Le Quotidien Lundi 31 Mars 2014 n°4088 - Prix : Algérie 10 DA — http://www.lexp
Le Quotidien Lundi 31 Mars 2014 n°4088 - Prix : Algérie 10 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI Lire en page 24 MOHAMED SAÏD ZIAD EST DÉCÉDÉ HIER À L’ÂGE DE 80 ANS Le journaliste qui parlait aux fleurs Phs : R. Boudina UN PRÉSIDENT UNE CAMPAGNE ÉLECTORALE SANS GÉNIE ET SANS IDÉES NOVATRICES «Un port et un aéroport pour Tizi Ouzou» Lire en page 3 l’article de Brahim Takheroubt HUIT ORGANISATIONS SOUTIENNENT LE PRÉSIDENT SORTANT BOUTEFLIKA SÉDUIT LES ÉTUDIANTS Lire en page 4 l’article de Kheireddine Boukhalfa IL N’EST PLUS EN PREMIÈRE LIGNE DE LA CAMPAGNE DE BOUTEFLIKA AMAR SAÂDANI : LA DISGRÂCE ? Lire en page 4 l’article de Mohamed Touati LORS DE SON MEETING À CONSTANTINE Benflis promet l’amnistie générale Le meeting du candidat à la présidentielle du 17 avril 2014, Ali Benflis, a été animé comme prévu à la salle omnisport d’El Khroub sise aux 1 600 Logements. Lire en page 7 l’article de Ikram Ghioua IL A LANCÉ UN NOUVEL APPEL Hamrouche remet une couche Lire en page 7 ABDELAZIZ BELAID L’A PROMIS Lire en page 8 l’article de Kamel Boudjadi L’Algérie possède des milliers, voire des centaines de milliers de cadres à l’intérieur comme à l’extérieur qui n’attendent que l’appel pour tout donner à leur pays. IDOOM, LA NOUVELLE OFFRE ADSL ALGÉRIE TÉLÉCOM AUGMENTE LA CONNEXION À 8 MEGA Lire en page 24 l’article de Salim Aggar La concurrence des opérateurs de téléphonie mobile a obligé l’opérateur historique, Algérie Télécom, à lancer une nouvelle stratégie en vue de garder et de gagner des clients sur le marché désormais ouvert de l’Internet. LA CHINE DE MAO GRAND SAUVEUR DU CAPITALISME Lire en page 15 l’analyse du Pr Chems Eddine Chitour VISITE DE JOHN KERRY EN ALGÉRIE Alger livre l’ordre du jour Lire en page 24 On est loin des grands coups de sabre des batailles présidentielles où le sens du verbe et le goût des postures martiales sont de rigueur ! PRÉSIDENTIELLE 2014 COMMENT «FABRIQUER» 3 L’Actualité LUNDI 31 MARS 2014 I ZOUHIR MEBARKI «Petites perles» et parcours électoral L a campagne électorale bou- cle sa première semaine et les candidats enfilent sans éclats le costume de président de la République. Insipides, incolores et inodores, leurs meetings se succè- dent et se ressemblent. Les candi- dats peinent à trouver le mot qui accroche, la phrase qui mobilise. Ils n’arrivent pas à donner du mouvement, à mobiliser. Peut-on haranguer les foules avec cette phrase de M. Sellal ? : « C’est par la science et le savoir que les nations se hissent et se développent et nous, en Algérie, nous devons accorder toute l’importance à ce domaine (…). » Avouons que cette « tirade » n’a pas trop de relief pour capter les électeurs. Fawzi Rebaïne tente de secouer le cocotier depuis Skikda et rappelle que « l’Algérie a enfanté beaucoup d’hommes et non pas un seul, capables de la cons- truire et donner un meilleur ave- nir ». Même si le sujet attire, quelque chose manque à la formu- lation d’un sujet aussi accrocheur que celui abordé par Louisa Hanoune quand elle déclare : « J’ai l’audace, si vous m’en délé- guez, de faire revenir les réserves de change se trouvant à l’étranger. » Pas la moindre idée qui haran- gue les foules, pas la moindre pro- position qui braque l’opinion, pas la moindre action qui fait le buzz pour rester dans le jargon des nou- velles technologies. On est loin des grandes batailles présidentielles aux grands coups de sabre où le sens du verbe et le goût des postu- res martiales sont de rigueur ! Pourtant, les candidats ont le choix des armes qui ne demandent qu’à être actionnées. Des nouvelles technologies, des télévisions et une presse écrite pétillante et foison- nante à leur service. Comment expliquer cette indi- gence politique ? Comment justi- fier cette médiocrité et ce manque de finesse stratégique ? En réalité, le manque d’inventivité n’est pas uniquement la faute des candidats, mais il tient aussi à leur staff de campagne et surtout à la culture du marketing politique qui fait défaut en Algérie. Nous manquons effectivement d’un personnel médiatique exercé dans l’art de fabriquer des présidents. Des gourous de la communica- tion capables de faire admettre à l’opinion publique le candidat fraî- chement sélectionné. Nous manquons de ces magi- ciens qui peuvent installer une personnalité au cœur de la vie poli- tique, non pas comme un simple produit de consommation cou- rante, vite posé, vite oublié, mais comme une «marque» destinée à durer et à être déclinée au moment opportun. Pour cela, il faut avoir des Jacques Séguala, le créateur de «La force tranquille», le slogan qui a porté François Mitterrand à la présidence de la République fran- çaise en 1981. Nous n’avons pas de Jacques Pilhan, ce conseiller sur- nommé ‘’le sorcier de l’Elysée’’, qui a façonné les relations de deux présidents, François Mitterrand et Jacques Chirac, avec les Français. Nous manquons de Spin Doctors à l’image de Karl Rove, le cerveau grâce à qui George Bush a été élu gouverneur du Texas, puis président des Etats-Unis. Un stra- tège politique dont la religion était: attaquer l’adversaire. Ou alors pouvons-nous prétendre avoir un Chris Hughes, le fonda- teur de Facebook, qui a fait des réseaux sociaux un outil de propa- gande politique d’où a jailli le pré- sident Obama ? Nous manquons de tous ces ingrédients pour fabri- quer un président. Nous nous contentons donc de ce qui sera servi par les réseaux politiques traditionnels. Dans l’ombre, ils savent concocter des mélanges finement dosés et qui respectent les équilibres des... saveurs de ceux qui pensent à notre place. A chaque pays ses Séguéla et ses Spin Doctors. B. T. U ne semaine sur trois. Que retenir de ce tiers du parcours de la campagne électorale ? Beaucoup et peu à la fois. Beaucoup, car il a été riche en enseignements. Le premier est la confir- mation du discours politique qui n’avance pas. Il ne parvient pas à s’affranchir de cette « malédiction » du constat. Tout le monde res- sasse ce que tout le monde sait déjà. Les promesses sont distri- buées à tout-va. Rien pour le comment. Ce qui est appelé programme de candidat n’est souvent que littérature et verbiage. Là où il aurait fallu retrouver un ensemble de propositions cohérentes et compati- bles avec un projet de société bien défini, nous avons eu droit à l’é- noncé de fragments de sujets archiconnus. A titre d’exemple, tous les candidats sont contre la corruption. Tous promettent de nous en débarrasser. Aucun n’avance sa « recette ». Le savent-ils eux- mêmes ? Autre exemple, personne ne parle de l’économie informelle. Pas un seul. Pourquoi ? Avec indulgence nous dirons que c’est par souci de ne pas perdre ce « réservoir » de voix. En général, pour les programmes économiques, c’est la disette. Mis à part un candidat qui a promis de supprimer la mesure du 49/51%. C’est-à-dire qu’il veut ouvrir les portes et les fenêtres à la finance internationale. Il le confirme d’ailleurs lui-même quand il assure que la « main de l’é- tranger » le fait tordre de rire tant il n’y croit pas. L’esprit aussi confus de l’élève qu’il est et qui accuse son maître de plagiat. Un autre can- didat a réglé le volet économique par une seule phrase. Il promet de faire de l’Algérie « le Japon de l’Afrique ». Sait-il que la clé de la réus- site économique de ce pays est d’ordre culturel ? Hidjab contre kimono. Un autre candidat s’est plaint auprès des citoyens des misères que lui ferait subir l’administration. Les citoyens qui vote- ront pour lui n’auront que Dieu le Tout-Puissant à qui se plaindre. Un autre candidat s’est essayé à l’histoire en affirmant que De Gaulle avait prédit un mauvais sort à notre pays dans les 50 années qui sui- vront l’indépendance. Son « souffleur » est inculte, car ce sont les pieds-noirs qui ont prêté à De Gaulle cette phrase. Il était question de 30 années et non de 50. C’est, pourrait-on dire, un candidat sans his- toire. L’exception nous vient de la seule femme candidate. Ses idées sont claires, les moyens de leurs applications aussi. Non seulement elle propose un programme complet, mais c’est le même qu’elle pré- sente depuis un quart de siècle. C’est cette constance qui pose pro- blème. Elle ne veut y ajouter aucune dose de pragmatisme. Pourtant, même la Chine s’y est pliée. Même Cuba vient d’autoriser, samedi dernier, l’investissement privé et donc forcément étranger. Notre candidate sait-elle ce qu’elle perd avec son conservatisme ? Pour boucler ce rapide tour d’horizon de la campagne, il y a cet autre can- didat qui a un programme plus un bilan de trois précédentes étapes. Celle de la paix et de la sécurité, celle de la stabilité institutionnelle et celle du développement économique. Cette dernière étape com- porte deux volets. Le premier, déjà réalisé, a été consacré aux infras- tructures uploads/Politique/ p-20140331-ee.pdf
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