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Tous droits réservés © Société de philosophie du Québec, 1981 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 30 juil. 2021 11:39 Philosophiques Scolastique, certitude et recherche; en hommage à Louis-Marie Régis, sous la direction d’Ernest Joós, Montréal, Les Éditions Bellarmin, 1980, 211 p. Ont participé Marie-Dominique Chenu, Étienne Gilson, Dominique Dubarle, Louis-Bertrand Geiger, Joseph Owens, Venant Cauchy, Ernest Joós, Charles Murin, Albert-M. Landry. Claude Gagnon Volume 8, numéro 1, avril 1981 URI : https://id.erudit.org/iderudit/203159ar DOI : https://doi.org/10.7202/203159ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Société de philosophie du Québec ISSN 0316-2923 (imprimé) 1492-1391 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Gagnon, C. (1981). Compte rendu de [Scolastique, certitude et recherche; en hommage à Louis-Marie Régis, sous la direction d’Ernest Joós, Montréal, Les Éditions Bellarmin, 1980, 211 p. Ont participé Marie-Dominique Chenu, Étienne Gilson, Dominique Dubarle, Louis-Bertrand Geiger, Joseph Owens, Venant Cauchy, Ernest Joós, Charles Murin, Albert-M. Landry.] Philosophiques, 8(1), 199–202. https://doi.org/10.7202/203159ar COMPTES R E N D U S 199 Scolastique, certitude et recherche; en hommage à Louis-Marie Régis, sous la direction d'Ernest Joos, Montréal, Les Éditions Bellarmin, 1980, 211p. Ont participé Marie-Dominique Chenu, Etienne Gil- son, Dominique Dubarle, Louis-Bertrand Geiger, Joseph Owens, Venant Cauchy, Ernest Joos, Charles Murin, Albert-M. Landry. Les Mélanges, c'est bien connu, sont faits pour permettre de se retrouver en famille à l'occasion de la fête de l'un de ses membres. Ceux qui sont offerts au père dominicain Louis-Marie Régis sont réussis sur ce plan; nous assistons à une réunion d'un «collège invisible», comme disent certains sociologues des sciences, et on nous propose, avec les énoncés du professeur Régis comme foyer, une série de réflexions actuelles sur la question de la philosophie dite première. Disons-le tout de suite, il s'agit d'un recueil passionnant pour celui qui s'interroge sur l'importance du rôle d'Aristote dans l'enseignement du concept ontologique; Thomas d'Aquin, Hegel, Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, Gilson, etc. La pièce de résistance, qui est aussi la pièce d'entrée de jeu, c'est la réponse d'Etienne Gilson aux critiques de L.-M. Régis, réponse publiée dans son livre Being and some philosophers dont l'éditeur du recueil nous donne un large extrait (p. 15-26). En appendice de son ouvrage sur l'Être, Gilson avoue en effet que parmi les critiques qu'il a reçues, celles du professeur Régis appellent des rectifica- tions sur les leçons que Gilson enseigne dans son livre. Tout tourne autour du 5. Luc Brisson signale à la fin de son travail la parution de la bibliographie de Richard D. McKirahan Jr., Plato and Socrates. A comprehensive bibliography, 1958-1973. New York, London, Garland Publishing, 1978, 529 p. De l'avis même de Brisson, qui a travaillé indépendamment de McKirahan, les deux entreprises se complètent; McKirahan est moins sélectif, et à proportion, moins analytique. 200 PHILOSOPHIQUES concept d'existence et plus précisément sur son inconcevabilité et son imprédi- cabilité. Gilson avait dit: «existence itself cannot possibily be conceived». Régis fait remarquer que Thomas d'Aquin dit que le verbe («être») est le fruit non de la deuxième opération de l'esprit (judicium), mais bien de la première (conceptus); donc le «verbe» fait partie des concevables (p.. 17). Même chose pour l'imprédicabilité énoncée par Gilson: Régis rappelle à Gilson que dans le thomisme, le prédicat par excellence est le verbe «être» (p. 18). Changements majeurs. Gilson se rétracte: «the act of being can be and is conceived» (p. 21), admettant qu'il a inséré «a distinction of our own between conceptio and conceptus» (p. 22) pour prévenir tout malentendu qui amènerait à réduire la possibilité de concevoir l'acte d'être (conceptio) à un simple concept-essence (conceptus). Gilson admet aussi que «in the tought and language of Saint Thomas Aquinas, existence can be predicated» (p. 23). Pour cette deuxième erreur, Gilson plaide la différence du concept de prédicat en logique et en métaphysique: «the thing (predication) is logically impossible; but it is metaphysically possible» (p. 25). C'est son dernier mot. Et c'est tout à l'honneur de Régis dont les rectificatifs concernant ces aspects fondamentaux de la philosophie existentielle de Thomas d'Aquin placent celui-là dans la confiance et le sentiment de sécurité que l'on ressent pour les grands commenta- teurs lorsque nous travaillons les philosophes. En ce sens, la remarque d'un des auteurs du recueil, le père Louis- Bertrand Geiger, dans son texte «Ce qui est se dit en plusieurs sens» (p. 85-111), concernant la saisie de l'acte d'être comme irréductible à la simple apréhension et au jugement selon Gilson dans son Being and some Philosophers (p. 92), aurait dû être composée en tenant compte précisément de Régis sur la concevabilité et la prédicabilité. Mis à part cet oubli, l'étude du professeur Geiger déborde en richesse par sa valeur de synthèse et son apport original. L.-B. Geiger part du fait constitué par le «combat que se livrent les philosophes» sur la nature de la philosophie première et sur la signification de mot «être». Il voit dans ce qu'il appelle une «ontomachie» («lutte pour la suprématie, voire l'existence exclusive de tel être»), un terrain digne d'explora- tion. Classant les êtres présents en trois catégories (objets réels, imaginaires et construits, p. 93) et réservant aux seuls premiers la profondeur ontologique et la recherche métaphysique qui s'ensuit (p. 94), il explique la multiplicité de sens du mot «être» par la diversité des modes de présence des êtres selon des degrés d'actes (esse, vivere, intelligere). N'y aurait-il pas lieu alors, c'est la question que l'on se pose dans le sillon de ces pages, d'articuler un pareil genre d'explication du côté de l'histoire des personnes humaines qui «rencontrent» en face à face l'ensemble des étants perçus dans leur totalité (p. 95), ces personnes étant, bien sûr, les philosophes particuliers et contradicteurs qui font problème à Geiger. Pourquoi les différents philosophes ne formeraient-ils pas, dans leur être même de connaissance, la gamme corrélative de la gamme des modes de présence des choses? La «structure ontologique» fondant la diversité des modes de présence des objets et pressentie par Geiger (p. 111) trouverait-elle son partenaire dans une structure fondant les différents modes de connaître, une méta-épistémologie? Ce sont ces sommets vertigineux que nous indiquent les réflexions du professeur de Fribourg. COMPTES RENDUS 2 0 1 Structures de l'être et du connaître! Voilà non pas le sommet, mais plutôt la matériau de l'excellente contribution de Venant Cauchy au recueil («Etre et connaître; l'irréductibilité de l'aristotélisme au platonisme», p. 131-156). Le problème historique est donc clairement posé et porte un nom: Aristote. La place qu'occupe le Stagirite dans ce recueil est, en soi, un signe de l'histoire de notre pensée. Le père Dominique Dubarle, dans son étude titrée «Logique et épistémologie du signe chez Aristote et chez les stoïciens» (p. 27-83), pose lui aussi les pierres fondant les règles de la pensée ontologique. Il y avait peu d'intérêt chez les anciens philosophes pour l'objet que nous appelons aujourd'hui le signe linguistique (p. 30), mais, par contre, une pratique du signe comme preuve et une conception «logico-épistémologique» convertibiliste du signe comme moyen de connaissance chez Aristote (p. 40-41), qui fonde historiquement la triangulation noétique de la parole, de la pensée et de la chose (p. 50). Puis, critique des stoïciens qui réduisent la convertibilité du signe à l'implication (p. 79) tout en fondant le «discours de science» (p. 80); puis critique des commentateurs modernes du stoïcisme (Brochard et Hamelin) par Dubarle qui réussit, tout au long de cette longue étude, à faire pleinement ce qu'il avait annoncé, c'est-à-dire rien de moins que l'économie générale du signe à l'âge précartésien (p. 81). Un document précieux pour tous ceux qui s'intéressent à la sémiologie. Puis, nous revenons au saint commentateur d'Aristote, Thomas d'Aquin. Et au problème de l'être dans la diversité caractéristique de sa manifestation. Le père Joseph Owens de Toronto rédige une glose extrêmement fouillée sur une expression linguistique utilisée par l'Aquinate («Diversificata in diversis — Aquinas, In I Sent., Prol. 1, 2», p. 113-129). Nous accédons ensuite à la résurrection de Xintentio thomiste chez les phénoménologues (Ernest Joos, «Merleau-Ponty: de Xintentio intellectus à Xinten- tio rei, ou de la phénoménologie à la métaphysique» ,p. 157-173). Enfin, nous arrivons à situer Louis-Marie Régis dans cette histoire (Ernest Joos, «Post- Scriptum: la nouvelle scolastique de Louis-Marie Régis», p. 195-200). Seule détonne par son contenu et sa forme la contribution de Charles Murin («Pour une démystification de la 'mort-de-Dieu' nietzschéenne», p. 175-192). C'est sans doute la raison pour laquelle l'éditeur Joos ajoute lui-même un nota bene à l'article de Murin: «Selon son thème, cet article suit la préoccupation de la scolastique, mais il en diffère par sa méthode» (p. 175). C'est dommage, car le texte de Murin est clair et bien documenté. Il ne constitue pas pour uploads/Philosophie/ scolastique-certitude-et-recherche.pdf

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