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© LE BORD DE L ’EAU 2016 LE BORD DE L ’EAU 2016 www.editionsbdl.com www.editionsbdl.com 33310 Lormont ISBN : 978-2-35687-4719 Pour une nouvelle sociologie classique Pour une nouvelle sociologie classique La Bibliothèque du MAUSS aux éditions Le Bord de L’eau Une collection dirigée par Alain Caillé et Philippe Chanial De 1994 à 2013, La Bibliothèque du MAUSS a publié aux éditions La Décou- verte plus de quarante titres de sociologie, philosophie politique, anthropologie ou science économique qui, dans l’esprit de La Revue du MAUSS (www.revue- dumauss.com et www.journaldumauss.net), incitent à regarder la société et l’exis- tence humaine avec d’autres lunettes que celles que nous off rent l’économisme et l’utilitarisme ambiants. Nombre de ces titres font désormais référence dans leur domaine. La collection continue de plus belle au Bord de l’eau où paraîtront textes inédits et titres anciens devenus introuvables. Le don, la dette et l’identité. Homo donateur vs. homo œconomicus, Jacques T. Godbout (réédition) Gorz, en personne, Christophe Fourel (sous la dir.) Sortir du capitalisme. Le scénario Gorz, Alain Caillé & Christophe Fourel (sous la dir.) Donner la vie, donner la mort. Psychanalyse et anthropologie, Lucien Scubla Don, intérêt et désintéressement. Bourdieu, Mauss, Platon et quelques autres, Alain Caillé (réédition) La démocratie aux marges, David Graeber La Th éorie sociale de G. H. Mead. Etudes critiques et traductions inédites, Alexis Cukier & Eva Debray (sous la dir.) De la sainteté à la santé. Puritanisme, psychothérapies, développement personnel, Pierre Prades Et les réseaux sauveront le monde... ? Essai sur l’idéologie réticulaire, Simon Borel L’éthique protestante et l’esprit de la démocratie. Max Weber et la culture politique américaine, Stephen Kalberg (trad. Philippe Chanial) Cornelius Castoriadis et Claude Lefort : L’expérience démocratique, Nicolas Poirier (sous la dir.) Amour-propre. Des choses connues depuis le commencement du monde, Bruno Viard L’ère des ténèbres, Michel Terestchenko. Pléonexie. [dict. : « Vouloir posséder toujours plus »], Dany-Robert Dufour. Le convivialisme en dix questions. Un nouvel imaginaire politique. Suivi de : « Il sera une fois… le désir convivial », Alain Caillé (Avec Francesco Fistetti, Simon Borel, Frédéric Vandenberghe, et Jean-François Véran) D’autres monnaies pour une nouvelle prospérité, Christophe Fourel, Jean-Phi- lippe Magnen, Nicolas Meunier Les nouveaux désobéissants : citoyens ou hors-la-loi ? Manuel Cervera-Marzal Baudrillard, cet attracteur intellectuel étrange, Nicolas Poirier (sous la dir.) Alain Caillé & Frédéric Vandenberghe Alain Caillé & Frédéric Vandenberghe POUR UNE NOUVELLE POUR UNE NOUVELLE SOCIOLOGIE CLASSIQUE SOCIOLOGIE CLASSIQUE LE BORD DE L’EAU LE BORD DE L’EAU SOMMAIRE Avertissement • 7 Livre I • 13 Plaidoyer pour une sociologie néoclassique ? Avant-propos ................................................................................................. 15 Chapitre 1 Les quatre fragmentations de la sociologie ........................................ 19 Chapitre 2 Vers une théorie sociale néoclassique ...................................................29 Chapitre 3 Métatheorie, théorie sociale et théorie sociologique ..................... 39 Chapitre 4 Le destin du marxisme ................................................................................49 Chapitre 5 Les constellations des théories de l’intersubjectivité et de l’inter- dépendance .................................................................................................... 59 Conclusion ....................................................................................................71 Livre II • 79 La sociologie comme philosophie pratique et morale (et vice-versa) Avant-propos ................................................................................................. 81 Chapitre 1 Qu’est-ce que la sociologie morale ? ...................................................... 87 Chapitre 2 De la philosophie à la sociologie ............................................................93 Chapitre 3 Pour en finir avec la neutralité axiologique .................................... 101 Chapitre 4 La sociologie comme philosophie pratique ...........................................111 Chapitre 5 « La vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes » 121 Conclusion ...................................................................................................131 7 Avertissement Alain Caillé et Frédéric Vandenberghe Il y a malheureusement de fortes raisons de craindre que ce livre, qu’on lira peut-être ou peut-être pas parce qu’on ne se sentira pas a priori concerné, soit mal compris et ne trouve guère les lecteurs auxquels il est destiné. Nous plaidons non coupables, ou alors coupables mais avec de très fortes circonstances atténuantes. Des circonstances qui tiennent à certaines insuffi sances actuelles de la langue, elles-mêmes tributaires de l’état présent du champ des sciences sociales. Cet état que nous déplorons, auquel nous propo- sons de porter remède, mais qui est tel, justement, que bien peu des praticiens des mêmes sciences sociales voient que quelque chose ne va pas dans ce domaine et qu’il faudrait y remédier. Essayons de sortir autant que faire se peut de ce cercle vicieux et de dissiper quelques équivoques probables. Chaque mot du titre est en eff et problématique : nouvelle ? sociologie ? classique 1 ? Pour avancer, il faut les clarifi er un par un. 1. Sociologie ? Précisons donc tout d’abord que cet ouvrage ne s’adresse pas aux seuls sociologues mais à tous ceux qui participent à et de la science sociale : économistes, historiens, anthropologues, 1 Faisant feu de tout bois, Bruno Latour se trouvait lui-aussi confronté au même écueil et, pour s’en sortir, questionnait chaque mot de la « théorie de l’acteur-réseau » (y compris le tiret !). Voir Bruno Latour, « On Recalling ANT », in Law John et Hassard John (dir.), Actor Network Th eory and After, Blackwell, Oxford, 1999, p. 15-25. POUR UNE NOUVELLE SOCIOLOGIE CLASSIQUE 8 géographes, philosophes moraux et politiques, etc. Il vise en eff et à dégager les bases et les conditions d’une théorie sociale. Ou, de façon plus ambitieuse, de la théorie sociale. Or il n’existe pas de mot en français pour désigner les généralistes en science sociale (social scientists en anglais), et encore moins ceux qui se soucient des concepts, théories ou hypothèses partageables par l’ensemble des sciences sociales (social theorists en anglais). « Th éoriciens sociaux », on ne voit pas trop ce que ça pourrait vouloir dire, et ça a même un côté vaguement rebutant. Des théoriciens qui feraient dans le social ? Ce serait presque un oxymore. Ou alors des scientifi ques qui font de la sociologie parce qu’ils ou elles ne savent pas ce que c’est que le social et qu’ils ne sont pas très sociables ? Mais, dès à présent, nombre de nos lecteurs potentiels s’arrête- ront en hochant la tête avec mépris ou commisération. Pourquoi diable se mettre en quête d’une théorie sociale générale ? Est-ce possible et même pensable 1 ? N’est-il pas évident que même au sein de chacune des disciplines existantes dans les sciences sociales il existe de multiples théories qui n’ont de validité que partielle, provisoire et purement heuristique ? Et que c’est bien ainsi ? Alors, chercher une théorie transversale à toutes les sciences sociales… Oui, nous sommes largement d’accord avec cette objection pré- judicielle. À cela près qu’elle néglige un point essentiel : il existe déjà une (ou quelques) théorie(s) sociale(s) générale(s). Une théorie sociale générale ? La plus évidente, c’est ce qu’on a pu appeler le modèle économique dans les sciences sociales, la théorie des choix rationnels, connu ici comme « individualisme méthodologique » (Boudon), ailleurs comme « methodischer Individualismus » (Schum- peter), ou encore comme « logique situationnelle » (Popper). Prenant appui sur l’économie néoclassique, cette approche d’inspiration utilitariste, qui connaît de nombreuses variantes, irrigue des pans 1 Pour une première exploration des possibilités d’une théorie sociale générale, voir la Revue du MAUSS, n° 24, 2004, 2e sem. (« Une théorie sociologique générale est-elle pensable ? », avec des contributions de : Alain Touraine, Harrison White, Anne Rawls, Hans Joas, Ilana Silber, Laurent Th évenot, Louis Quéré, Jean Baecher, Bruno Latour, Stephen Kalberg, Shmuel Eisenstadt, Michel Freitag, Raymond Boudon, Alain Caillé, Jean-Pierre Dupuy et Margaret Archer). AVERTISSEMENT 9 entiers des diverses sciences sociales ou de la philosophie morale et politique. Mais d’autres formes de la théorie sociale dominent ou ont dominé l’ensemble du champ de la science sociale : le marxisme, le fonctionnalisme ou le structuralisme hier, le cognitivisme, le poststructuralisme ou le déconstructionnisme aujourd’hui. Même ceux qui croient ne pas se préoccuper de théorie sociale sont en fait plus ou moins consciemment profondément imprégnés par elle, dans une de ses variantes économiciste, cognitiviste ou déconstruc- tionniste. On en propose ici un dépassement possible. 2. Classique ? Un dépassement qui entend renouer avec le projet de la sociologie classique. Nouvelle source d’équivoque. De double équivoque, même. N’est-il pas absurde de présenter l’esquisse d’une théorie sociale générale commune à l’ensemble des sciences sociales en la plaçant sous l’égide de l’une d’entre elles, la sociologie ? Et de proposer d’aller de l’avant en regardant en arrière, vers la sociologie classique ? À quoi l’on répondra que ce qui nous intéresse dans cette sociologie classique, c’est qu’elle était résolument et par vocation interdisciplinaire, transversale en eff et à toutes les disciplines de la science sociale. Elle ne se présentait d’ailleurs pas nécessairement sous le nom de sociologie. Marx ne se disait nullement sociologue, et Max Weber ou Georg Simmel ne l’ont été qu’à certaines périodes de leur parcours ou par intermittence. Une des diffi cultés de notre propos, on le voit, tient au fait que le mot « sociologie » désigne à la fois la science sociale généraliste dont nous souhaitons le renouveau, et la science sociale spécialisée, parmi d’autres, qu’elle est devenue. Au moment même où la sociologie est apparue, on a vu naître d’autres approches généralisantes qui, d’une façon ou d’une autre, proposaient une réfl exion philosophique et englobante du monde socioculturel et historique. Qu’on pense uploads/Politique/ alain-caill-amp-fr-d-ric-vandenberghe-pour-une.pdf
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- Publié le Jul 03, 2022
- Catégorie Politics / Politiq...
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