1 THEME I : Problématique de la philosophie en Afrique Sujet n°1 : L’existence
1 THEME I : Problématique de la philosophie en Afrique Sujet n°1 : L’existence de la philosophie africaine est-elle non sens ? INTRODUCTION : Parmi les thèmes qui alimentent les discussions au milieu des penseurs, figure celui de la philosophie africaine. S’interroger néanmoins sur le problème de l’existence de la dite philosophie, des divergences d’opinions surgissent au sein des penseurs. Car si d’aucuns pensent que la philosophie africaine est une fiction, d’autres estiment le contraire. Par ailleurs, cette contradiction encore d’actualité fait apparaitre un dilemme : la philosophie africaine est-elle imaginaire ? N’est-elle pas au contraire une réalité ? DEVELOPPEMENT : L’expression philosophie africaine est généralement définie comme une conception du monde propre aux Africains, en d’autre terme un ensemble d’éléments culturels faisant partie de la tradition ou du mode de vie des Africains. Cependant, admettre que la philosophie africaine est un non sens, c’est rejeter son existence. La philosophie est une réflexion explicite, radicalement critique et autocritique. En effet, l’existence de la philosophie africaine est un leurre, une pure imagination. Dès lors, dans l’Afrique intérieure, la conscience n’est pas encore arrivée à l’intuition de quelque chose de solidement objectif, d’une objectivité. Les Africains ne peuvent pas représenter les choses sous forme des concepts. Dans la mesure où ils font recours aux images et non à la raison. L’homme, en Afrique, c’est l’homme dans son immédiateté, c’est-à-dire un être de chair, un être naturel incapable de s’opposer à la nature. C’est ce qui conduit Hegel à l’affirmation suivante : « le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline » La raison dans l’histoire. A travers cette pensée, nous comprenons que pour Hegel, l’Africain est un être à l’état brut. Ainsi, le continent africain est dépourvu d’hommes raisonnables, donc il est privé de l’activité philosophique. En outre, la philosophie est une science, une forme de pensée systématique très différente de la tradition. Or, la culture africaine est loin d’être philosophique. Ceci dans la mesure où les données culturelles africaines sont dogmatiques, imaginaires et non critiques. Dans ces conditions, aucune donnée, aucune idée vénérable ne soit-elle, n’est recevable avant d’être passée au crible de la pensée critique. Fort de cette conviction, Marcien Towa déclare : « déterrer une philosophie, ce n’est pas encore philosopher(…). La philosophie ne commence qu’avec la décision de soumettre l’héritage philosophique et culturel à une critique sans complaisance » Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle. 2 Ainsi, il parait judicieux de comprendre par là que la pensée africaine n’obéit pas aux critères de scientificité comme le cas de la philosophie occidentale. Cette conception de Towa a été devancée par Levy Brühl qui voyait déjà chez le noir une mentalité prélogique, insensible à la contradiction. Certes l’existence de la philosophie africaine est imaginaire, cependant sous d’autres cieux elle est bel et bien une réalité. La philosophie africaine existe réellement à travers le mode de vie propre à ce peuple. En réalité, la philosophie est une conception universelle du monde, une manière de concevoir les phénomènes naturels. Il n’est pas évident de refuser l’acte de philosopher aux Africains pourtant détenteurs de la raison. Si la philosophie est par essence rationnelle, cela veut simplement dire que la philosophie africaine est une réalité. Car la raison est universelle à tous. Tel est le sens de la pensée de Descartes lorsqu’il affirme : « le bon sens ou la raison est la chose la mieux partagée au monde » Discours de la méthode. En claire, l’existence de la philosophie africaine n’est pas un vain mot. Ainsi, les thèses à portée raciste formulées par Hegel et bien d’autres deviennent un simple bavardage. Il convient aussi de noter que la philosophie africaine existe à travers l’ontologie bantoue. Cette ontologie qui est différente de l’ontologie occidentale existe, elle pénètre et informe toute la pensée du primitif, elle domine et oriente son comportement. C’est le cas des mythes, des légendes, des proverbes africains qui véhiculent leur mode d’être. A ce propos, Placide Tempels écrit : « Affirmer à priori que les primitifs n’ont pas d’idées au sujet des êtres, qu’ils n’ont pas d’ontologie et que toute logique leur fait défaut, c’est tourner le dos à la réalité » La philosophie bantoue. Il ressort clairement à travers cette allégation de Tempels que la philosophie bantoue (philosophie africaine existe à travers les coutumes des Africains). Ainsi, cette philosophie est vieille de plusieurs siècles. C’est ce que témoigne d’ailleurs la culture de l’Egypte antique. La philosophie africaine est à la fois une fiction et une réalité. Dès lors, en dépit des discours impérialistes des occidentaux et de certains Africains, il sied d’ajouter que la pensée africaine est relativement identique à elle-même. Conclusion : Tout compte fait, l’existence de la philosophie africaine a un caractère paradoxal. Ceci dans la mesure où elle présente deux avis contraires ; à savoir : d’une part la philosophie africaine est une pure fiction, qu’elle n’existe pas, d’autre part qu’elle existe bel et bien malgré les compagnes de dénigrement enregistrées. Mais, au demeurant, nous retiendrons que l’existence de la philosophie africaine ne peut faire l’objet d’aucun doute. 3 Sujet n°2 : Philosopher, est-ce un acte étranger aux Africains ? INTRODUCTION : La philosophie africaine est l’une des préoccupations majeures qui sont au cœur des débats entre les penseurs. Dès lors, les systèmes de pensée se disloquent surtout lorsqu’il s’agit d’examiner le problème de la pratique de la philosophie par les Africains. Car, si pour les uns philosopher est un acte étranger aux Africains, pour les autres cette affirmation mérite d’être contredite. D’où il nous parait opportun de nous interroger de la manière suivante : l’Africain est-il incapable de philosopher ? N’est-il pas au contraire en mesure de produire une pensée rationnelle ? DEVELOPPEMENT : Philosopher, c’est penser par soi-même, réfléchir ou raisonner en vue de répondre de manière critique aux problèmes qui minent l’humanité. Cependant, affirmer que philosopher est un acte étranger aux Africains revient à dire que les Africains ne peuvent pas produire une pensée rationnelle. L’activité philosophique est un exercice étranger à l’Afrique et aux Africains. Ceci dans la mesure où l’homme noir est un être passif aux règles logiques élémentaires. L’esprit de l’Africain est tourné aux images et non aux concepts. Le noir possède une mentalité prélogique, une mentalité primitive. C’est ce que montre Lucien Levy Brühl, pour qui « le nègre est un être encore en phase d’incubation ». Il est donc inconcevable de lier philosophie et mentalité primitive. D’une façon générale, l’Afrique est dépourvue d’histoire et de rationalité. C’est un continent replié sur lui-même, sans lien avec le reste du monde. Or la vraie philosophie n’est possible qu’avec les échanges culturels. C’est ainsi que Hegel écrit : « L’Afrique, aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée sans lien avec le reste du monde. C’est le pays de l’or, replié sur lui-même, le pays de l’enfance qui au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit ». La raison dans l’histoire. Ainsi, l’homme noir selon Hegel est un être inférieur, dont l’esprit est encore pathologique. L’affirmation du sujet tient aussi du fait qu’en Afrique, il n’y a pas des philosophes, sinon que des littéraires. En effet, la littérature africaine est bien éminente à travers des courants littéraires comme la négritude, mais pas une philosophie au sens strict du terme. Marcien Towa le dit en ces termes : « dans le domaine de l’art et de la littérature, des talents, et même des génies négro-africains se sont imposés. Mais où sont les Césaire et les Chinua Achebe de la philosophie ? ». Introduction, Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle. Par là nous retiendrons que la philosophie est étrangère aux Africains. 4 Bien que philosopher est un acte étranger aux Africains, mais il demeure bien vrai que les Africains ont une philosophie adaptée à leur tradition. Contrairement à ce que nous venons de déclarer, les Africains sont des hommes capables de raisonner ou de penser. Ils pratiquent la philosophie au quotidien. Car ils ont leur manière de représenter Dieu et le monde. C’est ce que prouve Placide Tempels dans sa philosophie bantoue, lorsqu’il affirme : « celui qui prétend que les primitifs ne possèdent point un système de pensée, les rejette d’office de la classe des hommes. Ceux qui le disent se contredisent d’ailleurs fatalement ». Par conséquent, la philosophie africaine est tributaire de sa propre identité, une identité contenue dans les mœurs africaines. En outre, il existe depuis plusieurs siècles des philosophes Africains. Et même à l’heure actuelle ces philosophes Africains sont bien visibles. En répondant par exemple aux allégations de Marcien Towa lorsqu’il déclarait : « Mais où sont les Césaire et les Chinua Achebe de la littérature ? », on peut dire qu’en Afrique il ya Théophile Obenga, Niamkey Koffi…Ainsi, il convient de retenir que le nègre est un être rationnel, un être capable de raisonner et non un attardé mental. Ce sujet nous amène donc à comprendre que l’existence de la philosophie présente uploads/Philosophie/ sujets-traites-philo-terminale.pdf
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- Publié le Jan 23, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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