1 Université Moulay Ismail Faculté poly disciplinaire Er-Rachidia Théorie Econo
1 Université Moulay Ismail Faculté poly disciplinaire Er-Rachidia Théorie Economique contemporaine S5 Professeur : Omnia sbai Cours mis à jours le 1-12-2020 2 Présentation du cours et des chapitres du cours « La science économique » doit aujourd’hui faire face à un défi qui appelle quelques Précisions de notre part. Ce défi redoutable auquel l’analyse économique est confrontée n’est pas Vraiment nouveau, mais resurgit de façon récurrente. Il s’agit de la remise en cause de « L’homo - economicus » doté d’une parfaite rationalité. Un article de Richard Thaler a eu dans ce domaine un grand retentissement. Selon cet auteur les développements futurs de la science économique devraient élargir les hypothèses habituellement utilisées. Le degré de rationalité devrait davantage dépendre du contexte étudié ; la quasi-Rationalité caractérisera la plupart des agents ; les modèles à agents hétérogènes avec une partie de la population parfaitement rationnelle et une autre seulement « quasi-rationnelle » devraient se multiplier ; le système cognitif de ces agents (par ailleurs « plus émotionnels » que l’homo oeconomicus) devrait également être étudié pour pouvoir mieux comprendre leurs attitudes. Enfin, la théorie économique distinguerait à l’avenir de façon plus nette qu’aujourd’hui les théories normatives (ou prescriptives) des théories descriptives qui cherchent, à expliquer les Phénomènes observés. Ces conjectures sont plausibles, mais à ce jour l’immense majorité des théories se contentent de la rationalité traditionnelle. 3 Doctrines économiques et conception de la société Historiquement, les doctrines économiques sont apparues relativement tard puisqu’il faut attendre le 18 siècle pour disposer de véritables analyses. Si l’Antiquité nous laisse des modèles politiques (Grèce) ou des analyses juridiques (Rome), Les préoccupations sont essentiellement religieuses au Moyen Âge (les théologiens abordent bien Certaines notions économiques, mais essentiellement sous l’angle de la casuistique). Le statut de l’analyse économique Puis, avec la mise en œuvre des grandes inventions techniques et la découverte du nouveau Monde, le progrès économique s’accélère dès le début du 16 e siècle ; le stock de métal précieux est multiplié par huit en cent ans, justifiant l’apparition d’un nouveau genre d’hommes : les Banquiers, les financiers, les commerçants. Le stock de métaux précieux considéré comme la Principale richesse, les premières théories économiques font leur apparition sans souci cependant De développer une conception d’ensemble de l’activité économique ; pour les mercantilistes en Particulier, la préoccupation essentielle est de fournir aux princes des moyens de les attirer et de Les conserver. Ce n’est finalement qu’au milieu du 18e siècle qu’apparaît en France, puis en Angleterre, L’idée que l’économie est une science. Plus précisément, l’arrivée du rationalisme dans les sciences Humaines conduit à prétendre qu’elle peut, comme les sciences physiques, être traduite par Des mécanismes quantifiables. Conséquence de présupposés philosophiques qu’il ne faut pas perdre de vue, l’économie Scientifique classique est alors libérale et individualiste. Pour le comprendre, rappelons que c’est Au cours des 16e et 17 e siècle que sont découvertes les lois de l’astronomie et mises en Lumière celles du mouvement des corps ; les explications mécanistes ou naturelles de l’univers Triomphent : à partir du moment où on peut relier par des formules mathématiques les causes des Mouvements et leurs effets, il est possible de prévoir un grand nombre de phénomènes. 4 Pour saisir toute la signification de cette conception mécaniste, nous pouvons évoquer l’influence de René Descartes (1596-1650) qui « conçoit aussi l’idée d’une science de l’homme Nommée morale qui serait une partie de la physique » (DENIS, H., Histoire de la pensée économique, Paris, PUF, coll. « Thémis », 1971, pp. 142-143), ou celle de Thomas Hobbes (1588-1679) Qui, à la même époque, expose dans son Léviathan (1651) que la société n’est pas autre chose Qu’un « animal artificiel », c’est-à-dire une machine dont les rouages sont les individus. Les influences de ces conceptions sur la pensée économique sont certaines : C’est ainsi que la démarche de François Quesnay (1694-1774), chef de file des physiocrates, Retracée dans son « Tableau Économique », est analogue à celle de René Descartes envers les Mathématiques, à la différence près qu’étant médecin, il imagine un circuit des richesses analogue à la circulation du sang : l’économie serait réglée par des lois naturelles régissant un ordre Naturel qu’il convient de connaître pour mieux le respecter et s’y soumettre ; dans ce contexte, la Liberté absolue est recherchée tandis que tout ce qui est susceptible de freiner la production et la Circulation des richesses est à proscrire. Ainsi, parce que science naturelle, l’économie doit être Totalement libérale et individualiste. Les mêmes présupposés philosophiques émergent chez les économistes de l’École anglaise Qui procèdent toutefois à une étude plus analytique des comportements des individus ; cela les Conduit à ramener la philosophie à la psychologie et la psychologie à une mécanique, l’individu Étant considéré comme un théâtre où se combinent et s’opposent instincts, plaisirs et peines pour Reprendre les préoccupations de la principale école philosophique anglaise, celle de Jérémie Bentham (1748-1832) : selon l’école hédoniste, les actes de tout individu sont dictés par la Recherche de la plus grande somme de bonheur possible ; l’individu n’est qu’une machine à jouir Et à souffrir. En conséquence, toute science humaine devient un effort pour rationaliser ce calcul Du maximum de bonheur. 5 Dans cette perspective, la recherche du bonheur individuel est un bien pour la société Puisque la somme des satisfactions individuelles est nécessairement égale à la satisfaction du plus grand Nombre. Pour atteindre ce but, il faut laisser parfaitement libres les individus. Les anglais en viennent Ainsi, par un autre cheminement intellectuel mais à partir des mêmes idées philosophiques, Aux mêmes conclusions que les premiers économistes français. L’étude du courant socialiste permet de confirmer l’influence prépondérante de la conception que l’on se fait de l’homme et de la société. Les socialistes français, de Saint-Simon (1760-1825) à Proudhon (1809-1865), ne constituent pas une école proprement dite mais une série de Personnalités riches et diverses. Prenant acte de la Révolution Française, et s’en réjouissant Comme les penseurs libéraux, ils y trouvent un vide : elle a abattu non seulement un Roi, mais une société ; elle a évincé la religion et a dissout tous les corps sociaux. Il en reste un État centralisé et un Code Civil fondé sur une philosophie libérale et individualiste ; il n’y a plus de société mais un système. Inquiets de ce vide, les socialistes vont essayer d’apporter des solutions. Pour cela, ils recherchent une nouvelle religion, un nouvel ordre social, une nouvelle communauté. Dans les faits, si la pensée socialiste française a permis de souligner le vide spirituel et social Qu’apportait la Révolution et les théories de l’économie scientifique, elle n’a pas remis en cause les fondements philosophiques du système social. C’est Karl Marx (1818-1883) qui fera la Synthèse de la pensée économiste classique et des aspirations des socialistes utopiques ; or Marx Est d’abord un philosophe et ses analyses sont évidemment marquées par ses propres conceptions Philosophiques. Ces quelques rappels permettent de vérifier, au moins historiquement, que derrière tout Système économique, il y a une certaine conception de l’homme, du monde, de la société ; dans ces conditions, il faut bien envisager l’hypothèse selon laquelle celle-ci influencerait celui-là. 6 Syllabus du cours Introduction CHAPITRE 1 : Méthode d’analyses économiques 1- Economie science ou discipline 2- les Modèles 3- rappels sur les 4 grandes crises de l’histoire économique CHAPITRE 2 : les Marchés 1- offre et demande 2- les différents Marchés Chapitre 3 : la concurrence 1- le monopole 2- les oligopoles Chapitre 4 : le chômage 1- chômage et inflation 2- courbe de Phillips chapitre 5 : les cycles conjoncturelles 1- théorie des oscillateurs 2- répartitions de Godwin 7 Introduction Présenter les grandes tendances de l’économie contemporaine, expliquer comment les Développements les plus récents de la théorie économique permettent de mieux appréhender Les nombreuses questions qui font l’actualité, justifie, même (surtout ?) au niveau d’initiation Auquel nous nous situons, de préciser les méthodes de la « science économique ». Cette dernière expression appelle un certain nombre de remarques liminaires non seulement Parce que le statut scientifique de l’économie est incertain, mais aussi parce que les Méthodes utilisées par les économistes (en particulier les fameux modèles) font souvent L’objet d’incompréhensions, voire de commentaires sévères de la part des scientifiques et des étudiants. Chapitre 1- Méthodes d’analyses économiques 1 - L ’é c o n o m i e : s c i e n c e o u d i s c i p l i n e ? Historiquement, la perspective d’une science économique à l’image des sciences exactes s’est Développée en trois phases : • jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, c’est le temps des précurseurs ; • à partir de là, l’introduction de l’analyse différentielle (école marginaliste autrichienne), L’utilisation des mathématiques (école de Lausanne) et l’élaboration scientifique des données de l’observation par I. Fisher (1867-1947) sont autant de révolutions ; • après la Seconde Guerre mondiale, l’Économique tend à se transformer en une science Fondée sur l’analyse statistique des faits, ayant pour objet l’élaboration de théories dont la Cohérence logique peut uploads/Philosophie/ theorie-economique-contemporaine-cours-2020.pdf
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- Publié le Sep 23, 2021
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