380 IUFM AUVERGNE ___________________________ ECONOMIE - GESTION ______________

380 IUFM AUVERGNE ___________________________ ECONOMIE - GESTION ___________________________ Cours de Mr DIEMER __________________________________________________________________________________________ ECONOMIE GENERALE __________________________________________________________________________________________ 3ème PARTIE : LES MOTEURS DE LA CROISSANCE CHAPITRE 12 LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L’ETAT MOTS CLES - Déficit budgétaire - Dette publique - Effet d’éviction - Effet Boule de neige - Effet multiplicateur - Fonctions allocation, redistribution, stabilisation - Friedman M. - Keynes J.M - Hayek F. - Laffer A. - Marchés contestables - Nordhaus R. - Politique budgétaire - Politique fiscale - Politique industrielle - Politique monétaire - Principe d’équivalence (Ricardo-Barro) 381 PLAN I. LES POLITIQUES CONJONCTURELLES A. La politique budgétaire B. La politique monétaire 1. Les objectifs de la politique monétaire 2. Les instruments de la politique monétaire C. Les politiques keynésiennes D. Le policy Mix et le modèle IS-LM 1. Présentation du modèle IS-LM 2. Le modèle IS-LM et la politique économique E. La remise en cause des politiques keynésiennes 1. La critique hayeckienne 2. La critique des monétaristes 3. La critique des nouveaux classiques 4. La critique de l’économie de l’offre 5. La critique de l’Ecole du Public Choice 6. Le principe d’équivalence de Ricardo-Barro F. Les nouvelles contraintes de la politique économique 1. Les économies se sont modifiées par des transformations incessantes 2. Une nouvelle perception théorique de la politique économique II. LES POLITIQUES STRUCTURELLES A. La politique industrielle 1. Les instruments de la politique industrielle 2. L’évolution de la politique industrielle 382 LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L’ETAT La politique économique est généralement définie comme le domaine d’intervention des pouvoirs publics dans la régulation de l’économie marchande capitaliste. De façon plus précise, la politique économique est « la branche des théories économiques qui traite des diverses façons dont l’Etat peut intervenir pour infléchir la conjoncture, notamment en ce qui concerne l’évolution de la production et du niveau des prix » (Guerrien, 2000, p 384). En d’autres termes, la politique économique est définie comme un ensemble de décisions cohérentes, prises par les pouvoirs publics et visant, à l’aide de divers instruments à atteindre des objectifs afin d’orienter l’économie dans le sens souhaitable. Traditionnellement, la politique économique retient quatre objectifs principaux que les économistes appellent depuis les travaux de Nicolas Kaldor (1971), le Carré Magique. Il s’agit d’une représentation graphique qu visualise la question de la croissance (il s’agit de stimuler le développement de la production et du revenu national considéré comme le garant d’une amélioration du bien être des individus) ; du plein emploi, (il s’agit d’utiliser au mieux tous les facteurs de production disponibles, ceci ramène souvent au plein emploi du facteur travail, c’est-à-dire à une baisse du chômage) ; de la stabilité des prix (il s’agit de limiter le développement de l’inflation) et de l’équilibre extérieur (il s’agit d’équilibrer les entrées et les sorties de biens, de services, de revenus et de capitaux avec le reste du monde). Lorsque l’on aborde les moyens d’action de l’Etat sur l’économie, on oppose cependant la politique conjoncturelle dont l’horizon est le court terme (de quelques mois à deux ans) à la politique structurelle dont les effets se font sentir à moyen et long terme (plus de deux ans). Les politiques conjoncturelles sont un ensemble de mesures destinées à minimiser les fluctuations de l’activité économique. Elles chercheraient à maintenir ou à rétablir ce que l’on nomme les grands équilibres (le carré magique) et cela grâce aux politiques de régulation de la demande. Elles s’appuient sur la politique budgétaire (dépenses et recettes de l’Etat) dont 3 0 2 6 10 12 14 2 8 0 1 -2 - 3 Taux d’inflation Balance Commerciale (en % du PIB) Taux de chômage Taux de croissance du PIB 1973 - 1979 1980 - 1984 1985 - 1990 1991 - 1993 383 les instruments utilisés sont alors les investissements publics, les impôts, les subventions et aides diverses et plus généralement le solde budgétaire (il s’agit surtout d’un déficit) et la politique monétaire (influence l’activité économique par l’intermédiaire du montant et du coût de la monnaie) dont les instruments utilisés sont les taux d’intérêt, l’action de la Banque de France (et de la Banque Centrale Européenne) sur le marché monétaire et la réglementation en vigueur. On distingue généralement plusieurs types de politique conjoncturelle qui se réfèrent aux phases d’expansion et de récession. On parle alors de politique de relance (expansion) ou de politique de stabilisation. La politique de relance cherche à stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et embauchent. Une ou plusieurs composantes de la demande sont favorisées (consommation des ménages, investissement des entreprises...). Ainsi en 1981-1982, il s’agissait surtout d’une relance par la consommation (déficit budgétaire, création d’emplois publics). La politique de stabilisation est généralement une politique de lutte contre l’inflation. On réduit la demande intérieure et on cherche à rétablir les équilibres (budget, balance commerciale). Il s’agit d’une politique de rigueur ou d’austérité. Les politiques structurelles sont un ensemble de dispositions qui visent à influencer durablement la structure et la base de l’économie. On cite parmi les principales politiques structurelles la politique industrielle, la politique de recherche, la politique des transports, la politique agricole ou encore le contexte institutionnel (exemple du cadre juridique : fusions, acquisitions...). I. LE POLITIQUES CONJONCTURELLES Les politiques conjoncturelles visent à agir à court terme sur la situation économique de manière à régulariser certains déséquilibres existants. La politique budgétaire et la politique monétaire constituent les deux composantes les plus utilisées dans l’action étatique. Les justifications théoriques des politiques économiques ont fait l’objet depuis les années 30 de vifs débats qui mettent en prise deux grands courants de pensée. Ainsi, durant les trente glorieuses, âge d’or de la politique keynésienne, le débat portait sur les moyens d’une stabilisation de l’économie (relance par la demande), sur le rôle du secteur public en matière d’allocation des ressources, sur les instruments de redistribution nécessaires pour soutenir la consommation et l’investissement. L’objectif de plein emploi et la gestion du chômage étaient au cœur de la politique économique. Cette dernière trouve sa légitimité dans le défaut de coordination par les prix. Durant les années 80 et 90, la remise en cause de la régulation keynésienne a fait prévaloir les thèses néo-libérales, lesquelles privilégient une logique d’accumulation financière. La stabilisation monétaire de l’économie, le rôle confié au capital privé pour organiser l’allocation des ressources, l’allégement de la fiscalité pesant sur l’offre et le capital en matière de redistribution caractérisent les trois fonctions de la politique économique. Ce conflit entre les grands courants économiques ne doit cependant pas masquer la diversité des points de vue au sein de chaque courant (monétaristes, Ecole de l’Offre, …). A. La politique budgétaire Le budget de l’Etat représente le principal instrument de l’Etat pour agir sur l’économie. En France, c’est la Loi de Finance, puis la Loi Organique sur les Lois de Finance (LOFL) depuis 2006, préparée par le gouvernement et votée par le parlement chaque automne, qui autorise le gouvernement à percevoir les impôts (ils représentent l’essentiel des recettes budgétaires) et à effectuer les dépenses destinées principalement à faire fonctionner les administrations et à investir (les infrastructures par exemple). Les prélèvements obligatoires recouvrent, d’une part, les impôts (incluant les taxes), d’autre part, certaines cotisations sociales, les cotisations sociales "effectives" (réellement versées) obligatoires reçues par les administrations 384 publiques. Les cotisations sociales volontaires, comme les cotisations sociales, même obligatoires, versées à d’autres organismes que des administrations publiques, ne sont pas des prélèvements obligatoires. La politique budgétaire consiste à agir sur les deux moyens d’actions que sont les dépenses et les recettes. L’action par les dépenses publiques est le résultat d’une volonté d’intervention forte de l’Etat. Elle se traduit par une croissance des dépenses publiques, et au sein de celles-ci, par une prépondérance des dépenses à fort effet d’entraînement sur l’économie (infrastructures, travaux publics des agents vers tel ou tel domaine). L’action par les recettes peut servir à couvrir les dépenses publiques, mais également à atteindre des objectifs économiques et sociaux. La politique fiscale (les impôts) peut être utilisé pour modifier la répartition du revenu national ; pour relancer tel ou tel secteur, pour orienter les dépenses des agents vers tel ou tel domaine. Fig 1 : Taux de prélèvement obligatoires en France 41 41,5 42 42,5 43 43,5 44 44,5 45 45,5 46 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 Source : Ministère de l'Economie et des Finances 44,6 44,5 44 44,5 43,8 43,7 43,7 43,9 43,7 43,9 44,1 44,5 45,5 46 45,9 En % du PIB 44,9 43,8 44, 1 43,8 43,1 42,9 43,2 44,4 La différence entre les recettes et les dépenses de l’Etat forme ce que l’on appelle le solde budgétaire. Un solde négatif correspond à un déficit budgétaire1 (Dépenses > Recettes). Un déficit budgétaire correspond généralement à un choix de politique économique. Les dépenses publiques cherchent à soutenir la demande (consommation, investissement, exportations) des différents agents économiques (ménages, entreprises). Le déficit budgétaire peut être financé de deux manières : par émission de monnaie (planche à billets, outil de moins en moins utilisé en Europe, notamment depuis la création et le statut uploads/Politique/ 12-politiqueeconomique.pdf

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