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© Grand Portail Thomas d’Aquin 1 www.thomas-d-aquin.com THOMAS D’AQUIN, DIEU ET LA MÉTAPHYSIQUE de Thierry-Dominique HUMBRECHT op. Notes de lecture et sautes d’humeur Sommaire Introduction ............................................................................................................................................. 2 Organisation d’ensemble de l’ouvrage : ............................................................................................. 2 Métaphysique, les trois modalités ...................................................................................................... 3 Les lecteurs d’Humbrecht ................................................................................................................... 5 Doctrine Sacrée ....................................................................................................................................... 8 Théologie ............................................................................................................................................. 8 La Doctrine Sacrée ............................................................................................................................ 11 Théologie et philosophie ................................................................................................................... 14 Acte d’être ............................................................................................................................................. 17 Concept d’Humbrecht : L’acte d’être et l’être .................................................................................. 19 Un acte fini d’être ? ........................................................................................................................... 20 Concept d’Humbrecht : la double composition d’acte et de puissance ........................................... 22 Différents types de composition d’acte et de puissance .................................................................. 24 La forme donne d’être ...................................................................................................................... 26 Qu’est-ce qu’un acte ? ...................................................................................................................... 28 La Métaphysique d’Aristote .................................................................................................................. 31 L’objectif des sciences est la béatitude de l’homme ........................................................................ 31 Le sujet de la Métaphysique d’Aristote............................................................................................. 33 Physique et métaphysique ................................................................................................................ 37 Le Dieu d’Aristote .................................................................................................................................. 40 Le Dieu d’Aristote ne connaît que lui-même .................................................................................... 41 Le Dieu d’Aristote ne donne pas d’être ............................................................................................ 42 La Création............................................................................................................................................. 45 L’Aristote historique .......................................................................................................................... 45 Néo-platonisme ................................................................................................................................. 47 Participation et Création ................................................................................................................... 48 Conclusion ............................................................................................................................................. 52 © Grand Portail Thomas d’Aquin 2 www.thomas-d-aquin.com Introduction 1 432 pages !!! Un pavé…1 Mais, car nous ajouterons un mais, grillé à cœur bleu, avec quelques frites blondes, une jeune laitue verte et une petite sauce brune aux trois poivres rouge, noir et blanc, voilà un mets joliment dressé, succulent et roboratif. L’auteur raffole des comparaisons ; nous lui dédions bien volontiers celle-ci. Organisation d’ensemble de l’ouvrage : Le livre est articulé de la façon suivante : - Prologue et introduction - 1ère partie : « Duplex theologia » ou les théologies gigognes - 2e partie : « Ce que j’appelle être » - 3e partie : Le proviseur de l’étant - Synthèse et conclusion Chaque partie s’ouvre avec une introduction suivie de la considération de quelques thèmes proposés par l’auteur. Vient ensuite, dans l’ordre chronologique de leur rédaction par saint Thomas, une succession de textes (indifféremment théologiques ou philosophiques) dont la lecture commentée est destinée à illustrer et approfondir les thèmes en question. La seconde et la troisième partie sont entrecoupées, çà et là, d’excursus intitulés “Concepts” sur une question spéciale, pour partie liée au reste et pour partie non. À vrai dire, aucun ordre organique clair ne se dégage de la lecture de la table des matières pourtant copieuse. Faut-il attribuer cela au goût de l’auteur pour surprendre le lecteur à ne pas être là où 1 Th. D. Humbrecht, Tomas d’Aquin, Dieu et la métaphysique, Ed. Parole et Silence, Paris, 2021. © Grand Portail Thomas d’Aquin 3 www.thomas-d-aquin.com celui-ci l’attend ? Est-ce aussi parce qu’une organisation trop académique aurait juré avec l’ambition de l’ouvrage ? Ou peut-être s’agit-il de la succession des préoccupations de l’auteur, les principaux thèmes abordés étant, en effet, de grands classiques thomistes du moment : - La Doctrine Sacrée - Le sujet de la métaphysique - Les cinq voies thomasiennes - L’être divin - L’analogie et la participation - L’acte d’être et l’essence - La Création - La providence Ce choix de telle ou telle problématique plutôt que d’autres dépend sans doute d’une certaine consuetudo prégnante. Il n'est pas question, par exemple, de l’âme humaine (elle n’est pas mentionnée dans l’Index des noms communs et des principaux énoncés), alors qu’elle est l’acte premier d’un corps organisé ayant la vie en puissance, et par ailleurs “le caillou dans la godasse”2 des tenants de l’acte d’être. Ou bien la très difficile question de la continuité du mouvement, de l’espace et du temps (toute aussi absente de l’Index), sans laquelle on ne peut comprendre la première voie de la Somme théologique. Si, en effet, le mouvement est, comme le pensent la plupart des scientifiques et des philosophes actuels, une suite discrète d’états fixes à travers un nuage tridimensionnel de points, durant une succession d’instants, alors le principe de non-régression à l’infini est aboli, la remontée à un premier s’avère impossible et Zénon avait raison. La première voie de Thomas se réduit à une opinion et non plus une démonstration. C’est sans doute pourquoi les cinq voies de Thomas ne reçoivent plus que l’attention distraite pour une curiosité ancienne chez la plupart des théologiens, même respectueux du thomisme. Mais l’absence la plus étonnante, surtout dans la partie consacrée au Commentaire des douze livres de la Métaphysique, c’est la question de Dieu “Pensée de la pensée”. Cette approche de Dieu représente le point culminant de la métaphysique aristotélicienne, et il est curieux que notre auteur n’en touche pas un mot (cette notion est tout aussi absente de l’Index) dans un livre ayant pour titre Thomas d’Aquin, Dieu et la Métaphysique. Métaphysique, les trois modalités « La métaphysique, chez Tomas d’Aquin, est-elle intégrée à la théologie chrétienne ou bien préserve-t-elle son autonomie ? »3 Telle est la toute première interrogation avec laquelle Thierry Dominique Humbrecht ouvre son ouvrage. L’auteur la développe en instituant une triple modalité des relations entre métaphysique et théologie. Celle-ci est déjà posée dès la quatrième de couverture comme la problématique 2 Général de Gaulle, à propos de l’Algérie française. 3 Op. cit., p. 11 ; désormais, toutes les citations du livre seront notées ainsi : Op. cit., p. … © Grand Portail Thomas d’Aquin 4 www.thomas-d-aquin.com centrale du livre, qui voudra répondre en quelque sorte à la question : à laquelle, ou auxquelles, des trois (énumérées ci-dessous) appartient la métaphysique de Thomas d’Aquin ? « L’hypothèse d’un double dédoublement invite donc à distinguer trois manières, fût-ce en constatant leur superposition flottante : la métaphysique intégrée, celle assumée fécondante et critiquée des anciens philosophes ; la métaphysique constituée, produite par la doctrine sacrée et étalonnée pour ses propres fins ; et la métaphysique manifestée, celle d’un docteur chrétien qui rectifie selon la raison et avec les natures propres des choses, comme en forme de défense et illustration, les erreurs dressées contre la foi et aussi contre la raison elle-même »4 On pourrait résumer ainsi le choix proposé : • 1ère modalité : Intégration de la métaphysique à la théologie. Modèle dit “Augustinien”. La métaphysique est pour ainsi dire absorbée dans la théologie, fondue en elle et les deux sont devenues indistinctes l’une de l’autre. On parle alors indifféremment de théologie ou de philosophie chrétienne pour désigner une même discipline à la fois naturelle et révélée. • 2ème modalité : Constitution d’une métaphysique à partir des données de la théologie. Cette dernière est productrice de métaphysique pour ses besoins propres. Séparation entre métaphysique des métaphysiciens (artiens) et métaphysique des théologiens, au risque de la “double vérité”. Une proposition reçue comme vérité philosophique pourrait être contraire aux articles de foi et donc théologiquement fausse. En ce cas, reconnaissent les artiens, la philosophie doit céder. Mais le caractère “philosophiquement vrai” demeure larvé. Cette double vérité est donc rejetée au nom de la foi mais pas au nom de la raison. • 3ème modalité : La métaphysique est au service de la théologie, tout en conservant son caractère propre. Modèle dit “Chalcédonien” auquel l’auteur préférerait rattacher la pensée de Thomas d’Aquin. La métaphysique est à disposition de la théologie comme instrument de sa recherche, sans abandonner sa spécificité. Mais en retour, elle se trouve elle-même enrichie par l’apport de la foi dans certains champs de son domaine (dans l’approfondissement métaphysique des notions de Création ou de Providence, par exemple). Nous voudrions développer une analogie qui permettrait, espérons-le, d’illustrer cette partition en trois. il y a, dans les relations entre philosophie et théologie, quelque chose de comparable (avec les réserves d’usage, bien-entendu) à celles des mathématiques avec les sciences physiques actuelles. On pourrait retrouver ces trois modalités : • Pour certains physiciens – première modalité – les mathématiques n’ont de valeur que fondues dans leur démarche d’explication de l’Univers. Elles ne présentent pas à leurs yeux d’intérêt pour elles-mêmes. En recevant dès l’entrée une destination matérielle concrète, 4 Op. cit., p 14. © Grand Portail Thomas d’Aquin 5 www.thomas-d-aquin.com elles perdent en quelque sorte leur identité propre pour devenir le langage des sciences naturelles, voire de la nature elle-même. « La nature est écrite en langage mathématique »5. Pour eux, les mathématiques dont se sert la physique sont de la physique. • Pour la plupart des mathématiciens – seconde modalité – peu importe que les mathématiques servent ou non à autre chose. Elles trouvent en elles-mêmes leur pleine justification, mais aussi leur perfection et leur beauté unique. La discipline mathématique comme telle est autonome et séparée des autres sciences. L’usage que peut en faire la physique ou quelque autre discipline que ce soit est accessoire et déconnecté de ses exigences propres pour être détourné vers d’autres impératifs qui lui sont étrangers. • Certains, enfin, – troisième modalité – considèrent qu’un dialogue constant entre les deux disciplines est nécessaire pour que le progrès des mathématiques serve celui de la physique et qu’en échange cette dernière indique à la première les orientations de recherche utiles à leur développement concerté. C’est le cas de la mécanique quantique presque entièrement mathématisée, uploads/Philosophie/ thomas-d-x27-aquin-dieu-et-la-metaphysique.pdf
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- Publié le Jan 14, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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