MEN / DGESCO - IGEN février 2014 http://eduscol.education.fr Histoire-Géographi

MEN / DGESCO - IGEN février 2014 http://eduscol.education.fr Histoire-Géographie Éducation civique STMG – Première Histoire - Thème 1 La France en République (1880 – 1945) (12 h) Introduction au thème Si le régime républicain fait aujourd’hui l’unanimité dans l’opinion française, il n’en a pas toujours été ainsi et il lui a fallu s’imposer en luttant pour défendre ses principes : souveraineté de la nation, démocratie, universalité des Droits de l’homme, laïcité. Ce combat oppose une France libérale, partagée entre deux tendances radicale et modérée, mais qui se perçoit comme l’héritière de la Révolution, à une France monarchique et conservatrice ; il se noue particulièrement entre les années 1880 et la première guerre mondiale. Cette période forme un véritable « moment républicain » (V. Duclert). La génération d’hommes politiques alors au pouvoir fait le choix d’incarner la République dans des lois, des réformes, des discours et des symboles. Question obligatoire Notions Commentaire Moments et actes fondateurs (1880-1945) Démocratie Laïcité Nation Radicalisme République parlementaire La République, forme française de la démocratie libérale, est le produit d’une construction. Elle est fondée sur trois piliers, ce que l’on montre en s’arrêtant sur quelques moments décisifs : les années 1880-1914 font triompher une conscience nationale unitaire qui passe par l’acquisition de références collectives (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, symboles, mémoire). Elles élargissent les modes d’accès à la nationalité (1889, droit du sol). La colonisation est alors justifiée au nom d’une mission civilisatrice la construction de la démocratie est réalisée par des lois qui établissent les grandes libertés et favorisent la fondation de partis, de syndicats, d’associations (1880-1914). Elle est consolidée grâce à l’extension des droits sociaux et à l’égalité politique entre les sexes (Front populaire, Libération). Elle peut être remise en cause (Vichy) la loi de 1905, préparée par la laïcisation de l’école, décide la séparation entre État et religions, garantit la liberté de pensée et de culte pour chaque citoyen, crée les conditions d’une pacification sociale (BO n°9 du 1er mars 2012) Articulation avec les sujets d’étude au choix La démocratie républicaine est une construction politique progressive, désormais bien installée mais qui a tardé à élargir les droits démocratiques à l’ensemble de ses citoyens (exemple du vote des femmes), qui a connu des crises qui l’ont gravement ébranlée, comme l’Affaire Dreyfus voire des remises en cause radicales, à l’image du régime de Vichy qui s’installe pendant l’année 1940. Ces sujets d’étude visent à faire comprendre aux élèves que la République et la démocratie ne sont pas des données intangibles mais peuvent être l’objet de combats politiques et idéologiques autour d’enjeux essentiels. L’articulation entre le traitement de la question obligatoire et le sujet d’étude choisi est laissé à la liberté de l’enseignant selon les objectifs attribués au sujet d’étude : en amont, ce dernier permet d’identifier les quelques enjeux, problèmes et notions développés dans le traitement de la question ; en aval, il permet d’approfondir certains contenus de la question S’interroger sur les spécificités de la France républicaine, c’est analyser le moment où une version renouvelée de l’idéal républicain est mise en œuvre dans les premières décennies de la Troisième république et comprendre comment cette mise en œuvre donne lieu à des conflits, des négociations et des compromis entre des forces politiques et sociales Question obligatoire Moments et actes fondateurs (1880-1945) – (5-7h) 1. Les enjeux de la question Enjeux civiques et politiques Cette question est, en soit, un thème d’éducation civique et politique. Elle permet de donner aux élèves des éléments de compréhension du régime politique dans lequel ils évoluent. Il est nécessaire de réfléchir avec les élèves sur la façon dont certains moments de l’histoire républicaine prennent une dimension « mythique » qui influence la façon dont ils sont présentés (par exemple, le Front populaire). En abordant la notion de culture politique, il est possible d’amener les élèves à renforcer leur esprit critique à l’égard des discours et des actes produits par les acteurs de la vie politique. L’analyse des événements de l’année 1940 permet de montrer que la défense des principes républicains et démocratiques est un combat qui a parfois été perdu, ce qui souligne, sans les relativiser, leur valeur. Enjeux scientifiques et didactiques Ce thème invite à une réflexion sur la construction, selon un rythme heurté durant plus d’un demi- siècle, d’une démocratie libérale qui s’incarne, en France, dans une forme spécifique : la République. Le 4 septembre 1870, après presque un siècle d’expériences politiques diverses, elle devient définitivement le régime politique des Français. Il lui reste cependant à affronter crises et contestations puis à traverser l’épreuve de la Grande Guerre. Elle parvient pourtant à transformer l’héritage révolutionnaire en un modèle culturel puissant, toujours en devenir et qui intègre peu à peu les opposants. Le renouveau historiographique de l’histoire politique, intégrant les approches sociales et culturelles, incite à regarder cette période de la deuxième moitié du XIXe siècle comme un moment démocratique particulier pendant lequel émerge une véritable « société politique », c’est-à-dire « la capacité de groupes ou d’individus à penser la question du pouvoir, de la liberté, de l’égalité, de la justice, de la vérité, et à en faire les outils d’une vie meilleure, d’un avenir possible, d’un destin imaginé » (V. Duclert ; F. Furet). Ce thème peut être abordé avec les élèves de façon à : Présenter la fondation du régime républicain comme un processus qui a nécessité des combats et des engagements. Comprendre la transposition de principes philosophiques hérités de l’histoire du XVIIIe et du XIXe siècle en lois et en droits qui permettent l’expression de la démocratie et de la laïcité. Ministère de l’éducation nationale (DGESCO - IGEN) Page 2 sur 17 Histoire – Série STMG – Première - Thème 1 Analyser des moments de lutte politique pour défendre des valeurs ou obtenir des droits (affaire Dreyfus, loi de 1905, Front populaire). 2. Problématiques Cette histoire, complexe, s’inscrit dans une chronologie dense. Il est possible de l’aborder de façon simple, en se demandant : Quels sont les moments fondateurs du régime républicain en France ? Ces moments associent des acteurs, des actes, des contextes et des effets multiples. On peut décliner cette problématique générale en trois questionnements : • Les valeurs de la République sont prises en charge par des groupes et des individus. De cette adhésion découle de véritables engagements qui s’expriment sous des formes militantes et parfois combatives. Dans quels combats s’engagent les républicains ? • Le modèle républicain, même largement partagé et diffusé en Europe et dans le monde au début du XXe siècle, reste malgré tout un modèle fragile qui doit composer avec ses adversaires et ses propres faiblesses. Comment ce modèle politique parvient-il à se réinventer dans la première moitié du XXe siècle ? • Avec la République, quelle extension des droits ? 3. Éléments de mise en œuvre, démarche et repères La démocratie républicaine est une construction progressive, rythmée par des crises qui la remettent profondément en question. Cette construction ne peut être jugée aboutie sans l’extension des droits fondamentaux à l’ensemble de la population. République Au sens étymologique, le mot « République » désigne les affaires communes, les choses de l’État, mot à mot la « chose publique » opposée aux affaires privées. Mais la République est aussi un régime politique, opposé à la Monarchie. Pour autant, la République n’est pas nécessairement démocratique (cf. république romaine). En France, la République a été pour la première fois proclamée le 21 septembre 1792 et remplace la monarchie. Ce régime nouveau est fondé sur la souveraineté du peuple et la communauté des citoyens. Le langage, les rites, les références, la culture politique des républicains trouvent leurs racines dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La constitution actuelle précise : « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Chaque terme apporte une notion essentielle : - Indivisible, la France forme une nation dont chaque membre, individuel ou collectif, est subordonné à une communauté politique, à un vouloir-vivre -ensemble qui refuse les particularismes, les séparatismes, aussi bien que les individualismes et les corporatismes ignorant le bien commun. - Laïque, la République s’est affirmée historiquement à l’encontre du pouvoir ancestral de l’Église catholique, en affirmant l’indépendance du pouvoir politique de tout pouvoir religieux. Deux grandes décisions législatives ont établi la laïcité républicaine : les lois scolaires des années 1880 et la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905 qui assure la liberté de conscience mais ne privilégie aucune religion. - Démocratique, la République repose sur le suffrage universel (masculin en 1848, masculin et féminin depuis 1944), sur les libertés publiques, et sur l’égalité entre tous les citoyens, quels que soient leur sexe, leur religion, leur profession. - Sociale, enfin, la République s’assigne la tâche d’assurer l’éducation (l’école gratuite), la sécurité et la promotion des citoyens par des institutions qui ont été progressivement mises en place et protègent les individus. Sa devise, qui date de 1848 : Liberté, Égalité, Fraternité, résume ses principes, dont la réalisation ne peut être que le fruit uploads/Politique/ 01-stmg-hist-theme1-vf2-299151.pdf

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