QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6944 ME
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6944 MERCREDI 10 JUIN 2015 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 “Il y a eu une négligence flagrante des dirigeants de la Banque d’Algérie” P .9 DEUXIÈME JOUR DES PLAIDOIRIES DES AVOCATS Publicité LA LETTRE DE GAÏD SALAH À AMAR SAÂDANI CONTINUE DE SUSCITER DE VIVES RÉACTIONS Une faute politique, quel message? p q p q LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Zitari/Liberté VOLUMES DES TRANSFERTS ILLICITES DE DEVISES L’Algérie est parmi les premiers pays dans le mondeP .7 Le FMI recomman à l’Algérie la prudenceP .7 POUR FAIRE FACE À LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE AF Supplément Économie CHANGEMENTS À LA TÊTE DU SECTEUR DE L'ÉNERGIE Sonatrach : la nouvelle feuille de route Dr MOURAD PREURE À “LIBERTÉ” “2015 et 2016 seront des années difficiles” AMINE MAZOUZI AUX MANETTES Le relèvement de la production en ligne de mire P .11 à 15 P11à15 Les syndicats s’indignent y et accusentP .4 FRAUDES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ET ERREUR DE L’ÉNONCÉ AU BAC E X C L U S I F P .3 ? Archives/Liberté Mercredi 10 juin 2015 2 LIBERTE L’actualité en question BENFLIS DÉNONCE LE SOUTIEN DE GAÏD SALAH À SAÂDANI “Gravissime, inédit, hasardeux et inconsidéré” L’ancien chef de gouvernement n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer de la manière la plus vive le parti pris du vice-ministre de la Défense, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). L’ ancien chef de gouverne- ment, Ali Benflis, a qualifié, hier, d’“exceptionnellement grave” la lettre de soutien adressée par le chef d’état- major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, au secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani, estimant que ce message était “de nature à perturber tant la cohésion de nos forces armées que celle de la nation elle-même”. Visiblement profondé- ment outré par le geste de Gaïd Salah, le pré- sident de Talaiou El-Houriyet a pointé, dans un communiqué rendu public hier, “trois fautes majeures qui ont été commises simulta- nément” par le chef d’état-major de l’armée, à savoir “une faute morale, une faute politique et une faute constitutionnelle”. Pour Ali Benflis, “la faute morale” réside dans le fait que la lettre en question “octroie le monopole du patriotisme à un parti et l’érige en dépositaire unique et exclusif de l’Histoire et de la Mémoire nationales”. La seconde faute, d’ordre politique celle-là, commise, d’après M. Benflis par Gaïd Salah, concerne, en effet, l’implication des forces armées dans le domai- ne de la compétition politique “qui n’est pas le sien et dont elle contribue à fausser les règles par son intrusion injustifiée et injustifiable”. “Une faute constitutionnelle, enfin, dans la me- sure où ladite lettre ignore le statut d’institution républicaine de l’ANP et porte directement at- teinte à l’esprit et à la lettre de la Constitution dont les dispositions pertinentes déterminent ri- goureusement les tâches nationales qui lui sont assignées”, complète M. Benflis, qui, à l’oc- casion, n’a pas lésiné sur les mots pour dénon- cer, de la manière la plus vive, le parti pris du chef de l’armée, une institution censée symbo- liser l’unité du peuple algérien, et qui se retrou- ve, aujourd’hui, impliquée, malgré elle, dans le jeu politique. L’ancien chef de gouvernement joint, ainsi, sa voix au mouvement de dénonciation de la sor- tie du patron de l’armée, en faisant appel à un vocabulaire particulièrement virulent pour la circonstance. “La lettre impliquant l’Armée na- tionale populaire dans le soutien à un respon- sable politique a suscité, à raison, des sentiments de stupeur et de consternation, tant au sein de la classe politique, d’une manière particulière, qu’au sein de l’opinion publique nationale, d’une manière générale ; un sentiment de stu- peur quant au caractère gravissime et absolu- ment inédit d’une pareille initiative ; et un sen- timent de consternation quant au caractère ha- sardeux et inconsidéré de l’implication d’une institution constitutionnelle dans un domaine purement partisan”, fulmine Ali Benflis. Il considère, en effet, que la lettre du chef d’état- major “traite avec beaucoup de légèreté le fait que l’ANP est le bras armé du peuple”. “En tant que telle, elle ne peut être solidaire d’une par- tie contre les autres”, poursuit M. Benflis, qui martèle que l’armée “est le rempart de la Ré- publique et non d’un parti” et, de ce fait, “elle doit s’interdire de se comporter d’une maniè- re qui introduit les germes de la division au sein de la composante unie de ce même peuple”. M. Benflis rappelle plus loin que “la Nation de- mande déjà beaucoup à ses forces armées pour que leur soient épargnés les manquements constitutionnels et les errements politiques dans lesquels la lettre dont il s’agit les implique inconsciemment”. Ali Benflis considère, enfin, que cette lettre de Gaïd Salah “s’insère dans le contexte général de la vacance du pouvoir et de la déshérence des institutions et qu’elle s’inscrit clairement dans une stratégie qui se met en pla- ce et, par laquelle, le régime politique tente de sortir en se reproduisant ou en se clonant”. H. SAÏDANI Zehani/Archives Liberté Publicité L a lettre envoyée par le chef d’état-major de l’ANP à Amar Saâdani ne cesse de susciter des réac- tions. Pour le parti de Moha- med Saïd, elle suscite des in- terrogations légitimes. Il a rappelé, dans une déclaration rendue publique, qu’il n’est pas “dans les traditions de l’institution militaire depuis l’Indépendance de féliciter pu- bliquement et de manière aus- si ostentatoire un responsable de parti ou de l’État …” Le Parti de la liberté et de la jus- tice (PLJ) a ajouté que, dans le cas présent, la lettre “dépasse le simple cadre protocolaire pour être un message poli- tique contenant une position et dictant une orientation”. Il a encore rappelé que le com- mandement de l’armée n’a jamais cautionné “publique- ment” la position d’un parti politique ou déterminé “son poids parmi les autres forma- tions politiques”. Il précise qu’en plus de tout cela, “il est de notoriété publique que la méthode d’organisation des élections, à ce jour, n’a ja- mais fait l’unanimité de la classe politique” et “ne permet donc, en aucun cas, de déter- miner le poids réel de chaque formation”. Sur un autre registre, le PLJ dénonce le fait que le messa- ge définit “publiquement” un objectif pour un parti poli- tique. Cette attitude “inédite”, poursuit le PLJ, “est en contra- diction totale avec l’une des missions de l’armée, à savoir la défense et la préservation de la stabilité de la nation”. Le par- ti de Mohamed Saïd s’interro- ge, par ailleurs, sur la maniè- re avec laquelle “l’engagement en faveur d’une formation po- litique pourrait-il garantir cet- te stabilité ?” Pour cette formation, le contraire ne serait-il pas plu- tôt vrai ? Le PLJ estime que l’implication de l’armée dans une polémique interne à un parti politique ou dans un jeu de tous ceux qui, au sein du pouvoir ou dans son envi- ronnement immédiat, “s’acti- vent à se positionner pour l’après-4e mandat”. Cela, considère le PLJ, “ne favorise pas le renforcement de la cohé- sion nationale pour faire face aux défis internes et externes”. Il explique que “cette implica- tion (…) constituera une nou- velle source de complication d’une situation déjà tendue et menacerait la préservation d’un consensus indispensable sur le rôle de l’institution mi- litaire dans la construction de l’État de droit souhaité”. “La position du vice-ministre de la Défense ne facilite guère la re- cherche de solutions consen- suelles aux problèmes du pays”, ajoute encore le PLJ, souli- gnant qu’elle ne s’inscrit pas dans le sens “du changement pacifique qu’impose l’évolu- tion de la société”. Il en appelle à l’armée “à res- ter au-dessus des partis poli- tiques” et à respecter “ses mis- sions constitutionnelles qui doivent demeurer au besoin le recours de tous”. MOHAMED MOULOUDJ RÉACTION DU PARTI DE LA LIBERTÉ ET DE LA JUSTICE “C’est un message politique contenant une position” Pour Ali Benflis, l’armée “ne peut être solidaire d’une partie contre les autres”. REDRESSEURS DU FLN La réaction attendue pour samedi n Aussi, sinon davantage concernés par la lettre de soutien du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, au secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani, les “redresseurs” du parti FLN ne comptent livrer une réaction concertée et engageant leur mouvement que samedi prochain. Un des animateurs au vu de la contestation qui mine l’ex-parti unique, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a justifié l’absence d’une réaction prompte de la part des “redresseurs” par l’indisponibilité de la majorité d’entre eux. Il se trouve néanmoins qu’entre- temps, Abdelkrim Abada a dénoncé “une armée devenue partisane”. Selon notre interlocuteur, Abada a exprimé un “avis personnel”. M . M. F.1366 L’ impossible com- promis des deux clans au pouvoir autour d’un pou- lain en vue de la succession à Abdelaziz Bouteflika est désormais avéré. Et si le retour annoncé d’Ahmed Ouyahia aux commandes du RND est, jusque-là, resté enve- loppé de toute l’ambiguïté que le uploads/Politique/ 6-6944-5ad595da-pdf 1 .pdf
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- Publié le Apv 30, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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