Les Yoga Soutras de Rishi Patañjali Une sélection Les yoga soutras du sage Pata

Les Yoga Soutras de Rishi Patañjali Une sélection Les yoga soutras du sage Patañjali constituent le texte de base de la tradition du yoga. Le yoga n’est pas une religion, mais un mode d’emploi pratique pour aider à l’étude de sa propre religion. La pratique du yoga a pour but d’amener une véritable connaissance de soi. Cette connaissance véritable met fin à la souffrance, dont la cause est l’ignorance de notre véritable identité. Ces soutras sont d’une formulation extrêmement concise. Ils parlent d’une réalité au-delà de tout concept, dont on peut parler, mais que l’on ne peut pas transmettre. Leur étude n’a pas vraiment de sens elle n’est pas accompagnée d’une pratique solide sous la guidance d’un être réalisé, ayant l’expérience de ce dont il est question. Seule l’expérience consciente peut nous amener la connaissance libératoire dont il est question ici. I-1 Aw yaeganuzasnm! atha yog˜nuþ˜sanam atha - désormais ; yoga - l’Unique, le yoga ; anuþ˜sanam - enseignement, exposé Désormais commence la révélation du yoga Métaphysiquement, cela signifie qu'une phase de la vie est terminée et qu'une nouvelle phase commence: la voie du yoga, qui mène vers la libération de la souffrance humaine qui a sa racine dans l’ignorance. I-2 yaegiíÄv&iÄinraex> yogaþ citta-v®tti nirodha× citta - le mental ; v®tti - vague, enroulement, tendance ; nirodha× - scellé, cessation Le yoga est la cessation de la fragmentation mentale Le mental, de par sa propension à s’identifier à tout ce qui est perçu, fait écran à la vision du Sans Forme. Lorsque le mental et toutes ses tendances sont sous contrôle, alors on voit l’Unique et on vit consciemment l’union, ou yoga. Nous sommes tous nés avec cette unité, mais peu d'entre nous en ont conscience. Ressentir consciemment cette unité est le but du yoga. I-3 tda Ôòu> Svêpe=vSwanm! tad˜ draÿ÷u× svar¨pe'vasth˜nam tad˜ - alors ; draÿ÷u× - celui qui voit, la conscience ; svar¨pa - propre forme ; avasth˜ - état La conscience est alors établie dans sa nature véritable I-4 v&iÄsaêPym! #trÇ v®ttis˜r¨pyam itaratra v®tti - tendances, modification ; s˜r¨pyam - identifié à ; itaratra - autrement, ailleurs Sinon elle s’identifie à ses formes Soit la conscience est établie dans sa vraie nature, identifiée à elle-même, sans dualité, soit elle s’identifie aux formes qui sont sa manifestation. Elle reste la même de toute éternité, mais la distinction entre ces deux états est le cœur de cet exposé sur le yoga, dont le but est d’inviter à retourner vers notre nature véritable. II-1 tp>SvaXyayeñrài[xanain i³yayaeg> tapa× sv˜dhy˜ya iþvarapraõidh˜n˜ni kriy˜yoga× tapa× - discipline, contrôle, ascèse ; sv˜dhy˜ya - étude du Soi ; iþvara - le seigneur ; praõidh˜n˜ni - abandon de soi, dévotion, gratitude ; kri - toutes les actions ; y˜ - l’âme ; yoga - unité Le kriya yoga consiste à ressentir consciemment l’unité entre le corps, le mental et l’âme dans chaque action. Ce ressenti est favorisé en se concentrant dans tapahloka (ajña chakra). Cette concentration amène connaissance de Soi et abandon de soi au divin. Notre vrai soi, notre âme, ou atma (propre mère) en sanscrit, contrôle toutes les fonctions vitales du corps comme la respiration ou les battements cardiaques au travers d’ajña chakra qui contrôle le bulbe rachidien et l’hypophyse. En se concentrant dans tapahloka, ou ajña chakra, on observe indirectement notre âme. Progressivement, le contact avec notre âme devient de plus en plus étroit, elle se révèle à nous, nous comprenons son langage, jusqu’à ce que finalement nous lui laissions toute la place et faisions un avec elle. Ce que nous découvrons en découvrant notre nature divine amène automatiquement gratitude et dévotion envers le Seigneur. Ce sutra, le premier du deuxième chapitre intitulé “sadhana”, résume l’essence du chemin spirituel. Les voies spirituelles qui fonctionnent ont toutes comme essence la pleine conscience et la méditation. II-29 yminymasnàa[ayamàTyaharxar[aXyansmaxyae=òav A¼ain yama niyama asana pr˜õ˜y˜ma praty˜h˜ra dh˜raõ˜ dhy˜na sam˜dhayo'ÿ÷˜va aðg˜ni yama - contrôle ; niyama - discipline, observances ; asana - assise ; pr˜õ˜y˜ma - contrôle du souffle ; praty˜h˜ra - intériorisation ; dh˜raõ˜ - concentration ; dhy˜na - méditation ; sam˜dhi - extase divine ; aÿ÷˜v - huit ; aðg˜ni - membres, branches Les huit étapes du yoga sont contrôle de soi, discipline, assise, contrôle du souffle, intériorisation, concentration, méditation et samadhi. Chacune de ces huit étapes favorise la suivante, elles ont pour but le samadhi, et par là la libération, mukti. Le samadhi est un état avancé de méditation, la méditation est elle-même un état avancé de concentration, qui n’est possible que quand nous ne sommes pas dérangés par les sens extérieurs (intériorisation). Cette intériorisation n’est possible que si l’on maîtrise le souffle ou énergie vitale, ce qui ne peut se faire que si l’on peut être assis (ou “assis” dans un autre posture) confortablement. On ne peut s’asseoir régulièrement que si l’on a un certain contrôle de soi et de la discipline. II-30 Aih<sasTyaSteyäücyaRpir¢ha yma> ahiÕs˜ satya asteya brahmacarya aparigrah˜ yam˜× ahiÕs˜ - non-violence ; satya - vérité, authenticité ; asteya - qui ne convoite pas, ne vole pas ; brahmacarya - disciple de Brahma, qui fait preuve de mesure ; aparigrah˜ - non-accumulation ; yama - contrôle Yama ou le contrôle de soi consiste en le respect de la vie, l’authenticité, le non-vol, la mesure en toute chose et la non-accumulation de biens. Yama et niyama visent en particulier à ce que l’énergie vitale et l’attention ne se gaspillent pas trop dans le monde extérieur. ahiÕs˜ - Lorsque l’on est violent, le monde nous le rend. Cela empêche autant la paix intérieure qu’extérieure. On peut être violent physiquement, mais aussi psychiquement et verbalement, envers soi-même comme envers les autres. satya - Ne pas être authentique requiert beaucoup d’énergie pour maintenir cette tension entre le mensonge et la vie qui appelle naturellement la vérité, qui finit toujours tôt ou tard par triompher. Autant être toujours vrai, ne pas mentir et surtout ne pas se mentir. asteya - Le vol ne paie pas, il coûte cher, dix fois le prix selon l’Ancien Testament. Tout ce que l’on s’approprie sans gratitude est du vol. Si l’on mange sans une pensée vers Celui qui nous a tout donné gratuitement, on vole la nourriture. On peut aussi voler “psychologiquement”, par exemple en revendiquant la paternité de quelque chose réalisé par autrui. En vérité, rien ne nous appartient, nous ne sommes que temporairement des dépositaires et des gérants. Toute appropriation est donc du vol. brahmacarya - En étant conscient dans chaque action du quotidien, on peut tout faire sans avoir à suivre de règle prédéterminée. On peut manger de tout, sortir en discothèque, boire de l’alcool, etc. Le fait d’agir en conscience appelle de la mesure et a pour conséquence qu’il vient tout seul à l’intérieur une voix qui dit « Cette viande est trop lourde pour mon estomac, je préfère en manger moins », « Il y a trop de bruit en discothèque, trop de fumée, trop de lumières, restons plutôt au calme à la maison », etc. La plupart des commentateurs parlent de ce brahmacarya en relation avec la sexualité, il convient bien sûr de ne pas abuser de la sexualité, comme il convient de ne pas abuser des autres bonnes choses de la vie, qui deviennent alors des poisons. aparigrah˜ - L’accumulation de biens matériels n’a rien de gênante ou de répréhensible en soi, mais une trop grande accumulation oblige le possesseur à apporter beaucoup de soin et d’attention à la gestion de ces biens, ne lui laissant ainsi ni le temps ni la tranquillité d’esprit nécessaire à la méditation. II-32 zaEcs<tae;tp>SvaXyayeñrài[xanain inyma> þauca santoÿa tapa× sv˜dhy˜ya iþvarapraõidh˜n˜ni niyam˜× þauca - propreté ; santoÿa - contentement, joie ; tapa× - discipline, modération ; sv˜dhy˜ya - étude de soi ; iþvarapraõidh˜n˜ni - gratitude, dévotion envers le Seigneur ; niyama - discipline Niyama ou la discipline consiste en la propreté, le contentement, la modération, l’étude du Soi et l’abandon de soi au divin. þauca - Il s’agit bien entendu de la propreté du corps, mais aussi de celle de notre environnement, de notre maison. Plus difficile à maintenir est la propreté de notre esprit, qu’il convient de ne pas souiller avec de mauvaises pensées (violence, sexe, jalousie, méchanceté, jugement, avarice, convoitise, …) ou de mauvais sentiments (paresse, dépression, agressivité, anxiété, …). Chaque mauvaise pensée trouve une extériorisation dans le monde physique et a une influence néfaste sur la vitalité et la santé. Ces mauvaises pensées sont un frein majeur dans la vie. santoÿa - Notre regard est facilement tourné vers ce que nous n’avons pas. Notre richesse est que nous soyons en vie, nous l’oublions constamment. La joie est notre état naturel, le fait de ne pas se contenter de ce que nous avons nous appauvrit considérablement en nous rendant esclave de quelque chose d’absent. La joie appelle la vie, son absence appelle la mort. tapa× - Sans discipline, aucun projet ne peut aboutir. sv˜dhy˜ya - L’étude de soi comprend l’étude de la physiologie, de la psychologie, de la philosophie, etc, mais surtout l’étude de notre âme par la uploads/Philosophie/bouddhisme-les-yogas-sutras-de-patanjali.pdf

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