QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7089 DI
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7089 DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER LE MINISTRE DU TRAVAIL L’A ANNONCÉ HIER Gel des recrutements dans la Fonction publique ! LES RÉACTIONS AU VERDICT LE SOULIGNENT Condamnation du général Hassan Une affaire politique COP21 ou comment sauver la planèteP .8/9 150 CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT SONT ATTENDUS DEMAIN À PARIS P .7 Lounès Guemache : “Bouchouareb veut faire taire ‘TSA’” P .6 ALORS QUE LE MINISTRE REJETTE LES ACCUSATIONS PORTÉES CONTRE LUI L’USMA déjà championne d’hiver !P .15 CHAMPIONNAT DE LIGUE 1 : USMA 2 - USMH 1 D O S S I E R ALP P .2/3 l Me Mokrane Aït Larbi : Du colonel Chabani au général Hassan : l’absence d’un procès équitable l Khaled Nezzar : “C’est criminel et infamant” l Benflis : “Une entreprise d’épuration politique” La guerre des clans se confirme D. R. Billel Zehani Archives/Liberté Yahia Magha Archives/Liberté Dimanche 29 novembre 2015 2 LIBERTE L’actualité en question C’ est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter l’ancien ministre de la Défense, le général Kha- led Nezzar, en commen- tant le verdict dans l’af- faire du général Hassan, ancien patron de la lutte antiterroriste au sein du DRS. Dans une tribune publiée dans Algérie Patrio- tique, l’ex-membre du HCE (Haut-Comité d’É- tat) n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la sentence prononcée contre le général Hassan, qu’il affirme ne pas connaître, avant de déduire qu’il s’agit là d’un règlement de comptes entre clans. “Je ne connais pas per- sonnellement le général Hassan, chargé de la cel- lule de renseignement et de l’antiterrorisme au niveau du DRS (…) mais à l’énoncé du verdict prononcé par le tribunal militaire d’Oran, je suis surpris par la sévérité de ce jugement qui effa- ce d’un trait toute une carrière d’un homme qui a voué sa vie au service de la nation. C’est une condamnation criminelle et infamante qui jette l’opprobre sur le général Abdelkader Aït Ouarabi (dit Hassan) et sa famille”, dénonce l’ancien ministre de la Défense. Ce dernier a rappelé qu’il s’était abstenu de fai- re des déclarations publiques pendant l’instruc- tion pour ne pas “la perturber”, mais en sa qua- lité d’ancien chef d’état-major de l’ANP, il es- time que “les délits, qualifiés ‘d’infraction aux consignes générales de l’armée’, n’auraient ja- mais dû relever du domaine pénal ; ils devaient se limiter à l'aspect disciplinaire”. Et de rappe- ler que l’article sur la base duquel il est aujour- d’hui condamné était “contesté au sein de la commission ad hoc qui a eu à l’élaborer, en rai- son de son imprécision”. Khaled Nezzar justifie aussi sa sortie par les in- cessantes attaques contre l’institution militai- re. “Comment ne pas réagir, alors que l’on voue aux gémonies un corps qui a consacré sa vie à la sauvegarde des institutions de la Répu- blique et, plus particulièrement, celle de l’ins- titution présidentielle et à sa tête le président de la République, pendant plus de 50 ans ?”, se de- mande-t-il . Puis de revenir sur la question du départ à la retraite des officiers supérieurs en cherchant à faire comprendre qu’une mise à la retraite de- vrait être perçue comme quelque chose de “tout à fait normal”. Le général Khaled Nezzar met en relief dans son intervention le contexte po- litique dans lequel ce procès est intervenu. “Il est curieux que ce procès intervienne à ce mo- ment précis où des turbulences sont constatées au plus haut sommet de l’État — la maladie du Président, la course effrénée pour le pouvoir, la lutte des clans et j’en passe”, écrit-il en inter- pellant “le plus haut magistrat du pays” pour mettre un terme à cette situation. “Pour le bien de tous et la stabilité de la nation”, soutient-il. L’homme fort de la “Grande muette” dans les années quatre-vingt-dix se pose enfin la ques- tion de savoir, “en cette période d’incertitude” si le procès du général Hassan qu’il qualifie au passage de “mascarade” ne serait pas finale- ment qu’un alibi aux “commandeurs” de l’affaire. On apprendra aussi dans la tribune du général Nezzar que le général Toufik avait, à travers une correspondance adressée au pré- sident de la République, expliqué les tenants et les aboutissants de cette affaire en “assumant l’entière responsabilité”. Une correspondan- ce restée sans réponse à ce jour, conclut le gé- néral Khaled Nezzar. SYNTHÈSE O. O. VERDICT DANS L’AFFAIRE DU GÉNÉRAL HASSAN Khaled Nezzar : “C’est criminel et infamant” Pour lui, ce procès, outre qu’il jette l’opprobre sur l’homme, sa famille et l’institution qu’il avait dirigée, ne serait qu’un alibi pour liquider le général Hassan, victime collatérale de la guerre des clans. DÉCLARATION DE MAÎTRE MOKRANE AÏT LARBI Du colonel Chabani au général Hassan : l’absence d’un procès équitable L e 3 septembre 1964, le colonel de l’ALN Mohammed Chabani a été condamné à mort par la cour martiale d’Oran et exécuté 2 heures après le verdict. Le 26 no- vembre 2015, le tribunal militaire perma- nent d’Oran (quelle coïncidence !) condam- ne le général Hassan à la peine maximale. Le peuple algérien sait aujourd’hui pourquoi le colonel Mohammed Chabani a été exécuté. Demain il saura pourquoi le général Hassan a été condamné à huis clos. Sans évoquer les débats de l’affaire sur le fond, car le jugement est frappé d’un pourvoi en cassation, donc non définitif, je me fais le devoir de rappeler les violations des droits de la défense. Ma position sur cette affaire — et toutes les affaires judiciaires — est publique et je n’ai jamais demandé à un journaliste de gar- der l’anonymat. Je signe mes déclarations en ma qualité d’avocat. Quand je veux faire de la politique, je ne me cache pas derrière ma pro- fession, encore moins derrière un prévenu dé- tenu et réduit au silence. Je fais de la politique comme citoyen libre et responsable. Or, les dé- clarations politiques dans les affaires judiciaires avant le jugement peuvent certainement ser- vir les intérêts d’un avocat mais, en aucun cas, ceux d’un prévenu, bien au contraire. Enfin, l’avocat n’est pas l’attaché de presse de son client ni un informateur de journalistes. À cha- cun de faire son métier loyalement, avec pro- fessionnalisme et dans le respect des règles de déontologie. Les droits de la défense dans l’af- faire du général Hassan sont violés, de son ar- restation jusqu’au prononcé du jugement : - Arrêté chez lui à 21h30, il est resté sans l’as- sistance d’un avocat pendant plus d’un mois. - Les ordonnances ne m’ont pas été notifiées pour exercer les voies de recours. - Le procureur militaire n’a pas convoqué le général de corps d’armée Toufik. Et le tribu- nal n’a même pas statué sur ma demande de renvoi pour convoquer ce témoin capital. - Les jugements du huis clos et de la condam- nation n’ont pas été rendus en audience pu- blique, en violation des principes élémentaires du code de justice militaire et du code de pro- cédure pénale. Quel que soit le risque à prendre, le devoir m’oblige à souligner que pour charger le gé- néral Hassan, la justice militaire a convoqué un grand trafiquant qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt et un officier mis à la retrai- te par l’accusé pour des raisons que je ne veux pas évoquer, tout en refusant la convocation du général Toufik, chef hiérarchique du pré- venu. Je rappelle avec beaucoup de colère que les mi- litants de la guerre de Libération, dont l’héroï- ne Djamila Bouhired, ont été jugés par le tri- bunal militaire colonial à l’audience publique avec des comptes-rendus dans la presse. lll Publicité Billel Zehani/Archives Liberté F.2034 CONDAMNATION DU GÉNÉRAL HASSAN : UNE AFFAIRE POLITIQUE IL RÉAGIT À LA CONDAMNATION DU GÉNÉRAL HASSAN Benflis : “Une entreprise d’épuration politique” L e président du parti Talaie El-Hourriet, Ali Benflis, a réagi à la condamnation du général Hassan dans une déclaration publique, hier. Le procès de ce général constitue, selon lui, la preuve d’une “impasse politique d’une exceptionnelle gravité”. Ci-dessous, la déclaration intégrale de M. Benflis. “En tant que responsable politique, je suis attentif à ne me prononcer de manière catégorique que sur les dossiers dont je maîtrise parfaitement les données. Les pouvoirs publics ont entouré cette affaire de tellement de secrets, de tellement de mystères et de tellement de non-dits qu’il est difficile pour qui que ce soit de prétendre pouvoir porter sur elle un jugement informé et serein. Et puisque je suis dans l’incapacité de porter un tel jugement informé et fondé sur cette affaire, je me limiterai à partager avec vous quelques sentiments personnels à son propos : Mon premier sentiment est que l’opacité totale qui entoure cette affaire et l’absence de toute communication officielle à son sujet amènent naturellement à penser qu’il y a des arrière- pensées et des manipulations de uploads/Politique/ 6-7089-610e5dd0-pdf.pdf
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- Publié le Nov 08, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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