui résume la substance du modernisme et se compose de quatre composantes - les topos du modernisme qui suivent : la « subjectivité du regard », l’« esthétisation du monde », la « rationalisation de l’agir» et l’« éthicisation des comportements » (Resweber 1998 : 1). Ces dernières sont les notions qui caractérisent le modernisme et le font apparaître comme un système particulier. Cela nous autorise à lui opposer le postmodernisme en tant que phénomène différent. Les topos du modernisme présument qu’il y a seulement deux parties, deux modes de perception d’un fait particulier, et qu’il y a deux variantes à chaque phénomène. A l'opposé de l’idée du modernisme, la pensée postmoderne met au premier plan les idées de « réseau, d’une réalité discontinue, fragmentée, archipélique, modulaire ou la seule temporalité, l'hétérogénéité et la métatextualité » (Gontard 2001 : 286 - 287). Pour résumer, l’idée de la différence est une idée déterminante du postmodernisme qui laisse toujours plusieurs possibilités à l’évolution des événements. Le terme postmodernisme s’est affirmé lorsque le modernisme a cessé d'être pertinent ou a commencé de passer pour simplement absurde, sans que ce dernier ait cessé d'exister pour autant. Comme il a déjà été dit, il y a des faits signalant que l’époque a changé, mais pas entièrement. 7 Le premier facteur est celui du pluralisme qui se manifeste par l’émancipation de la société des grands récits tels que ceux dont parlait Lyotard. Ces récits-là peuvent être représentés par la religion, les idéaux sociopolitiques ainsi que les idées de la démocratie ou des droits de l'Homme etc., et les images historiques telles que les symboles des Lumières et de la Révolution française etc. Aujourd’hui, bien que notre époque continue d'être perçue comme une époque moderne, le mode de pensée est déjà différent, ce qui se manifeste dans la perception du monde par l’Homme qui se distancie des motifs dominants dans tous les domaines et commence à voir la vie à travers le prisme de la pluralité absolue. 8 3. Polémique postmoderne Dans la première partie a déjà été mentionné le fait que Lyotard fut le premier à parler du postmodernisme. Dans son livre «La Condition postmoderne », il a formulé les résultats de ses études sur les problèmes de l’art, de la science et de la connaissance et conçu l'idée de postmodernisme qui a été ensuite exportée en Amérique du Nord. L’idée la plus importante de ce livre était le refus de reconnaître les pensées « totalisantes », les métarécits (Lyotard 1979 : 7). Chaque règle est unique pour chaque «jeu ». Sitôt les conditions changées, les règles changent aussi et on est forcé de travailler sans instructions définies (Lyotard 1979 : 31 , 38). Un autre philosophe qui a précisé et ajouté beaucoup d’arguments à la polémique postmoderne lancée par Lyotard fut Michel Foucault. Il a complété la théorie des métarécits par l’analyse profonde uploads/Philosophie/ postmodernisme-memoire-kirill-gulevsky-obolonsky-revu-libre.pdf
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- Publié le Mai 30, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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