Université Sultan Moulay Slimane Faculté des Lettres et des Sciences Humaines B
Université Sultan Moulay Slimane Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Béni Mellal Département de langue et de littérature française Master : Sciences du Langage La sémantique générative Développements théoriques: Place des quantifieurs Focus et présupposition Élaboré par : Hassan SERRAR Rachid ELBOUSSAIDI Omar EZZNAIDIA Hicham ZAHOUMI Abdelmak ELBAHRAOUI Encadré par Monsieur le professeur : OUMERAOUCH Brahim Année universitaire : 2020/2021 2 INTRODUCTION La naissance et le développement de la sémantique générative sont marqués par une série de positions et de controverses, qui se manifeste par un certain nombre d’articles repères. L’originalité de la théorie de la sémantique générative s’est affirmée et précisée au cours de controverses1 entre orthodoxes et dissidents, Katz et Chomsky, d’un côté, Mccawley et Lakoff de l’autre. Controverses qui ont d’ailleurs conduit à une modification de la théorie standard. Les sémanticiens générativistes développent et affinent les liens qu’ils voient entre la théorie linguistique et la logique naturelle, Lakoff définit un nouveau domaine, de logique pour le langage naturel, qui intègre en particulier les notions de présupposition, de quantification, de postulat de sens, de sémantique des mondes possibles, pour rendre compte de la complexité des phénomènes linguistiques. Parmi les notions traitées par les sémanticiens générativistes, on a le phénomène de quantification, de focus et présupposition. La quantification est présentée à travers une analyse qui fusionne les aspects sémantiques et syntaxiques. Les éléments quantifiés qui sont formellement des objets d'ordre supérieur affichent un comportement assez particulier et inattendu d'un point de vue de la grammaire traditionnelle, compte tenu de leur rôle dans l'espace syntagmatique. À des anomalies logico-sémantiques s'ajoutent des particularités des plus variées au niveau syntaxique. Le problème posé par les ambigüités de portée y figure au premier plan. 1 Les guerres linguistiques est l’expression couramment utilisée pour le long conflit académique de linguistique générative américaine découlant d’une dispute entre Noam Chomsky et quelques-uns de ses collègues et élèves les plus précoces. Il prend place essentiellement dans les années 1960 et 1970.Des linguistes tels que Paul Postal, John R. Ross dit « Haj » Ross, George Lakoff et James McCawley, autoproclamés « Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse », proposent une théorie alternative à la sémantique générative qui critique la théorie de Noam Chomsky en se concentrant sur la sémantique plutôt que, comme le concept de structure profonde de Chomsky le fait, sur la grammaire. 3 Les phénomènes s’avèrent déterminés par des contraintes structurelles. Le niveau syntagmatique de forme logique fournit la plateforme conceptuelle pour une analyse unifiée de cas divers. Les objets quantifiés sont généralement présumés être sujets à l’opération transformationnelle de la montée quantifieurs. La présupposition est un type d'inférence conventionnelle, qui se distingue de l'assertion, qui fait partie du savoir partagé énonciatif et qui peut donner lieu à l'accommodation. Une présupposition sémantique, dans une conversation, est une information qui n’est pas dite, mais que le locuteur considère comme connue de la part de son interlocuteur, ce qui ne l’oblige pas à la spécifier. Autrement dit, une présupposition est une proposition secondaire implicite. Pour qu'un énoncé soit vrai, ses présuppositions doivent l’être aussi. Les notions de focus et de présuppositions sont des arguments empiriques solides qui ont participé à la modification de la théorie standard. Il s'agit de divers cas où il semble que l'interprétation sémantique soit plus liée à la structure de surface qu'à la structure profonde. C'est par exemple le cas de certains phénomènes d'accentuation exprimant les notions de focus et de présupposition. Ainsi la phrase (où le mot en capitales porte un accent spécifique) : C'est Michel qui écrit des poèmes ? Exprime la présupposition que quelqu'un écrit des poèmes et Michel est le focus de la phrase. Notre travail cherche à éclairer la question de la spécificité des structures quantifiés, des focus et des présuppositions et de leur valeur sur le plan syntagmatique et sémantique : l’étude de la place du quantifieur, des focus et des présuppositions semble être l’un des éléments indispensables pour une réponse à cette question. 4 Nous avons formulé une problématique qui s’articule sur l’interrogation suivante : Comment des concepts comme : les quantifieurs, le focus et les présupposés ont contribué au développement théorique de la sémantique générative? I- La quantification La quantification consistant à lier les variables libres d’une formule logique par des quantificateurs. C’est est une série d'opérations de détermination qui sont constitutives de la bonne formation de l'énoncé. Le terme de quantification, en tant qu'opérations, a été introduit par C. S. Peirce et par G. Frege pour analyser des particules grammaticales comme « quelques », « certains », « chaque », « tous les », « aucun » etc. 1-Des dénominations différentes : quantificateur, quantifiant, quantifieur Comme toujours en linguistique, la terminologie varie. Le terme de quantificateur est le plus usité. Il est emprunté à la logique. Il faut rappeler que la notion de quantification procède elle-même de la logique ; implicite déjà chez Aristote puisque sa méthode syllogistique est principalement un processus d'inférence sur des propositions quantifiées, elle devient explicite avec la logique des prédicats. Abandonnant quantificateur aux logiciens, Marc Wilmet adopte le vocable quantifiant qui présente l'avantage à ses yeux de suivre le modèle de déterminant. En effet, comme il emploie caractérisant pour désigner le second type de déterminants, il fait le choix du même procédé de nominalisation des participes présent tant pour la classe principale qui englobe l'ensemble des unités liées à la détermination que pour les deux sous-classes dans lesquelles ces unités se 5 répartissent. Construit avec le suffixe -eur au lieu de la forme savante -ateur, quantifieur est utilisé par Dominique Maingueneau. 2-l’étude de la quantification La quantification peut être étudiée à partir de deux approches distinctes, mais étroitement associées : (i) Une approche interne, concernant les quantifieurs eux-mêmes, leurs structures morphosyntaxiques et leurs propriétés de base ; (ii) Une approche externe, concernant les quantifieurs en contexte, c’est-à-dire à partir des relations syntaxiques et sémantiques entre les quantifieurs et le reste des phrases où ils sont employés. 3-Les fondements théoriques de la sémantique quantificationnelle 3-1-Principes de base de la sémantique quantificationnelle La caractéristique majeure de la sémantique générative est d’être une théorie transformationnelle qui met la sémantique au centre de la linguistique. Elle fait de la grammaire générative un cadre théorique acceptable pour des linguistes qui travaillaient sur des langues auxquelles la syntaxe générative de l’époque semblait inadaptée. La conception du déplacement syntaxique en grammaire générative a permis de rendre compte d'un grand nombre de phénomènes dans des domaines variés de la recherche en linguistique. Ce mécanisme de déplacement joue un rôle particulier dans le traitement des structures quantifiées. Leur interprétation s’avère problématique puisque les structures de surface ne fournissent pas toutes les 6 informations nécessaires pour la dérivation des relations logico-sémantiques. Ce phénomène, connu depuis longtemps, se traduit par une ambiguïté spécifique aux structures quantifiées et interrogatives. En incorporant aux structures sous-jacentes des représentations logiques, la sémantique générative est confrontée à une double tache : La logique est censée définir des lois de la pensée et fonder ainsi les relations entre énoncés sur des rapports d’équivalence, implication etc., Tandis que la linguistique transformationnelle fonde en partie ces rapports d’équivalence, qui définissent les énonces en relation de paraphrase, sur des restrictions de sélection. D’une part, nous devons avoir la capacité de penser logiquement, c’est-a-dire conformément aux règles d’inférence et aux lois logiques. D’autre part, on est obligé de constater qu’une langue particulière ne traite pas des énoncés logiquement équivalents de la même manière. Soit l’exemple suivant : (1) Tous les étudiants ont une spécialité. Dans cet exemple un peu classique, il est évident que l'interprétation de (1) conduit à un ensemble de vériconditions disparates et logiquement incompatibles. (2a) [tous les (étudiants)] [[une (spécialité)] : Une spécialité a été choisie par tous les étudiants (2b) [une (spécialité)] ([tous les (étudiants)] : Il y a une spécialité que tous les étudiants ont choisie. 3-2-Les raisons d’introduction des quantifieurs 7 Afin de comprendre le statut de la logique dans la sémantique générative, il est bon d’évoquer les raisons qui ont motivé son introduction. Ces raisons sont de trois ordres : 1. Le formalisme logique permettait de résoudre certaines questions techniques que la grammaire transformationnelle ne pouvait traiter ou décrivait de manière inélégante ; 2. La réduction des catégories lexicales aux noms, verbes et phrases les rendait assimilables aux prédicats, arguments, et propositions de la logique des prédicats ; 3. Étant donné le contexte culturel auquel appartenaient les sémanticiens générativistes, la logique apparaissait comme la seule option technique sérieuse. 3-3-Typologie des quantifieurs On appelle quantifieurs tous les mots exprimant une quantité. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour choisir le bon quantifieur : La nuance sémantique qu’on veut exprimer (la totalité, la majorité, le grand nombre, etc.). La polarité de l’énoncé (affirmatif ou négatif ou interrogatif). La nature du nom (dénombrable ou indénombrable) Le fonctionnement syntaxique du quantifieur (déterminant ou pronom ou autre). 3-3-1-Quantifieur universel et quantifieur existentiel 8 Lorsqu’une proposition dépend d’un paramètre, on peut utiliser deux types de quantificateurs : a- Le quantificateur universel uploads/Philosophie/ semantique-generative.pdf
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- Publié le Nov 03, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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