Réponse à monsieur Michel Gay Photovoltaïque : un gâchis écologique. 3 avril 20
Réponse à monsieur Michel Gay Photovoltaïque : un gâchis écologique. 3 avril 2017 breizh-info.com 29 mars 2017 contrepoints.org Par Franc RAFFALLI 13 avril 2017 Ingénieur d’état bâtiment travaux publics AVANT PROPOS Monsieur Michel Gay, est l’auteur d’un livre « vive le nucléaire heureux » et est un promoteur inconditionnel de l’atome. Il rédige de nombreux articles sur le sujet. D’autre part, il est totalement anti photovoltaïque ou éolien et a également rédigé un certain nombre d’articles pour dénoncer ces moyens de production d’énergie. Un article intitulé : « Photovoltaïque : un gâchis écologique » m’a été transmis il y a quelques jours. Les arguments avancés dans cet article sont anciens et erronés. La violence des propos à destination du photovoltaïque m’ont étonné. J’ai rédigé une réponse que voici. Franc RAFFALLI Politique de subvention du photovoltaïque par l’état Monsieur Gay indique : Le versement massif de subventions publiques pour la promotion des panneaux photovoltaïques1 en France est une aberration environnementale, économique et sociale qui a pu se développer sur l’ignorance des uns et l’intérêt personnel des autres. Ce scandale éclaboussera tôt ou tard la classe politique quand l’opinion publique s’apercevra enfin du gâchis écologique et de la gabegie des ressources naturelles et financières organisée par des commerciaux et des idéologues jusqu’au sein de l’appareil d’État. C’est totalement faux : la politique écologique de la France qui inclue le développement des énergies renouvelables, a été prise aux vues des dangers que représente l’utilisation des énergies carbonées depuis les années 80. C’est une politique mondiale avec les différentes COP qui se succèdent, auxquelles prennent part la quasi majorité des pays. L’Europe est très motrice sur cette mission et la France, au travers ses politiques successives, est également très engagée. Le grenelle de l’environnement en 2007 a été un déclencheur pour le grand public. La COP 21, organisée à Paris, s’est conclue par la signature d’un traité très engageant. L’utilisation du photovoltaïque dans le mix énergétique a été au cœur de la politique depuis une dizaine d’années. Le développement et l’utilisation du photovoltaïque a en effet reçu des subventions très importantes au lancement de ce nouveau secteur, mais comme l’a été le nucléaire au sortir de la deuxième guerre mondiale, car nos centrales ont été financées par l’impôt, et non par la vente d’énergie. Enfin, la politique de financement des centrales photovoltaïques par une prime à l’achat d’électricité photovoltaïque touche à sa fin. Les tarifs d’achat d’électricité d’origine photovoltaïque sont devenus dans certains cas, inférieurs au tarif de vente de l’énergie. L’autoconsommation hors subventions commence à se développer, signe d’une forte baisse des couts Les panneaux voltaïques sont écologiques Monsieur Gay indique : Leur fabrication ne nécessite pas que du silicium (silice et carbone) issu du sable. Elle nécessite aussi du phosphore, du bore, de l’EVA (éthylène-acétate de vinyle) du verre et de l’aluminium. Dans moins de 20 ans, comment recyclera-t-on ces millions de panneaux, d’onduleurs et de batteries associés à leur fonctionnement ? Et qui paiera ? La filière a déjà mis en place l’ensemble de la politique de recyclage : via la Directive 2012/19/UE du 4 juillet 2012 relative aux Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE). Toute la filière est traitée, des points de collecte gratuits sont répartis sur l’ensemble du territoire. Le bore est un composé utilisé dans les produits verriers depuis des décennies, pour ses propriétés de stabilité thermique du verre. Le bore est également utilisé dans les réacteurs nucléaires comme absorbeur neutronique (utile pour renforcer la barrière contre les radiations) en quantités beaucoup plus importantes (peut être, monsieur Gay n’en est pas informé). L’EVA, c’est une matière plastique qui n’est pas réutilisable, mais est totalement éliminée lors du recyclage. Le photovoltaïque utilise d’ailleurs d’autres composés chimiques comme de l’argent, du plomb, du brome… La filière est très consciente de ces sujets, elle y travaille dès l’origine. Directive 2012/19/UE du 4 juillet 2012 relative aux Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) La politique environnementale de l'Union Européenne est basée, entre autres, sur le principe du pollueur-payeur. La présente directive complète la directive 2008/98/CE plus généralement relative aux déchets. LES PRINCIPES DE LA DIRECTIVE DEEE : MISE EN PLACE DE PV-CYCLE EN FRANCE • Responsabilité du producteur (i.e. fabricant/importateur) : les opérations de collecte et de recyclage ainsi que leur financement, incombent aux fabricants ou à leurs importateurs établis sur le territoire français, soit individuellement soit par le biais de systèmes collectifs. • Gratuité de la collecte et du recyclage pour l'utilisateur final ou le détenteur d'équipements en fin de vie • Enregistrement des fabricants et importateurs opérant en UE • Mise en place d'une garantie financière pour les opérations futures de collecte et de recyclage lors de la mise d'un produit sur le marché. Recyclage d’un module photovoltaïque Après séparation mécanique des câbles, boîtes de jonction et cadres métalliques, le recyclage des modules peut suivre deux voies. • Celle du traitement thermique va permettre d’éliminer le polymère encapsulant en le brûlant et de séparer ainsi les différents éléments du module photovoltaïque (cellules, verre et métaux : aluminium, cuivre et argent). • Celle du traitement chimique consiste à broyer l’ensemble du module puis à extraire des matériaux secondaires par fractions, selon différentes méthodes. Une fois séparées des modules, les cellules subissent un traitement chimique qui permet d’extirper les contacts métalliques et la couche anti-reflet. Ces plaquettes recyclées sont alors : • Soit intégrées dans le process de fabrication de cellules et utilisées pour la fabrication de nouveaux modules, si elles ont été récupérées dans leur intégrité, • Soit fondues et intégrées dans le process de fabrication des lingots de silicium. Schéma de principe (source PV-CYCLE) Les panneaux voltaïques sont écologiques Monsieur Gay indique : La quantité de CO2 produite pour la fabrication, le transport, la commercialisation et la pose des panneaux, surtout produits en Chine ou en Allemagne avec de l’électricité issue majoritairement du charbon émettant 900 grammes de CO2 par kWh (g/kWh), ne « rembourse » quasiment jamais le CO2 économisé par sa production d’électricité. C’est totalement faux : C’est un argument entendu de façon assez régulière, qui est facile à dire et totalement faux. La filière photovoltaïque est très engagée dans le faible impact des modules dans les apports de CO2 tout au long de leur vie. Depuis 2008, l’Ademe a financé via www.espace-pv.org, l’étude de l’énergie grise des systèmes photovoltaïques en France. Je vous engage à lire le travail très détaillé réalisé par l’association HESPUL dès 2009 sur l’impact environnemental du photovoltaïque en France : http://www.photovoltaique.info/IMG/pdf/PV_Fab_Envt_final_26082009.pdf Le temps de retour énergétique calculé est environ de 3 ans pour un système installé en France. Il ne cesse de baisser depuis, car la filière continue à travailler sur ces points. Depuis plusieurs années, les appels d’offre publics contenant du photovoltaïque demandent le bilan carbone des panneaux. Les appels d’offre CRE sont encore plus stricts sur leurs demandes. Le Rôle des centrales à combustibles Monsieur Gay indique : par ciel clair, la montée en puissance de la production des panneaux est rapide le matin, puis c’est l’inverse le soir, pour aboutir à zéro. Les centrales à combustibles, notamment celles au gaz, interviennent alors pour adapter la production à la demande qui, elle, atteint son maximum vers 19h00. Les centrales à combustibles sont le complément indispensable à la stabilité du réseau. Et c’est bien le cas en Allemagne ou plus de la moitié de leur production électrique provient toujours du charbon et du gaz pour lisser l’intermittence de la production des énergies renouvelables, et notamment des panneaux voltaïques. Ces derniers augmentent donc le besoin en combustible fossile pour les pays qui possèdent peu de centrales à gaz ou à charbon. C’est le cas de la France où 90% de la production électrique n’émet pas de gaz à effet de serre, notamment grâce au nucléaire (75%) et aux barrages (12%). C’est totalement faux : Lorsqu’on étudie l’impact des ENR dans le mix énergétique Français, il y a deux effets, un sur les réseaux et le transport, l’autre sur la production : La consommation évolue de façon naturelle tout au long de la journée, elle est prévue de façon très précise par le RTE en avance, une semaine puis une journée avant l’heure de consommation. Il existe une application sur Smartphone appelée RTE-éCO2 mix, qui donne en temps réel l’évolution de la production et de la consommation d’électricité partout en France continentale. La principale conclusion est que les ENR n’augmentent pas la consommation des besoins en combustibles fossiles. La consommation journalière évolue bien plus que la production solaire photovoltaïque au cours d’une journée. Lorsque l’énergie est en trop, une partie est utilisée pour le pompage pour remplir les barrage hydrauliques (STEP) pour une utilisation l’hiver Les panneaux voltaïques constituent une chance pour les pays pauvres Monsieur Gay indique : Les pays pauvres n’ont pas les moyens de s’offrir l’électricité la plus chère à produire malgré la « gratuité » de la source, ni les coûts du stockage pour la nuit. Généralement, des pays riches (la France par exemple), ou des associations généreuses payent pour uploads/Politique/ a-propos-du-photovoltaique.pdf
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- Publié le Nov 13, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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