Introduction Le thème de la « gouvernance » a fait l'objet de nombreux débats e
Introduction Le thème de la « gouvernance » a fait l'objet de nombreux débats et la notion a beaucoup d’ambiguïté. Elle interpelle tout particulièrement les sciences économiques et politiques, tant en terme disciplinaire que sur le plan des champs théoriques investis. Ce concept est aujourd'hui omniprésent : gouvernance mondiale, gouvernance nationale, gouvernance d'entreprise, gouvernance urbaine, gouvernance locale… chaque fois que des différents acteurs veulent exercer un pouvoir sur un système, quel qu'il soit, ils évoquent la notion de gouvernance, alors d’où vient cette notion. Étymologiquement, le mot gouvernance est dérivé des mots grecs « kyberman » et «kybernetes » qui signifient respectivement « naviguer » et « piloter ».Il implique donc la conduite ou l’utilisation d’un mécanisme quelconque afin d’assurer à la société une direction cohérente. Mais, plus tard sa signification va ensuite évoluer en fonction, d'une part, des transformations historiques des sociétés qui vont l'employer, mais aussi, d'autre part, de ses migrations transfrontalières, et principalement transatlantique. La gouvernance locale issue de la gouvernance politique, elle s’intéresse à l’étude des modes de coordination alternatifs au marché et elle fait référence à des formes de coordination incluant une pluralité d’acteurs : coopération, réseau, alliance, partenariat… L’action publique locale n’est plus le seul fait d’une seule autorité – locale ou nationale -, mais implique des acteurs non-étatiques dans les processus décisionnels. Appelé également ‘gouvernance territoriale’, la gouvernance locale marque une nouvelle vision du « territoire » dans le développement économique, social et écologique. Elle se réfère à une gestion participative des programmes et projets locaux de développement, dont l’objectif est l’accès équitable aux services essentiels pour tous (santé, eau, éducation,…). Le concept de gouvernance locale apparaît alors comme une forme de régulation territoriale et d’interdépendance dynamique entre agents notamment productifs et institutions locales. Dans cette approche, le territoire contribue à réduire les coûts de transaction entre les firmes et constitue de ce fait un niveau pertinent pour coordonner les actions collectives. Au- delà de la seule efficacité comptable, est alors mis en évidence le fait que les institutions non économiques peuvent faciliter la coordination entre agents, sont donc acteurs à part entière des coordinations et décision, des coalitions et négociations La gouvernance locale se présente comme « la manière dont l’ensemble des partenaires publics et privés locaux définissent et mettent en œuvre les stratégies territoriales, qui permettent de gérer conjointement la compétitivité du territoire ». Elle renvoie ainsi à l’organisation des structures et de leurs services, suppose la mise en place d’une vraie répartition des rôles entre acteurs, une responsabilité de ses membres ainsi que la fixation d’objectifs avec suivi et valorisation des réalisations. Pour être efficace et durable, cette gouvernance doit être vécue comme une véritable valeur ajoutée pour l’ensemble des partenaires, comme une communauté d’intérêts et de destin. C'est dans ce cadre où s'inscrit notre problématique que nous la formulant de la manière suivante : est ce qu’on peut considérer la gouvernance locale comme nouvelle manière de gouverner le territoire ? Partie 1 : cadre conceptuel 1- Qu’est ce qu’un territoire Le territoire est un contenu objectif délimité par des aspects géographiques et politiques. Cependant, on ne peut se contenter de cette approche car le territoire est aussi un construit social. Il doit, en plus de son entité politique ou géographique, être considéré comme l'expression organique d'un collectif humain chargé d'histoire, de culture et d'intérêts communs. Il se concrétise dans la volonté de ceux qui veulent "vivre et travailler au pays". * C'est un espace construit par les hommes, qui reflète leur culture et leur mode d'organisation sociale, ce qui revient à dire que c'est un produit social. * C'est un espace d'habitat, en ce sens que l'homme organise à sa convenance le milieu où il vit. * C'est un lieu d'usage, parce qu'il est aménagé à des fins de production, de consommation et d'échanges. * C'est un lieu de relations sociales qui reflètent toujours les rapports hiérarchiques et inégaux qui s'établissent entre les groupes et qui débouchent souvent sur des situations de conflits ou de rivalités. * C'est un lieu de culture, produit d'une histoire séculaire, ce qui se traduit par la permanence d'une tradition, quelquefois d'une langue et d'une façon de vivre. Donc le territoire s’impose comme un construit social permanent, en constante appropriation. Il peut être apparenté à un système dynamique complexe (F. Leloup et L. Moyart, 2003). Il se construit ainsi grâce aux relations durables de proximité géographique développée entre une pluralité d’acteurs ; ces relations de « voisinage » peuvent mener à des actions concrètes voire à l’élaboration commune de normes. Les limites du territoire ne sont plus définies en référence à un périmètre politico administratif (aspect politique) ou comme un fragment d’un système productif national (aspect économique), elles définissent le lieu d’intersection de réseaux (physiques ou humains, formels ou informels), de stratégies et d’interdépendances entre partenaires reliés entre eux, le lieu de production, de négociation, de partage d’un devenir commun. Le système est bâti sur la proximité géographique de ses acteurs mais aussi sur la dynamique commune qui les rassemble, le construit — les actions — qui résultent de ces relations, voire les règles, normes et principes acceptés et mis en œuvre ensemble. En ce sens, le territoire est un système aux limites auto-construites et dès lors fluctuantes en fonction du processus d’appropriation des acteurs. Les acteurs ou groupes d’acteurs qui participent à cette construction territoriale peuvent avoir des mobiles et des processus très divers pour se regrouper en vue d’un avantage dont chaque membre serait bénéficiaire (groupe de pression, syndicat, entreprise). Le système-territoire évolue donc en fonction des interactions unissant ses acteurs, les échanges avec l’environnement, l’évolution même de ces variables. Les processus d’appropriation, de régulation, de construction sociale et identitaire amenant ou non la pérennité et l’auto renforcement du territoire. De ce fait, le territoire devient un tout, cohérent et construit ; ce qui signifie qu’il développe sa propre identité, sa propre histoire, sa propre dynamique différenciée des autres espaces ; une certaine autonomisation et auto-organisation en résultent. En outre, il devient potentiellement un acteur du système global, son évolution dépend notamment des échanges qu’il entretient avec les autres acteurs du système, national et international, économique, politique et social : ce territoire ainsi défini en tant que système ne peut évoluer qu’ouvert et non replié sur lui-même. Pour faire évoluer le territoire vers ces objectifs souhaités amènent à créer de nouveaux lieux de concertation, de nouvelles techniques d’action et de décision, de nouveaux processus d’où la gouvernance territoriale 2- La gouvernance locale comme nouveau mode de gouvernance La gouvernance locale est une manière de gouverner qui prend davantage en compte la société civile. Elle est censée être plus efficace, mieux répondre aux attentes de la population et être plus soucieuse de l’environnement. Celle-ci est basée sur la reconnaissance de l’importance de la société civile et des acteurs non- étatiques ; elle réfléchit à leur intégration dans le processus de gestion et de décision collective ainsi que son contrôle, elle est devenue la bonne manière de gérer les affaires publiques ou privées, et c’est ce sens que les grandes institutions internationales privilégient. Elle fonctionne grâce à la participation des acteurs locaux, l’évaluation des besoins, l’information des populations, leur consultation, la concertation et la codécision à des niveaux locaux. La gouvernance locale se base sur : * Tenir en compte le contexte culturel et institutionnel local : Il s’agit de tenir compte des nombreux aspects et acteurs institutionnels impliqués ; * la transparence et la redevabilité : de nombreux acteurs sont impliqués dans la gouvernance locale sans nécessairement poursuivre le même objectif. Dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, il importe de leur donner à tous un sens de la responsabilité. Il est en effet plus facile de suivre les activités des acteurs locaux lorsque des mécanismes ont été mis en place pour rendre les responsables redevables de leurs actes et permettre à la population d’obtenir des informations claires de leur part ; * Augmenter le degré de participation : le degré de partage de l’information augmente la participation locale qui, à son tour, élève le degré de participation aux débats et les possibilités de contestation lors des prises de position ; * Adapter l’appui de la gouvernance locale à la stratégie nationale : le développement local est indissociable de son contexte régional et national. Il importe dès lors de s’associer aux autorités nationales et de tenir entièrement compte de la stratégie nationale lorsqu’il s’agit d’élaborer des mesures d’appui à la gouvernance locale. Ce type d’approche enraciné dans le contexte présente notamment trois avantages : * les organisations d’Etat déconcentrées peuvent plus facilement fournir une assistance technique aux collectivités locales, * il encourage les synergies entre la politique de l’autorité locale en matière de développement et la politique sectorielle édictée et mise en œuvre par le gouvernement central, et * il encourage les autorités locales et nationales à capitaliser et à partager leurs expériences majeures. * Améliorer les négociations et le dialogue entre les acteurs : la réussite de l’appui à la gouvernance locale uploads/Politique/ acteurs.pdf
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- Publié le Aoû 07, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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