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Page d'accueil Documents publiés en ligne Retour publications Animer une formation Le tour de table pédagogique septembre 2017 - © copyright Thierry TOURNEBISE ABONNEMENT LETTRE INFO gratuite Animer une formation suppose de bien connaître le thème que l’on va enseigner, mais cela ne suffit pas. Non seulement il s’agit de disposer d’un savoir suffisant concernant ce thème, mais en plus le formateur doit pouvoir mettre en lien n’importe lequel des éléments de ce savoir avec ce qui est apporté par les participants. Ce savoir devient culture, connaissance, et ne se résume plus à de simples concepts intellectuellement mémorisés et classés. Le formateur est même censé enseigner, tout en ayant une posture de chercheur : il apprend en même temps qu’il enseigne… et surtout, il apprend de ceux à qui il enseigne, comme si les stagiaires et le formateur formaient « une équipe de recherche autour du thème annoncé ». Bien sûr il dispose de plus de savoir que les stagiaires, mais il reste en recherche d’ajouts, de précisions nouvelles, de subtilités, de compléments, de remises en cause pertinentes. Il ressort de cela un enseignement dynamique, motivant, mémorisable. Il marque la mémoire de quelques empreintes durables, d’autant plus qu’il s’appuie sur des mises en résonance avec des éléments dont dispose déjà l’apprenant. Il ne recherche ni l’« ensemencement » de la pensée avec des données nouvelles, ni une sorte de « teinture » qui opèrerait par imprégnation. Sa pédagogie opère plus par « résonance » que par « raisonnance » ! Sommaire 1 Le savoir et la connaissance – Le savoir – La connaissance – La culture 2 Préparer la formation - Organiser l’information – Le plan 3 Le tour de table pédagogique - Présentation et vérification – Le tour de table initial – Un outil majeur – Le tour de table proprement dit – Exemples d’expressions 4 Le déroulement de la formation -Apports théoriques : Questions et ajustements – Les oppositions – Exposé de la théorie -Les mises en œuvre : Entraînement ou mise en situation ? – La problématique du non verbal – Présentation - Exploitation des outils pédagogiques – Exploitation des situations professionnelles mises en œuvre - Panacher les possibilités - Revisiter la théorie 5 La fin de la formation -Le retour vers les collègues – La formation professionnelle – L’humanité de la formation Bibliographie Bibliographie du site Précédente publication sur la pédagogie en février 2007 « Pédagogie - l’art du savoir et de la saveur » PUBLICATION: Pédagogie - animer une formation ; Le tour de ... https://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/pedagogie-ani... 1 sur 23 17/09/2019 à 16:35 1 Le savoir et la connaissance 1.1Le savoir L’étymologie de « savoir »* est la même que celle de « saveur », « sapidité ». D’une certaine façon, c’est une affaire de goût ! Dans sa version la plus agréable il va flatter le « palais intellectuel ». C’est pourquoi, en début de stage, le tour de table que j’appelle « tour de table pédagogique » ressemble à une sorte de « mise en bouche » telle qu’on peut en trouver dans un restaurant gastronomique, juste avant la dégustation du repas proprement dit. *-Le mot « savoir » vient du latin sapĕre « avoir du gôut », « exhaler une odeur », « sentir par le sens du goût » et au figuré « avoir du discernement, du jugement ; être sage ». -Le mot « saveur » vient, lui, du latin sapor, qui signifie « goût, saveur caractéristique d’une chose », « odeur », « parfum », « action de goûter ». Ce mot est un dérivé de sapere. Nous avons le même type de rapport entre « sapidité » (qui a une saveur) et « sapience» (sagesse). Nous constatons ainsi que le lien est solide entre ces deux mots de « savoir » et de « saveur ». -Le mot « sapidité » vient du latin sapidus signifiant « qui a du goût, de la saveur », mais aussi, au figuré « sage, vertueux ». Ce qui n’a pas de goût est dit « insipide ». -Le mot « sapience » vient du latin sapientia « intelligence, bon sens ». Ce mot traduit le sophia (sagesse) grec. Sapientialis signifie « intellectuel ». Sapiens (intelligent, sage, raisonnable) est le participe présent adjectivé de sapere, que nous avons vu plus haut, pour « savoir » et « saveur ». (Extrait de la publication de février 2007 « Pédagogie » sur ce site). « Savoir » a aussi la même étymologie que sagesse, sapiens. De ce fait il reflète aussi une sensibilité à l’humain, à la vie, pour ne pas dire à l’« Univers ». La notion d’« Univers » ne signifie pas ici l’étendue du savoir, mais celle de la curiosité bienveillante qui anime le chercheur, tel que le proposait René Descartes : ce savoir suppose de ne pas perdre son bon sens, sa capacité à douter, sa créativité et sa sensibilité. Celui qui sait ne peut se contenter d’accumuler des données. Il est appelé à rejoindre la connaissance, c’est-à-dire le « co-naître ». Ainsi, il se doit « d’habiter » cette zone nouvellement découverte, d’y « naître », de se la rendre familière, de s’y sentir chez-lui. 1.2La connaissance Co-naître, c’est « naître avec ». C’est quand le savoir rejoint la connaissance, c’est que celui qui sait « naît » au côté de ce qu’il a rencontré ou découvert. Il semble pourtant, paradoxalement, que la connaissance précède le savoir, un peu « comme si nous connaissions déjà ce que nous ne savons pas encore ». Un petit vertige nous saisit face à ce paradoxe : nous connaissons déjà ce que nous ne savons pas encore… pourtant en apprenant, le savoir que l’on acquière doit rejoindre la connaissance ! Tout se passe comme si nous avions en nous une connaissance inconsciente… et comme si « apprendre » consistait seulement à « rendre ce savoir conscient ». L’idée est sans doute audacieuse, improbable, certainement imparfaitement vraie, et pourtant pas tout à fait fausse non plus. Mais je ne cherche pas à PUBLICATION: Pédagogie - animer une formation ; Le tour de ... https://www.maieusthesie.com/nouveautes/article/pedagogie-ani... 2 sur 23 17/09/2019 à 16:35 énoncer une vérité absolue. Je me contenterai d’un nouveau paradigme permettant d’appréhender la formation de telle façon que l’enseignement soit plus « animant », plus « résonant » (et moins raisonnant), plus proche de la vie qui habite chacun. Cela permet de prendre une sorte d’appui dans un « chez-nous » d’humanité familier, « dont nous ne savons rien », mais « qui ne nous est pourtant pas étranger ». Tout cela n’enlève rien au fait qu’un formateur doive amener des apports, qu’il doive en avoir la maîtrise. Mais sa façon de le faire peut en être pédagogiquement améliorée, grâce à la posture qu’il adopte en regard du savoir et de la connaissance. 1.3La culture Ce qui est su et intégré a rejoint une sorte de « connaissance » et ressemble à une « culture » intime dont il est difficille de dire si c’est quelque chose qui nous habite ou quelque chose que nous habitons. Michael Erard (linguiste) nous propose un ouvrage sur les « hyperpolyglottes », personnes qui parlent plus de 6 langues… certains jusqu’à plus d’une cinquantaine : « Adieu Babel » (2016). Il y mentionne à propos du langage que dans certaines régions du monde le langage nous habille et fait partie de notre apparence. Il permet même d’affirmer une identité : « On ne le met pas à l’intérieur de soi, on s’enveloppe plutôt dedans » (2016, p.58) Le savoir, lui aussi, fait un peu office d’identité sociale. Mais quand on arrive à la connaissance, il déborde la cadre social et signe une appartenance à l’humanité : c’est alors en même temps quelque chose qui nous habite et un « endroit » d’humanité dans lequel nous sommes profondément chez nous. Le simple savoir, concernant des données à mémoriser ou même à classer, ou mieux à relier entre elles, n’arrive pas encore à ce niveau d’un « chez-nous familier ». Quand on parvient à cet « endroit-là », seulement à ce stade …se révélant familier il devient culture. Dans son ouvrage « Car la culture donne forme à l’esprit », Jerome Bruner (professeur de psychologie, cognitiviste) dénonce les discours soi-disant savants, quand il s’agit d’aborder la subtilité : dès «… qu’on commence à prendre à bras le corps les universaux, les hypothèses et les théories, ces appariements apparaissent pour ce qu’ils sont : bricolés pour l’occasion » (Bruner,1997, p.30). Quand le savoir rejoint la connaissance et se fait culture, il sort du « bricolage intellectuel » qui, aussi sophistiqué soit-il, reste un « fragile échafaudage » éloigné du bon sens. René Descartes était très sensible à cette posture et au bon sens. On sait rarement qu’il prônait l’ouverture d’esprit et l’originalité, qu’il invitait à étudier « en soi-même ». Il dénonçait le risque du savoir purement intellectuel, affirmant que celui qui se confit aveuglément à l’autorité savante a perdu son bon uploads/Philosophie/ thierry-tournebise-animer-une-formation 1 .pdf
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- Publié le Fev 19, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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