Synthèse théorique : les énoncés explicites et implicites et la justification d
Synthèse théorique : les énoncés explicites et implicites et la justification de réponses à des questions. Qu’est-ce que justifier1 ? Le terme justifier présente différentes définitions et nuances. Les voici : Défendre, disculper quelqu'un d'une accusation, le mettre hors de cause. Ex : Justifier quelqu'un devant ses accusateurs. Synonymes :blanchir - disculper - excuser - innocenter - laver - sauver Appuyer la réalité, l'exactitude de quelque chose par des preuves, des documents. Ex : Vous aurez à justifier le versement de cette somme. Synonymes : confirmer - vérifier Faire admettre quelque chose, en établir le bien-fondé, la nécessité. Ex : Le gouvernement a justifié sa décision par la situation économique. Synonymes :autoriser - fonder - légitimer - motiver - permettre Faire apparaître quelque chose comme légitime, l'autoriser Ex : La fin ne saurait justifier les moyens. Montrer après coup que quelque chose n'était pas faux, mal fondé. Ex : Ce garçon a pleinement justifié la confiance qu'on lui a témoignée. Mettre entre chaque mot d'une ligne en cours de composition l'espacement nécessaire pour qu'elle ait la longueur requise. 1 LAROUSSE , Justifier sur le site de https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/justifier/45251, page consultée le 25 octobre 2021. 1 La définition qui va nous intéresser dans ce parcours est la suivante : Appuyer la réalité, l'exactitude de quelque chose par des preuves, des documents. La justification scolaire écrite DEFINITION Genre oral ou écrit à dominante explicative. Il répond à un contrat asymétrique d’information où un expose les raisons pour lesquelles sa réponse est valide à un tu, faux naïf, tenu d’évaluer la validité de la justification. On entend ici la justification scolaire (en réponse à une question, à une consigne) au sens large du terme, c’est-à-dire comme développement, étayage de la réponse. Elle correspond généralement à des consignes du type « justifie, explique, illustre... ta réponse...2, » ou à des questions du type « Pourquoi, comment... ». CONTRAT DE COMMUNICATION La justification à l’école implique un rapport asymétrique entre les partenaires de la communication. D’abord, parce que le je est tenu de faire savoir. Il répond à une instruction du tu qui est en position d’autorité. Ensuite, parce que le tu, s’il joue le rôle du naïf, est aussi en position de supériorité de savoir et d’expertise et va devoir évaluer la validité de la justification. Le contrat présuppose une grande attention aux critères d’intelligibilité (informations suffisantes et réduction des implicites) et de pertinence (adéquation à la consigne ou à la procédure apprise, exactitude des connaissances énoncées, explicitation du caractère non aléatoire de la réponse). CARACTÉRISTIQUES (discursives, textuelles, linguistiques et matérielles) Énonciation : - marques d’importation discours d’autrui. 2 Et des formulations proches du type « Donne des raisons, des explications, émets une hypothèse pour expliquer », « car/parce que :... 2 Structure discursive à dominante explicative : - La justification explicative se réalise sous la forme d’illustration, de comparaison, de raisonnement logique, ... Par exemple, la justification d’une question du type « A et B sont-ils différents ? » se fera sur la forme d’une comparaison (énoncé des critères et résultat de la comparaison). Organisation des contenus : - présentation de la réponse à justifier ; - explication : raisons fondant la réponse ; - phase conclusive paraphrasable en « donc ». Dimension linguistique : - recours au métalangage disciplinaire (vocabulaire de spécialité). Remarque : justification et argumentation La justification scolaire est proche de l’argumentation puisqu’il y a étayage, justification, mais l’enjeu du je n’est pas de convaincre le tu du bien fondé de ses propos puisqu’il n’y a pas au départ une thématique sujette à discussion. Si la thématique est sujette à débat, la justification bascule vers des genres argumentatifs. Les trois formes de la justification Justifier s’inscrit ici dans un contexte scolaire : celui de la réponse à une question ou une consigne. La pratique de la justification répond à différentes visées qui ne seront pas proposées, ni évaluées de la même façon. M.-H Forget3 distingue trois formes de justifications: 1. à visée démonstrative 2. à visée argumentative et/ou persuasive à visée euristique. Type 1 : L'élève justifie sa réponse pour montrer qu'il a raison, il est amené à convoquer des savoirs établis. La visée est démonstrative, il n'y a qu'une seule réponse possible. (accord grammatical, connaissances littéraires...par exemple). 3 Forget, M.-H., La justification orale : un outil pour apprendre la grammaire. Vivre le primaire, 28 (2), 2015, pp. 14-15, sur le site http://www.academia.edu/35923578/La_justification_un_outil_pour_apprendre_la_grammaire, page consultée le 25 octobre 2021. 3 L’élève est alors en situation « basse » ou d’évaluation. Il a le fardeau de la preuve. On peut nommer cette forme "justification logique ou démonstrative". Type 2 : Dans d’autres cas, l’élève justifie ses dires pour faire valoir l’acceptabilité de son propos. On pourrait parler d'une justification rhétorique. Il ne vise pas de prime abord à convaincre son interlocuteur, mais bien de rendre son propos légitime aux yeux de son interlocuteur en répondant, de manière fondée, à la question : Pourquoi affirmes-tu cela ? (Ex : l’appréciation littéraire, le conseil, etc.) Le critique donne son avis et le justifie. Remarque : Une controverse peut naitre d’un désaccord, ce qui provoque une bascule dans l’argumentation proprement dite. Le débat semble possible si plusieurs réponses ou solutions semblent possibles du point de vue des élèves. À ce moment, l’élève justifie ses dires pour convaincre son interlocuteur d'adopter son avis. Lorsque dans une discussion entre pairs, un élève est persuadé de l'exactitude de sa réponse, il cherche à en convaincre les autres. L'approche dès lors s'attarde à l'effet persuasif d'abord et avant tout : on cherche à convaincre, on s'oriente vers l'action immédiate. « Voici pourquoi vous devriez penser comme moi. » Type 3 : Dans d’autres cas (justification euristique), l’élève est invité à verbaliser les raisons de ses choix ou positions, pour construire un savoir. C'est, par exemple, le cas dans la situation où des élèves cherchent entre eux une solution à un problème de langue ou de littérature dont ils ne connaissent pas encore la réponse. Les justifications émises par les pairs et discutées conduisent progressivement à une meilleure connaissance grammaticale ou littéraire. "C’est là que la justification orale peut devenir, plus qu’un moyen de vérification des connaissances, un véritable outil pour apprendre et se construire." (Forget). Une modélisation4 S. Chartrand propose une modélisation de la justification scolaire: 4 Chartrand S.-G. , Enseigner à justifier ses propos de l'école à l'université, 2013. 4 Essai de formulation des critères de réussite d'une justification écrite5 La modélisation linguistique initiale et la typologie des difficultés à rédiger une justification [...], nous conduit à formuler de la façon suivante la liste des critères de réussite de la justification : lndication préalable de la réponse permettant l'orientation du développement. 5 C. Garcia-Debanc, Apprendre à justifier par écrit une réponse, 1994 pp. 25-26. 5 Exactitude de la réponse et des éléments convoqués pour la justification. Caractère non circulaire de la justification. (Exemples de justifications circulaires : " ce texte est explicatif parce qu'il est explicatif " ou ( "ce texte est explicatif parce qu'il explique que "...) Prise en compte effective du texte soumis à la lecture (et non récitation mécanique de définitions apprises par coeur). Pertinence des indices relevés. Pertinence de la terminologie utilisée (métalangage pertinent conforme à la discipline, au cadre de référence). Généralisation opérée (par exemple par un classement et une dénomination d'indices lexicaux, sociologiques, psychologiques, marques de l'énonciation). Économie et concision. Ni trop, ni trop peu . Hiérarchisation des indices retenus (traits saillants de reconnaissance vs reconstruction a posteriori d'un raisonnement). Prise en compte de la compréhension possible par le destinataire : explicitation des étapes du raisonnement. Contrôle de I'implicite. Rédaction d'un texte suivi (vs liste utilisant la nominalisation). Pertinence des relations : preuve (= argument) / exemple / citation Insertion pertinente de citations : découpage, commentaire Varier ses anaphores dans une justification L’anaphore aussi appelée reprise anaphorique est un procédé courant par lequel un mot fait référence à ce qui a été dit (anaphore à gauche) ou à ce qui va être dit (a. à droite). L’interprétation de l’anaphore n’est possible que si l’on connaît son interprétant, référent ou antécédent. Lorsque l’anaphore renvoie à droite, le lecteur voit sa tâche 6 compliquée puisqu’il ne dispose pas encore de la clé nécessaire à l’interprétation, le sens de la phrase est en attente. Le terme de substitut désigne les différents mots ou groupes de mots qui peuvent en remplacer un autre que l’auteur ne souhaite pas répéter de façon identique. Les procédés de substitution les plus courants sont les suivants : pronominalisation, synonymie; hyperonymie/hyponymie, périphrase descriptive, généralisation... Les différents types d’anaphores: 1) Les anaphores nominales : Un synonyme, c’est-à-dire un nom ayant la même signification que le premier. Exemple : Il y a des écoles où on invite des écrivains chaque année. Avant la venue de ces auteurs, on prépare une interview sur leur dernier livre. Un terme générique, c’est-à-dire uploads/Philosophie/ synthese-implicite-justification.pdf
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- Publié le Jul 01, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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